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Définition du terme: COQUIN, -INE, substantif et adjectif.

Publié le 19/11/2015

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Définition du terme: COQUIN, -INE, substantif et adjectif. I.— Emploi comme substantif. A.— Courant. 1. Au masculin. Personne sans scrupules, capable d'actions malhonnêtes, répréhensibles. Un noir coquin; action de coquin. Il [Dufay] croit à l'avènement d'un état de choses où les coquins seront tenus en bride par les honnêtes gens (EUGÈNE DELACROIX, Journal, 1847, page 197 ). [Louis Bonaparte] un peu au-dessus des petits coquins, un peu en dessous des grands malfaiteurs (VICTOR HUGO, Histoire d'un crime, 1877, page 89) : Ø 1. J'ai toujours aimé ce coquin sans scrupules. Il n'avait qu'une vertu, encore était-elle quarantehuitarde; il croyait au bonheur du peuple par la liberté. C'est certainement de lui que je tiens mes principes naïfs. JEAN GIONO, Voyage en Italie, 1953, page 20. SYNTAXE : Grand, vieux coquin; fieffé, infâme, lâche, rusé, vil coquin; coquin sans reconnaissance; un coquin de son espèce; un tour, une farce de coquin; c'est un fameux, un franc coquin! PARAD. Synonymes : bandit, canaille, escroc, fripouille, vaurien. Remarque : Dans ce sens, le terme coquin est relativement peu employé au féminin C'est une vaurienne, dit Crevel, une coquine à fouetter sur la place du Châtelet (HONORÉ DE BALZAC, La Cousine Bette, 1846, page 319). — Proverbe. À coquin honteux plate besace. " Celui qui manque de hardiesse ne saurait s'enrichir " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). — Un coquin de... Le beau antique est un peu républicain. Je supplie qu'à ce mot l'on ne me prenne pas pour un coquin de libéral (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Histoire de la peinture en Italie, tome 2, 1817, page 120 ). Remarque : L'expression a valeur d'adjectif. 2. En particulier, au masculin ou au féminin. a) Au féminin. Femme dont l'absence de sens moral se manifeste dans les relations amoureuses ou érotiques : Ø 2. Je crois qu'il [Swann] a beaucoup de soucis avec sa coquine de femme qui vit au su de tout Combray avec un certain Monsieur de Charlus. MARCEL PROUST, Du Côté de chez Swann, 1913, page 34. Remarque : Le terme évoque normalement la coquetterie ou la galanterie, voire la légèreté ou l'impudeur et, au XIXe. siècle, un jugement social défavorable. b) Au masculin ou au féminin. — [Déterminé par un adjectif possessif ou un complément nom de personne] Amant, maîtresse. Nous sommes liés le baron et moi par nos coquines (Balzac dans Grand Larousse de la langue française en six volumes). Un charcutier. Tout rose. Le coquin de maman (RAYMOND QUENEAU, Zazie dans le métro, 1959, page 68 ). — Familier. [L'accent étant mis sur les relations sexuelles] Cette pitié injuste qui ne va qu'aux coquines et aux gourgandines (ALPHONSE DAUDET, La Petite paroisse, 1895, page 239 ). Une gonzesse béguineuse (...) avec sur la peau l'odeur tenace du coquin qui l'a un peu distraite (JULES SIMON, Touchez pas au grisbi, 1953, page 183 ). Remarque : Pour les emplois récents de ce type, spécialement au masculin, on peut admettre qu'il s'agit de l'extension d'un sens argotique (confer infra B 2). B.— Argot, généralement péjoratif. 1. Vieux, langage des prisonniers. Dénonciateur, délateur (d'après Pierre Joigneaux, Les Prisons de Paris, 1841, page 161). PARADIGMES. Synonymes : coqueur, gueux, mangeur (IDEM, ibidem), bourrique, potence (d'après NOUGUIER, Notes manuscrites au Dictionnaire de Delesalle, 1900, page 76). — Régionalisme (Saint-Étienne). Agent de la Sûreté (d'après Jacques Lacassagne, L'Argot du "milieu ", 1928, page 60). Remarque : Gaston Esnault [Commentaire (I.G.L.F. 1950) de l'ouvrage de Lacassagne, L'Argot du "milieu" (1928)] note que ce sens " semble (...) une survivance de coquin, dénonciateur, usuel à Paris en 1830-1843 ". 2. Dans le vocabulaire érotique. Petit ami, amant de coeur d'une prostituée (d'après Jacques Lacassagne, L'Argot du "milieu ", 1928, page 60). — Spécialement, avec valeur d'injure grave. Homosexuel passif (d'après Charles-Louis Carabelli, [Langage de la pègre] ). — Locution. Être en coquine. Être homosexuel (d'après Delesalle, Dictionnaire d'argot-français et français-argot, 1896, page 76). Faire les coquines. Exploiter les homosexuels (d'après Hector France dans Larchey, Dictionnaire historique, étymologique et anecdotique de l'argot parisien (LORÉDAN LARCHEY), Nouveau Supplément, 1889, page 66). 3. Alcool (d'après Charles-Louis Carabelli, [Langage populaire] ); vin qui assomme (d'après Émile Chautard, Vie étrange de l'argot, 1931, page 221). Remarque : Coquin fonctionne en outre comme 2e. élément de composé : chasse-coquin " bedeau, gendarme " (d'après Charles-Louis Carabelli, [Langue populaire] ); arrête-coquin, même sens (confer Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)); bourre-coquin " haricot " (d'après Carabelli, [Langue populaire] ). C.— Par antiphrase, familier et courant. 1. [En parlant d'un enfant] Enfant espiègle. C'est un aimable petit coquin (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). Eh bien, petit coquin, me dit-il d'un air assez affable, que me veux-tu? (Andrieux dans Larousse 19e. ). Petite coquine, tu étais cachée derrière la porte! (DICTIONNAIRE DU FRANÇAIS CONTEMPORAIN (JEAN DUBOIS) ). 