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Définition: BOUFFE2, adjectif et substantif.

Publié le 05/11/2015

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Définition: BOUFFE2, adjectif et substantif. I.— Emploi adjectival. A.— THÉÂTRE LYRIQUE. Qui appartient au genre léger créé en Italie au XVIIIe. siècle et très en vogue en France au XIXe. siècle Opéra bouffe. Lorsqu'elle chantait, elle faisait sentir l'esprit des airs « bouffes » italiens avec une élégance particulière (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Corinne ou l'Italie, tome 3, 1807, page 99 ). Antonymes : genre sérieux, grand opéra. · Acteur, chanteur bouffe. Qui a un rôle comique dans un opéra bouffe. Un duo bouffe. B.— Dans le domaine musical ou général. Qui est plaisant, léger. Comédie, musique, oeuvre, scène bouffe; le genre bouffe : Ø 1. La gaieté même que la musique bouffe sait si bien exciter, n'est point une gaieté vulgaire, qui ne dise rien à l'imagination. GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Corinne ou l'Italie, tome 2, 1807, page 103. Remarque : Confer également opérette, opéra-comique. C.— Par extension. [En parlant de la manière d'être de quelqu'un ou d'une scène de la vie courante] Qui est gai, burlesque. Une allure, un sérieux, un ton bouffe : Ø 2. — Ah! s'écria Durtal, figurez-vous que, dimanche dernier, je me suis glissé, à l'heure du Salut, dans l'église et que j'y ai assisté à l'un des spectacles les plus bouffes qui soit. Le baron des Atours était debout devant un harmonium dont son grand cadet-lagingeole de fils lubréfiait de ses doigts humides les touches. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 2, 1903, page 106. Remarque : Confer également amusant exemple 29. II.— Emploi comme substantif masculin. A.— Chanteur d'un opéra bouffe. Les leçons de chant d'un bouffe nommé Manelli (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 4, 1813, page 37 ). B.— Les (acteurs) bouffes. Troupe du théâtre italien à Paris. — Par extension. Théâtre comique. Les Bouffes Parisiens. Offenbach avait régné jadis en maître aux Bouffes ou aux Variétés (LOUIS SCHNEIDER, Les Maîtres de l'opérette française, 1924, page 194 ). C.— Dans la vie courante, souvent péjoratif. Un bouffe. Personnage comique, souvent vulgaire : Ø 3. Coppée et lui [Barbey] se détestaient (piquant parce qu'ils se voyaient tant). Coppée le tenait pour un bouffe, lui coupait ses effets; Barbey le trouvait si vulgaire. MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 3, 1903, page 75. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : Adjectif 28. Substantif 67. Forme dérivée du verbe "bouffer" bouffer BOUFFER, verbe. I.— [Le sujet désigne un animé, généralement une personne] Enfler les joues. A.— Emploi intransitif, vieilli. Enfler les joues par jeu. Remarque : Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845 et Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter) avec les mentions " vieilli " ou " peu usité ". — Langue littéraire. Gonfler et dégonfler bruyamment les joues pour manifester du mécontentement; par extension, être en colère : Ø 1. « — Vous marcherez, ou j'y perdrai mon nom! » leur dit [aux gardes nationaux] le brave général Bravida; et tout bouffant de colère, il alla demander des explications à la mairie. ALPHONSE DAUDET, Contes du lundi, 1873, page 79. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux à partir de Dictionnaire de l'Académie Française 1798. — [Par personnification du vent] Souffler violemment. Le mistral bouffait sur la mer violette (LÉON DAUDET, Le Rêve éveillé, 1926, page 106 ); Confer également bouffée de vent). Remarque : À rapprocher de l'argot des matelots ça bouffe, ça va bouffer. Attesté dans Nouveau Larousse illustré, Larousse du xxe. siècle en six volumes, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) avec la mention " familier ", DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. B.— Emploi transitif, par extension, par référence au gonflement des joues et avec l'idée dominante d'excès. 1. Populaire. Manger avec avidité : Bouffer comme un loup à jeun, comme un ogre, comme un chancre. Synonyme : bâfrer : Ø 2. — Comment, encore à bouffer! Eh bien! vous n'avez pas le trac! Quand on a soixante jours de prison dans la peau ce n'est pas pour qu'on emploie le temps à s'empiffrer comme des oies? GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, IIIe. partie, 3, page 237. SYNTAXE : Bien, mal bouffer; avoir de quoi bouffer; ne penser qu'à bouffer. — En particulier. [Le sujet désigne un bois, un meuble, un vêtement] Être bouffé aux vers, aux mites. · Par métaphore : Ø 3. — Ah! mon vieux, ça, alors, c'est un beau spectacle : le dogue de la maison Old England, le seul vrai, Hong-kong soi-même, il pourrit sur pied, il est bouffé aux vers! ANDRÉ MALRAUX, Les Conquérants, 1928, page 32. Remarque : 1. Attesté dans les dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle à partir de Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842. Ne figure pas dans le Dictionnaire de l'Académie Française 2. Bouffer est le plus souvent employé absolument mais on trouve aussi fréquemment des constructions avec complément direct d'objet telles que bouffer de la charcuterie, de la conserve, son dîner, son pain, de la viande. 