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Définition du terme: CORRUPTION, substantif féminin.

Publié le 27/11/2015

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Définition du terme: CORRUPTION, substantif féminin. I.— [L'objet de l'action est un corps, une substance matérielle] (Confer corrompre I) A.— Action de changer l'état naturel d'une chose en la rendant mauvaise, généralement par décomposition; fait de se corrompre. La corruption de la chair, de l'air; arriver à un certain degré de corruption. Synonymes : altération, décomposition. Préserver l'eau douce de la corruption (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 2, 1797, page 8 ). Elle garde un cadavre intact, défiant, vierge, la corruption (JEAN COCTEAU, La Fin du Potomak, 1919, page 340 ). B.— Par métonymie. 1. Au singulier. État de ce qui est corrompu. Odeur de corruption. Synonymes : infection, pestilence, pourriture : Ø 1. Les termitières, hautes et blanchâtres... élevaient dans la pénombre leurs pics de planètes abandonnées comme si elles eussent trouvé naissance dans la corruption de l'air. ANDRÉ MALRAUX, La Voie royale, 1939, page 99. 2. Rare, singulier ou pluriel. Chose infectée, pourrie ou produite par la corruption (confer moisissure, pourriture). Je prenais la plante verte qui croît sur les sales ruisseaux pour une corruption (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Vie de Henry Brulard, tome 1, 1836, page 185 ). Remarque : Dans le vocabulaire philosophique corruption (correspondant au concept grec de f???a , opposé à celui de ?e?es?? génération, production) désigne l'événement par lequel une chose cesse d'être telle qu'on puisse encore la désigner par le même nom (d'après LE VOCABULAIRE PHILOSOPHIQUE (EDMOND GOBLOT) 1920, VOCABULAIRE TECHNIQUE ET CRITIQUE DE LA PHILOSOPHIE (ANDRÉ LALANDE) 1968). VOCABULAIRE TECHNIQUE ET CRITIQUE DE LA PHILOSOPHIE (ANDRÉ LALANDE) propose destruction comme étant une traduction plus exacte. Le propre de l'histoire, c'est ce changement même, cette génération et corruption (CHARLES PÉGUY, Notre jeunesse, 1910, page 79).Jeun., 1910, page 79). II.— Au figuré. A.— Altération (procès ou état), changement en mal (sous l'effet de causes externes ou internes), confer corrompre II A. 1. [L'objet de l'action est une oeuvre, une structure, une valeur sociale] La corruption de la civilisation, du monde, d'un peuple, de la peinture; un élément de corruption; répandre la corruption. Synonymes : décadence, déchéance. Le scepticisme et la corruption raffinée des temps modernes (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Art moderne, 1883, page 95 ). Tout est-il donc piège, condition d'infortune ou signe de corruption dans ce qui vient de l'intelligence de l'homme? (EUGÈNE DELACROIX, Journal, 1850, page 361) : Ø 2.... l'on pourrait avancer sans blasphème que la langue de Massillon [...] n'est, par rapport à celle de Rabelais, qu'une langue plutôt de corruption, de mollesse déjà commençante et de décadence. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Chateaubriand et son groupe littéraire sous l'Empire, tome 1, 1860, page 29. 2. [L'objet de l'action est une réalité psychique : jugement, goût, raisonnement, sensation, sentiment] Modification fâcheuse par altération des qualités propres; déformation. La corruption des plaisirs, des principes, de la raison, du style; la corruption du goût littéraire. Une certaine bassesse de coeur qui explique, sans les justifier, hélas! les corruptions de l'intelligence (GEORGES BERNANOS, La Grande peur des Bien-Pensants, 1931, page 233) : Ø 3. Quelque temps, l'abbé Quandieu avait résisté, refusant de mettre dans son église paroissiale un tronc pour Saint-Antoine de Padoue, ne voulant pas se prêter à ce qu'il considérait comme une idôlatrie, une corruption de l'esprit religieux. ÉMILE ZOLA, Vérité, 1902, page 182. 3. [L'objet de l'action est une réalité, une valeur du domaine de l'expression] a) Corruption d'une langue. Dégradation, altération de sa " pureté " par des usages considérés comme fautifs, par des emprunts, etc. Remarque : Attesté par Dictionnaire de l'Académie Française 1835, 1878, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Grand Larousse encyclopédique. b) Corruption d'un mot, d'un nom. Transformation phonétique. Le nom de La-Ville-aux-Fayes [...] s'explique [...] par la corruption de ce nom (en basse latinité, Villa in Fago, le manoir dans les bois) (HONORÉ DE BALZAC, Les Paysans, 1844-50, page 326 ). c) Corruption d'un texte. Altération, volontaire ou non, de la forme ou du sens d'un texte (par faute de copie, interpolation, omission ou addition); mauvais établissement d'un texte. La seconde difficulté d'une bonne interprétation (des textes sacrés) est la corruption des textes, et la multiplicité des ouvrages apocryphes (VICTOR COUSIN, Fragments philosophiques, 1840, page 291 ). B.