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Céline (Louis-Ferdinand Destouches, dit Louis Ferdinand) Écrivain français (Courbevoie, 1894 - Meudon, 1961).

Publié le 12/07/2014

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Céline (Louis-Ferdinand Destouches, dit Louis Ferdinand) Écrivain français (Courbevoie, 1894 - Meudon, 1961). Né dans un milieu modeste, il connut «douze métiers, treize misères» avant de devenir médecin (1924). Entretemps, il fit la guerre (il fut un des premiers médaillés militaires en 1914 et eut les honneurs de la couverture du Petit Journal). En 1932, il publia Voyage au bout de la nuit, qui manqua de peu le prix Goncourt mais atteignit d'emblée une audience à la mesure de sa modernité: l'odyssée de Bardamu, personnage qui ressemblait beaucoup à l'auteur, y était contée dans un style haché, intense, transcrivant en une coulée épique et sur le rythme du parler populaire la discontinuité du quotidien. C'est ce style que l'on retrouvera dans Mort à crédit (1936) et que Céline justifiera, dans la préface de Guignol's Band (1944), par la nécessité de se doter d'un instrument capable de traduire son indignation et sa colère face à un monde éclaté et hypocrite. Rabelais désillusionné et pessimiste, Céline vivait une époque à la mesure de son génie torrentiel et il allait devenir le prophète halluciné des temps nouveaux: Bagatelles pour un massacre, l'École des cadavres et les Beaux Draps, pamphlets antisémites publiés de 1937 à 1941, font preuve d'une haine dont l'excès même révèle le dégoût de soi - autre face de celui qui acceptait de soigner les pauvres de Paris. L'écrivain paya très cher cette attitude et son comportement sous l'Occupation: exil en Allemagne dans le petit monde dérisoire de Sigmaringen (1944-1945), dépeint dans la trilogie D'un château l'autre (1957), Nord (1960), Rigodon (1969); incarcération au Danemark; indifférence en France, où, amnistié, il rentra en 1951. Créateur d'un langage qui traduit toute la difficulté d'une époque à être et à se dire, Céline est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands prosateurs du XXe s., aux côtés d'autres connaisseurs en absurdité humaine comme Sartre, Camus et Beckett. V. DOSS Céline (Louis Ferdinand).

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