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ASPIRANT, -ANTE, participe présent, adjectifet substantif.

Publié le 27/10/2015

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ASPIRANT, -ANTE, participe présent, adjectifet substantif. I.— Participe présent de aspirer* II.— Emploi adjectival. Qui aspire, qui peut aspirer. A.— Sens physique (confer aspirer A) 1. [En parlant d'une partie du visage] Nez aspirant, bouche aspirante : Ø 1. Quand je le vis [le portrait de Mme. de Staël, par Gérard] , il y a deux ans, à Coppet, éclairé par le soleil de juin, je ne pus m'empêcher d'être frappé par ces lèvres rouges et vineuses, par ces narines larges, reniflantes, aspirantes. GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, page 183. 2. [En parlant d'une plante] : Ø 2. Ainsi s'érige enfin, au centre de l'histoire de la nature, le lys suprême, le calice parfait, la fleur aspirante et respirante en qui l'oeuvre de la création est reprise et couronnée. PAUL CLAUDEL, Un Poète regarde la Croix, 1938, page 21. 3. PHONÉTIQUE. Consonne aspirante (Confer aspirer exemple 6). — Emplois techniques. a) BOTANIQUE. Fibre aspirante : Ø 3.... [les racines traçantes] (...) sont garnies, à leur tour, de chevelus et de fibres aspirantes. JACQUES-JOSEPH BAUDRILLART, Nouveau manuel forestier, traduction de Burgsdorf, 1808, page 39. b) TECHNOLOGIE : Ø 4. On distingue, selon leur mode de fonctionnement deux sortes de tarares : les tarares soufflants et les tarares aspirants. G. PASSELÈGUE, Les Machines agricoles, 1930, page 292. SYNTAXE : Ventilateur aspirant, ventilateur — et soufflant (L. SER, Traité de physique industrielle, tome 1, 1888, page 669), pompe aspirante et soulevante (J.-N. HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Cours d'exploitation des mines, 1905, page 549), pompe aspirante et (re)foulante (C. DUVAL, Le Verre, 1966, page 76), injecteur (non) aspirant (A. HERDNER, Construction et conduite des locomotives à vapeur). B.— Au figuré, rare. Ardent, ambitieux (confer aspirer B) : Ø 5. Ce penchant [pour le pouvoir] se modifie selon les caractères : impétueux et aspirant, mou et rampant; imprudent, ouvert, déclaré dans ceux-ci, circonspect, caché, honteux et bas dans ceux-là :... FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 625. III.— Emploi comme substantif. A.— [Le substantif désigne une personne généralement au masculin et avec un déterminatif] Celui, celle qui ambitionne quelque chose. Aspirant à un poste, à une fonction; aspirant au pouvoir, au trône; aspirant-dictateur; aspirant-auteur; aspirant à l'Académie : Ø 6. Et derrière les bourgeois, le peuple. Un joli peuple que celui de cette époque-là. Un peuple de candidats à la bourgeoisie, un peuple d'aspirants à la bedaine. VALÉRY LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, page 308. 1. Degré du compagnonnage, intermédiaire entre l'apprenti et le compagnon : Ø 7. Le compagnon est loup; vexé par le singe, qui est le maître, il donne la chasse au renard, à l'aspirant, lequel le rend avec usure au lapin, au pauvre apprenti. JULES MICHELET, Le Peuple, 1846, page 97. 2. Candidat à un concours : Ø 8. Le triste F., ex-aspirant à l'école des Chartes, a renoncé à l'archéologie et se fortifie dans ses études pour être pion; il veut se faire recevoir agrégé de grammaire et apprendre les verbes et la syntaxe. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1840, page 70. 3. Soupirant : Ø 9.... dès l'apparition des demoiselles de Saint-Geneix à Blois, beaucoup d'aspirants s'étaient présentés, deux entre autres qui avaient été agréés. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Le Marquis de Villemer, 1861, page 20. — MILITAIRE. Élève de certaines écoles militaires, ou officier de grade inférieur à celui d'enseigne de vaisseau ou de sous-lieutenant Aspirant d'aviation (Dictionnaire des métiers et appellations d'emploi, 1955), de marine, petit aspirant, brevet d'aspirant : Ø 10.... la plèbe militaire commence à l'adjudant, ou peut-être à l'aspirant ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1934, page 1200. — Familier, par abréviation. Aspi (Confer Henri de Montherlant, Le Songe, 1922, page 49). — RELIGION. Aspirant au sacerdoce, au diaconat. " On nomme aspirante celle [la religieuse] qui a fait son noviciat, et aspire à la profession " (Nouveau dictionnaire portatif de la langue française (ABBÉ CLAUDE-MARIE GATTEL)1841). B.— [Le substantif (masculin) désigne un objet] 1. TECHNOLOGIE : Ø 11. On appelle aspirant, crépine, lanterne, grenouillière, ou reniflard l'extrémité inférieure du tuyau d'aspiration qui admet l'eau dans la pompe. Cet organe est percé de trous, ou narines. JULIEN-NAPOLÉON HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Cours d'exploitation des mines, 1905, page 478. 