argent n.

argent n. m. Élément chimique (symb. Ag) de numéro atomique 47 et de poids atomique 107,87, appartenant au groupe I B de la classification périodique. L'argent est un métal blanc, très brillant, de densité 10,5, malléable et très ductile, qui fond à 961 0C et bout sous pression normale à 2 210 0C. V. Encycl. / Travail de l'argent: V. orfèvrerie. / HÉRALD. Couleur blanche. Encycl. De tous les métaux, l'argent est le meilleur conducteur de la chaleur et de l'électricité. Résistant à la corrosion des acides dilués et à la plupart des composés organiques, il se dissout aisément dans l'acide nitrique et dans l'acide sulfurique concentré et chauffé, ainsi que dans les solutions diluées de cyanure de sodium ou de potassium, base d'un des procédés d'extraction de l'argent. De valence 1, il peut être également bivalent ou trivalent. On lui connaît 2 isotopes stables et 14 radio-isotopes dont certains sont des produits de fission de l'uranium. - HIST. L'argent fut, semble-t-il, le troisième métal travaillé par l'homme après l'or et le cuivre. Les Égyptiens l'utilisaient déjà 4 000 ans av. J.-C. pour confectionner des objets d'art et 3 500 ans av. J.-C. comme monnaie. Depuis le XVIe s., l'argent est lié à l'histoire de l'Espagne qui en retira d'énormes quantités de ses colonies d'Amérique, jusqu'au XIXe s. Son utilisation comme monnaie est constante depuis cinq millénaires, à titre soit d'étalon, soit de coétalon (bimétallisme). Toutefois, l'accroissement de production enregistré au XIXe s. entraîna une dévalorisation de l'argent et conduisit les grandes puissances à l'abandonner comme coétalon. Actuellement, on l'utilise surtout dans l'industrie photographique et dans celle des composants électroniques. - MINÉRAL. L'argent se trouve dans la nature soit à l'état natif (pur ou sous forme d'alliages d'or, de mercure, de cuivre), soit sous forme de composés. Il faut distinguer les composés monométalliques, tels que le chlorure d'argent (cérargyrite) ou le sulfure d'argent (argentite), et les composés plurimétalliques, qui proviennent souvent des minerais d'autres métaux dont l'argent n'est qu'un sous-produit (plomb, cuivre, étain, zinc, etc.), mais qui représentent 75 % de la production mondiale. - TECHN. Extraction. Si l'on excepte la fusion de l'argent natif, la coupellation est la méthode d'isolement la plus ancienne. Déjà connue des anciens Chinois et des Phéniciens, elle est encore la plus utilisée de nos jours. Il s'agit de séparer l'argent du plomb argentifère (et éventuellement d'autres métaux) par fusion à haute température en présence d'air. Le plomb, ou le métal le moins noble, plus facilement oxydable, peut ainsi être séparé de l'argent qui reste liquide. Un autre procédé, celui de l'amalgame, a été très employé en Amérique latine jusqu'en 1860. On mélange à du mercure soit des minerais contenant de l'argent natif, soit des minerais d'argentite et de cérargyrite préalablement traités au chlorure de sodium. Puis l'argent est retiré de l'amalgame par évaporation. Les méthodes actuelles de production sont: 1. la cyanurisation, qui s'applique à l'argentite et à la cérargyrite, et consiste à dissoudre ces composés dans du cyanure alcalin, puis à réduire par le zinc ou l'aluminium l'argentocyanure ainsi obtenu; 2. le zingage, où l'on fait fondre le plomb argentifère dans le zinc de façon à obtenir un alliage argent-zinc. Ces deux traitements sont suivis d'une phase de coupellation. / Récupération. Une partie importante de la production d'argent est obtenue à partir de résidus de fabrication d'autres métaux. Ce sont en premier lieu des boues anodiques provenant du raffinage électrolytique du cuivre, du nickel, etc., qui contiennent une forte proportion d'argent. On récupère également une partie de l'argent contenu dans les émulsions photographiques et dans les bains de révélateurs. / Alliages et utilisations. En raison de sa faible résistance mécanique, l'argent est surtout utilisé sous forme d'alliage: avec le cadmium, en brasure et pour la soudure des bijoux; avec le cuivre pour la frappe des monnaies et des médailles; avec le mercure et l'étain pour les alliages dentaires; avec les métaux précieux (palladium, platine, or) en tant qu'alliages ternaires et quaternaires; et surtout avec le zinc pour les soudures, les brasures et les contacts électriques. Parmi les principaux sels d'argent: les halogénures et les phosphates sont utilisés en photographie; le nitrate sert à la fabrication de miroirs et de teinture pour les textiles et les fourrures; les cyanures et les sels doubles sont utilisés dans les procédés de galvanisation et le perchlorate dans l'industrie des explosifs. La frappe des monnaies n'absorbe plus que 10 % environ de la production mondiale, la photographie environ 30 %, de même que l'industrie électronique (contacts, condensateurs céramiques, circuits imprimés). L'argent est également utilisé en bijouterie, en orfèvrerie, en argenterie, pour le placage des métaux, en soudure, dans les éléments de batteries électriques, en chirurgie (plaques et fils de consolidation), en miroiterie, dans les thermocouples (pour la réfrigération), dans les purificateurs d'eau, en odontologie (plombages) et comme catalyseur. Le nitrate d'argent est encore utilisé comme fongicide et les cristaux d'iodure d'argent comme agent destiné à provoquer les précipitations atmosphériques. - ÉCON. Depuis le début des années 70, la production d'argent est inférieure à la demande et sa rareté est telle que certains pays importateurs puisent dans leurs réserves. Tout en conservant son rôle de métal précieux, l'argent a pris une grande importance dans l'industrie. Titre. Dans les alliages d'argenterie, le titre ou pourcentage d'argent s'exprime en millièmes. Les titres les plus usuels sont de 800 et 950 millièmes. V. DOSS métaux et alliages.