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Définition du terme: CONSPIRER, verbe.

Publié le 17/11/2015

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Définition du terme: CONSPIRER, verbe. I.— [Le sujet désigne une personne ou une chose personnifiée] A.— Emploi transitif, vieux ou littéraire. Préparer secrètement (un acte violent et préjudiciable). Conspirer la mort, la perte de quelqu'un, la chute de la République. Synonymes : tramer, ourdir. L'Église, dont ils conspirent l'abaissement (PROSPER MÉRIMÉE, Histoire de Don Pèdre Ier, roi de Castille, 1848, page 136) : Ø 1. Le sort s'unit aux passions de mille monstres pour conspirer la perte de ces hommes innocents. EUGÈNE DELACROIX, Journal, 1856, page 10. — Rare, au participe passé. Un chêne altier, auguste, et par tous conspiré, L'homme y mettant son souffle et l'océan sa rive (VICTOR HUGO, Les Quatre vents de l'esprit, 1881, page 232 ). B.— Emploi intransitif (préposition contre) 1. Agir en secret, avec une ou plusieurs personnes pour préparer le renversement du pouvoir établi et de ses représentants. Conspirer pour renverser le gouvernement, pour le rétablissement de la République, pour le retour de l'Empereur; conspirer contre l'État, contre le Roi; conspirer avec l'étranger contre la sûreté de l'État. Synonyme partiel : comploter. Le clergé, tantôt gouvernant les empereurs, tantôt conspirant contre eux, soutenait le despotisme (ANTOINE MARQUIS DE CONDORCET, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, 1794, page 93) : Ø 2. Le Comité de Salut public avait fait arrêter les Dantonistes, soi-disant pour avoir conspiré contre le peuple français en voulant rétablir la monarchie... ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 2, 1870, page 308. — emploi absolu. Nous conspirons. Je ne sais si vous comprenez ce qu'il y a de danger à conspirer dans un temps comme le nôtre (PROSPER MÉRIMÉE, Mosaïque, 1833, page 186 ). Remarque : En ce sens, le verbe est surtout utilisé dans un contexte historique ou ironiquement (confer conspiration, conspirateur). 2. Par extension. a) Littéraire Œuvrer en secret pour ou (plus souvent) contre quelqu'un ou quelque chose. Conspirer contre, pour quelqu'un, pour le bonheur de quelqu'un; conspirer (avec quelqu'un) pour faire quelque chose; conspirer contre la liberté, la paix, les riches. Depuis longtemps, la philosophie conspire contre la superstition (LOUIS-SÉBASTIEN MERCIER, Néologie ou Vocabulaire des mots nouveaux, 1801, page 125) : Ø 3.... déjà dans tous les groupes, on m'appelle un conspirateur. Cela est vrai, citoyens, voilà cinq ans que je conspire pour rendre la France républicaine, heureuse et puissante. CAMILLE DESMOULINS. dans Le Vieux Cordelier, 1793-94, page 136. Ø 4. Stendhal conspire avec Stendhal sous des noms variés (...) parfois contre Stendhal, toujours contre les sots, les importants, les insensibles. PAUL VALÉRY, Variété II, 1929, page 100. b) Régionalisme (Canada). Agir en complicité et en secret avec quelqu'un contre quelqu'un ou quelque chose. Avoir conspiré pour frauder des créanciers (Société du Parler français au Canada, 1930, Dictionnaire général de la langue française au Canada (LOUIS-ALEXANDRE BÉLISLE) 1957). II.— [Le sujet, désignant plusieurs choses ou plus rarement plusieurs personnes, est souvent déterminé ou repris par tous ou par tout] Concourir par une action d'ensemble, hostile ou non, à un même effet. A.— [Avec une idée d'hostilité; préposition contre] : Ø 5. Les cris de l'enfant, le repos nécessaire à la mère (...), la présence de madame Pièdefer, tout conspirait si bien contre les travaux littéraires... HONORÉ DE BALZAC, La Muse du département, 1844, page 220. B.— [Avec ou sans idée d'hostilité; préposition à + substantif abstrait ou infinitif] Les événements conspirent tous à ce but (PAUL VERLAINE, Souvenirs et fantaisies, 1896, page 278 ). Tout conspire à nous la cacher [l'idée de la mort] (JULIEN GREEN, Journal, 1950-54, page 118) : Ø 6. Oui, c'était par un soir joyeux de cabaret Un de ces rares soirs plutôt trop chauds où l'on dirait Que le gaz du plafond conspire à notre perte Avec le vin du zinc, saveur naïve et verte PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 3, Élégies, 1893, page 43. Remarque : 1. La construction II A est proche des constructions intransitives recensées sous I B; la construction II B glisse vers un emploi transitif indirect, où l'emploi absolu ne semble pas possible. 2. On rencontre dans les dictionnaires les dérivés a) Conspirance, substantif féminin État d'éléments qui conspirent (cf II) au même effet. Mot créé par Mirabeau, attesté dans le Dictionnaire universel de la langue française (Louis-Nicolas Bescherelle) 1845, Nouveau dictionnaire de la langue française (Jean-Charles Laveaux) Difficultés 1846, Grand dictionnaire universel du XIXe. et du XXe. siècle (Pierre Larousse), Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892, Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965, sans autre attestation que l'exemple de Mirabeau. b) Conspiroter, verbe intransitif, familier. Se livrer à de petites intrigues (pour ou contre). Nous les avons vu conspiroter entre eux (Maxime du Camp dans le Dictionnaire des dictionnaires (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 401. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 911, b) 563; XXe. siècle : a) 451, b) 352.