2. Argot. Aspirant de narine. " Mouchoir " (Rossignol, Dictionnaire d'argot, argot-français et français-argot, 1901, page 6). Remarque : On rencontre dans les dictionnaires du XIXe et du XXe. siècle le substantif féminin aspirance 1853 (De Montaiglon, Histoire de l'Académie de peinture [Mémoires attribués à H. Testelin] , tome 2, page 116 dans le Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ), sens a; suffixe -ance*). a) Qualité d'aspirant à une fonction, à un emploi; noté comme un néologisme dans le Dictionnaire de la langue française (Émile Littré), repris par Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892 et Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965 qui ajoute que le mot est " très rare ". b) " Temps pendant lequel on est aspirant " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse) avec la mention néologisme — Larousse du XXe. siècle en six volumes). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 334. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 363, b) 476; XXe. siècle : a) 650, b) 463. Forme dérivée du verbe "aspirer" aspirer ASPIRER, verbe. A.— Emploi transitif direct. 1. Absorber par les voies respiratoires; respirer; inhaler. Aspirer de la fumée de tabac. Antonymes : expirer, exhaler, respirer : Ø 1. Je respire, j'aspire la nuit, la nuit entre en moi par je ne sais quelle inconcevable, quelle inimaginable brèche de l'âme. Je suis moi-même nuit. GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1113. 2. Par extension. a) Recueillir dans un vide ou déplacer en créant un vide. Aspirer un liquide, une prise de tabac; aspirer par tous ses pores : Ø 2. Pendant deux mois, l'air est sans cesse renouvelé dans le flacon de la manière suivante : plusieurs fois par jour, on chasse l'air ancien en l'aspirant avec la bouche par le tube à potasse, tandis qu'on fait pénétrer de l'air neuf par le tube à acide sulfurique. JEAN ROSTAND, La Genèse de la vie, 1943, page 76. — HYDRAULIQUE. " Aspirer se dit de l'action d'une pompe qui attire, élève l'eau en faisant le vide. Pompe, tuyau qui aspire l'eau avec force " (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). " Pétroles : vider un réservoir à l'aide d'une pompe " (Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). b) Attirer de façon irrésistible (dans un vide). Être aspiré par le vide, par un gouffre : Ø 3. C'est une de ces mers mortes qui s'étendent comme l'azur des flots purs, mais dans lesquelles le nageur sent de plus en plus s'engluer ses pieds dans une vase bitumineuse qui l'attire à elle, l'aspire, l'engloutit. ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 1, 1846, page 166. — Au figuré : Ø 4.... Rome gagne et perd avec la régularité d'un organisme vivant; elle aspire, si je l'ose dire, les peuples latins, sabins, étrusques, et, devenus romains, elle les respire au dehors dans ses colonies. JULES MICHELET, Introduction à l'Histoire universelle, 1831, page 416. — Emploi pronominal à valeur passive (Confer également Paul Claudel, Art poétique, 1907, page 199) : Ø 5. Soudain, un vide se produisit dans l'agglomération humaine; la masse s'aspirait vers l'arrière; on dégageait. HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 347. — TECHNOLOGIE. · DORURE. " On dit que la couleur aspire l'or, pour dire qu'elle l'attire ou qu'elle le retient " (Nouveau dictionnaire portatif de la langue française (ABBÉ CLAUDE-MARIE GATTEL)1841). · TRAVAUX PUBLICS. " Se dit des pierres, dont quelques-unes sont par leur nature plus propres que d'autres à s'unir avec le mortier " (Dictionnaire des ouvriers du bâtiment (S. JOSSIER) 1881). c) MUSIQUE, PHONÉTIQUE. " Prononcer plus ou moins fortement de la gorge " (Dictionnaire de l'Académie Française); altérer (un son ou une articulation) : Ø 6. Il faut supprimer : toutes les lettres qui ne se prononcent pas; toutes celles qui aspirent inutilement la consonne qu'elles précèdent (...). Les consonnes aspirantes seraient plus difficiles à éliminer. Cependant phtisie est inadmissible et ftisie ne l'est guère moins; il faudrait ici se guider sur l'analogie, sur l'italien, sur l'ancienne langue, et dire tisie. Remplacer ph par f : la réforme est faite pour fantôme, fantaisie; elle s'appliquera à tous les mots analogues avec la même facilité. RÉMY DE GOURMONT, Esthétique de la langue française, 1899, page 64. Remarque : On relève dans la documentation le néologisme aspireur, euse, adjectif (MAURICE ROLLINAT, Les Névroses, 1883, page 121; suffixe -eur2 *). Qui aspire. B.