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Définition: CÉANS, adverbe.

Publié le 10/11/2015

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Définition: CÉANS, adverbe. A.— Adverbe de lieu. Ici, à l'intérieur du lieu (en particulier de la maison) dans lequel on se trouve. 1. Vieilli, littéraire. [Céans, complément de verbe] : Ø 1. Je vis seul en ce manoir, ne recevant jamais personne, et vous voyez, sans que je vous le dise, que la fortune n'habite pas céans. THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 23. Ø 2. Le pire fut que la mère du petit s'installa céans, sous prétexte de le soigner. FRANÇOIS MAURIAC, Génitrix, 1923, page 393. — En opposition avec léans* : Ø 3. C'est le mot [compagnon d'armes] , car ce fut de notre temps, la mode d'être militant et nous avions encore un peu de sang des Pétrus Borel et de ces Philothée O'Neddy que voici qui mourraient chez nous s'il n'y avait encore céans (et léans) de nos jours des jeunes gens, eussent-ils quarante et cinquante ans... avec le diable au corps, par-dessus le marché! PAUL VERLAINE, Confessions, 1895, page 85. 2. [Précédé de la préposition de, en construction de complément de nom] a) [Le déterminé est un nom de personne] — Usuel, familier (avec une nuance de plaisanterie) Le maître de céans. Le propriétaire, le chef de famille, le locataire qui occupe effectivement la maison : Ø 4. Être de la maison, en être avec joie et continuité, voilà une des forces qui compensent notre infériorité numérique et nous constituent les maîtres de céans. EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGUË, Les Morts qui parlent, 1899, page 115. — [Avec d'autres noms de personne] La maîtresse de céans (JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, page 141 ). Le docteur de céans (ANDRÉ GIDE, Feuillets d'automne, 1949, page 1109 ). Le médecin de céans (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1872, page 394 ). Le gendre de céans (ÉDOUARD PAILLERON, L'Âge ingrat, 1879, I, 3, page 13 ). La dame de céans (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Suzanne et les jeunes hommes, 1941, page 201 ). L'amie de céans (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 367 ). b) Rare. [Le déterminé est un nom de chose] Les nouvelles de céans (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1874, page 188 ). Les us et coutumes de céans (CLAUDE FARRÈRE, L'Homme qui assassina, 1907, page 237 ). Remarque : Dans cette construction, comme avec ici, là, etc., la préposition de neutralise la préposition à que manifeste la paraphrase définitoire, et transforme céans en une sorte de nom de lieu invariable (à l'intérieur -› de l'intérieur de). B.— Adverbe de temps, rare. Maintenant, à l'instant Et il me faut, céans, Partir seule (PAUL CLAUDEL, Tête d'or, 1re. version, 1890, 2e. partie, page 66 ). Céans ou jamais, (...), Faites accueil au Roi (PAUL CLAUDEL, Agamemnon, traduit d'Eschyle, 1896, page 877 ). Remarque : Il semble qu'il s'agissait d'un faux archaïsme, cet emploi étant inconnu dans l'ancienne langue.

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