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Définition du mot: APPUYER, verbe.

Publié le 27/10/2015

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Définition du mot: APPUYER, verbe. I.— Emploi transitif. [Le sujet désigne une personne; un complément d'objet secondaire est fréquemment exprimé] A.— [L'idée dominante est celle d'un soutien donné à l'objet premier] 1. Usuel. Soutenir quelque chose en lui donnant un appui. Appuyer quelque chose à, contre : Ø 1. Il saisit une échelle, l'appuie à la console, gravit les échelons, et la bourse qu'il tient à la main, il la dépose aux pieds de Notre-Dame. MAURICE BARRÈS, La Colline inspirée, 1913, page 158. — Au figuré. a) [L'objet désigne une chose] Démontrer une chose en justifiant la démonstration par des faits, des preuves, une documentation qui soutiennent l'hypothèse. Appuyer une théorie générale sur des références actuelles : Ø 2. L'idée de correspondance, de solidarité entre les phénomènes terrestres, a pénétré ainsi et pris corps, fort lentement il est vrai, car il s'agissait de l'appuyer sur des faits, et non sur de simples hypothèses. PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Des Caractères distinctifs de la géographie, 1913, page 290. b) [L'objet désigne une personne ou une action qui l'intéresse] Aider quelqu'un, favoriser l'action de quelqu'un par son soutien. Appuyer quelqu'un par son avis, de son autorité : Ø 3.... je dois solliciter de Monseigneur mon rappel à Tourcoing. Je voudrais vous supplier d'appuyer ma demande, sans rien cacher de ce que vous savez de moi, sans m'épargner en rien. GEORGES BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, page 127. · MILITAIRE (STRATÉGIE). Fournir une aide en matériel et/ou en hommes : Ø 4. Je convoquai le 31 juillet le général Foch à Chantilly. Je lui rappelai que l'idée fondamentale de notre offensive, c'était d'appuyer les forces anglaises agissant au nord, notre offensive vers le sud restant secondaire et subordonnée aux résultats obtenus dans le nord. MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 2, 1931, page 250. 2. Locution technique. — MARINE. Appuyer les vergues. Les soutenir contre le vent. (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle). — PEINTURE. Appuyer la couleur. L'accentuer, la mettre en valeur : Ø 5. Au delà de ces premières collines ravinées, qui me rappellent l'entrée du désert par Boghari, une seconde chaîne irrégulière, dentelée, fort en désordre. Sa couleur violâtre appuie la couleur ardente du premier plan et ménage un accord de toute délicatesse entre ce jaune brutal et le ciel bleu. EUGÈNE FROMENTIN, Voyage en Égypte, 1869, page 60. — VÉNERIE. Appuyer les chiens. Les animer du cor et de la voix. (Attesté dans tous les dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle). B.— [L'idée dominante est celle d'une pression exercée sur l'objet premier] 1. Usuel. Peser sur une chose de manière à la presser sur ou contre une autre. Appuyer quelque chose sur, contre : Ø 6. La voix affectueuse de l'enfant reprit : — Il ne faut pas tant te fatiguer, papa. M. Jeannin attira à lui la tête d'Olivier, et l'appuya contre sa poitrine,... ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Antoinette, 1908, page 854. — En particulier. [L'objet direct désigne une partie du corps humain] : Ø 7. Je vis alors Belkiss, c'était elle, s'avancer modestement, enveloppée dans ses voiles comme une jeune mariée, et appuyer sur mon lit ses mains pudiques et son genou de lis, comme pour s'y introduire à mes côtés. CHARLES NODIER, La Fée aux miettes, 1831, page 162. — Au figuré. Appuyer son regard. Regarder avec insistance : Ø 8. Javert semblait ne pas entendre. Il appuyait sur Jean Valjean sa prunelle fixe. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 564. 2. Emplois techniques. — ESCRIME. Appuyer la botte. Appuyer le fleuret sur le corps de l'adversaire après l'avoir touché. · Au figuré. Presser, embarrasser quelqu'un. (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle). — MANÈGE. Appuyer l'éperon à un cheval, et, par ellipse, appuyer des deux. (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle). · [Le sujet désigne un cheval] Appuyer la tête au mur, et, par ellipse, appuyer. Progresser obliquement par rapport à l'axe de son corps, la tête tournée dans la direction suivie : Ø 9. Il essaya de faire décrire une volte à son cheval, mais le comte Caradec, rouillé sur le manège, n'appuya qu'avec roideur; il voulut lui faire prendre le trot, mais le comte Caradec partit en boitant Alors, il le remit au pas, et tout lui sembla plus triste encore. ALPHONSE DE CHATEAUBRIANT, Monsieur des Lourdines, 1911, page 189. II.