— Dégradation de ce qui est sain, honnête et constitue une valeur morale (confer corrompre II B). 1. [L'objet de l'action est une personne ou un groupe évoqué par un complément prépositionnel de ou un adjectif] a) Action de pousser (quelqu'un) à agir contre son devoir, sa conscience, par des dons, des promesses, la persuasion. Corruption active; corruption de témoins; tentative de corruption : Ø 4. Les Grands d'Espagne ont tous reçu de l'argent de lui [le duc de Montpensier] , mais pas assez. En matière de corruption, il ne faut pas avoir de repentir. PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à Monsieur Panizzi, 1870, page 410. b) Faute de celui qui se laisse détourner de son devoir par des dons, des promesses ou la persuasion. La corruption parlementaire; la corruption de la presse; un député convaincu de corruption; suspecter quelqu'un de corruption. Montrer la corruption des classes dirigeantes (JULIEN GREEN, Journal, 1944, page 181 ). — Spécialement. DROIT. · Corruption électorale. Délit consistant à fausser par des dons et des promesses, l'exercice du droit de suffrage. Remarque : Attesté dans les dictionnaires depuis Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse). · Corruption d'employés. " Délit du commis, employé ou préposé, salarié ou rémunéré sous une forme quelconque, d'un commerçant ou d'un industriel, qui a, soit directement, soit par une personne interposée, à l'insu et sans le consentement de son patron, soit sollicité ou agréé des offres ou promesses, soit sollicité ou reçu des dons, présents, commissions, escomptes ou primes, pour faire un acte de son emploi ou s'abstenir de faire un acte que son devoir lui commandait de faire " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)). · Corruption de fonctionnaires. " Acte qualifié crime, consistant à solliciter du titulaire d'un mandat électif, d'un fonctionnaire public de l'ordre administratif ou judiciaire, militaire ou civil, agent ou préposé d'une administration publique en faisant appel à son intérêt personnel, de faire ou de s'abstenir de faire un acte de ses fonctions ou de son emploi, acte juste ou non, mais non sujet à salaire " (Dictionnaire de droit de A. Perraud-Charmantier (RAYMOND BARRAINE) 1974). · Corruption de mineurs. Délit d'attentat aux moeurs commis en excitant, en favorisant ou en facilitant habituellement la débauche ou la corruption de la jeunesse de l'un ou de l'autre sexe, au-dessous de l'âge de la majorité. Remarque : 1. Ce dernier syntagme est attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. et du XX-20e. siècle (Pierre Larousse), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes 2. Ces expressions sont utilisées aussi bien pour désigner l'action de corrompre (corruption active) que le fait de se laisser corrompre (corruption passive). 2. Altération ou bassesse (morale). Une extrême corruption, la corruption féminine, générale; corruption de la conscience, du coeur. Synonyme : avilissement. La probité est nécessaire à la liberté comme la corruption à la tyrannie (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Clio, 1900, page 132) : Ø 5. Obstinez-vous à conserver au milieu de vous, comme s'il était vivant, le passé qui est mort, vous produisez je ne sais quel choléra moral; la corruption se répand, elle est dans l'air, on la respire... VICTOR HUGO, Napoléon le Petit, 1852, page 125. — Spécialement, dans le domaine des moeurs. Corruption des moeurs; vivre dans la corruption. Synonymes : débauche, immoralité, impureté, perversité, souillure, vice : Ø 6. Elle avait des paroles tendres avec des baisers qui lui emportaient l'âme. Où donc avait-elle appris cette corruption presque immatérielle à force d'être profonde et dissimulée? GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 307. · De corruption. Un lieu de corruption. Qui vivait dans une atmosphère de corruption (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 620 ). · Vieilli, au pluriel. Moeurs corrompues, dissolues. Les corruptions du Directoire. Une figure fatiguée par les corruptions parisiennes (HONORÉ DE BALZAC, Spendeurs et misères des courtisanes, 1844, page 77 ). — Par métonymie. Monde où règne la corruption. L'étudiant riche, venu de province pour s'initier à la haute vie et qui entre en corruption, comme on entrait autrefois en religion (PAUL BOURGET, Pastels, 1889, page 8 ). Remarque : La documentation atteste le verbe transitif corruptionner, néologisme non attesté par les dictionnaires, synonyme de corrompre. Quand on songe qu'il ne faut qu'un mauvais livre pour corruptionner tout un peuple (MERCIER, Néologie, tome 1, 1801, page 130). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 951. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 601, b) 1 190; XXe. siècle : a) 862, b) 667.