« 1870, page 308.

? emploi absolu.

Nous conspirons.

Je ne sais si vous comprenez ce qu'il y a de danger ? conspirer dans un temps comme le n?tre (PROSPER M?RIM?E, Mosa?que, 1833, page 186 ).

Remarque?: En ce sens, le verbe est surtout utilis? dans un contexte historique ou ironiquement (confer conspiration, conspirateur).

2.

Par extension.

a) Litt?raire ?uvrer en secret pour ou (plus souvent) contre quelqu'un ou quelque chose.

Conspirer contre, pour quelqu'un, pour le bonheur de quelqu'un; conspirer (avec quelqu'un) pour faire quelque chose; conspirer contre la libert?, la paix, les riches.

Depuis longtemps, la philosophie conspire contre la superstition (LOUIS-S?BASTIEN MERCIER, N?ologie ou Vocabulaire des mots nouveaux, 1801, page 125) : ? 3....

d?j? dans tous les groupes, on m'appelle un conspirateur.

Cela est vrai, citoyens, voil? cinq ans que je conspire pour rendre la France r?publicaine, heureuse et puissante. CAMILLE DESMOULINS.

dans Le Vieux Cordelier, 1793-94, page 136.

? 4.

Stendhal conspire avec Stendhal sous des noms vari?s (...) parfois contre Stendhal, toujours contre les sots, les importants, les insensibles. PAUL VAL?RY, Vari?t? II, 1929, page 100.

b) R?gionalisme (Canada).

Agir en complicit? et en secret avec quelqu'un contre quelqu'un ou quelque chose. Avoir conspir? pour frauder des cr?anciers (Soci?t? du Parler fran?ais au Canada, 1930, Dictionnaire g?n?ral de la langue fran?aise au Canada (LOUIS-ALEXANDRE B?LISLE) 1957).

II.? [Le sujet, d?signant plusieurs choses ou plus rarement plusieurs personnes, est souvent d?termin? ou repris par tous ou par tout] Concourir par une action d'ensemble, hostile ou non, ? un m?me effet.

A.? [Avec une id?e d'hostilit?; pr?position contre] : ? 5.

Les cris de l'enfant, le repos n?cessaire ? la m?re (...), la pr?sence de madame Pi?defer, tout conspirait si bien contre les travaux litt?raires... HONOR? DE BALZAC, La Muse du d?partement, 1844, page 220.

B.? [Avec ou sans id?e d'hostilit?; pr?position ? + substantif abstrait ou infinitif] Les ?v?nements conspirent. »

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