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Canaques ou Kanaks.

Publié le 23/10/2013

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Canaques ou Kanaks. nom des plus anciens habitants de Nouvelle-Calédonie. L'organisation traditionnelle. Les principaux traits de l'ethnie kanaky ont été décrits par le pasteur M. Leenhardt dans Do Kamo (1944). Chez ces agriculteurs et horticulteurs (secondairement pêcheurs et chasseurs) groupés en villages compacts sur les collines au-dessus de la mer, l'organisation familiale est matrilinéaire et patrilocale : la fille et la mère ne se marient jamais dans le même village, mais elles sont du même clan. Le chef canaque (orokau, « le grand fils «) est l'objet d'un grand respect, bien que ses pouvoirs économiques et militaires soient réduits (il ne peut décider seul de la guerre et il ne la conduit pas). Il est tenu à de très longs discours emphatiques qui célèbrent la grandeur des clans et les événements marquants pour la société. La parole est un acte fondamental, qui charpente, avec la famille, toute l'organisation symbolique de la société. Même si la déstabilisation de cette organisation sociale par le mode de développement issu de la colonisation est indéniable, le système politique canaque l'emporte parfois sur les distinctions imposées par le système politique français (les liens classiques peuvent se révéler plus forts que les oppositions politiques). La revendication d'une identité « kanak «. Le terme « canaque « (mot hawaïen signifiant simplement « homme «) est un apport de la colonisation. Initialement péjorative (et, comme telle, évitée dans les circonstances officielles), l'étiquette a été revendiquée, à partir des années soixante-dix, par la fraction mélanésienne cultivée, qui a fait du stigmate un emblème (selon un renversement typique dans les revendications nationalistes). Le passage de « Canaque « (traditionnel) à « Kanak « (fractions cultivées et indépendantistes) est l'une des expressions de ce renversement. Les différentes crises de l'économie minière calédonienne (qui pèsent aussi sur l'économie vivrière) ont entraîné un mouvement de populations canaques vers la ville et permis la constitution d'une élite indigène (professions intermédiaires), vite convaincue de devoir donner une forme politique à la résistance séculaire contre la colonisation. La revendication identitaire (avec ses conséquences nationalistes) a pu s'appuyer sur le fait que les Mélanésiens qui accédaient à cette forme d'ascension sociale ne rompaient pas pour autant les liens avec la communauté villageoise. Malgré tout, les diverses tribus calédoniennes n'accèdent pas dans les mêmes conditions, ni dans les mêmes proportions, au travail salarié, à l'école et à la ville, d'où une différenciation interne qui tend à déséquilibrer l'organisation égalitaire canaque. Ainsi, les Canaques de l'île de Loyauté (un tiers des Mélanésiens) forment les deux tiers des autochtones dans les villes, et les trois quarts des bacheliers mélanésiens appartiennent à ce groupe. Complétez votre recherche en consultant : Les médias Nouvelle-Calédonie Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Leenhardt Maurice Mélanésiens Nouvelle-Calédonie Océanie - Géographie - Les aspects humains Ouvéa rites - Rites d'élévation et rites d'inversion - Rites composites Les livres primitifs (arts) - art kanak, nord de la Grande-Terre (Nouvelle-Calédonie), page 4122, volume 8

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