« goût, raisonnement, sensation, sentiment] Modification fâcheuse par altération des qualités propres; déformation.

La corruption des plaisirs, des principes, de la raison, du style; la corruption du goût littéraire.

Une certaine bassesse de coeur qui explique, sans les justifier, hélas! les corruptions de l'intelligence (GEORGES BERNANOS, La Grande peur des Bien-Pensants, 1931, page 233) : Ø 3.

Quelque temps, l'abbé Quandieu avait résisté, refusant de mettre dans son église paroissiale un tronc pour Saint- Antoine de Padoue, ne voulant pas se prêter à ce qu'il considérait comme une idôlatrie, une corruption de l'esprit religieux. ÉMILE ZOLA, Vérité, 1902, page 182. 3.

[L'objet de l'action est une réalité, une valeur du domaine de l'expression] a) Corruption d'une langue.

Dégradation, altération de sa " pureté " par des usages considérés comme fautifs, par des emprunts, etc. Remarque : Attesté par Dictionnaire de l'Académie Française 1835, 1878, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Grand dictionnaire universel du XIXe.

siècle (Pierre Larousse), Grand Larousse encyclopédique. b) Corruption d'un mot, d'un nom.

Transformation phonétique. Le nom de La-Ville-aux-Fayes [...] s'explique [...] par la corruption de ce nom (en basse latinité, Villa in Fago, le manoir dans les bois) (HONORÉ DE BALZAC, Les Paysans, 1844-50, page 326 ). c) Corruption d'un texte.

Altération, volontaire ou non, de la forme ou du sens d'un texte (par faute de copie, interpolation, omission ou addition); mauvais établissement d'un texte.

La seconde difficulté d'une bonne interprétation (des textes sacrés) est la corruption des textes, et la multiplicité des ouvrages apocryphes (VICTOR COUSIN, Fragments philosophiques, 1840, page 291 ). B.— Dégradation de ce qui est sain, honnête et constitue une valeur morale (confer corrompre II B). 1.

[L'objet de l'action est une personne ou un groupe évoqué par un complément prépositionnel de ou un adjectif] a) Action de pousser (quelqu'un) à agir contre son devoir, sa conscience, par des dons, des promesses, la persuasion. Corruption active; corruption de témoins; tentative de corruption : Ø 4.

Les Grands d'Espagne ont tous reçu de l'argent de lui [le duc de Montpensier] , mais pas assez.

En matière de corruption, il ne faut pas avoir de repentir. PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à Monsieur Panizzi, 1870, page 410. b) Faute de celui qui se laisse détourner de son devoir par des dons, des promesses ou la persuasion.

La corruption parlementaire; la corruption de la presse; un député convaincu de corruption; suspecter quelqu'un de corruption.

Montrer la corruption des classes dirigeantes (JULIEN GREEN, Journal, 1944, page 181 ). — Spécialement.

DROIT. · Corruption électorale.

Délit consistant à fausser par des 2. »

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