2. [En parlant d'un adulte] Locution. Heureux coquin, heureuse coquine. Synonymes : chançard, veinard. Remarque : Dans cette locution, le terme se vide d'un sens défitoire, ou ne suggère plus qu'une idée de chance plus ou moins méritée. 3. Par plaisanterie, vieilli, littéraire. [En parlant de choses] Un (le, ce...) coquin, une (la, cette...) coquine de + nom de chose (et le déterminant comme un adjectif épithète, avec une valeur affective généralement ambiguë mais dont le contexte peut laisser entrevoir le sens positif; confer ce diable de... et les adjectifs du type fichu, sacré, etc.). Je ne la déteste pas non plus, moi, cette coquine de bouteille (FERDINAND FABRE, Le Roman d'un peintre, 1878, page 95 ). De grands diables de bronze de Barbedienne et de petits coquins de sièges en peluche (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 918 ). D.— Emplois en interjections. 1. Cré coquin, coquin de Dieu. Jurons. Mais vous m'avez fait des pyramides qui me suffoquent, cré coquin! et puis, à Marengo, le premier consul n'est pas ressemblant (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Napoléon Bonaparte, ou trente ans de l'histoire de France. 1831, II, 1, page 34 ). Pas moyen de trouver une bonne position, coquin de Dieu! (ALEXANDRE ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, page 225 ). 2. Régionalisme (Midi) [En construction de caractérisant antéposé] Coquin de sort, coquin de bon sort! Exclamations d'étonnement, d'admiration, etc. Jamais on ne se serait cru devant la demeure d'un héros. Mais, quand on entrait, coquin de sort! (ALPHONSE DAUDET, Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872, page 1 ). II.— Emploi adjectival. A.— Vieux ou littéraire. [En parlant d'une personne ou d'une entité personnifiée] Sans scrupules, malhonnête, trompeuse. Dans les temps comme les nôtres, on n'est pas responsable de ce que l'on fait, la révolution est coquine pour tout le monde et tous vos grands criminels sont de grands innocents (VICTOR HUGO, Quatre-vingt treize, 1874, page 225) : Ø 3.... l'essentiel est de n'être plus libre et d'obéir, dans le repentir, à plus coquin que soi. Quand nous serons tous coupables, ce sera la démocratie. ALBERT CAMUS, La Chute, 1956, page 1543. B.— Courant. 1. Qui a l'intention de séduire; qui exprime la séduction. Il est très coquin; une expression coquine. L'oeil coquin et faunesque (JULES LAFORGUE, Moralités légendaires, 1887, page 16) : Ø 4. Cette grosse ride en forme de trépied qui lui marquait alors le haut du nez et lui donnait en remuant l'air rodomont ou coquin. JEAN GIONO, Le Hussard sur le toit, 1951, page 217. — Libertin, leste, grivois. [Valérie jeta] au baron un dernier regard si coquin, qu'il se crut adoré (HONORÉ DE BALZAC, La Cousine Bette, 1846, page 265 ). Elle [Bonne-Âme] allait fantasque, mettant sous le nez des hommes (...) les frisons coquins de son front (EDMOND DE GONCOURT, La Faustin, 1882, page 8 ). 2. Par antiphrase. [En parlant d'un enfant] Espiègle, vif, malicieux. Cet enfant est bien coquin! (DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT)). Comme il est coquin d'avoir fait cette surprise à ses parents! (DICTIONNAIRE DU FRANÇAIS CONTEMPORAIN (JEAN DUBOIS) ). Confer supra I C. Remarque : Ce sens extrêmement vivant dans la langue parlée n'est pas représenté dans la documentation. C.— Locutions vieillies. — Populaire. Ver coquin. Ténia, ver solitaire. — Familier, par antiphrase. Métier coquin. Métier qui ne donne pas de peine, de tout repos. Vie coquine. Vie molle, fainéante. Remarque : 1. Locution attestée dans tous les dictionnaires du XIXe. siècle et dans Larousse du XXe. siècle en six volumes, à peu près jamais (ou signalées comme vieux) dans les dictionnaires du XXe. siècle 2. Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892 mentionne le substantif féminin rare coquinaille. Bande de coquins, de gueux. 3. On rencontre dans la documentation le verbe intransitif coquiner. a) Agir comme un coquin, un malhonnête homme. On dit en trois mots : Commettre une coquinerie; pourquoi ne pas dire en un seul? Coquiner (S. Mercier, Néologie, tome 1, 1801, page 129). Encourager les coquines à coquiner (Léon Daudet, Sylla, 1922, page 206). b) Vieux. Mener une vie de fainéant, de mendiant, de gueux (attesté comme vieux ou vieillissant par Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). Synonyme : gueuser. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 885. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 410, b) 2 468; XXe. siècle : a) 1 229, b) 497. DÉRIVÉS : 1. Coquinement, adverbe a) Comme un coquin. b) D'une manière coquine. Partout, sur les manches, sur son menu bonnet de police, coquinement posé de travers (...) sur ses cheveux ondulés (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 62 ). 2. Coquinet, -ette. - a) Substantif. Petit coquin, petite coquine (confer Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842 et Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). La petite coquinette (Grand Larousse de la langue française en six volumes). b) Adjectif. Un peu coquin (confer II B). Sur un ton ingénu et coquinet qu'a ce diable de joli enfant (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1883, page 258 ).

