animisme n.
Publié le 22/04/2014
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animisme n. m. (lat. anima «souffle vital»). Croyance propre aux sociétés dites primitives, selon laquelle les choses et les phénomènes naturels sont régis par un principe spirituel. V. Encycl. / PSYCHOL. Tendance propre aux enfants à attribuer aux objets une conscience d'êtres animés. Encycl. - ANTHROP. Ce terme se réfère avant tout à la théorie de l'ethnologue anglais E. B. Tylor (1832 - 1917), qui, dans son ouvrage Primitive Culture (1871), désigne sous le nom d'animisme la «doctrine de l'âme». Le primitif, confronté aux expériences de la mort et de la maladie, d'une part, et aux visions qui apparaissent en rêve, d'autre part, aurait conclu à l'existence de l'âme, présente dans son corps. C'est une vapeur, un fantôme, un souffle, une entité impalpable et invisible qui peut se détacher du corps, se déplacer rapidement et prendre possession d'un autre homme pour le faire agir. Logiquement, le primitif en déduit que les animaux et les plantes possèdent une âme, puisqu'à l'identique des hommes ils connaissent la vie, la maladie et la mort. Tylor relève également des cas de croyance en l'existence d'une âme dans les objets inanimés. D'autre part, puisque le primitif rêve de personnes défuntes, il en conclut que l'âme survit après la mort physique d'un individu. Tylor, dans une perspective évolutionniste, plaça l'animisme à l'origine de toute religion. Lui succéderaient le fétichisme, le naturisme, le polythéisme et, enfin, le monothéisme. Il passe ainsi des «esprits inférieurs» (esprits de la nature, des animaux et des plantes) aux «divinités espèces» (où l'espèce entière est divinisée), puis aux divinités supérieures du polythéisme et enfin aux dieux du monothéisme, dernier stade d'une évolution commencée avec la découverte de l'âme. La théorie de Tylor, après avoir rencontré un succès considérable jusque dans les premières décennies du XXe s., est aujourd'hui vivement critiquée. L'animisme, en effet, n'est pas universellement connu, et la détermination des croyances des premiers hommes est pour le moins conjecturale. Un autre problème est celui de la multiplicité des âmes: certains peuples de Mélanésie croient que l'homme peut posséder jusqu'à treize âmes, qui sont liées à des parties spécifiques du corps et ont des origines différentes; dans une tribu brésilienne, on considère qu'un homme possède deux âmes, une «âme spirituelle», création ou émanation du divin, et une «âme animale» d'origine terrestre. Enfin, de difficiles problèmes de traduction se posent quand on veut rendre compte de la multiplicité des termes qui, dans ces langues vernaculaires, expriment des notions comme l'«âme», les «esprits», le «souffle»: ces dernières ne sont pas réductibles à la notion occidentale de l'«âme». Aujourd'hui, l'ambitieux travail de Tylor, qui tentait une explication globale des croyances religieuses, a perdu beaucoup de son autorité. Seul subsiste le mot animisme, pour désigner le domaine des religions traditionnelles.
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