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Définition du terme: CONTRAINTE, substantif féminin.

Publié le 19/11/2015

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Définition du terme: CONTRAINTE, substantif féminin. I.— Vieux " Gêne où l'on est quand on est trop serré dans ses habits, dans ses souliers, et généralement de tout ce qui met trop à l'étroit " (Dictionnaire de l'Académie Française). " Votre habit, vos souliers vous sont trop étroits, vous devez être dans une grande contrainte " (Dictionnaire de l'Académie Française). " Comment pouvez-vous souffrir cette contrainte " (Dictionnaire de l'Académie Française). — Au figuré. « La contrainte de la mesure, de la rime, la gêne, l'embarras que font éprouver quelquefois aux poètes les règles de la mesure et les difficultés de la rime » (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). II.— [Avec une idée de violence exercée contre une personne] A.— Violence physique ou morale exercée contre une personne afin de l'obliger à agir contre sa volonté. Employer, exercer la contrainte; user de la contrainte; prendre une décision sous la contrainte; prendre des mesures de contrainte. Les menaces, la contrainte, les prières d'un amant, tu as tout mis en oeuvre pour me soumettre à ton désir (ALBERT CAMUS, La Dévotion à la croix, adapté de Calderon de La Barca, 1953, page 570 ). Il en voulut à Paule, comme si elle avait usé contre lui d'une contrainte physique (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 82 ). · Par contrainte de. Le ministère Daladier avait démissionné par contrainte du Président de la République (VALÉRY LARBAUD, Journal, 1934, page 285 ). — Par extension. 1. État de gêne ou d'asservissement qui résulte de cette violence. Non, je ne peux plus vivre dans cette perpétuelle contrainte (GEORGES BERNANOS, La joie, 1929, page 548 ). La captivité n'a pas été seulement l'exil et la contrainte (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 125 ). · Contrainte sociale, diffuse, organisée (confer Les 50 mots-clés de la sociologie (JEAN GOLFIN) 1972) : Ø 1.... il y a une autre autorité qui domine tout le reste. (...) si l'on s'y réfère, c'est en la déguisant sous des noms d'emprunt, (...) comme devoir, patriotisme, etc... or, elle porte un nom plus franc : c'est la contrainte sociale,... LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Verdun, 1938, page 223. 2. État de domination exercé par les circonstances sur une personne en la mettant dans la nécessité d'agir malgré soi : Ø 2. Le temps passait. Lisbeth ne revenait pas. Jacques n'avait jamais pu supporter la contrainte des circonstances. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Le Pénitencier, 1922, page 772. — En particulier. Règles, conventions imposées par la société; domination, pression qui en résulte. Les contraintes de politesse font que les sentiments retiennent toujours leur première expression (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Système des beaux-arts, 1920, page 259 ). La contrainte des institutions sociales (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Sur la pierre blanche, 1905, page 26 ). B.— Spécialement. 1. DROIT CIVIL. a) " Acte de poursuite décerné par le receveur des contributions contre un redevable (...) et dont l'effet est de permettre à l'Administration de recourir immédiatement aux voies d'exécution (...) " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)). Contrainte administrative. " Porteur de contraintes, décerner une contrainte " (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 3.... il [Monsieur d'Espard] avait laissé le receveur des contributions lui envoyer une contrainte pour le paiement de sa cote arriérée. HONORÉ DE BALZAC, L'Interdiction, 1836, page 173. b) Contrainte par corps. " Emprisonnement employé comme moyen de coercition en vue d'amener le paiement d'une dette et qui n'est plus aujourd'hui applicable qu'à ceux dont la dette dérive d'une infraction à la loi pénale, et encore à la condition que cette infraction ne présente pas un caractère politique " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)) : Ø 4. Le jour où tu m'as découvert le baron de Chameroy, m'apprenant qu'il était ruiné, poursuivi pour quelques misérables dettes, sous le coup d'une contrainte par corps... PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 4, Les Exploits de Rocambole, 1859, page 75. 2. PHYSIQUE. " Grandeur vectorielle caractérisant l'intensité des forces de contact agissant sur un élément de surface " (Dictionnaire des sciences (E.B. UVAROV, D.R. CHAPMAN) 1956). Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Grand Larousse de la Langue française. III.— Effort accompli volontairement sur soi pour modifier un sentiment, un comportement. Malgré la contrainte qu'il s'imposait pour être aimable (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913, page 256) : Ø 5. « — La maladie nerveuse n'a commencé qu'ensuite. Elle est née sans aucun doute de la contrainte que Boris a dû exercer sur lui-même pour se libérer. (...) » ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 1098. · Synonyme : retenue. Je m'abandonnai sans contrainte à moi-même (GEORGES BATAILLE, L'Expérience intérieure, 1943, page 107 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 633. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 898, b) 1 055; XXe. siècle : a) 1 689, b) 3 743. Forme dérivée du verbe "contraindre" contraindre CONTRAINDRE, verbe transitif. A.— Vieux " Serrer, presser, mettre à l'étroit. " (Dictionnaire de l'Académie Française). " Cet habit, cette chaussure le contraint si fort que... " (Dictionnaire de l'Académie Française). " Il veut bâtir en un endroit où il sera fort contraint par la situation " (Dictionnaire de l'Académie Française). — Par métaphore : Ø 1.... je ne cessai (...) de me demander comment Geneviève (...) méditait de sortir de cette situation difficile où sa malchance et ma sotte rigueur venaient de la contraindre. HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 26. B.