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Définition du terme: CORRECTION, substantif féminin.

Publié le 19/11/2015

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Définition du terme: CORRECTION, substantif féminin. I.— [Correspond à corriger] A.— Action de rectifier, d'amender, de ramener à la règle. [La France] a d'autres moyens de répression et de correction que de procéder à un démembrement de l'empire marocain (JEAN JAURÈS, La Paix menacée, 1914, page 323 ). — En particulier. [Avec un complément adnominal spécificateur désignant] [ce qui, en raison de défauts, d'erreurs, demande à être corrigé] La correction du relief, des routes; la correction des accents, d'un article; la correction de la thèse par l'antithèse; la correction des moeurs. [La faute, l'erreur elle-même] La correction des délits, des faiblesses, des irrégularités, des péchés. [L'être humain dont les fautes demandent à être corrigées] La correction des coupables, des délinquants, des pécheurs. — Par métonymie. Écart moral appelant une correction. Je n'ai aimé qu'une femme (...) sauf quelques corrections négligeables et flottements d'occasion (ALEXANDRE ARNOUX, Visite à Mathusalem. 1961, page 129 ). B.— En particulier. Examen d'un devoir, d'une épreuve, relevé des erreurs qu'ils comportent, en vue d'estimer leur valeur et de les noter. La correction des copies. Le service d'apprentissage départemental assure la diffusion des corrigés et des leçons ainsi que la correction des devoirs (JEAN ROBERT, L'Artisan et le secteur des métiers dans la France contemporaine, 1966, page 174 ). C.— Rectification d'une erreur matérielle; modification, précision apportée à une chose (notamment à un ouvrage de l'esprit) en vue de l'améliorer. Synonymes : refonte, retouche : Ø 1. Je sais bien que M. de Barante l'a retouché [ce livre] , rédigé (...). Oui, il a beaucoup corrigé, mais toutes ses corrections ne sont pas heureuses... ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie littéraire, tome 4, 1892, page 36. Remarque : Dans la locution adverbiale sauf/sous correction, correction pris isolément signifie « rectification, en cas d'erreur, de ce qu'on affirme ». Confer aussi E infra. — Plus rarement. Version améliorée d'une donnée naturelle. Le monde romanesque n'est que la correction de ce monde-ci, suivant le désir profond de l'homme (ALBERT CAMUS, L'Homme révolté, 1951, page 325 ). — Emplois spéciaux, dans divers domaines techniques. 1. [Désigne l'opération effectuée en vue de la modification et de l'amélioration d'une chose] a) CÉRAMIQUE. On peut (...) laver (...) ou brosser la surface des moules, (...) [mais] ces corrections les altèrent (ADOLPHE BRONGNIART, Traité des arts céramiques ou des poteries considérées dans leur histoire, leur pratique et leur théorie, 1844, page 140 ). b) INDUSTRIE ALIMENTAIRE. La correction des eaux calcaires ne doit porter (...) que sur la partie utilisée pour l'empâtage [dans la fabrication de la bière] (EUGÈNE BOULANGER, Malterie, brasserie, 1934, page 23 ). c) PÉDOLOGIE. Dispositions prises en vue de corriger les effets des agents érosifs (correction des glaciers, des torrents), ou en vue de l'amendement du sol (d'après Dictionnaire des sols (GEORGES PLAISANCE, ANDRÉ CAILLEUX) 1958). d) PHARMACOLOGIE. " Opération par laquelle on affaiblit l'énergie d'un médicament en la mêlant à d'autres substances " (Dictionnaire de l'Académie Française). e) RHÉTORIQUE. Figure par laquelle un orateur corrige ses premières expressions ressenties comme trop faibles. Exemple " Je l'aime; que dis-je, aimer? je l'idolâtre " (Dictionnaire de l'Académie Française 1835, 1878). f) THÉÂTRE. Accueillir, recevoir une pièce à correction(s). La recevoir sous réserve de modifications apportées par l'auteur (pour lequel ce type d'accueil équivaut à un demi-refus). A-t-il [Claretie] vraiment reçu Le Foyer à corrections, et pas seulement à corrections de détails, mais à corrections de fond? (PAUL LÉAUTAUD, Journal littéraire, tome 2, 1907-09, page 147 ). g) TYPOGRAPHIE. Signalisation par le correcteur des erreurs commises sur les épreuves au cours de la composition; rectification opérée conformément aux signes conventionnels portés sur les épreuves par le correcteur (d'après Lexique des industries graphiques (RENÉ COMTE, ANDRÉ PERNIN) 1963). Envoyer les épreuves à la correction. 