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Définition du mot: ÂPRE, adjectif.

Publié le 27/10/2015

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Définition du mot: ÂPRE, adjectif. A.— [En parlant d'une chose qui affecte les sens] Dont les inégalités produisent une impression peu agréable. 1. [Vue ou toucher] Des rochers âpres; un climat, un vent âpre : Ø 1. La présence continuelle de ces tableaux de destruction; la lutte contre les animaux féroces, qui viennent sans cesse disputer à l'homme l'empire de ces lieux désolés; enfin les intempéries d'un ciel âpre et rigoureux, et des saisons qui ne se succèdent que pour amener de nouveaux désastres : tout, en un mot, n'y concourt-il point à nourrir, dans le coeur, des sentiments malheureux et des projets sanguinaires? PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 2, 1808, page 123. — [En parlant de l'aspect d'un paysage] : Ø 2. La moisson terminée, les tiges des avoines et des blés revêtaient le sol d'une toison hérissée. Ce fut, cette fois, la Lorraine ingrate, celle dont la nudité revêt aux yeux habitués un âpre accent de misère et de sauvage poésie, celle qui ne lasse pas avec ses landes pierreuses, ses maigres friches, ses peupliers grêles rangés en lignes parallèles, ondulant à l'horizon. Les villages ressemblaient à cette terre, étant nus et pauvres comme elle. ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 246. — ANATOMIE HUMAINE. Ligne âpre. Saillie rugueuse qui marque longitudinalement la face postérieure du fémur : Ø 3. Le bord postérieur [du fémur] seul est très accusé, il est saillant, rugueux et forme la ligne âpre qui se divise à ses deux extrémités; la lèvre externe donne insertion au vaste externe, la lèvre interne au vaste interne et l'interstice à plusieurs muscles, dont le grand adducteur de la cuisse. Petit lexique médical (PAUL RUDAUX) 1962. Remarque : Confer encore THÉOPHILE GAUTIER (Albertus, 1833, page 131) : " langue âpre et dure " (en parlant d'un matou) et MICHELET (L'Insecte, 1857, page 296) : " dent âpre, aiguë " (en parlant d'abeilles). — BOTANIQUE. [En parlant d'une plante, des parties d'une plante] Dont la surface irrégulière est désagréable au toucher : Ø 4. L'odeur délicieuse était surtout au point où la pêche a tenu à l'arbre, au point générateur. Cette pêche n'est pourtant qu'une enveloppe du noyau producteur, si fortement, si rudement accidenté, étonnamment âpre, fort, dur. JULES MICHELET, Journal, 1859, page 484. 2. [En parlant de ce qui affecte les autres sens : goût, odorat, ouïe] Qui produit une impression de rudesse. Un fruit, un parfum, un son âpre : Ø 5. Au-dessous du chemin et au-dessus, les arbres résineux de la montagne semaient leurs aromates dans l'air. Les pins, les thuyas et les térébinthes semblaient brûler un encens âpre et rustique sur le passage de Mary-Ann. Elle aspirait avec un bonheur visible cette largesse odorante de la nature. EDMOND ABOUT, Le Roi des montagnes, 1857, page 59. Ø 6. Il en tire quelques litres D'un vin âpre, aigre, dur, sur À faire grincer les vitres, À déconcerter l'azur; Une piquette hérétique, Un infâme reginglard, ... RAOUL PONCHON, La Muse au cabaret, Le Vin du pape, 1920, page 80. Ø 7. Cette voix âpre, hargneuse et disséquante, dont Augustin a palpé le mordant pendant tout le déjeuner, elle se fait entendre adoucie d'amitié. JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 102. B.— Au figuré. 1. CHASSE. [En parlant d'un animal] · Âpre à la curée. [En parlant d'un chien] Remarque : 1. Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1835, 1878, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Nouveau Larousse illustré, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT ) 2. S'emploie aussi par analogie à propos d'une personne (confer BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 232). · Âpre à la proie. [En parlant d'un oiseau, particulièrement d'un faucon] : Ø 8. Il [le rossignol] est bon, il est féroce. Je m'explique. Son coeur est tendre pour les faibles et les petits; donnez-lui des orphelins, il s'en charge, les prend à coeur, mâle et vieux, il les nourrit, les soigne attentivement, comme ferait une femelle. D'autre part il est extrêmement âpre à la proie, engloutissant et avide;... JULES MICHELET, L'Insecte, 1857, page 251. 2. [En parlant de personnes, de leur caractère, de leur comportement] a) Qui manifeste un attachement excessif pour les biens matériels ou moraux : Ø 9.... on disait qu'il avait la tête dure, et que les vérités célestes ne pouvaient percer son crâne épais. Il était âpre et avare, et tout à fait enfoncé dans les intérêts matériels. Il ne pensait qu'à acheter des maisons. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Lys rouge, 1894, page 139. · Âpre au gain : Ø 10. De qui l'état tire-t-il le plus clair de ses revenus? N'est-ce pas justement de cette petite bourgeoise, âpre au gain, dure au pauvre comme à elle-même, enragée à l'épargne? GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1083. Remarque : Âpre peut s'employer dans cette acception en locution libre, construite soit avec la préposition à (confer THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 74 : âpre au butin; SULLY PRUDHOMME, La Justice, 1878, page 250 : âpre au labour), soit avec la préposition en (JULES MICHELET, Le Peuple, 1846, page 66 : âpre en affaire); FLAUBERT (Correspondance, 1846, page 303) parle des femmes (...) âpres [= « avides »] de l'homme qu'elles aiment. b) Qui manque d'aménité ou de modération notamment dans ses rapports avec autrui. Un caractère, un coeur âpre; un homme âpre à la vengeance : Ø 11. Ces mécomptes, après avoir usé la présidente de Marville, qui ne s'abusait pas d'ailleurs sur la valeur de son mari, la rendaient terrible. Son caractère, déjà cassant, s'était aigri. Plus vieillie que vieille, elle se faisait âpre et sèche comme une brosse pour obtenir, par la crainte, tout ce que le monde se sentait disposé à lui refuser. Mordante à l'excès, elle avait peu d'amies. HONORÉ DE BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, page 33. Remarque : Âpre peut s'employer dans cette acception en locution libre construite avec la préposition à (confer hommes (...) âpres à la vengeance [LECONTE DE LISLE, Poèmes tragiques, Le Chapelet, 1886, page 65] ). c) [En parlant d'un sentiment, d'une impression] Qui exerce une forte emprise sur l'esprit. Une joie âpre, un âpre désespoir : Ø 12. Certes, ce monde est vieux, presque autant que l'enfer. Bien des siècles sont morts depuis que l'homme pleure Et qu'un âpre désir nous consume et nous leurre, Plus ardent que le feu sans fin et plus amer. Le mal est de trop vivre, et la mort est meilleure,... CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes barbares, Le Voeu suprême, 1878, page 228. Ø 13. Outre cet attrait de l'inconnu et du mystère, il exerce sur moi ce charme âpre, puissant, dominateur, de la force. Et ce charme — oui ce charme — agit de plus en plus sur mes nerfs, conquiert ma chair passive et soumise. (...). C'est en moi un désir plus violent, plus sombre, plus terrible même que le désir qui, pourtant, m'emporta jusqu'au meurtre,... OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 272. d) [En parlant d'une manière d'agir, de penser, de s'exprimer] Un combat, un livre, un ton âpre : Ø 14.... reprenant, à mon tour, le livre écrit un an auparavant, je le trouvai âpre, dogmatique, sectaire et dur. Ma pensée, dans son premier état, était comme un fardeau branchu, qui s'accrochait de tous les côtés. Mes idées, trop entières pour la conversation, étaient encore bien moins faites pour une rédaction suivie. ERNEST RENAN, L'Avenir de la science, 1890, page III. Remarque : L'emploi substantival « ce qui est âpre » est rare. Confer CLAUDEL, Art poétique, 1907, page 166 : " les mains (...) chargées d'apprécier le mou et le résistant, l'âpre et le poli. " — « Personnes âpres ». Confer HENRI DE MONTHERLANT, Malatesta, 1946, III, 5, page 497 : " je suis fatigué (...) des âpres. " PARADIGMES. 1. (Quasi-) synonymes : abrupt, acariâtre, acerbe, acéré, acide, âcre, agressif, anguleux, aride, austère, autoritaire, brûlant, brut, brutal, caustique, corrosif, cruel, cupide, fruste, grossier, heurté, impérieux, incisif, incommode, inexorable, intolérant, intransigeant, pénible, raboteux, raide, rapace, râpeux, rauque, rêche, revêche, tranchant, vindicatif. 2. Antonymes aplani, caressant, courtois, débonnaire, délicieux, élégant, généreux, insipide, mielleux, moelleux, plaisant, raffiné, suave, uni, velouté. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 454. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 629, b) 3 548; XXe. siècle : a) 2 664, b) 1 289.