— [Avec une idée de violence exercée contre une personne] 1. [Le sujet désigne une personne] a) Obliger, force quelqu'un à agir contre sa volonté. Contraindre quelqu'un à + infinitif ou substantif; contraindre quelqu'un de + infinitif. Elle [ma mère] me contraignait d'écrire au nouvel an (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 376 ). Faire campagne auprès des sous-officiers réfractaires pour les contraindre au travail (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 151) : Ø 2. C'est cela que je voulais pour moi : agenouiller les magistrats de force, les contraindre à me révérer pour les punir de leurs préventions. JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 106. · Absolument. La cruauté des maîtres d'esclaves qui, usant du fouet pour contraindre, empêchent l'homme de devenir (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 690 ). — Rare. [Une pression est exercée par des conventions sociales] : Ø 3. Et quand il n'y aurait pas la société pour nous contraindre, ce groupe y suffirait de parents et d'amis auxquels nous ne savons pas consentir à déplaire. Ils opposent à notre sincérité incivile une image de nous, de laquelle nous ne sommes qu'à demi responsables, qui ne nous ressemble que fort peu, mais qu'il est indécent, je vous dis, de déborder. ANDRÉ GIDE, Les Caves du Vatican, 1914, page 854. · Emploi pronominal : Ø 4. Il faut qu'il ait de la tenue. Et pour être plus clair, j'ajouterai qu'il doit se contraindre à la correction vestimentaire. JEAN VILAR, De la Tradition théâtrale, 1963, page 112. b) Spécialement. DROIT. Obliger quelqu'un par voie de droit. « Contraindre quelqu'un par voie de justice, par justice; contraindre par saisie de biens, par corps et autres voies » (Dictionnaire de l'Académie française. 1932) : Ø 5.... le susdit, assigné à comparoir, doit fournir des soutènemens...; à quoi faire il sera contraint par voie de droit; faute par lui de ce faire, il sera déclaré forclos... VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 1, 1811, page 98. · Être contraint sur : Ø 6. Il ne peut être contraint sur ses biens personnels qu'après avoir été mis en demeure de présenter son compte, et faute d'avoir satisfait à cette obligation. Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, article 803, page 147. 2. [Le sujet désigne une chose ou un événement] Mettre quelqu'un dans la nécessité d'agir malgré soi. Contraindre quelqu'un à + infinitif ou substantif; contraindre quelqu'un de + infinitif. Je pris la rougeole, ce qui me contraignit à trois semaines de lit (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 127 ). Le soleil le contraignait à cligner des yeux (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Naissance du jour, 1928, page 41 ). Une douleur à l'épaule le contraignit à changer de position (JULIEN GREEN, Moïra, 1950, page 149 ). · Absolument. Frédéric, que la nécessité contraignait, finit par prendre ses quatre mille francs (GUSTAVE FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, tome 2, 1869, page 251 ). · Proverbe. La nécessité contraint la loi. Elle oblige à l'enfreindre. — Par métaphore. [Le sujet désigne une fonction du corps humain] : Ø 7. L'une des principales utilités de la circulation est en effet de contraindre le sang à passer sans cesse en plus ou moins grande quantité dans un organe... GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 4, 1805, page 168. Remarque : 1. On rencontre indifféremment les 2 formes : contraindre à ou de + infinitif; à semble cependant l'emporter. 2. Au passif a) Plus fréquemment employé suivi de de. b) En présence d'un complément d'agent, très souvent employé sans complément secondaire. C.— [Avec une idée d'effort exercé par une personne sur elle-même] 1. Faire volontairement un effort sur soi pour empêcher un sentiment de se manifester ou pour en diminuer l'intensité. Je me perdais en efforts burlesques et touchants pour contraindre mes soupirs et suspendre mes pleurs (OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ-MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, page 78 ). Elle contraignit sa vivacité pour achever son signe de croix (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 9 ). — Littéraire. Contraindre sa voix. La forcer. Il fit effort pour contraindre sa voix qui refusait de parler (RENÉ BAZIN, Le Blé qui lève, 1907, page 219 ). — Synonyme : retenir. Elle ne put contraindre dans son âme un mouvement de joie (HONORÉ DE BALZAC, Annette et le criminel, 1824, page 98 ). 2. Emploi pronominal. Faire volontairement un effort sur soi pour adopter une attitude ou accomplir une action. Se contraindre au calme, à sourire, d'écrire une lettre. Daniel (...) s'assit pour se contraindre à l'attention (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Le Pénitencier, 1922, page 790 ). Quoique je ne maniasse pas la plume avec l'audace qu'ensuite je me contraignis d'avoir (JACQUES-ÉMILE BLANCHE, Mes modèles, 1928, page 87 ). Il baissa les paupières, mais se contraignit à les relever (JULIEN GREEN, Moïra, 1950, page 203 ). · Se contraindre en quelque chose. Il ne lui restait plus qu'à se laisser vivre sans se contraindre en rien (FRANÇOIS MAURIAC, Génitrix, 1923, page 331 ). · Absolument. Marthe avait beau se contraindre : c'était plus fort qu'elle, il lui arrivait de rester devant son assiette pleine, les yeux dans le vide, la pensée absente (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 127 ). Quand j'avais sept à huit ans, je ne me contraignais pas devant elle, je lui parlais avec une grande liberté (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 42 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 960. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 330, b) 992; XXe. siècle : a) 1 251, b) 1 663. DÉRIVÉS : Contraignable, adjectif, DROIT. Qui peut être contraint par voie de droit. Les débiteurs ne sont plus contraignables par corps (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). Emploi comme substantif. Les cautions des contraignables par corps (Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, article 5, page 1804 ). Par métaphore. Un Français reste cinq ans en prison, et après il en sort sans avoir payé ses dettes, il est vrai, car il n'est plus contraignable que par sa conscience (HONORÉ DE BALZAC, La Cousine Bette, 1846, page 63 ).

