Devoir de Philosophie

biogéographie n.

Publié le 01/05/2014

Extrait du document

biogéographie n. f. Étude de la répartition des animaux (zoogéographie) et des végétaux (phytogéographie) sur la Terre. Du rapprochement de leurs rapports d'organisation morphologique, physiologique, cytologique, etc. avec leurs rapports de distribution, on peut souvent tirer des conclusions quant à leur parenté évolutive réelle. Par ext., la biogéographie englobe parfois l'écologie. Les relations écologiques des êtres vivants et de leurs milieux sont l'une des causes de leur répartition. V. Encycl. Encycl. - BIOL. On distingue la zoogéographie, ou biogéographie animale, et la phytogéographie, ou biogéographie végétale. La biogéographie descriptive se limite à l'étude de l'aire de distribution des espèces et à la reconnaissance de grandes régions biogéographiques. La biogéographie interprétative utilise les données de la biogéographie descriptive pour produire des hypothèses quant à l'évolution de la répartition des différents groupes à la surface du globe au cours du temps (biogéographie historique) et aux modalités et mécanismes de cette évolution (biogéographie écologique). Ainsi, la biogéographie écologique s'attache à l'étude de processus de dispersion qui peuvent conduire à l'expansion de l'aire de répartition d'une espèce (graines ou insectes transportés par le vent ou par la mer). La biogéographie historique a pour but de reconstituer l'histoire des mouvements ou changements dans la distribution des espèces à la surface du globe au cours des temps géologiques. Elle est née avec les premiers grands naturalistes du XVIIIe s. Pour Linné (1736), toutes les espèces animales et végétales étaient issues d'un «paradis terrestre» et s'étaient ensuite réparties à la surface du globe. On retrouve une idée analogue chez Buffon (1761), pour qui les faunes africaine et sud-américaine présentaient des ressemblances suggérant une origine commune à partir d'un centre de dispersion situé dans l'hémisphère Nord. Le botaniste Candolle (1820) fit faire des progrès considérables à la biogéographie en déterminant des régions d'«endémisme» caractérisées par des flores spécifiques, et en essayant de trouver des relations de parenté entre ces aires biogéographiques. Si quelques biogéographes du XIXe s. surent entrevoir l'importance de profondes modifications de la géographie dans l'explication de la répartition des espèces, c'est Ch. Darwin et A. Wallace qui remirent à l'honneur le rôle prépondérant des dispersions aléatoires dans l'origine de la répartition actuelle des espèces. Ils jetèrent ainsi les bases de la biogéographie historique évolutive, ou narrative, car son but est de raconter l'histoire biogéographique des groupes telle qu'on l'imagine à partir de quelques indices. La biogéographie historique évolutive fait largement appel a des hypothèses puisées dans la biogéographie écologique et qui permettent de justifier une répartition par des dispersions ou des migrations sans avoir à modifier le canevas géographique. Les biogéographies des paléontologues et zoologistes américains G.G. Simpson et P. Darlington illustrent cette conception directement héritée de Darwin. Dans un cadre géographique fixe -la dérive des continents n'était pas encore admise-, ils expliquent la répartition actuelle des espèces en imaginant des migrations à partir de centres d'origine, généralement déterminés par l'emplacement du plus ancien représentant fossile de chaque groupe. Par exemple, l'origine des Proboscidiens (éléphants) est située en Afrique parce que leur plus ancien représentant fossile (Moeritherium) a été découvert dans un gisement oligocène d'Égypte. La biogéographie historique analytique est née du cladisme, ou systématique phylogénétique, créé par W. Hennig en 1950. Elle est fondée sur le principe d'une relation étroite entre la phylogénie d'un groupe actuel et l'histoire géographique (ou géologique) de son aire de répartition. Cette approche analytique de la biogéographie a d'abord été présentée par l'entomologiste suédois L. Brundin sous une forme encore très inspirée des conceptions évolutives, d'où son nom de biogéographie historique phylogénétique. La biogéographie par vicariance, ou biogéographie structurale, est une forme plus rigoureuse de la biogéographie historique analytique, car elle appuie son efficacité sur la nécessité d'une congruence entre les phylogénies de nombreux groupes. Cette congruence détermine un modèle biogéographique historique pour un ensemble d'aires données. L'importance de la congruence des distributions des espèces de groupes très divers est une notion fondamentale, due au biogéographe vénézuélien L. Croisat (1958), qui en fit la base de la théorie de la panbiogéographie.

Liens utiles