— Emploi intransitif. [Le sujet désigne une partie du corps, et par métonymie une personne] A.— [L'idée dominante est celle de la recherche d'un support] 1. Se servir d'un support, d'un soutien matériel pour garder son équilibre : Ø 10. Des vieilles se hâtaient à petits pas cassés, une main à la hanche, l'autre appuyant sur un bâton;... HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Château des sept portes, 1922, page 112. 2. Par métonymie. MARINE, ARMÉE (TACTIQUE). Prendre une direction en se servant d'un repère visuel (exprimé par l'objet indirect). Appuyer sur la droite, sur la gauche. — Par extension. Se diriger vers. Appuyer à droite, à gauche : Ø 11. Le patron du coutre remarqua la vitesse de la Durande. Il lui sembla aussi qu'elle n'était pas dans la route exacte. Elle lui parut trop appuyer à l'ouest. Ce navire à toute vapeur dans le brouillard l'étonna. VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 202. Ø 12. Prenez la rue que vous voyez là, tournez par la deuxième à gauche; ensuite vous prenez la première à droite, vous marchez cent mètres, vous appuyez à gauche, et vous y êtes. LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Copains, 1913, page 153. Remarque : Dans le langage de la marine, la tournure s'explique par la manoeuvre matérielle du timonier; par métonymie, elle s'emploie pour le bateau. Le passage de la préposition sur à la préposition à indique un plus haut degré d'abstraction, l'idée de repère disparaissant. B.— [L'idée dominante est celle d'une pesée qui s'exerce sur quelque chose dont on peut modifier la position] 1. Exercer une pesée sur quelque chose. — [Le sujet désigne une partie du corps humain] : Ø 13. Olivier, avec un soupir, vint s'asseoir au piano, et, docile à la volonté de l'impérieux ami qui l'avait choisi, il commença, après une longue incertitude, à jouer le bel Adagio en si mineur de Mozart. D'abord, ses doigts tremblaient et n'avaient pas la force d'appuyer sur les touches; puis, peu à peu, il s'enhardit; et, croyant ne faire que répéter les paroles de Mozart, il dévoila, sans le savoir, son coeur. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, page 934. — Par métonymie. [Le sujet désigne une personne agissant à l'aide d'une partie de son corps] : Ø 14. Henri reconnut Anne et ralentit : — Vous montez? Je vous dépose. — Merci. J'ai envie de marcher, dit-elle. Elle lui fit un petit signe amical et il appuya sur l'accélérateur : il avait vu des larmes dans ses yeux. SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 368. 2. Par métonymie, au figuré. [Le sujet désigne une personne comparée à un élément exerçant une pesée] Mettre l'accent sur. a) [Un élément du langage, une note de musique] : Ø 15. Ce terme, [appoggiature] (...) donne lieu à deux interprétations [en musique] : l'appoggiature expressive qui occupe momentanément la place de la note principale et sur laquelle l'exécutant doit appuyer,... HENRI REBER, Traité d'harmonie, 1949, page 177. b) [Un trait de caractère, un comportement] : Ø 16. J'ai été personnellement bien heureux pour vous de vous savoir envoyé à Blaye, et politiquement satisfait d'y savoir un homme d'honneur et de probité. C'est ce que j'ai dit à bien des personnes, et j'ai saisi cette occasion de parler de vous avec beaucoup de plaisir, puisqu'elle me donnait licence d'appuyer sur vos qualités. HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1833, page 294. — emploi absolu. Mettre en relief dans le langage un élément important d'une situation : Ø 17.... peut-être n'eût-il pas aimé cette jeune personne; mais des trois cents invités qui se pressaient dans les beaux salons de la rue Saint-Lazare, il fut le seul à comprendre l'amour inédit que trahissait une danse bavarde. On remarqua bien la manière d'Isaure d'Aldrigger; mais, dans ce siècle où chacun s'écrie : Glissons, n'appuyons pas! l'un dit : Voilà une jeune fille qui danse fameusement bien (c'était un clerc de notaire); l'autre : Voilà une jeune personne qui danse à ravir (c'était une dame en turban); la troisième, une femme de trente ans : Voilà une petite personne qui ne danse pas mal! HONORÉ DE BALZAC, La Maison Nucingen, 1838, page 613. Remarque : Il y a une grande ressemblance entre l'emploi dit intransitif et l'emploi pronominal A. Cependant l'idée de soutien moral ou intellectuel est incompatible avec l'emploi intransitif (On ne peut pas dire : pour soutenir sa thèse, il appuie sur des arguments solides, alors que s'appuie est usuel); d'autre part l'idée que le point d'appui puisse céder à la pesée (au sens