« l'exil et la contrainte (FRANCIS AMBRI?RE, Les Grandes vacances, 1946, page 125 ).

? Contrainte sociale, diffuse, organis?e (confer Les 50 mots-cl?s de la sociologie (JEAN GOLFIN) 1972)?: ? 1....

il y a une autre autorit? qui domine tout le reste.

(...) si l'on s'y r?f?re, c'est en la d?guisant sous des noms d'emprunt, (...) comme devoir, patriotisme, etc...

or, elle porte un nom plus franc?: c'est la contrainte sociale,... LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volont?, Verdun, 1938, page 223.

2.

?tat de domination exerc? par les circonstances sur une personne en la mettant dans la n?cessit? d'agir malgr? soi?: ? 2.

Le temps passait.

Lisbeth ne revenait pas.

Jacques n'avait jamais pu supporter la contrainte des circonstances. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Le P?nitencier, 1922, page 772.

? En particulier.

R?gles, conventions impos?es par la soci?t?; domination, pression qui en r?sulte.

Les contraintes de politesse font que les sentiments retiennent toujours leur premi?re expression (?MILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Syst?me des beaux-arts, 1920, page 259 ).

La contrainte des institutions sociales (ANATOLE-FRAN?OIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Sur la pierre blanche, 1905, page 26 ).

B.? Sp?cialement.

1.

DROIT CIVIL.

a) " Acte de poursuite d?cern? par le receveur des contributions contre un redevable (...) et dont l'effet est de permettre ? l'Administration de recourir imm?diatement aux voies d'ex?cution (...) " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)).

Contrainte administrative.

" Porteur de contraintes, d?cerner une contrainte " (Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise)?: ? 3....

il [Monsieur d'Espard] avait laiss? le receveur des contributions lui envoyer une contrainte pour le paiement de sa cote arri?r?e. HONOR? DE BALZAC, L'Interdiction, 1836, page 173.. »

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