« Petit lexique m?dical (PAUL RUDAUX) 1962.

Remarque : Confer encore TH?OPHILE GAUTIER (Albertus, 1833, page 131)?: " langue ?pre et dure " (en parlant d'un matou) et MICHELET (L'Insecte, 1857, page 296)?: " dent ?pre, aigu? " (en parlant d'abeilles).

? BOTANIQUE.

[En parlant d'une plante, des parties d'une plante] Dont la surface irr?guli?re est d?sagr?able au toucher?: ? 4.

L'odeur d?licieuse ?tait surtout au point o? la p?che a tenu ? l'arbre, au point g?n?rateur.

Cette p?che n'est pourtant qu'une enveloppe du noyau producteur, si fortement, si rudement accident?, ?tonnamment ?pre, fort, dur. JULES MICHELET, Journal, 1859, page 484.

2.

[En parlant de ce qui affecte les autres sens?: go?t, odorat, ou?e] Qui produit une impression de rudesse. Un fruit, un parfum, un son ?pre?: ? 5.

Au-dessous du chemin et au-dessus, les arbres r?sineux de la montagne semaient leurs aromates dans l'air.

Les pins, les thuyas et les t?r?binthes semblaient br?ler un encens ?pre et rustique sur le passage de Mary-Ann.

Elle aspirait avec un bonheur visible cette largesse odorante de la nature. EDMOND ABOUT, Le Roi des montagnes, 1857, page 59.

? 6.

Il en tire quelques litres D'un vin ?pre, aigre, dur, sur ? faire grincer les vitres, ? d?concerter l'azur; Une piquette h?r?tique, Un inf?me reginglard, ... RAOUL PONCHON, La Muse au cabaret, Le Vin du pape, 1920, page 80.

? 7.

Cette voix ?pre, hargneuse et diss?quante, dont Augustin a palp? le mordant pendant tout le d?jeuner, elle se fait entendre adoucie d'amiti?. JOSEPH MAL?GUE, Augustin ou le Ma?tre est l?, tome 2, 1933, page 102.. »

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