canon n.

canon n. m. (gr. kanôn «règle»). 1. THÉOL. Droit canon (ou canonique): ensemble des lois qui régissent l'Église catholique sur le plan interne, et qui disciplinent et sanctionnent la vie des fidèles sur le plan religieux. V. Encycl. 2. Partie principale de la messe, qui va de la Préface au Notre Père. / Tableau placé au milieu de l'autel et contenant des prières dites chaque jour par l'officiant. 3. Ensemble des livres inspirés de certaines religions. Le canon protestant, bouddhique. Canon des saints: répertoire officiel des saints. 4. ARTS. Ensemble de normes destinées à déterminer les proportions d'un type humain idéal. / Modèle auquel l'artiste doit se conformer. Cette conception, généralement étrangère au créateur contemporain, pour qui elle représente une entrave à sa liberté ou à son originalité, existait déjà dans l'Égypte antique. De nombreuses civilisations et d'innombrables créateurs (Polyclète, Vitruve, Alberti, Léonard de Vinci, Dürer...) établirent des canons qui témoignent souvent des préoccupations esthétiques des sociétés dans lesquelles ils virent le jour. / Par ext. Modèle qui fait autorité. Suivre les canons de la mode. 5. PHILOS. Pour Aristote, modèle à suivre ou règles déterminant l'usage. / Pour Kant, la logique n'est pas instrument (organon) pour les sciences, mais canon de l'usage légitime des facultés de connaître. 6. MUS. Forme stricte de l'imitation*, dans laquelle deux ou plusieurs voix entrent successivement. V. aussi fugue. Encycl. Les sources du droit canon sont: a) les saintes Écritures; b) les statuts des conciles; c) les décrets pontificaux; d) certains écrits des Pères de l'Église. Ces sources furent systématisées et formèrent des collections, dont les principales sont: le Décret de Gratien (milieu du XIIe s.) et les Décrétales (recueil des lettres pontificales, réunies par le dominicain saint Raimond de Peñafort), diffusées par Grégoire IX en 1234 et qui contenaient l'essentiel de la législation de l'Église avant l'entrée en vigueur du Code de droit canonique (1917), promulgué par Benoît XV. Enfin, le concile de Vatican II (1962-1965) a entrepris une vaste réforme du droit canonique, prémices d'un nouveau Code, mieux adapté aux préoccupations et aux activités actuelles de l'Église.