2. [Désigne l'agent, l'instrument lui-même de la correction] — Spécialement. TÉLÉCOMMUNICATIONS. Mécanisme de l'appareil télégraphique Hughes rectifiant la position de la roue des types réceptrice (d'après Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). SYNTAXE : Correction + verbe. (Ap)porter, exécuter, introduire une/des correction(s); procéder à une/des correction(s). Correction + adjectif Les dernières corrections; d'heureuses, de petites, de sérieuses, de sévères corrections; être sujet à correction(s); correction auditive, calorimétrique. Correction + complément adnominal ou non. Correction de diamètre (par exemple dans la fabrication des disques phonographiques), de température; correction d'un objectif; appareillage, instrument, mesure, moyen de correction; coefficient de correction. D.— Rectification apportée à un calcul, à une mesure, à une observation pour obtenir un résultat exact : Ø 2.... [en] faisant les corrections relatives au thermomètre, nos voyageurs auraient monté à environ quinze cents toises, hauteur prodigieuse, relativement aux difficultés qu'ils eurent à vaincre. Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 3, 1797, page 133. E.— Rare. Ce qui ramène à la mesure, correctif : Ø 3. À côté de Montesquieu, j'ai voulu lire du Machiavel : c'en est la vraie réfutation, ou du moins la vraie correction. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE. Larousse du 19e, Nouveau Larousse illustré. Remarque : La locution sauf/sous correction (confer C supra) prise dans sa totalité sert à adoucir ce qui peut déplaire à un interlocuteur ou à un auditoire envers lesquels on veut se montrer déférent. F.— Peine, châtiment infligé(e) en compensation d'une faute et en vue d'amender le coupable. 1. Vieux et rare. Autorité ou pouvoir de reprendre et d'infliger une peine. Les enfants sont sous la correction du père (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878). 2. Dans le domaine du droit Châtiment infligé conformément aux dispositions de la loi. — Correction paternelle. Peine infligée par un magistrat à un enfant mineur, à la requête de son père, en vue de sanctionner sa mauvaise conduite. Droit attaché à la puissance paternelle : Ø 4. Le père, la mère ou la personne investie du droit de garde d'un mineur peut, quand celui-ci donne des sujets de mécontentement très graves, adresser une requête au président du tribunal pour enfants du lieu de domicile du mineur pour demander qu'il soit pris à l'égard de ce dernier une mesure de correction paternelle. A. RAUZY, S. PICQUENARD, La législation de l'aide sociale, Nancy, Berger-Levrault, 1955, page 468. — Maison de correction. a) Lieu où étaient autrefois détenus des mineurs délinquants (aujourd'hui centre d'éducation surveillée). b) Établissement où sont détenus les condamnés à un emprisonnement correctionnel. Être enfermé en maison de correction, par voie de correction. 3. Dans le domaine religion Peine, mortification infligée en vertu de la discipline. — Correction fraternelle. Dénonciation d'une faute; peine ou réprimande infligée à un pécheur en vue de sanctionner ses fautes, et à titre d'exemple. Le droit de correction fraternelle, exercé avec humilité et charité, est reconnu au supérieur d'une communauté monastique ainsi qu'à tout fidèle (Dictionnaire de culture religieuse et catéchistique (LOUIS E. MARCEL) 1938). 4. Dans le domaine de la vie privée. Châtiment infligé en vertu d'une décision personnelle. a) Peine exemplaire subie en compensation d'une erreur, d'une faute et qui sert de leçon : Ø 5. Je rentrai en France n'ayant pas de quoi payer ma route, tandis que les trésors pleuvaient sur les disgraciés : je méritais cette correction. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 620. b) Réprimande : Ø 6. — Vous avez eu tort (...) lui dit-il [l'abbé Faujas] rudement (...). Elle [Mme. Mouret] le regarda, surprise de cette sortie brutale (...). Lorsqu'il la vit révoltée sous cette correction trop sévère, il se radoucit... ÉMILE ZOLA, La Conquête de Plassans, 1874, page 985. c) Châtiment corporel, plus ou moins vigoureux, infligé à la main ou par d'autres moyens, à un animal, à un enfant ou à un adulte en compensation d'une faute. Appliquer, donner, flanquer, infliger une correction; s'attirer, mériter, recevoir, subir une correction; une correction légère, magistrale, manuelle, salutaire, sévère, solide, vigoureuse. Procéder à une correction (confer Gaston Leroux, Rouletabille chez le tsar, 1912, page 78) : Ø 7. Injustement battu, il [le chat] ne prend que le temps de gonfler ses poumons et de reculer d'un pas, avant d'administrer à la Noire une correction telle qu'elle en suffoque, râle de rage et saute le mur pour cacher sa honte dans le jardin voisin. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, page 248. II.— [Correspond à correct] Conformité à un modèle, à un ensemble de principes ou de règles; application de ces principes ou de ces règles. A.— BEAUX-ARTS, ESTHÉTIQUE. Qualité fondamentale obtenue par l'application des règles de la grammaire d'un art; l'application même de ces règles : Ø 8. [La sculpture] Dans la manière des modernes ces ornements sont creusés uniformément, de façon à ce que vus de près, ils soient d'une correction irréprochable : à la distance nécessaire, ce n'est plus que froideur et même absence complète d'effet. EUGÈNE DELACROIX, Journal, 1857, page 21. — Péjoratif. L'enseignement académique avait créé un type paisible, d'une correction un peu lourde (LOUIS HOURTICQ, Histoire générale de l'art, La France. 1914, page 247 ). B.— [Dans l'exercice du langage] Qualité résultant de l'application des règles de la grammaire et du style (principalement la propriété des termes). Laissons de côté, je ne dis même pas les simples inadvertances, mais la correction grammaticale [de Flaubert] ; c'est une qualité utile mais négative (MARCEL PROUST, Chroniques, 1922, page 195) : Ø 9. Je suis littérateur, je goûte la correction, la subtilité, toute la cuisine du style (...). Même, ces corrections, ces subtilités, je les prise, je les renifle... PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 4, Mes Prisons, 1893, page 401. — Ironiquement, par antiphrase. — Et moi qui me sens si seule (...). — Seule mon cul, dit la fillette avec la correction en langage qui lui était habituelle (RAYMOND QUENEAU, Zazie dans le métro, 1959, page 168 ). C.— [Dans la pratique d'une science, l'exercice d'un métier, d'une fonction] Conformité d'une opération aux principes ou aux règles. La correction d'un calcul, d'un raisonnement, d'un syllogisme; la correction mathématique; la correction d'un travail professionnel. Synonyme : exactitude : Ø 10. Pierre alors dit sa messe (...) il prononça jusqu'au bout les paroles habituelles, fit les gestes réglementaires, avec la correction machinale du métier. ÉMILE ZOLA, Lourdes, 1894, page 17. D.— Domaine social. Conformité aux règles de la morale, de la bienséance, aux conventions de l'usage, de la mode. La correction de l'attitude (chez les enfants par exemple); la correction des moeurs. Synonymes : bienséance, décence, savoir-vivre, tenue : Ø 11. Monsieur Lamzun, « Alain » comme vous dites, m'a produit l'effet d'un mari (...) impeccable. Il vise à la distinction, il décroche la correction, c'est toujours ça... GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine s'en va, 1903, page 50. SYNTAXE : Correction anglaise, britannique; exquise, extrême, haute, parfaite correction; correction intellectuelle, morale, mondaine; correction rigide; la correction en affaires; le souci de la correction; être la correction même; pousser la correction jusqu'à... Remarque : Les citations suivantes de Courteline, Client sérieux, Une Opposition, sans date, page 64 : La correction, ce mal né d'hier et dont nous périrons demain, si nous n'y mettons bon ordre, et de Toulet, Demois. La Mortagne, 1920, page 10 : Il [M. La Mortagne] la confondait [l'honnêteté] aisément avec cette chose moderne et mal définie qu'on nomme la correction, semblent attester que l'emploi de correction avec cette valeur de (quasi-)synonyme de respectabilité, est sinon un néologisme, du moins une extension née au XIXe. siècle, sans doute due à l'influence exercée par le cant anglais sur les moeurs de la bourgeoisie française. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 906. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 156, b) 1 873; XXe. siècle : a) 1 251, b) 1 110. DÉRIVÉS : Correctible, adjectif rare. Améliorable, corrigible. Des amétropies correctibles au moyen de verres (Histoire générale des sciences (sous la direction de René Taton) tome 3, volume 2, 1964, page 207 ). Absent des dictionnaires généraux du XIXe et du XXe. siècle

