ARRIÉRÉ, -ÉE, adjectif et substantif.

ARRIÉRÉ, -ÉE, adjectif et substantif. I.— Adjectif. A.— Vieux. Qui est en retard. 1. [En parlant d'une personne] : Ø 1. Je suis, plus que jamais, surchargé de travail, et obligé de prendre sur mon sommeil, en restant néanmoins toujours arriéré dans ce que j'ai à faire. FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Lettres inédites... à la baronne Cottu, 1821, page 111. 2. [En parlant d'un paiement] : Ø 2. Ma fermière m'a apporté ses fermages arriérés. Me voilà avec environ 8.000 livres d'argent comptant BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Journaux intimes, 1805, page 200. · Confer aussi pension arriérée (Romain Rolland, Beethoven, tome 1, 1928, page 41). B.— [En parlant des moeurs, des idées, d'une collectivité ou d'un individu] Qui est en retard sur l'époque : Ø 3. Vous êtes bien arriérés! Je vous apprendrai à faire du bon café dans une cafetière à la Chaptal. HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 103. Ø 4. Le succès de l'insémination artificielle montre que la paysannerie française n'est ni routinière, ni arriérée, comme on l'a trop souvent écrit. MAURICE WOLKOWITSCH, L'Élevage dans le monde, 1966, page 85. C.— Spécialement. PSYCHOPATHOLOGIE. Dont le développement intellectuel et psychique est en retard par rapport à la normale. Enfant arriéré. " Dont l'âge mental est inférieur de deux ans ou plus à l'âge chronologique. " (Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 1 1970). II.— Substantif. A.— Substantif masculin. Ce qui n'a pas été accompli à un moment prévu; échéance donnée. Un arriéré de travail, de sommeil : Ø 5. Elle apportait comme un arriéré de faim amassée, elle se vengeait de sa jeunesse nécessiteuse chez ses parents, des basses viandes mangées sans beurre pour acheter des bottines, des toilettes pénibles retapées vingt fois... ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 239. Ø 6. — Oui, oui, me répondait-il, mais c'est le moment où il faut payer les billets dont l'échéance a été renouvelée, où il faut payer tout l'arriéré des années où on ne gagnait pas d'argent. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1894, page 505. — Spécialement. Ce qui est dû; ce qui n'a pas été payé à l'échéance. B.— Substantif masculin ou féminin. Personne, enfant atteint d'arriération mentale ou affective. Un arriéré profond. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 264. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 423, b) 650; XXe. siècle : a) 233, b) 272. Forme dérivée du verbe "arriérer" arriérer ARRIÉRER, verbe transitif. Vieux. Retarder. Arriérer un paiement (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). — Emploi pronominal. Prendre du retard (dans ses paiements, dans son travail, etc.). Ce fermier s'arrière d'année en année (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)) : Ø ... « Comment, c'est toi, maman?... À Paris, aujourd'hui? Tu ne m'en avais pas dit un mot... Qu'est-ce qui t'amène? — Oh! Des courses, des visites... Tu sais, je me laisse toujours arriérer... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Renée Mauperin, 1864, page 82. Remarque : Transitivement : arriérer un paiement. Le retarder. — Au sens spatial. Demeurer en arrière. L'infanterie s'arriéra (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1.