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Arménie (en arménien Hayastan).

Publié le 24/04/2014

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Arménie (en arménien Hayastan). Région montagneuse de l'Asie occidentale, aux confins de la Turquie, de l'Iran, de la Géorgie et de l'Azerbaïdjan. V. ATLAS. V. Encycl. Encycl. - GÉOGR. L'Arménie est formée d'un vaste haut plateau composé de roches calcaires et cristallines, et découpé par les vallées encaissées du Karasu, du Murat, de l'Euphrate, du Çoruh et de l'Araxe. De puissants massifs volcaniques, tels les monts Ararat (5 165 m), Süphan (4 434 m) et Bingöl (3 650 m), dominent l'ensemble ainsi que des dépressions occupées par de grands lacs salés: Van (4 000 km2), Sevan (1 400 km2) et Rezaye (Ourmia, 5 000 km2). Son climat est très continental, avec extension de la steppe ou des forêts en zones arrosées. Les vallées fertiles ou irriguées sont réservées à la polyculture (céréales, oliviers, sériculture, coton, vignobles, fruits), l'élevage transhumant des ovins se pratiquant sur les plateaux et les montagnes. Les Arméniens qui ont fui la Turquie (V. Histoire), ou se sont réfugiés en RSS d'Arménie, ont été remplacés par des agriculteurs turcs et des pasteurs kurdes. La région dispose d'importantes ressources hydroélectriques, pétrolifères (Batman) et de minerais (cuivre de Diyarbakir, Alaverdi et Kafan). Seule la partie orientale est vraiment industrialisée et développée avec Erevan et Koumaïri. - HIST. C'est au VIIe s. av. J.-C. que les Arméniens, peuple indo-européen venu de Phrygie, s'installèrent dans le nord de l'Anatolie, où s'était constitué, deux siècles plus tôt, le royaume d'Ourartou. Ils s'intégrèrent à la population autochtone, mais leur présence à la charnière des grands empires se disputant la domination du Proche-Orient allait leur valoir de fréquentes invasions et la perte de leur indépendance. Cependant, l'Arménie connut des heures de gloire, sous Dikran le Grand (v. 140 - v. 55, roi à partir de 95 av. J.-C.) et sous la dynastie des Bagratides (IXe-XIe s.). Évangélisée par Grégoire Ier l'Illuminateur, elle fut, en 302, la première nation à adopter le christianisme comme religion officielle. Après le concile de Chalcédoine (451), l'Église apostolique arménienne, attachée au dogme monophysite, se sépara peu à peu de l'Église d'Occident. Au XVIe s., les Turcs et les Perses se partagèrent l'Arménie à l'issue d'une longue lutte: les premiers s'approprièrent la partie occidentale, tandis que les seconds s'installaient à l'est. En 1827, la Russie conquit, sur la Perse, la région d'Erevan et, en 1878, elle reçut, par le traité de Berlin, les régions turques de Kars, Ardahan et Batumi. Cependant, la Turquie, qui conservait une grande partie de l'Arménie, s'y livra à de terribles massacres, surtout en 1895-1896 et en 1915-1916. En 1918 se créa une éphémère République d'Arménie, qui fut reconnue au traité de Sèvres (1920). Mais, dès 1921, le pays se trouvait de nouveau partagé entre la Russie et la Turquie. V. aussi Arménie (République d'). - LITT. La littérature arménienne naquit au Ve s. avec l'invention, par le moine Mesrop, de l'alphabet national. D'emblée, elle connut son âge d'or, grâce à une pléiade d'écrivains religieux (Eznik de Kolb) et d'historiens (Moïse de Khorène). Cet intérêt pour la théologie et l'histoire se maintiendra jusqu'au XIXe s. La poésie profane apparut au XIIe s. Elle fut illustrée par des poètes-troubadours tels que Frik (1230 - 1310), Nahabed Koutchak (XVIe s.), Sayat-Nova (XVIIIe s.). Au XIXe s., la littérature arménienne subit l'influence des mouvements européens. Nationalisme et patriotisme inspirèrent les poètes (B. Tourian, 1825 - 1872) et les romanciers (K. Abovian; Raffi, 1837 - 1888; H. Toumanian, 1869 - 1923). Le dramaturge G. Soundoukian (1825 - 1912) inaugura le théâtre social. Au XXe s., la littérature de l'Arménie soviétique a donné des écrivains de valeur, tels les poètes Avedis Issaakian (1875 - 1957), H. Chiraz (né en 1914), R. Davoyan (né en 1940), et le romancier D. Démirdjian (1877 - 1956). Il existe enfin, en Europe et aux États-Unis, une littérature de l'exil qui s'efforce de maintenir les traditions nationales. - ARTS. Cette terre déchirée avait déjà donné naissance à des oeuvres intéressantes (arts du métal), avant l'ère chrétienne (royaume d'Ourartou). C'est cependant à partir du IVe s. que l'art arménien connut une période remarquable, notamment en architecture (églises de Diraktar, Kossach, etc.). Celle-ci se caractérisa peu à peu par l'élaboration de modes de construction originaux et de systèmes décoratifs parfois complexes qui allégèrent la sévérité des façades (église d'Aghtamar, Xe s., lac de Van, Turquie; cathédrale d'Ani, Xe s., Turquie). La céramique, l'enluminure et la sculpture qui, selon certains spécialistes, influença l'art roman* occidental, témoignent également de la qualité de l'art arménien. - MUS. Le répertoire traditionnel des populations nomades s'est maintenu grâce à des musiciens ambulants. Ceux-ci chantaient en s'accompagnant du kamantchek (vielle à quatre cordes frottées), ou du saz (luth à quatres cordes), instruments que l'on retrouve fréquemment dans les pays voisins, de même que le kanun (cithare), le santur (psaltérion), la thâr (luth à cinq cordes), le parakapsuk (cornemuse), le duduk (flûte), le zurna (hautbois), le dool (tambour), le daf (tambour sur cadre) et le nagara (timbale en poterie) sont présents dans les ensembles à cordes. Tous ces instruments sont d'origine très ancienne et caractérisent la musique de l'Asie centrale et du Moyen-Orient. Les chants les plus anciens sont construits sur trois, quatre ou cinq notes inscrites dans un seul tétracorde. Le chromatisme est très répandu: le mode le plus utilisé est sans doute d'origine persane. Les intervalles ascendants de la mélodie sont toujours plus grands que les intervalles descendants. L'ornementation de la mélodie est constituée de notes aussi importantes que les autres. - RELIG. Il existe deux Églises arméniennes: l'Église arménienne monophysite, séparée de Rome, comprend les catholicosats d'Etchmiadzine en Arménie et de Sis (siège à Antélias, Liban), les patriarcats d'Istanbul et de Jérusalem; l'Église arménienne catholique comprend, entre autres, le patriarcat de Cilicie (siège à Beyrouth) et l'exarchat de Paris. L'individualisation de sa liturgie est liée à l'invention de son alphabet et à la naissance de sa littérature (Ve-VIIe s.).

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