2. Expression métaphorique et figurée, langage argotique et populaire. Bouffer quelque chose ou quelqu'un. a) [Avec l'idée d'une consommation très ou trop poussée] — Bouffer du fric, du pognon, la dot de sa femme. Dépenser sans discernement, dilapider. — [Le sujet désigne un piéton, un cycliste ou un automobiliste] Bouffer du, des kilomètre(s). Marcher ou rouler beaucoup, voire trop : Ø 4. [le chauffeur :] — « Nous entrions à Moulins à deux heures (...) et nous étions partis à huit! Jamais M. Xavier n'a bouffé tant de kilomètres en si peu de temps... PAUL BOURGET, Un Drame dans le monde, 1921, page 235. — Par analogie. [En parlant d'un véhicule] Bouffer dix litres au cent, bouffer de l'huile. Consommer abondamment. — Vouloir tout bouffer. Avoir des désirs immodérés. Ils avaient l'air de vouloir tout bouffer : on verrait jusqu'où ils iraient (JEAN-PAUL SARTRE, Le Sursis, 1945, page 30 ). b) [Avec l'idée d'une opération difficile ou pénible pour le sujet] — Bouffer des briques. Ne plus rien avoir à manger (confer danser devant le buffet*). Bouffer du lion. Avoir toutes les audaces. Bouffer de la vache enragée. Être éprouvé par le sort. — Ironique. Bouffer les pissenlits par la racine. Être mort et enterré : Ø 5. Il [François] savait bien que Jules présenterait mille compliments de lui, répéterait que, sans lui, il serait en train de bouffer les pissenlits par la racine, ou de donner à manger aux crabes, et le nommerait un fieffé débrouillard,... HENRI QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, page 169. — Bouffer de la tête de cochon. " Recevoir un coup dans l'estomac " (Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT)). c) [Avec l'idée d'une opération pénible pour l'objet] — Bouffer du curé, du bicot, du juif. Être, généralement par bêtise, anticlérical, raciste, antisémite. Bouffer les foies, le nez à quelqu'un; avoir envie de bouffer quelqu'un. Chercher violemment querelle à quelqu'un : Ø 6. — Comme des quoi?... répète-le! Veux-tu que j'te bouffe les foies? avait dit Gaspard. Et depuis cinq minutes c'était une dégelée d'injures et de menaces. RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 10. — Se bouffer (le nez). Se quereller violemment. — Se laisser (être) bouffer par quelque chose ou quelqu'un, se laisser bouffer par les femmes. Il est en train de se laisser bouffer par la politique et par son personnage public (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1945, page 346 ). II.— [Le sujet désigne une chose concrète] Prendre du volume en se distendant; gonfler. A.— Emploi intransitif, transitif absolu. 1. [Le sujet désigne une étoffe] Une chemise, une culotte, un foulard, un taffetas bouffent. · [Employé en construction factitive] Faire bouffer des dentelles, une jupe, une manche, une robe; bouffer la laine en la cardant : Ø 7. Toutes tenaient à paraître à leur avantage : les moins douées faisaient bouffer leur corsage et onduler leur jupe; d'autres s'efforçaient d'aplatir de trop évidentes rondeurs;... GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 117. — Par analogie. [Le sujet désigne des arbres feuillus] Se gonfler sous l'action du vent. Des arbres bouffaient, subitement retroussés par un coup de vent (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 205 ). — [Le sujet désigne les cheveux] Cette chevelure argentée qui bouffait sous les bords du haut-de-forme (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 1, 1948, page 110 ). 2. [Le sujet désigne un fruit] Grossir plus d'un côté que de l'autre. Ces pêches bouffent. Remarque : Attesté dans quelques dictionnaires du XIXe. depuis Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842. 3. [Le sujet désigne le pain] Gonfler dans le four sous l'effet de la chaleur. 4. [Le sujet désigne un plâtre, un papier peint] Gonfler, faire des cloques (confer également boucler). Un mur bouffe (confer bomber). Remarque : (valable pour 3 et 4 ci-dessus). Bien attesté dans les dictionnaires généraux à partir de Dictionnaire de l'Académie Française 1835. B.— Emploi transitif (factitif), BOUCHERIE. Bouffer un animal. Souffler la peau d'une bête tuée avant de l'écorcher. Bouffer un veau, un mouton. Remarque : 1. On rencontre dans les dictionnaires le substantif masculin bouffoir qui désigne un soufflet employé par les bouchers pour insuffler de l'air sous la peau ou dans le tissu cellulaire des bêtes tuées. (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe, dans le Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965 et dans Nouveau Larousse gastronomique (Prosper Montagné) 1967; ne figure pas dans l'Académie française). 2. On rencontre dans la documentation les dérivés de bouffer : a) Bouffable, adjectif (René Benjamin, Gaspard, 1915, page 122). Mangeable. J'vous aurais bien porté d'leur couenne, mais c'est trop dur, c'est pas bouffable! (Idem, ibidem; attesté également dans C. Lambert, Le Langage des Poilus, 1915, page 8). b) Bouffage, substantif masculin, familier (Gyp, Le Charivari, 8 septembre 1891). Bouffage de nez (confer supra I B 2 c). Tandis qu'avec les autres, c'est tout l'temps des beignes, des bouffages de nez (Idem, ibidem). — Pour bouffaré, confer bouffi Remarque : en fin d'article. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 329. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 58, b) 276; XXe. siècle : a) 381, b) 969.

