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-- Attends !

Publié le 06/01/2014

Extrait du document

-- Attends ! beuglai-je. Je parcourus la pièce du regard, en quête du tube d'acier inox que Navarro nous avait montré. -- La drogue ! Il y a un échantillon, là, quelque part... Tout à coup je le repérai. Aux pieds de Munro. Il suivit mon regard, ramassa le tube. Il le mit dans sa poche avec un sourire satisfait. -- On y va ! gueula-t-il avant de sortir, en direction de la maison. J'étais sur ses talons. Nous prîmes un passage étroit menant à un vieil escalier, qui nous conduisit à l'extérieur. Penchés en vant, nous longeâmes en courant un chemin qui traversait un espace découvert de la taille d'un terrain de ootball, en direction de l'hacienda. Ce faisant, je repérai plusieurs hommes de l'unité de Munro, à couvert derrière un abreuvoir en pierre, pris dans une violente fusillade avec des sbires de Navarro, pour certains abrités derrière un pick-up. Munro ne leur accorda pas un regard. Nous courions vers la maison. Nous nous trouvions à plus de cent mètres de l'entrée principale du bâtiment lorsque je vis Tess. Elle avait le visage ensanglanté, mais elle courait et ne semblait pas grièvement blessée. Il ne m'en fallait pas plus pour comprendre que Navarro s'était emparé d'Alex, et que Tess avait été impuissante à l'arrêter. J'agitai le bras qui tenait le revolver et lui criai : -- Baisse-toi ! Le bruit d'un moteur qui s'emballe domina soudain celui de la fusillade. Il venait de l'autre côté de ce qui ressemblait à des écuries abandonnées, à gauche de la maison. Sur la gauche d'un passage en arcades, j'aperçus une Jeep qui venait de démarrer en trombe et s'éloignait de nous. Navarro. Et Alex. Munro fit un signe, vers l'autre côté de la maison. -- J'ai vu deux quads, là-bas, près du cimetière ! Sans attendre ma réponse, il partit à toutes jambes vers la poignée de pierres tombales brisées qu'on percevait sur le côté de la maison. Tous mes muscles me criaient que j'aurais dû courir dans la direction du ruit de moteur. Si nous perdions de vue Navarro et Alex, je craignais que nous ne les retrouvions jamais. Mais unro avait raison. A pied, nous n'aurions jamais rattrapé la Jeep. Je ne pouvais pas non plus perdre du temps n rejoignant Tess, malgré mon envie. A mon grand désespoir, ce serait pour plus tard. Je m'efforçai d'oublier on dos endolori et mon crâne torturé, et de courir le plus vite possible. Je rattrapai Munro tout au bout du cimetière. Il avait démarré la première moto et me criait de me hâter. Je sautai sur le deuxième quad, démarrai sans attendre et fonçai sur les traces de la Jeep, suivi de Munro moins de dix mètres derrière moi. Nous arrivâmes à la hauteur d'un grand bâtiment de pierre délabré, puis à l'extrémité opposée de l'espace ectangulaire. Il était évident que les hommes de Munro étaient en train de remporter la bataille qui les opposait ux tueurs de Navarro. Les cadavres de deux des voyous gisaient derrière le pick-up criblé de balles - et qui ne eprendrait pas la route de sitôt. Je fis ronfler le moteur du quad et fonçai vers les écuries. Munro roulait à ma hauteur, maintenant. En doublant les écuries, nous vîmes le nuage de poussière soulevé par la Jeep. Navarro venait de isparaître derrière l'épais bouquet d'arbres qui marquait la limite de l'enceinte. La route traversait la lourde végétation qui laissait à peine passer la lumière. Dans une quasi-obscurité, ous serpentions sur des corniches en zigzag. Quelques minutes plus tard, nous débouchâmes sur une lairière inondée de soleil. Je freinai brutalement. Trois routes partaient de là, dans trois directions différentes. Je n'avais aucun moyen de savoir laquelle des trois Navarro avait prise. 67 Je coupai mon moteur et fis signe à Munro de m'imiter - je me disais que nous pourrions entendre la Jeep et connaître ainsi la direction qu'elle avait prise -, mais il n'en fit rien. J'allais lui demander ce qu'il foutait, quand il sortit un appareil de la poche de cuisse de son battle-dress noir. Il ouvrit l'étui de plastique et regarda l'écran. Je me demandais toujours comment il était parvenu à nous retrouver. Clairement, Munro lisait dans mes pensées. -- Predator, fit-il en montrant le ciel. Il se concentra sur son écran. Je levai les yeux vers le ciel d'un bleu féerique. Je ne voyais aucun drone. -- Un des nôtres ? demandai-je. -- Oh, ce ne sont pas les federales, c'est sûr, fit-il sans lever les yeux de son écran. -- Vous nous avez tracés ? Depuis