cardinal n.

cardinal n. m. (lat. ecclés. cardinalis). Prélat qui, dans l'Église catholique, fait partie du Sacré Collège, conseille et élit le pape. V. Encycl. Encycl. Les cardinaux, nommés par le pape lui-même au cours d'un consistoire, sont les plus hauts dignitaires de l'Église; ils portent le titre d'Éminence. À l'origine, simples auxiliaires du souverain pontife, ils étaient choisis parmi les prêtres et les diacres de la ville de Rome. Dès le XIIe s., ils constituèrent le Sacré Collège, Conseil du pape dont ils sont devenus les plus proches collaborateurs, en particulier les cardinaux dits de Curie, qui résident à Rome et participent activement au gouvernement de l'Église. Dès le IIIe concile de Latran (1179), ce sont eux seuls qui furent chargés, réunis en conclave, d'élire le successeur du pape (depuis 1970, les cardinaux de plus de quatre-vingts ans ne participent plus à cette élection). Jusqu'en 1917, il n'était pas nécessaire d'être prêtre pour devenir cardinal (Mazarin en est un exemple fameux); depuis 1962, sur décision de Jean XXIII, il faut être évêque, ou le devenir, pour accéder à la pourpre. Les cardinaux se répartissent en trois ordres (les cardinaux-évêques, les cardinaux-prêtres et les cardinaux-diacres) et cinq d'entre eux ont des fonctions distinctes: le cardinal doyen du Sacré Collège, le cardinal premier diacre, le cardinal-vicaire chargé du diocèse de Rome, le cardinal camerlingue du Sacré Collège chargé de l'administration du Sacré Collège, et le cardinal camerlingue de la Sainte Église, chef de la Chambre apostolique. Le nombre des cardinaux n'a cessé d'augmenter: de 70 sous Sixte Quint (1586), il est passé à 90 sous Jean XXIII (1962), à 138 sous Paul VI et à 153 sous Jean-Paul II. Leurs attributs principaux sont la barrette (depuis 1464) et la soutane (depuis 1303) rouges auxquelles s'ajoutait, avant 1967, le chapeau de même couleur, symbole de l'acceptation de verser son sang pour la foi catholique.