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Définition: AMORAL, -ALE, -AUX, adjectif.

Publié le 21/10/2015

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Définition: AMORAL, -ALE, -AUX, adjectif. A.— PHILOSOPHIE. [Généralement en parlant d'une entité abstraite] Qui est étranger à la morale : Ø 1.... l'homme n'est un être moral que parce qu'il vit en société, puisque la moralité consiste à être solidaire d'un groupe et varie comme cette solidarité. Faites évanouir toute vie sociale, et la vie morale s'évanouit du même coup, n'ayant plus d'objet où se prendre. L'état de nature des philosophes du XVIIIe. siècle, s'il n'est pas immoral, est du moins amoral... ÉMILE DURKHEIM, De la division du travail social, 1893, page 394. Ø 2. L'arbitraire de la vision chrétienne devenant trop évidente, on supposa par réaction la nature amorale ou plutôt immorale; car au fond on prenait surtout le contrepied de toutes les assertions classiques. HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, JACQUES RIVIÈRE, Correspondance, lettre de Jacques Rivière à Alain-Fournier, juillet 1906, page 161. Ø 3.... on regarde (...) l'activité politique et sociale comme une activité amorale en elle-même, les faits sociaux comme de simples faits physiques particuliers, qu'il suffit de traiter suivant des lois purement techniques du moment que notre conduite privée reste soumise aux règles de la morale personnelle. JACQUES MARITAIN. Humanisme intégral, problèmes temporels et spirituels d'une nouvelle chrétienté, 1936, page 228. Ø 4. La psychanalyse qui, comme toute science descriptive, est amorale, croit pourtant à un développement affectif qui rejoint à la limite la morale la plus haute. MARYSE CHOISY, Qu'est-ce que la psychanalyse? 1950, page 44. Remarque : Parfois amoral est proche d'immoral : Ø 5. La notion du bénéfice légitime varie suivant les métiers, les années, les circonstances extérieures, et les hommes. Un système d'échanges basé sur ce principe-là est vicieux, pensait Decraemer, — et amoral. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 468. B.— [En parlant d'une personne] Qui est naturellement indifférent aux idées de bien et de mal : Ø 6. La réalisation de la justice anéantirait l'idée même de justice. On n'arrive à concevoir le monde plus heureux qu'en dehors de toute notion de mérite : et qui aurait le courage de cette suppression? S'il n'est immoral, il faut qu'il soit amoral. JULES LEMAÎTRE, Les Contemporains, 1885, page 67. Ø 7. La Renaissance est au contraire le triomphe de l'individu sur la collectivité. C'est le temps des monstres : César Borgia, Henry VIII (...). César Borgia est amoral, c'est-à-dire anti-social; c'est le carnassier. ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Mes songes que voici, 1933, page 175. Ø 8. Un grand nom de France, Thucydide pour la résistance. Un mercenaire au demeurant et qui nous coûte cher... sympathique quand même (à mes yeux), car cynique... foncièrement amoral ou plutôt très naturellement persuadé que ce qu'il fait est bien parce que c'est lui qui le fait... ROGER VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, page 237. Ø 9. Il [Raoul] se croyait amoral, comme tout esthète. Mais l'amoralisme ne s'apprend pas dans les livres... RAYMOND ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, page 362. Ø 10. Beau garçon, le type qui plaît aux femmes, le genre d'homme avec lequel on n'aura pas de surprise, parce qu'on sait exactement ce qu'il va faire, tout en espérant qu'il ne le fera pas, cette fois-ci. Un être dur, pas immoral, mais amoral. ALBERT CAMUS, Requiem pour une nonne, adapté de William Faulkner, 1956, page 882. Ø 11. Un être amoral n'est pas simplement celui qui enfreint les règles morales, mais celui qui n'attache aucune importance à cette infraction, celui qui conteste ou ignore la valeur de l'impératif éthique. Leroux (Vocabulaire technique et critique de la philosophie (ANDRÉ LALANDE)). — Emploi comme substantif, rare : Ø 12. L'immoral va contre la morale avec une conscience plus ou moins claire de ce qu'il fait; l'amoral n'a pas conscience de l'existence des jugements moraux. Brunschwig (Vocabulaire technique et critique de la philosophie (ANDRÉ LALANDE)). Remarque : 1. Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française tome 1 1932, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965, DICTIONNAIRE DU FRANÇAIS CONTEMPORAIN (JEAN DUBOIS), Grand Larousse de la Langue française en six volumes 2. Dans plusieurs emplois (confer exemple 7, 8) le sens est très fortement péjoratif, et avoisine immoral ou amoral. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 22.

« hommes.

Un syst?me d'?changes bas? sur ce principe-l? est vicieux, pensait Decraemer, ? et amoral. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 468.

B.? [En parlant d'une personne] Qui est naturellement indiff?rent aux id?es de bien et de mal?: ? 6.

La r?alisation de la justice an?antirait l'id?e m?me de justice.

On n'arrive ? concevoir le monde plus heureux qu'en dehors de toute notion de m?rite?: et qui aurait le courage de cette suppression? S'il n'est immoral, il faut qu'il soit amoral. JULES LEMA?TRE, Les Contemporains, 1885, page 67.

? 7.

La Renaissance est au contraire le triomphe de l'individu sur la collectivit?.

C'est le temps des monstres?: C?sar Borgia, Henry VIII (...).

C?sar Borgia est amoral, c'est-?-dire anti-social; c'est le carnassier. ?MILE HERZOG, DIT ANDR? MAUROIS, Mes songes que voici, 1933, page 175.

? 8.

Un grand nom de France, Thucydide pour la r?sistance.

Un mercenaire au demeurant et qui nous co?te cher...

sympathique quand m?me (? mes yeux), car cynique...

fonci?rement amoral ou plut?t tr?s naturellement persuad? que ce qu'il fait est bien parce que c'est lui qui le fait... ROGER VAILLAND, Dr?le de jeu, 1945, page 237.

? 9.

Il [Raoul] se croyait amoral, comme tout esth?te.

Mais l'amoralisme ne s'apprend pas dans les livres... RAYMOND ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, page 362.

? 10.

Beau gar?on, le type qui pla?t aux femmes, le genre d'homme avec lequel on n'aura pas de surprise, parce qu'on sait exactement ce qu'il va faire, tout en esp?rant qu'il ne le fera pas, cette fois-ci.

Un ?tre dur, pas immoral, mais amoral. ALBERT CAMUS, Requiem pour une nonne, adapt? de William Faulkner, 1956, page 882.

? 11.

Un ?tre amoral n'est pas simplement celui qui enfreint les r?gles morales, mais celui qui n'attache aucune importance ? cette infraction, celui qui conteste ou ignore la valeur de l'imp?ratif ?thique. Leroux (Vocabulaire technique et critique de la philosophie (ANDR? LALANDE)).

? Emploi comme substantif, rare?: ? 12.

L'immoral va contre la morale avec une conscience plus ou moins claire de ce qu'il fait; l'amoral n'a pas conscience de l'existence des jugements moraux.. »

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