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Définition: AFFREUSEMENT, adverbe.

Publié le 08/10/2015

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Définition: AFFREUSEMENT, adverbe. A.- D'une manière affreuse. 1. D'une manière propre à inspirer ou traduire l'épouvante ou l'effroi (confer affreux A 1 a). a) [L'adverbe porte sur le verbe] : Ø 1. Pendant des pages, l'histoire va son train simple et solennel. Puis tout d'un coup un mot vous soulève affreusement et vous jette hors du monde, au bord du gouffre effroyable où l'on plonge ! HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, JACQUES RIVIÈRE, Correspondance, lettre de Alain-Fournier à Jacques Rivière, septembre 1909, page 164. b) [Sur l'adjectif] : Ø 2. Et comme j'étais là, pâlissante... un serpent Sort d'un pilier qui s'ouvre, et s'avance en rampant, Traînant par le pavé ses anneaux qu'il déploie Lentement, longuement, comme sûr de sa proie. Il monte... et sur mon corps colle ses noeuds glacés. Je sentais mes cheveux affreusement dressés; Ma chair se hérissait sous cette étreinte humide, Mais ma voix s'étranglait dans mon gosier aride, J'essayais de bouger, et je ne pouvais pas; J'étais fixe d' horreur. FRANÇOIS PONSARD, Lucrèce, 1843, IV, 1, pages 71-72. 2. D'une manière telle qu'elle suscite ou exprime un état d'extrême souffrance physique ou morale (confer affreux A 1 b). a) [L'adverbe porte sur le verbe] : Ø 3. Elle l'aimait, et elle lui avait fait cette souffrance, et elle-même en souffrait affreusement. Pourquoi tant de douleur ? ÉMILE ZOLA, Le Rêve, 1888, page 103. b) [Sur l'adjectif] : Ø 4.... lassé de la surveiller sans cesse, de m'épuiser en objurgations toujours vaines, j'avais enfin pris le parti de la laisser faire à son gré sans plus rien dire. Oui, j'étais affreusement, mortellement las de prendre soin d'elle; n'en pouvais plus. La partie était perdue; je renonçais. ANDRÉ GIDE, Et nunc manet in te, 1951, page 1141. 3. De manière à inspirer le dégoût et la répulsion physique ou la réprobation morale (confer affreux A 1 c et 2). a) [L'adverbe porte sur le verbe] : Ø 5. Malheureux, ne parle pas ainsi affreusement ! PAUL CLAUDEL, L'Échange, 1 re. version, 1894, III, page 708. b) [Sur l'adjectif] : Ø 6. - On ne m'a jamais si bien dit, reprit-elle avec un rire amer, que j'étais affreusement laide! - Mademoiselle, répondit Steinbock, ma bienfaitrice ne sera jamais laide pour moi; j'ai pour vous une bien vive affection, mais je n'ai pas trente ans, et... HONORÉ DE BALZAC, La Cousine Bette, 1847, page 117. B.- Par hyperbole, dans la langue parlée familier, dans le style proche de la langue parlée . [Intensifie la notion exprimée par le verbe ou l'adverbe, ou les degrés de l'adjectif] D'une manière extrême, excessive. Synonymes populaires : horriblement, terriblement (confer affreux A 3 b). 1. [L'adverbe renforce le verbe ou la locution verbale] : Ø 7.... elle lui en voulait affreusement d'être le témoin de l'abandon dans lequel elle était. PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 136. Ø 8. J'ai eu si faim, si affreusement faim de vous. Quand je ne vous donnais pas signe de vie, je vous attendais. Quand je vous écrivais, je vous attendais. HENRI DE MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, page 1432. 2. [L'adverbe] : Ø 9. L'hôtel coûte affreusement cher bien que je n'y mange pas et il faut que je fasse attention pour la note de lundi. PHILIPPE AUGUSTE MATHIAS DE VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Correspondance générale, 1888, page 219. 3. [L'adjectif (le plus fréquent)] : Ø 10. Presque aussitôt après que Philippe fut sorti, Boris à son tour se dressa. Le petit Passavant, qui travaillait assidûment derrière lui, leva les yeux. Il raconta plus tard à Séraphine que Boris était « affreusement pâle »; mais c'est ce qu'on dit toujours dans ces cas-là. ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 1244. Ø 11.... Gise se mit à rire : - « Je crois que tu ne connais pas bien la nature de Daniel. Il a toujours dû être un peu trop gâté... et affreusement paresseux! » ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, page 800. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 470. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 164, b) 476; XXe. siècle : a) 1 236, b) 859.

« ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 1244.  11....

Gise se mit à rire : — « Je crois que tu ne connais pas bien la nature de Daniel.

Il a toujours dû être un peu trop gâté...

et affreusement paresseux! » ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, page 800. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 470. Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 164, b) 476; XXe.

siècle : a) 1 236, b) 859.. »

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