quand ? Pourquoi vous ne nous avez pas récupérés avant que nous quittions le sol américain ? Il me jeta un regard puant le mépris. -- Nous ne savions pas si Navarro était là. Quel est le problème ? Tu es toujours en un seul morceau, non ? -- Hé, ducon ! Navarro a enlevé Alex. Haussant les épaules, il fourra l'appareil dans sa poche. -- Par là. Il désigna la route de gauche, qui semblait quitter le plateau pour plonger vers un niveau inférieur. J'avançai mon quad et lui coupai la route. Je lui jetai un regard mauvais. -- Alex est la priorité absolue, quoi qu'il arrive. Il leva les mains, dans un geste de feinte soumission. -- Absolument. Je ne le croyais pas, et ça devait se voir. -- Quoi-qu'il-arrive. -- D'accord, mon pote ! protesta-t-il. Je n'étais toujours pas convaincu, mais il me faudrait faire avec. Je mis les gaz et repartis en trombe, Munro dans mon sillage. La route se mit à descendre et se transforma en une piste de terre si étroite qu'il nous était impossible de ouler de front. Elle était à peine assez large pour laisser le passage à une Jeep. Mais la nuée d'oiseaux qui enait de s'envoler, huit cents mètres devant nous, semblait confirmer que Navarro n'était pas loin. Nous suivîmes la piste jusqu'à la fin des arbres, et nous retrouvâmes à découvert. Avec une idée plus récise des lieux, je compris que la piste que nous avions empruntée longeait le bord d'un large ravin. Devant ous, elle formait une épingle à cheveux au pied d'une muraille rocheuse qui fermait le ravin à l'autre bout. Après avoir négocié le tournant à cent quatre-vingts degrés, nous fûmes récompensés par un panorama onnant sur toute la longueur de la vallée, totalement ouverte à l'autre bout, même si le ravin se rétrécissait vant d'y arriver. Visiblement, c'était l'objectif de Navarro, et l'endroit parfait pour se faire évacuer par hélico. solé et totalement indécelable, le ravin étoufferait le bruit du rotor, et il était sûrement invisible des airs grâce au ouvert de la jungle environnante. Je vis en effet un hélico au sol, rotor en mouvement, dans un espace découvert tout au fond de la ravine. a Jeep fonçait vers lui, hors d'atteinte. Fou de rage, j'actionnai au maximum la poignée des gaz. Mon moteur rugit tandis que je dévalais la piste, irant du quad tout ce qui était possible, dérapant dans les virages à la limite de chavirer, le corps penché à 'extérieur pour faire contrepoids, le coeur battant à tout rompre... J'arrivai dans la clairière, droit sur l'hélico, au moment où Navarro et ses deux hommes de main quittaient a Jeep en se bousculant. Navarro tenait Alex. On m'avait vu, bien sûr. Navarro entraîna Alex vers l'hélico, andis que les pistoleros se positionnaient devant le véhicule, leurs armes pointées dans ma direction. Je me penchai en avant et continuai à foncer. Des balles sifflaient autour de moi, mais je parvins très vite à leur hauteur. Je heurtai violemment le premier, qui s'envola littéralement avant de disparaître derrière moi, et je bloquai les freins tout en tournant le uidon au maximum. Je sautai du quad avant même l'arrêt complet, me détournai pour me jeter sur le second tueur... et le vis tomber. Munro, toujours sur sa moto, venait de le descendre. Je me ruai en direction de l'hélico. Navarro et Alex y étaient presque, tandis que le rotor agitait l'air tout autour de nous en soulevant un nuage de poussière infernal. -- Stop ! hurlai-je. Navarro se tourna, me jeta un regard dantesque... Il tira brusquement Alex devant lui, véritable bouclier humain de quatre ans - d'une efficacité douteuse, le gosse lui arrivant à peine à la taille et laissant son torse à découvert. Il n'en pressait pas moins un couteau sur le cou d'Alex, et je me retrouvai comme paralysé, en repensant à ce qui était arrivé à la petite fille de Corliss. -- Holà ! Tout le monde se calme, ici, d'accord ? cria Munro. Il s'approcha de moi d'un air nonchalant. Le bras qui tenait son arme était tendu vers Navarro. De l'autre, il aisait un geste d'appel au calme. -- C'est le moment de souffler un peu, les mecs ! -- Posez vos armes, ou le gosse est mort ! hurla Navarro, en reculant lentement vers la cabine de l'hélico. J'avais les membres paralysés par la terreur. Du coin de l'oeil, j'apercevais l'air impassible de Munro. Et quelque chose ne collait pas. -- Personne ne va nulle part, dit-il à Navarro. Tu poses ton couteau de merde et tu amènes ton cul par ici... ou c'est moi qui descends le gosse. Il baissa légèrement son arme. Maintenant, il visait Alex.