physique ou au figuré) est incompatible avec l'emploi réfléchi (on ne peut pas dire : il s'appuie sur la pédale du piano, alors que appuie est normal dans une telle phrase). L'opposition fondamentale semble consister en ce que dans l'emploi intransitif il s'agit toujours, dans la réalité référée, de l'appui d'une partie de la personne (le sujet désigne son corps, une partie de son corps : main, pied, etc., son esprit, son langage, etc.) même si par métonymie c'est la totalité de la personne qui est exprimée, tandis que dans l'emploi pronominal A, il s'agit toujours, dans la réalité référée, de la personne prise dans sa totalité. Pratiquement, on peut dire que dans l'emploi intransitif B, ce qui était objet dans l'emploi transitif devient sujet (j'appuie la main sur les touches, le pied sur la pédale -› la main, le pied appuie); de là on passe par métonymie aux emplois figurés Les opérations sont comparables pour les emplois intransitifs A 1 et A 2. III.— Emploi pronominal. A.— [Le pronom réfléchi est complément d'objet direct; l'objet secondaire est généralement exprimé] Se soutenir, en s'aidant d'un objet matériel. S'appuyer sur, à : Ø 18. Nendaz se lève, Nendaz s'appuie sur sa canne, il sort sur le perron, il descend l'escalier. CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Derborence, 1934, page 228. — Par métaphore. Se servir d'une protection naturelle comme d'un soutien : Ø 19. Toulouse s'est appuyée à une rampe de collines, lambeau épargné par hasard dans les déblaiements du fleuve. PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Tableau de la géographie de la France, 1908, page 363. · MILITAIRE (TECHNIQUE). Bénéficier de l'aide de quelqu'un : Ø 20. Il faut ajouter que les Américains, qui nous procuraient l'armement et l'équipement, y mettaient la condition que nous adoptions leurs propres règles d'organisation (...). Pour eux, la vie et l'action des unités combattantes devaient s'appuyer sur des arrières richement pourvus. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 246. — Au figuré. Se servir de quelqu'un ou de quelque chose comme d'un soutien matériel, intellectuel ou moral : Ø 21. Je m'approchai de vous, je pris votre main et vous murmurai quelques mots d'espérance à l'oreille. Je ne sais si ma voix vous parut éloquente alors et si elle trouva le chemin de votre âme, mais vous vous levâtes soudain et vous vous appuyâtes sur moi comme sur un protecteur. PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, L'Héritage mystérieux, 1859, page 35. Ø 22. « Que voulez-vous, me répondait-il, la physiologie n'est pas une science exactement définie; elle s'appuie, pour expliquer les phénomènes vitaux, tantôt sur la physique, tantôt sur la chimie, tantôt sur des hypothèses telles que celles de la force vitale... » CLAUDE BERNARD, Principes de médecine expérimentale, 1878, page 91. B.— Populaire. [Le pronom réfléchi est complément d'objet secondaire indirect; le complément d'objet direct désigne une chose, plus rarement une personne] 1. [L'objet désigne une tâche] S'appuyer quelque chose. Accomplir à contre-coeur une tâche obligatoire : Ø 23. « Ah! Y en a qui disent qu'à la cuistance, on est embusqué »!... Eh bien, il aimerait cent mille fois mieux, quant à lui, être avec la compagnie dans les tranchées pour la garde et les travaux, que de s'appuyer un pareil métier deux fois par jour pendant la nuit! HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 28. — Par extension. S'appuyer quelqu'un.. Etre obligé de prendre quelqu'un en charge malgré soi : Ø 24. Ça, édicte Brague, c'est une gosse qu'on collera dans la figuration. Une de plus, une de moins... elle gagnera toujours ses quarante sous... quoique j'aime pas beaucoup m'appuyer des laissés-pour-compte... GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, page 203. 2. [Le complément désigne des aliments ou des boissons] Consommer en quantité généralement importante. S'appuyer un bon gueuleton, quelques verres de gniole : Ø 25. Nous bouffions à la grande tambouille!... On s'appuyait des soupes énormes!... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 597. Remarque : L'idée fondamentale semble être celle d'une charge qu'on place et qui pèse sur les épaules (sens 1); de là, par ironie et antiphrase l'idée de se charger [l'estomac] d'aliments ou de boissons pour soutenir ses forces (sens 2). Le pronom réfléchi indirect indique la victime ou le bénéficiaire de l'opération. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 4 993. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 7 185, b) 8 049; XXe. siècle : a) 5 971, b) 7 197.

