Devoir de Philosophie

de l'agence a été un peu... hum... abrupt.

Publié le 06/01/2014

Extrait du document

de l'agence a été un peu... hum... abrupt. Il me regarda comme si j'y étais pour quelque chose. C'était le cas, en fin de compte, mais j'étais sûr qu'il n'en savait rien. Il était au courant de ma liaison avec Michelle, ce n'était pas un secret, mais elle m'avait confié qu'elle n'avait parlé de sa grossesse à personne de l'agence. -- Dites-moi ce que nous pouvons faire pour vous aider, conclut-il. Munro et lui m'écoutèrent avec attention exposer le peu que je savais, puis Villaverde leur communiqua les infos du service balistique, qu'on leur avait transmises. C'était cette partie de l'histoire qui suscitait la curiosité de Corliss car elle fournissait une nouvelle piste pour une de ses enquêtes actuellement au point mort. -- Vous avez autre chose sur l'équipe de tueurs ? demanda-t-il quand David eut terminé. -- Pas encore, répondit-il. C'est pour ça qu'on est ici. Corliss plissa les lèvres, écarta les mains. -- Hé, j'espérais que vous m'apporteriez de quoi nous aider à coincer ces enfoirés ! -- Pour le moment, c'est tout ce que j'ai. Corliss fronça les sourcils. -- On n'est pas plus avancés l'un que l'autre, alors. Notre enquête a abouti à une impasse. Ces types sont enus, ils ont fait leur truc, ils sont repartis. Ils portaient des masques. Les véhicules utilisés avaient été volés, ls les ont soigneusement nettoyés et y ont mis le feu avant de les abandonner. Les balles récupérées et les idéos des caméras de surveillance ne nous ont pas fait progresser davantage. Aucune rumeur dans les rues ur cette affaire, aucun crétin qui bavasse dans un bar, rien. Et six mois plus tard, la piste n'est pas froide, elle st gelée. J'espérais quelque chose, n'importe quoi, mais pas ça. Je jetai un coup d'oeil à Munro et revins à Corliss. -- C'est tout ? -- C'est tout, confirma-t-il d'un ton abattu. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Vous croyez que e suis content ? Je suis bien emmerdé, oui. On me met la pression. Le gouverneur a tellement gueulé dans on téléphone que je sentais l'odeur de son cigare. Ça ne me gênait pas, j'étais aussi remonté que lui. Je veux eur peau, à ces salauds, mais ils ne nous ont pas laissé grand-chose sur quoi travailler. Le silence se fit dans la pièce tandis que nous assimilions cette nouvelle déprimante, puis Villaverde emanda : -- Et la piste des trois écussons ? Il se référait aux bandes de motards et à leurs insignes en trois parties - les deux « rockers », énéralement en forme de croissant, avec le nom du club et sa ville, la pièce centrale avec son logo - qu'ils ortaient au dos de leurs blousons ou de leurs vestes en jean à manches coupées. -- Vous en êtes où, avec ça ? Villaverde et moi en avions discuté en chemin. Il m'avait parlé du témoignage d'un des rescapés du raid sur 'institut, selon qui les kidnappeurs avaient « le type motard », ce qui cadrait assez bien avec ceux que j'avais us. Les gars qui avaient agressé Michelle étaient des durs aux visages ravagés par l'alcool et la dope. Il ouvait s'agir de motards, mais c'était difficile à affirmer, étant donné qu'ils n'arboraient pas leurs couleurs et u'ils dissimulaient une trop grande partie de leur anatomie pour qu'on puisse repérer un tatouage de bande évélateur, style motard ou autre. Les bandes servaient cependant de plus en plus de gros bras aux cartels au ord de la frontière - ça au moins on le savait avec certitude. On pouvait facilement imaginer que pour