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Cent Ans (guerre de) Nom donné à la série de conflits qui opposèrent la France et l'Angleterre, tout en s'imbriquant successivement dans d'autres conflits européens, entre 1337 et 1453.

Publié le 14/07/2014

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Cent Ans (guerre de) Nom donné à la série de conflits qui opposèrent la France et l'Angleterre, tout en s'imbriquant successivement dans d'autres conflits européens, entre 1337 et 1453. Cette guerre, qui se déroula sur le sol de France, apporta son cortège de calamités à plusieurs générations. Elle s'accompagna, en effet, de luttes de partis allant parfois jusqu'à la guerre civile, de jacqueries, de révoltes féodales, d'exactions en tout genre, sans compter les catastrophes naturelles: famines, peste noire. En 1328, le roi d'Angleterre Édouard III, petit-fils par sa mère de Philippe le Bel, revendiqua la succession de Charles IV, dernier des Capétiens directs; cependant, une assemblée de notables lui préféra Philippe VI de Valois, moins au nom d'une prétendue loi salique, inventée pour la circonstance, que pour éviter l'accession au trône de France d'un prince étranger. N'ayant pu obtenir au moins une compensation en Guyenne, Édouard déclencha les hostilités en 1337. Victorieux de Philippe VI à Crécy (1346), de Jean le Bon à Poitiers (1356), il obtint, au traité de Brétigny (1360), Calais et toute l'Aquitaine, soit le quart du royaume. La France opéra un remarquable redressement sous Charles V (1364-1380), qui profita de troubles internes chez son adversaire pour reprendre, grâce à du Guesclin*, l'essentiel des territoires perdus. Mais la démence de Charles VI (qui se déclara en 1392), l'essor de la maison valoisienne de Bourgogne et, à partir de 1407, la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons offrirent à l'Angleterre de nouvelles possibilités de conquête. Après sa victoire à Azincourt (1415), Henri V, allié au duc de Bourgogne, imposa à Charles VI le traité de Troyes (1420), qui le reconnaissait comme l'héritier du trône de France. Le dauphin (futur Charles VII), réfugié à Bourges, refusa de se laisser déshériter. Bénéficiant d'un sursaut national qui s'incarna en Jeanne* d'Arc, il put se faire sacrer roi à Reims (1429), obtenir le ralliement des Bourguignons (1435) et chasser progressivement les Anglais du royaume. En 1453, après la reddition de Bordeaux, ceux-ci ne possédaient plus que Calais sur le territoire français. La guerre se termina alors sans qu'aucun traité n'en sanctionnât la fin. Elle avait eu pour conséquence d'accélérer la décomposition du système féodal et d'affermir la royauté. Cette dernière, s'appuyant sur un sentiment national naissant, réussit à faire passer dans les moeurs l'impôt permanent et l'armée régulière, ces deux outils du pouvoir indispensables à toute évolution vers un État moderne.

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