« ? 1.

Je sais bien que M.

de Barante l'a retouch? [ce livre] , r?dig? (...).

Oui, il a beaucoup corrig?, mais toutes ses corrections ne sont pas heureuses... ANATOLE-FRAN?OIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie litt?raire, tome 4, 1892, page 36.

Remarque?: Dans la locution adverbiale sauf/sous correction, correction pris isol?ment signifie ? rectification, en cas d'erreur, de ce qu'on affirme ?.

Confer aussi E infra.

? Plus rarement.

Version am?lior?e d'une donn?e naturelle.

Le monde romanesque n'est que la correction de ce monde-ci, suivant le d?sir profond de l'homme (ALBERT CAMUS, L'Homme r?volt?, 1951, page 325 ).

? Emplois sp?ciaux, dans divers domaines techniques.

1.

[D?signe l'op?ration effectu?e en vue de la modification et de l'am?lioration d'une chose] a) C?RAMIQUE.

On peut (...) laver (...) ou brosser la surface des moules, (...) [mais] ces corrections les alt?rent (ADOLPHE BRONGNIART, Trait? des arts c?ramiques ou des poteries consid?r?es dans leur histoire, leur pratique et leur th?orie, 1844, page 140 ).

b) INDUSTRIE ALIMENTAIRE.

La correction des eaux calcaires ne doit porter (...) que sur la partie utilis?e pour l'emp?tage [dans la fabrication de la bi?re] (EUG?NE BOULANGER, Malterie, brasserie, 1934, page 23 ).

c) P?DOLOGIE.

Dispositions prises en vue de corriger les effets des agents ?rosifs (correction des glaciers, des torrents), ou en vue de l'amendement du sol (d'apr?s Dictionnaire des sols (GEORGES PLAISANCE, ANDR? CAILLEUX) 1958).

d) PHARMACOLOGIE.

" Op?ration par laquelle on affaiblit l'?nergie d'un m?dicament en la m?lant ? d'autres substances " (Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise).

e) RH?TORIQUE.

Figure par laquelle un orateur corrige ses premi?res expressions ressenties comme trop faibles.

Exemple " Je l'aime; que dis-je, aimer? je l'idol?tre " (Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise 1835, 1878). f) TH??TRE.

Accueillir, recevoir une pi?ce ? correction(s).

La recevoir sous r?serve de modifications apport?es par l'auteur (pour lequel ce type d'accueil ?quivaut ? un demi-refus).

A-t-il [Claretie] vraiment re?u Le Foyer ? corrections, et pas seulement ? corrections de d?tails, mais ? corrections de fond? (PAUL L?AUTAUD, Journal litt?raire, tome 2, 1907-09, page 147 ).. »

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