un narco yant connu Michelle autrefois et voulant s'emparer d'elle, pour une raison ou une autre - récupérer l'argent u'elle lui avait fait perdre, ou simplement se venger -, le recours à une bande de motards constituait un choix entant. Villaverde et moi estimions que je devais retourner feuilleter l'album de famille, en délimitant mieux le hamp des recherches. Les gars de l'ATF étaient des experts ès motards et Villaverde avait déjà téléphoné à on contact dans cette agence pour qu'on prépare les photos que j'examinerais. -- On continue à chercher de ce côté-là, répondit Munro. On met la pression à toute la racaille de nos ichiers, on bosse avec l'ATF, mais c'est comme essayer de faire saigner une pierre. Ces bandes, elles sont oudées. Les seules fois où un de ces branleurs ouvre sa gueule, c'est pour nous embrouiller en faisant courir e bruit que c'est un concurrent qui a fait le coup. Les Desperados disent que c'est les Huns, les Huns disent ue c'est les Sons of Azazel, les Sons of Azazel disent que c'est les Aztecas... Un vrai cauchemar. On peut eulement y voir un peu plus clair en infiltrant quelqu'un, et ça demande du temps. En plus, on ne sait même as de quelle bande il s'agit, encore moins quelle section... -- Et les cartels ? intervins-je. Ça donnerait quelque chose en prenant par l'autre bout, du sommet vers la ase ? Corliss eut un petit rire. -- Je vous souhaite bonne chance. Nos amis du Sud ont un code d'omerta encore plus strict. -- Mais, si on a bien affaire à des motards, vous pensez que dans cette histoire, ce sont des hommes de ain, pas des consommateurs ? insistai-je. -- D'après moi ? Oui. Absolument. Corliss se pencha en avant, indiqua Villaverde et dit : -- Nous avons tous réussi à éliminer un grand nombre de labos locaux, mais vous savez aussi bien que moi que ça n'a fait que déplacer au sud de la frontière la partie production du problème. Et c'est là-bas qu'ils ont esoin de blouses blanches. Pas ici. Nos amis mexicains dirigent au Mexique des superlaboratoires capables e fournir chacun cent cinquante à deux cents kilos de meth par jour. Par jour. C'est beaucoup et ça demande du savoir-faire. Alors, quand ils mettent la main sur un crack en chimie qui peut rationaliser leur production et obtenir un produit de meilleure qualité sans faire exploser leurs labos, ils ne le laissent pas partir. J'avais l'impression qu'il me manquait encore une pièce essentielle du puzzle. -- Je ne vois toujours pas le rapport avec Michelle. Ça remonterait à cinq ans. -- Qui sait, dit Corliss, écartant l'objection d'un geste désinvolte. Elle suivait la piste de l'argent des cartels. Elle a beaucoup fait souffrir quelques affreux en les privant de leurs jouets et en nettoyant leurs comptes en banque. L'un d'eux a peut-être voulu le lui faire payer. Ces types... ils passent un moment en prison, ils sortent en graissant des pattes ou en tirant dans le tas, ils changent de coin et restent en dessous du radar... Il a peutêtre fallu tout ce temps à l'un d'eux pour la retrouver. D'autant que Martinez était un agent infiltré. Ça me semblait toujours bancal, mais pour l'heure il faudrait que je m'en contente. -- Ils ont emporté son ordinateur portable, rappela Villaverde en me regardant d'un air gêné, comme s'il renforçait le point de vue de Corliss. Ils cherchaient peut-être un moyen d'inverser un marché. D'obliger Michelle à leur transférer des fonds. Je me raidis, sachant où cela menait. Corliss haussa un sourcil et lui lança un regard dubitatif. -- Son portable ? Le