— Emploi transitif indirect. Désirer ardemment et prendre des dispositions pour réussir. 1. [Le complément est un substantif ou un pronom personnel] a) Aspirer à. Aspirer aux honneurs et aux profits, aspirer à la considération, aux éloges, aspirer à la main d'une personne : Ø 7.... les Hollandais, jusque-là nos alliés, se crurent perdus et ameutèrent l'Europe contre le roi de France qu'ils accusaient d'aspirer à la « monarchie universelle ». JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 1 1924, page 239. — Se préparer à être candidat à. Aspirer au brevet élémentaire (Gabrielle Collette, dite Colette, Claudine à l'école, 1900, page 15); aspirer à une congrégation (Pierre Benoit, L'Atlantide, 1919, page 190). — Par métaphore. [Pour indiquer l'impression de mouvement que donne à un édifice sa hauteur] Confer exemple 11 : Ø 8. Ces voûtes aspirant au ciel, ces nervures élancées, ces chapiteaux fleuronnés, ces orgues immenses, les plus vastes que je connaisse, sont faits, à coup sûr, pour abriter les longues théories menées en éclatants costumes... MAXIME DU CAMP, En Hollande, 1859, page 15. — Par extension ironique du précédent. Le nez aspirant à la tombe (Confer également Stendhal, Lucien Leuwen, tome 2, 1836, page 59) : Ø 9. Il vit là, enrageant de n'être pas préfet, s'embêtant fort, prétendant qu'il s'amuse, et aspirant à l'héritière comme le nez du père Aubry à la tombe. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1853, page 311. b) Rare. — Familier. Aspirer après.. Soupirer après : Ø 10.... j'aspire après une semaine ou deux de repos absolu... HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1835, page 662. · Aspirer vers.. Tendre vivement vers : Ø 11. En un mot, voyez le château du dehors, il aspire vers le ciel, si solide, si bien ordonné, clair et poli comme l'acier. À y grimper la pensée même glisse... GÉRARD DE NERVAL, Le second Faust, 1840, page 239. Remarque : Exemple unique d'emploi transitif direct (au passif) dans ce sens, par analogie et symétrie avec envisagé : " ... une réalisation partielle ou totale des fins envisagées ou aspirées " (Traité de sociologie (sous la direction de Georges Gurvitch), tome 2, 1968, page 124). 2. [Le complément est un verbe à l'infinitif dont le sujet est commun à celui de aspirer] : Ø 12. On dirait que ma volonté s'éveille au sein de ma vie, qu'elle aspire à devenir la conscience de mon destin... JOE BOUSQUET, Traduit du silence, 1935-36, page 9. a) Aspirer à. Aspirer à descendre (par allusion à CORNEILLE, Cinna, II, 1 : " Et monté sur le faîte, il aspire à descendre ") : Ø 13. Vous avez bien fait : vouloir être de l'Académie, c'était sans contredit aspirer à descendre. PAUL-LOUIS COURIER. dans Larousse du 19e, 1866. b) Vieilli, littéraire. Aspirer d'être (Confer Pierre-Marie-Félix Janet, Les Obsessions et la psychasthénie, 1903, page 43) : Ø 14. Je n'avais pas de modèle de ce que j'aspirais involontairement d'être. MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 1, 1896-98, page 21. 3. Rare. [Le complément est un adverbe] Aspirer haut, ailleurs. Viser haut, etc. : Ø 15.... le peuple, orphelin, pauvre, intelligent et fort; placé très bas, et aspirant très haut... VICTOR HUGO, Ruy Blas, 1838, page 333. C.— emploi absolu. 1. Faire une aspiration; attirer ou absorber par aspiration : Ø 16. Mais l'autre amour se tient à toutes ces portes par lesquelles nous recevons la vie, La bouche qui goûte et qui boit, les narines qui aspirent, les oreilles et les yeux qui écoutent et qui considèrent. PAUL CLAUDEL, La Jeune fille Violaine, 2e. version, 1901, I, page 579. 2. Éprouver des aspirations, des ambitions : Ø 17. L'égalité des droits, c'est-à-dire cette même faculté pour chacun d'aspirer, de prétendre et d'obtenir, était un des grands traits du caractère de Napoléon... EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2, 1823, page 368. Remarque : Aspirer/prétendre. " Aspirer à une chose, c'est simplement la désirer : prétendre à une chose, c'est la vouloir, la revendiquer, ou espérer de l'obtenir en vertu d'un droit que l'on a ou que l'on croit avoir. (...) Le plus souvent on aspire en secret; mais on prétend toujours ouvertement, on fait valoir ses prétentions. Prétendre à la main d'une jeune personne, c'est se croire digne de cette jeune personne et avoir quelques droits à devenir son mari. " (NOUVEAU DICTIONNAIRE DES SYNONYMES FRANÇAIS (ANTOINE-LÉANDRE SARDOU ), 1877). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 791. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 905, b) 2 572; XXe. siècle : a) 2 502, b) 2 254.