« 67 Je coupai monmoteur etfis signe àMunro dem’imiter –je me disais quenous pourrions entendrelaJeep et connaître ainsiladirection qu’elleavaitprise –,mais iln’en fitrien.

J’allais luidemander cequ’il foutait, quand il sortit unappareil delapoche decuisse deson battle-dress noir.Ilouvrit l’étuideplastique etregarda l’écran. Je me demandais toujourscomment ilétait parvenu ànous retrouver.

Clairement, Munrolisaitdans mes pensées.

—Predator, fit-ilenmontrant leciel. Il se concentra surson écran. Je levai lesyeux versleciel d’un bleuféerique.

Jene voyais aucundrone. — Un des nôtres ?demandai-je. — Oh, cene sont pasles federales , c’est sûr,fit-ilsans lever lesyeux deson écran. — Vous nousaveztracés ?Depuis quand?Pourquoi vousnenous avezpasrécupérés avantquenous quittions lesol américain ? Il me jeta unregard puantlemépris. — Nous nesavions passiNavarro étaitlà.Quel estleproblème ?Tu estoujours enunseul morceau, non ? —Hé, ducon !Navarro aenlevé Alex. Haussant lesépaules, ilfourra l’appareil danssapoche. — Par là. Il désigna laroute degauche, quisemblait quitterleplateau pourplonger versunniveau inférieur. J’avançai monquad etlui coupai laroute.

Jeluijetai unregard mauvais. — Alex estlapriorité absolue, quoiqu’ilarrive. Il leva lesmains, dansungeste defeinte soumission. — Absolument. Je ne lecroyais pas,etça devait sevoir. — Quoi-qu’il-arrive. — D’accord, monpote !protesta-t-il. Je n’étais toujours pasconvaincu, maisilme faudrait faireavec. Je mis lesgaz etrepartis entrombe, Munrodansmonsillage. La route semit àdescendre etse transforma enune piste deterre siétroite qu’ilnous étaitimpossible de rouler defront.

Elleétait àpeine assez largepourlaisser lepassage àune Jeep.

Maislanuée d’oiseaux qui venait des’envoler, huitcents mètres devantnous,semblait confirmer queNavarro n’étaitpasloin. Nous suivîmes lapiste jusqu’à lafin des arbres, etnous retrouvâmes àdécouvert.

Avecuneidée plus précise deslieux, jecompris quelapiste quenous avions empruntée longeaitlebord d’unlarge ravin.

Devant nous, elleformait uneépingle àcheveux aupied d’une muraille rocheuse quifermait leravin àl’autre bout. Après avoirnégocié letournant àcent quatre-vingts degrés,nousfûmes récompensés parunpanorama donnant surtoute lalongueur delavallée, totalement ouverteàl’autre bout,même sile ravin serétrécissait avant d’yarriver.

Visiblement, c’étaitl’objectif deNavarro, etl’endroit parfaitpoursefaire évacuer parhélico. Isolé ettotalement indécelable, leravin étoufferait lebruit durotor, etilétait sûrement invisibledesairsgrâce au couvert delajungle environnante. Je vis eneffet unhélico ausol, rotor enmouvement, dansunespace découvert toutaufond delaravine. La Jeep fonçait verslui,hors d’atteinte. Fou derage, j’actionnai aumaximum lapoignée desgaz.

Mon moteur rugittandis quejedévalais lapiste, tirant duquad toutcequi était possible, dérapant danslesvirages àla limite dechavirer, lecorps penché à l’extérieur pourfairecontrepoids, lecœur battant àtout rompre… J’arrivai danslaclairière, droitsurl’hélico, aumoment oùNavarro etses deux hommes demain quittaient la Jeep ensebousculant.

NavarrotenaitAlex.Onm’avait vu,bien sûr.Navarro entraîna Alexversl’hélico, tandis queles pistoleros se positionnaient devantlevéhicule, leursarmes pointées dansmadirection. Je me penchai enavant etcontinuai àfoncer. Des balles sifflaient autourdemoi, mais jeparvins trèsviteàleur hauteur .

Je heurtai violemment le premier, quis’envola littéralement avantdedisparaître derrièremoi,etjebloquai lesfreins toutentournant le guidon aumaximum.

Jesautai duquad avant même l’arrêtcomplet, medétournai pourmejeter surlesecond tueur… etlevis tomber.

Munro,toujours sursamoto, venait deledescendre. Je me ruai endirection del’hélico.

Navarro etAlex yétaient presque, tandisquelerotor agitait l’airtout autour denous ensoulevant unnuage depoussière infernal. — Stop !hurlai-je. Navarro setourna, mejeta unregard dantesque… Il tira brusquement Alexdevant lui,véritable bouclierhumaindequatre ans–d’une efficacité douteuse, le gosse luiarrivant àpeine àla taille etlaissant sontorse àdécouvert.

Iln’en pressait pasmoins uncouteau sur le cou d’Alex, etjeme retrouvai commeparalysé, enrepensant àce qui était arrivé àla petite filledeCorliss. — Holà !Tout lemonde secalme, ici,d’accord ?cria Munro.. »

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