« ? 4.

Je convoquai le 31 juillet le g?n?ral Foch ? Chantilly.

Je lui rappelai que l'id?e fondamentale de notre offensive, c'?tait d'appuyer les forces anglaises agissant au nord, notre offensive vers le sud restant secondaire et subordonn?e aux r?sultats obtenus dans le nord. MAR?CHAL JOSEPH JOFFRE, M?moires, tome 2, 1931, page 250.

2.

Locution technique.

? MARINE.

Appuyer les vergues.

Les soutenir contre le vent.

(Attest? dans la plupart des dictionnaires g?n?raux du XIXe.

et du XXe.

si?cle).

? PEINTURE.

Appuyer la couleur.

L'accentuer, la mettre en valeur?: ? 5.

Au del? de ces premi?res collines ravin?es, qui me rappellent l'entr?e du d?sert par Boghari, une seconde cha?ne irr?guli?re, dentel?e, fort en d?sordre.

Sa couleur viol?tre appuie la couleur ardente du premier plan et m?nage un accord de toute d?licatesse entre ce jaune brutal et le ciel bleu. EUG?NE FROMENTIN, Voyage en ?gypte, 1869, page 60.

? V?NERIE.

Appuyer les chiens.

Les animer du cor et de la voix.

(Attest? dans tous les dictionnaires g?n?raux du XIXe.

et du XXe.

si?cle).

B.? [L'id?e dominante est celle d'une pression exerc?e sur l'objet premier] 1.

Usuel.

Peser sur une chose de mani?re ? la presser sur ou contre une autre.

Appuyer quelque chose sur, contre?: ? 6.

La voix affectueuse de l'enfant reprit?: ? Il ne faut pas tant te fatiguer, papa.

M.

Jeannin attira ? lui la t?te d'Olivier, et l'appuya contre sa poitrine,... ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Antoinette, 1908, page 854.

? En particulier.

[L'objet direct d?signe une partie du corps humain] : ? 7.

Je vis alors Belkiss, c'?tait elle, s'avancer modestement, envelopp?e dans ses voiles comme une jeune mari?e, et appuyer sur mon lit ses mains pudiques et son genou de lis, comme pour s'y introduire ? mes c?t?s. CHARLES NODIER, La F?e aux miettes, 1831, page 162.

? Au figur?.

Appuyer son regard.

Regarder avec insistance?:. »

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