« SYNTAXE?: Ventilateur aspirant, ventilateur ? et soufflant (L.

SER, Trait? de physique industrielle, tome 1, 1888, page 669), pompe aspirante et soulevante (J.-N.

HATON DE LA GOUPILLI?RE, Cours d'exploitation des mines, 1905, page 549), pompe aspirante et (re)foulante (C.

DUVAL, Le Verre, 1966, page 76), injecteur (non) aspirant (A.

HERDNER, Construction et conduite des locomotives ? vapeur).

B.? Au figur?, rare.

Ardent, ambitieux (confer aspirer B)?: ? 5.

Ce penchant [pour le pouvoir] se modifie selon les caract?res?: imp?tueux et aspirant, mou et rampant; imprudent, ouvert, d?clar? dans ceux-ci, circonspect, cach?, honteux et bas dans ceux-l?:... FRAN?OIS-REN? DE CHATEAUBRIAND, M?moires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 625.

III.? Emploi comme substantif.

A.? [Le substantif d?signe une personne g?n?ralement au masculin et avec un d?terminatif] Celui, celle qui ambitionne quelque chose.

Aspirant ? un poste, ? une fonction; aspirant au pouvoir, au tr?ne; aspirant-dictateur; aspirant-auteur; aspirant ? l'Acad?mie?: ? 6.

Et derri?re les bourgeois, le peuple.

Un joli peuple que celui de cette ?poque-l?.

Un peuple de candidats ? la bourgeoisie, un peuple d'aspirants ? la bedaine. VAL?RY LARBAUD, A.

O.

Barnabooth, 1913, page 308.

1.

Degr? du compagnonnage, interm?diaire entre l'apprenti et le compagnon?: ? 7.

Le compagnon est loup; vex? par le singe, qui est le ma?tre, il donne la chasse au renard, ? l'aspirant, lequel le rend avec usure au lapin, au pauvre apprenti. JULES MICHELET, Le Peuple, 1846, page 97.

2.

Candidat ? un concours?: ? 8.

Le triste F., ex-aspirant ? l'?cole des Chartes, a renonc? ? l'arch?ologie et se fortifie dans ses ?tudes pour ?tre pion; il veut se faire recevoir agr?g? de grammaire et apprendre les verbes et la syntaxe. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1840, page 70.

3.

Soupirant?: ? 9....

d?s l'apparition des demoiselles de Saint-Geneix ? Blois, beaucoup d'aspirants s'?taient pr?sent?s, deux entre autres qui avaient ?t? agr??s.. »

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