directeur du bureau local du FBI hocha la tête. Corliss ne dit rien mais signifia clairement ce qu'il pensait par son expression matoise. -- Quoi ? fis-je. -- Eh bien, elle a confisqué pas mal de fric à plusieurs de ces narcos, répondit Corliss avec une moue, comme s'il venait de renifler du lait tourné. Elle en avait peut-être gardé une partie pour elle. Ce ne serait pas la première fois que ça arriverait. Je sentis mon visage s'embraser. -- Michelle était clean, affirmai-je en veillant à garder mon calme. -- Vous le savez parce que vous avez eu une aventure avec elle ? -- Elle était clean, persistai-je. -- C'était un agent infiltré, ne l'oubliez pas. Elle savait cacher un secret. Même à celui avec qui elle artageait son lit. Je surpris le regard qu'il échangea avec Munro et je sentis les veines de mon cou se durcir. Je dus faire un ffort pour me contrôler. Michelle n'était pas encore enterrée que ce connard amer et à moitié déglingué salissait sa mémoire. Après m'être brièvement tourné vers Villaverde, je revins à Corliss. -- Elle était clean. A cent pour cent. Cela ne fait aucun doute. J'attendis, prêt à riposter à toute contestation, mais il n'y en eut pas. Corliss soutint simplement mon regard e ses yeux las puis haussa les épaules, la moue toujours perplexe. -- Peut-être, admit-il. Dans un cas comme dans l'autre... c'est à vérifier. Ça pourrait conduire à nos tueurs. Je n'appréciais pas son attitude soupçonneuse, mais je n'y pouvais rien changer. Il y avait cependant un rgument que je pouvais lui renvoyer à la figure : -- Si c'était bien des narcos qui en voulaient à Michelle, vous avez une taupe ici. Ils n'auraient pas pu la etrouver autrement. Corliss ne fut pas ébranlé. -- Vous savez le temps et les ressources que nous consacrons à garder notre maison saine ? C'est une ataille incessante. -- Vous voyez un narco en particulier qui aurait voulu se venger d'elle ? demanda Villaverde à Corliss pour asser adroitement sur un autre terrain. Quelqu'un à la rancune assez forte pour refaire surface cinq ans après -- J'en vois un ou deux, répondit Corliss. Personne n'aime se faire rouler, surtout par une femme. Il parut passer en revue une série de possibilités et Munro intervint : -- Faudrait que je revoie son dossier, mais son dernier boulot était un gros truc. Carlos Guzman. Elle l'a essivé. Près d'un demi-milliard. Et comme vous le savez, il est toujours là. Probablement plus friqué que amais. Je coulai un regard à Villaverde. Ni lui ni moi n'avions quoi que ce soit à ajouter. Je me disais que nous 'obtiendrions pas grand-chose d'autre d'eux non plus quand Corliss se tourna vers moi et me demanda : -- Pourquoi elle vous a téléphoné ? Après tout ce temps, pourquoi vous ? Vu les saletés qu'il avait insinuées sur elle, je n'avais aucune envie de lui apprendre que Michelle et moi vions eu un enfant ensemble. -- Elle avait peur, elle ne savait pas vers qui se tourner, répondis-je. Et allez savoir, elle croyait peut-être ncore à ce truc désuet qu'on appelle la confiance... Il poussa un long sifflement triste puis hocha lentement la tête. -- La confiance, hein ? Il se tut et son regard se voila, comme s'il s'était égaré dans un endroit lointain et sombre. -- Ma femme m'a fait confiance quand je lui ai juré que mon travail ne les mettrait jamais en danger, elle et a fille, reprit-il. Puis son regard accommoda de nouveau et se posa sur moi. -- Ça n'a pas vraiment bien fini, pour l'une comme pour l'autre, vous ne croyez pas ? Il n'y avait pas grand-chose à ajouter.