« A.? Chanteur d'un op?ra bouffe.

Les le?ons de chant d'un bouffe nomm? Manelli (VICTOR-JOSEPH ?TIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chauss?e d'Antin, tome 4, 1813, page 37 ).

B.? Les (acteurs) bouffes.

Troupe du th??tre italien ? Paris.

? Par extension.

Th??tre comique.

Les Bouffes Parisiens.

Offenbach avait r?gn? jadis en ma?tre aux Bouffes ou aux Vari?t?s (LOUIS SCHNEIDER, Les Ma?tres de l'op?rette fran?aise, 1924, page 194 ).

C.? Dans la vie courante, souvent p?joratif.

Un bouffe.

Personnage comique, souvent vulgaire?: ? 3.

Copp?e et lui [Barbey] se d?testaient (piquant parce qu'ils se voyaient tant).

Copp?e le tenait pour un bouffe, lui coupait ses effets; Barbey le trouvait si vulgaire. MAURICE BARR?S, Mes cahiers, tome 3, 1903, page 75.

STATISTIQUES?: Fr?quence absolue litt?raire?: Adjectif 28.

Substantif 67.

Forme d?riv?e du verbe "bouffer" bouffer BOUFFER, verbe.

I.? [Le sujet d?signe un anim?, g?n?ralement une personne] Enfler les joues.

A.? Emploi intransitif, vieilli.

Enfler les joues par jeu.

Remarque?: Attest? dans Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise 1798-1878, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRAN?AISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845 et Dictionnaire g?n?ral de la langue fran?aise (Adolphe Hatzfeld, Ars?ne Darmesteter) avec les mentions " vieilli " ou " peu usit? ".

? Langue litt?raire.

Gonfler et d?gonfler bruyamment les joues pour manifester du m?contentement; par extension, ?tre en col?re?: ? 1.

? ? Vous marcherez, ou j'y perdrai mon nom! ? leur dit [aux gardes nationaux] le brave g?n?ral Bravida; et tout bouffant de col?re, il alla demander des explications ? la mairie. ALPHONSE DAUDET, Contes du lundi, 1873, page 79.

Remarque?: Attest? dans la plupart des dictionnaires g?n?raux ? partir de Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise 1798.. »

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