« ? Un coquin de...

Le beau antique est un peu r?publicain.

Je supplie qu'? ce mot l'on ne me prenne pas pour un coquin de lib?ral (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Histoire de la peinture en Italie, tome 2, 1817, page 120 ).

Remarque?: L'expression a valeur d'adjectif.

2.

En particulier, au masculin ou au f?minin.

a) Au f?minin.

Femme dont l'absence de sens moral se manifeste dans les relations amoureuses ou ?rotiques?: ? 2.

Je crois qu'il [Swann] a beaucoup de soucis avec sa coquine de femme qui vit au su de tout Combray avec un certain Monsieur de Charlus. MARCEL PROUST, Du C?t? de chez Swann, 1913, page 34.

Remarque?: Le terme ?voque normalement la coquetterie ou la galanterie, voire la l?g?ret? ou l'impudeur et, au XIXe.

si?cle, un jugement social d?favorable.

b) Au masculin ou au f?minin.

? [D?termin? par un adjectif possessif ou un compl?ment nom de personne] Amant, ma?tresse.

Nous sommes li?s le baron et moi par nos coquines (Balzac dans Grand Larousse de la langue fran?aise en six volumes).

Un charcutier.

Tout rose.

Le coquin de maman (RAYMOND QUENEAU, Zazie dans le m?tro, 1959, page 68 ).

? Familier.

[L'accent ?tant mis sur les relations sexuelles] Cette piti? injuste qui ne va qu'aux coquines et aux gourgandines (ALPHONSE DAUDET, La Petite paroisse, 1895, page 239 ).

Une gonzesse b?guineuse (...) avec sur la peau l'odeur tenace du coquin qui l'a un peu distraite (JULES SIMON, Touchez pas au grisbi, 1953, page 183 ).

Remarque?: Pour les emplois r?cents de ce type, sp?cialement au masculin, on peut admettre qu'il s'agit de l'extension d'un sens argotique (confer infra B 2).

B.? Argot, g?n?ralement p?joratif.

1.

Vieux, langage des prisonniers.

D?nonciateur, d?lateur (d'apr?s Pierre Joigneaux, Les Prisons de Paris, 1841, page 161).. »

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