« moi que çan’a faitque déplacer ausud delafrontière lapartie production duproblème.

Etc’est là-bas qu’ilsont besoin deblouses blanches.

Pasici.Nos amis mexicains dirigentauMexique dessuperlaboratoires capables de fournir chacun centcinquante àdeux cents kilosdemeth parjour.

Par jour . C’est beaucoup etça demande du savoir-faire.

Alors,quand ilsmettent lamain suruncrack enchimie quipeut rationaliser leurproduction et obtenir unproduit demeilleure qualitésansfaireexploser leurslabos, ilsne lelaissent paspartir. J’avais l’impression qu’ilmemanquait encoreunepièce essentielle dupuzzle. — Je ne vois toujours paslerapport avecMichelle.

Çaremonterait àcinq ans. — Qui sait, ditCorliss, écartant l’objection d’ungeste désinvolte.

Ellesuivait lapiste del’argent descartels. Elle abeaucoup faitsouffrir quelques affreuxenles privant deleurs jouets eten nettoyant leurscomptes en banque.

L’und’eux apeut-être voululelui faire payer.

Cestypes… ilspassent unmoment enprison, ilssortent en graissant despattes ouentirant dansletas, ilschangent decoin etrestent endessous duradar… Ila peut- être fallu toutcetemps àl’un d’eux pourlaretrouver.

D’autantqueMartinez étaitunagent infiltré. Ça me semblait toujoursbancal,maispourl’heure ilfaudrait quejem’en contente. — Ilsont emporté sonordinateur portable,rappelaVillaverde enme regardant d’unairgêné, comme s’il renforçait lepoint devue deCorliss.

Ilscherchaient peut-êtreunmoyen d’inverser unmarché.

D’obliger Michelle àleur transférer desfonds. Je me raidis, sachant oùcela menait.

Corlisshaussa unsourcil etlui lança unregard dubitatif. — Son portable ? Le directeur dubureau localduFBI hocha latête.

Corliss neditrien mais signifia clairement cequ’il pensait par son expression matoise. — Quoi ?fis-je. — Eh bien, elleaconfisqué pasmaldefric àplusieurs deces narcos, répondit Corlissavecunemoue, comme s’ilvenait derenifler dulait tourné.

Elleenavait peut-être gardéunepartie pourelle.Ceneserait pasla première foisque çaarriverait. Je sentis monvisage s’embraser. — Michelle étaitclean, affirmai-je enveillant àgarder moncalme. — Vous lesavez parcequevous avezeuune aventure avecelle? — Elle était clean, persistai-je. — C’était unagent infiltré, nel’oubliez pas.Ellesavait cacher unsecret.

Mêmeàcelui avec quielle partageait sonlit. Je surpris leregard qu’iléchangea avecMunro etjesentis lesveines demon cousedurcir.

Jedus faire un effort pourmecontrôler.

Michellen’étaitpasencore enterrée quececonnard ameretàmoitié déglingué salissait samémoire.

Aprèsm’être brièvement tournéversVillaverde, jerevins àCorliss. — Elle était clean.

Acent pour cent.

Celanefait aucun doute. J’attendis, prêtàriposter àtoute contestation, maisiln’y eneut pas.

Corliss soutintsimplement monregard de ses yeux laspuis haussa lesépaules, lamoue toujours perplexe. — Peut-être, admit-il.Dansuncas comme dansl’autre… c’estàvérifier.

Çapourrait conduire ànos tueurs. Je n’appréciais passonattitude soupçonneuse, maisjen’y pouvais rienchanger.

Ily avait cependant un argument quejepouvais luirenvoyer àla figure : — Sic’était biendesnarcos quienvoulaient àMichelle, vousavezunetaupe ici.Ilsn’auraient paspula retrouver autrement. Corliss nefutpas ébranlé. — Vous savez letemps etles ressources quenous consacrons àgarder notremaison saine?C’est une bataille incessante. — Vous voyez unnarco enparticulier quiaurait voulusevenger d’elle?demanda Villaverde àCorliss pour passer adroitement surunautre terrain.

Quelqu’un àla rancune assezfortepour refaire surface cinqansaprès ? —J’en voisunou deux, répondit Corliss.Personne n’aimesefaire rouler, surtout parune femme. Il parut passer enrevue unesérie depossibilités etMunro intervint : — Faudrait quejerevoie sondossier, maissondernier boulotétaitungros truc.Carlos Guzman.

Ellel’a lessivé.

Prèsd’undemi-milliard.

Etcomme vouslesavez, ilest toujours là.Probablement plusfriqué que jamais.

Jecoulai unregard àVillaverde.

Nilui nimoi n’avions quoiquecesoit àajouter.

Jeme disais quenous n’obtiendrions pasgrand-chose d’autred’euxnonplus quand Corliss setourna versmoietme demanda : — Pourquoi ellevous atéléphoné ?Après toutcetemps, pourquoi vous? Vu les saletés qu’ilavait insinuées surelle, jen’avais aucune enviedeluiapprendre queMichelle etmoi avions euunenfant ensemble. — Elle avait peur, ellenesavait pasvers quisetourner, répondis-je.

Etallez savoir, ellecroyait peut-être encore àce truc désuet qu’onappelle laconfiance… Il poussa unlong sifflement tristepuishocha lentement latête. — La confiance, hein?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles