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Définition du terme: COURONNE, substantif féminin.

Publié le 27/11/2015

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Définition du terme: COURONNE, substantif féminin. A.— Objet circulaire, formé de diverses matières, et qui se porte sur la tête pour marquer certaines valeurs. 1. Cercle de fleurs, de feuillages entrelacés qui se porte sur la tête en hommage aux dieux, en signe de joie ou comme simple parure. Ceint, coiffé d'une couronne; couronne de branchages, de feuillages, d'immortelles; poser, tresser une/des couronne(s). Chloé se lavant le visage se couronnait de branches de pin (...) Il lui ôtait la couronne de pin et se la mettait sur la tête (ANDRÉ CHÉNIER, Bucoliques, 1794, page 220 ). Tu te rappelles l'antique usage de la Saint-Jean; toutes les femmes avaient une couronne de feuilles sur la tête (BARBARA JULIANE VON VIETINGHOFF, BARONNE DE KRÜDENER, Valérie, 1803, page 58) : Ø 1. Chaque convive avait une couronne sur la tête; c'était en effet un antique usage de se couronner de feuilles ou de fleurs chaque fois qu'on accomplissait un acte solennel de la religion. « Plus on est paré de fleurs, disait-on, et plus on est sûr de plaire aux dieux;... » NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, page 196. — Spécialement. a) MYTHOLOGIE. Cercle de fleurs, de feuillages, etc. ornant la tête des dieux. «... la couronne de pampre et de fruits qui entretient aux tempes de Bacchus une jeunesse inaltérable » (MAURICE DE GUÉRIN, Poèmes, 1839, page 21 ). b) THÉOLOGIE. Ornement circulaire formé d'étoiles (ceignant la tête de la Vierge) ou de rayons (ceignant la tête des Saints). (Quasi-)synonyme : auréole. Il disait douze Ave, pour rappeler la couronne de douze étoiles, ceignant le front de Marie (ÉMILE ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, page 1290 ). — Au figuré. Récompense céleste. · Salut éternel que Dieu réserve comme récompense à ses élus. Couronne céleste. Votre fille sera votre plus céleste et pure poésie, et votre couronne de gloire devant Dieu (EUGÉNIE DE GUÉRIN, Lettres, 1840, page 376) : Ø 2.... ces larmes de joie surnaturelle qu'elle laissait tomber dans le calice de sa vie, étaient recueillis goutte à goutte par son céleste époux, et devenaient les perles de la couronne éternelle qui lui était réservée dans les cieux. CHARLES, COMTE DE MONTALEMBERT, Histoire de Sainte Elisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe (1207-1231), 1836, page 264. · Couronne de/du martyre. Gloire, récompense céleste que les martyrs acquièrent en mourant pour la foi. L'auteur de Zaïre (...) a craint qu'on ne se laissât toucher par le tableau des souffrances des Chrétiens; il a voulu leur arracher cette couronne de martyre qui les rendoit intéressans aux coeurs tendres (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 369 ). 2. Cercle de fleurs, de feuillages entrelacés ou de matière précieuse, qui se porte sur la tête en signe de distinction militaire ou civile, en signe d'autorité ou de mérite. a) HISTOIRE. Voilà (...) un hommage (...) rendu à l'héroïsme. En disant ces paroles, il posa sur ma tête la couronne de laurier (STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 2, 1795, page 229 ). SYNTAXE : Couronne civique. Couronne de chêne vert offerte à celui qui, dans un combat, avait sauvé la vie d'un citoyen. Quand par le salut de quelque frère il a droit à la couronne civique (...) qu'il s'asseoie alors parmi les conquérants, et qu'il attende avec confiance le prix de sa valeur (SAINT-MARTIN, Homme désir, 1790, page 330). Couronne murale. Cercle d'or surmonté de créneaux accordé à celui qui, dans un assaut, avait escaladé le premier la muraille d'une ville. Couronne navale (ou rostrale). Cercle d'or surmonté de poupes de navires qu'on offrait en récompense au capitaine ou au soldat qui était monté le premier sur un vaisseau ennemi. Couronne obsidionale. Couronne d'herbes accordée au général qui avait sauvé une armée, délivré un camp ou une ville assiégée. Couronne triomphale. Couronne de branches de laurier (ensuite d'or massif), accordée au général qui avait obtenu « le grand triomphe » en remportant une victoire éclatante ou en faisant la conquête d'une province. Couronne vallaire. Couronne d'or surmontée de pieux offerte par le général au guerrier qui, le premier, était monté à l'assaut d'un camp ennemi. b) Couronne décernée au mérite littéraire, artistique, intellectuel, moral, etc., dans les concours académiques, les écoles, etc. Couronne académique, littéraire, nuptiale. Élisa de Vorges, (...) revint chargée de couronnes et de prix (...) suivant l'usage, à chaque nomination, les jeunes filles se font couronner et embrasser par leurs parents (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Bourgeois de Molinchart, 1855, page 112 ). · Couronne de rosière. Couronne de fleurs offerte officiellement à la jeune fille la plus " sage " du village. C'est une vieille couronne de roses qui s'est fanée dans cet oratoire (...). Je lui demandai si par hasard ce n'était pas sa couronne de rosière qu'elle venait de briser ainsi (ALFRED DE MUSSET, La Confesssion d'un enfant du siècle, 1836, page 266 ). — Au figuré. Prix, récompense décerné(e) au mérite. Gagner, obtenir une couronne. Une enfant doit être la récompense et la « couronne » d'une mère (LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 31) : Ø 3. Oui, celle qui ne vous a jamais vu, qui n'a fait que vous lire, qui, sur un mot sorti un jour de votre âme, se met à croire en vous (...) celle-là (...) donne au poëte, fût-il de l'âme la plus altière et un mépriseur d'hommes comme Byron, le plus flatteur des diplômes et des certificats de poésie, la plus chère conscience de lui-même et sa plus belle couronne. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 9, 1863-69, page 401. 3. Cercle de métal précieux, richement orné, qui se porte sur la tête comme insigne de la puissance royale, impériale, et par extension, de noblesse ou de diverses dignités. Couronne fermée, ouverte. Elle avait quitté son diadème; elle ne vouloit pas ceindre son front d'une couronne de diamants, dans ces lieux où le Rédempteur avoit porté une couronne d'épines (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 3, 1810, page 46 ). Il donna à la duchesse une magnifique couronne ornée de rubis, de saphirs, d'émeraudes et de perles (PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 2, 1824, page 302) : Ø 4. Il n'y avait pas une tête (...) qui ne saluât ce front [de Napoléon] sur lequel la main de Dieu, presque visible, avait posé deux couronnes, l'une qui est faite d'or et qu'on appelle la royauté, l'autre qui est faite de lumière et qu'on appelle le génie. VICTOR HUGO, Actes et paroles, 1, 1875, page 57. — BLASON. Figure héraldique représentant une couronne pour marquer un rang social. Lord Mervill (...) porte une couronne comtale sur sa voiture (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Kean, 1836, III, 14, page 159 ). Cette moitié de serviette portait une moitié de couronne de baron et la lettre H. — (...) tout mon linge était marqué ainsi (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 118 ). — Spécialement. RELIGION. · Triple couronne. Tiare du pape; " bonnet entouré de trois couronnes d'or et surmonté d'un globe portant une croix " (Dictionnaire général de la langue française (ADOLPHE HATZFELD, ARSÈNE DARMESTETER)). Quels beaux tableaux à tracer depuis le pasteur du hameau, jusqu'au pontife qui ceint la triple couronne pastorale (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 1, 1803, page 348 ). · Couronne d'épines. [Par allusion à Saint Matthieu 27-29 : (...) ayant tressé une couronne avec des épines, ils la posèrent sur sa tête, avec un roseau dans la main droite. Et, tombant à genoux devant lui, ils le bafouèrent en disant : " Salut, roi des Juifs! "] Couronne formée d'épines, mise par dérision sur la tête de Jésus-Christ : Ø 5.... dans ses pleurs, il baigne, il noie, il plonge La couronne d'épine et la lance et l'éponge, Baise le corps du Christ, le soulève, et lui dit : « Reparais, roi des Juifs, ainsi qu'il est prédit;... » ALFRED DE VIGNY, Poèmes antiques et modernes, Paris, 1837, page 235. Au figuré. Douleur, tourment, affliction. L'homme est sur la croix de son corps. Sa tête accablée est percée par les épines profondes de sa couronne de pensées (PAUL VALÉRY, Mauvaises pensées et autres, 1942, page 109) : Ø 6. Il me semblait que j'étais moins indigne de vivre auprès d'elle, que je la comprendrais mieux, maintenant que toute une vie étrangère et dégradante avait fait place à la remontée des souvenirs déchirants qui ceignaient et ennoblissaient mon âme, comme la sienne, de leur couronne d'épines. MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 768. — Par métonymie. a) Pouvoir royal, impérial. Obtenir, perdre, usurper la couronne; donner la couronne à; aspirer, prétendre à la couronne. (Quasi-)synonymes : royauté, souveraineté : Ø 7. Qu'est-ce au contraire que le pouvoir exécutif? Un monarque revêtu d'une énorme puissance, qui dispose des armées, des tribunaux, de toute la force publique d'une grande nation, armé de tous les moyens d'oppression et de séduction : combien de facilités pour satisfaire l'ambition si naturelle aux princes, sur-tout lorsque l'hérédité de la couronne leur permet de suivre constamment le projet éternel d'étendre un pouvoir qu'ils regardent comme le patrimoine de leurs familles;... MAXIMILIEN DE ROBESPIERRE, Discours, Contre le Veto royal, tome 6, 1789, page 90. · Locution. (C'est) un des plus beaux fleurons de sa couronne. (C'est) une des plus belles prérogatives, provinces (que possède un souverain). Au figuré. Ce qu'une personne peut avoir de plus précieux, de plus avantageux. (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), Nouveau Larousse illustré, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). b) Souverain, monarque, tête couronnée. (Quasi-)antonymes : particulier, sujet : Ø 8.... n'est-il pas curieux que l'on fasse tenir au roi, dans un discours, mon propre langage, sur l'Accord des libertés publiques et de la royauté et qu'on m'en ait tant voulu pour avoir tenu ce langage? et les hommes qui font parler ainsi la couronne étaient les plus chauds partisans de la censure! FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 484. SYNTAXE : Charges, domaine, droits, officiers de la couronne. Discours de la couronne. Discours du souverain à l'ouverture d'une session législative. L'amendement qui doit poser la question de cabinet n'est pas arrêté et ne peut l'être avant qu'on ne connaisse le discours de la couronne et même le projet d'adresse (TOCQUEVILLE, Correspondance [avec Henry Reeve] , 1844, page 82). · Locution. Traiter de couronne à couronne. Traiter entre souverains. c) État gouverné par un roi, un empereur. La couronne de France... Ø 9. M. Barrington reproche avec raison aux Espagnols, de n'avoir pu se déterminer à conserver à ce port le nom du brave hérétique, qui le premier a découvert les côtes du Nord-ouest de l'Amérique, dont il avait pris possession pour la couronne d'Angleterre,... Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 1, 1797, page 141. d) Objet marqué d'une couronne. · Vieux. Monnaie frappée d'une couronne. «... il nous coûtait plus d'une couronne » (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 766 ). Monnaie d'argent anglaise ou de divers pays étrangers. (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Larousse de la Langue française en six volumes, Dictionnaire de l'Académie Française 1878, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Dictionnaire de l'Académie Française 1932, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). · PAPETERIE. Papier marqué d'une couronne et servant essentiellement à la correspondance administrative. Emploi adjectival. Format, papier couronne (46 cm X 36 cm). Remarque : Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1835-1932, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse de la Langue française en six volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. B.— Par analogie. Ce qui rappelle une couronne. 1. [Par analogie de forme; par référence à la forme circulaire de la couronne] Objet circulaire ou ensemble d'animés ou d'inanimés disposés en couronne, en cercle. a) Littéraire. — [À propos d'inanimés concrets] Ce qui a la forme d'une couronne, ce qui est circulaire comme une couronne. Couronne parisienne. Unité administrative comprenant Paris, sa proche banlieue et quelques départements limitrophes (confer La Nouvelle géographie, La Capitale, page 414, 424) : Ø 10. Saint-Malo, bâti sur la mer et clos de remparts, semble, lorsqu'on arrive, une couronne de pierres posée sur les flots dont les mâchicoulis sont les fleurons. GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, Touraine et Bretagne, 1848, page 370. — [À propos d'animés] Groupe d'animés disposé en cercle : Ø 11. Le gros Fresnel, Georges de Maltry, le baron de Gravil et le comte de Marantin entouraient Mme. de Burne, qui, debout, offrait du thé. Elle semblait enfermée dans une couronne d'adorateurs. GUY DE MAUPASSANT, Notre coeur, 1890, page 398. · Locution. [À propos d'animés ou d'inanimés] En couronne. Les dames qui avaient toujours suivi le Roi se sont placées en couronne autour de la table (ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1825, page 110 ). Une vingtaine de bouteilles vides, qu'il attacha en couronne autour du cercle (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Une Soirée, 1883, page 1273 ). b) Spécialement. — AGRICULTURE. Greffe en couronne. Greffe qui consiste, après avoir fait une coupe, à disposer plusieurs greffons circulairement entre le bois et l'écorce de la branche. Le châtaignier (...) On le greffe en couronne, à six pieds, à neuf ans; Que ne préfère-t-on l'opérer en fendant? Cédant à cet endroit du tronc qu'elle partage La couronne est parfois sujette de l'orage (FRANCIS JAMMES, Les Géorgiques chrétiennes, 1912, page 50 ). — ANATOMIE. Couronne radiante. " Épanouissement des fibres médullaires des pédoncules, dans les lobes des hémisphères du cerveau " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Larousse du XXe. siècle en six volumes); attesté aussi dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT. — ART VÉTÉRINAIRE. Marque sans poil qui reste au genou du cheval après certaines chutes. (Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). — ASTRONOMIE. Couronne australe. Constellation de l'hémisphère austral disposée en cercle. Couronne boréale ou couronne d'Ariane. Constellation de l'hémisphère boréal disposée en cercle. Cherchant parmi les astres la couronne d'Ariane (BARBARA JULIANE VON VIETINGHOFF, BARONNE DE KRÜDENER, Valérie, 1803, préface, page 131 ). Couronne solaire. Atmosphère lumineuse qui entoure le soleil et que l'on peut observer à l'aide d'un coronographe* ou pendant les éclipses totales (confer coronal exemple 2). — BOTANIQUE. · Ensemble d'appendices, de productions ligulaires, dérivé de la corolle ou du périanthe et disposé en forme de couronne. (Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). · Couronne impériale. Plante (genre Fritillaires, famille des Liliacées) portant à son sommet cinq à six grandes fleurs suspendues sous un bouquet de feuilles, et disposées en couronne. Couronne royale. Mélilot. Couronne de terre. Lierre terrestre. — COMMERCE. · Pain (en) couronne, ou par ellipse couronne. Pain rond dont le centre est évidé. Le boulanger enfilait ses couronnes dans son bras gauche (JEAN GIRAUDOUX, Simon le Pathétique, 1926, page 211 ). Par comparaison. La plage était dorée et courbe comme la croûte du pain couronne (PAUL MORAND, Chroniques de l'homme maigre, 1941, page 151 ). · Gâteau en forme de couronne. Des couronnes au beurre (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1922, page 149 ). — FUNÉRAILLES. Couronne (funéraire, mortuaire). Ornement en forme de couronne, fait de fleurs naturelles, artificielles ou de céramique, etc., que l'on pose sur les tombes en hommage aux morts. La couronne que j'ai mise sur sa fosse, le lendemain de son enterrement, est bien flétrie (JULES MICHELET, Journal, 1821, page 151 ). Prière de n'envoyer ni couronnes ni fleurs (JULES RENARD, Journal, 1906, page 1066 ). Remarque : On rencontre dans DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965 couronnière, substantif féminin Ouvrière qui confectionne les couronnes mortuaires.Ouvrière qui confectionne les couronnes mortuaires. — GÉOMÉTRIE. Couronne circulaire. Espace compris entre deux cercles concentriques. (Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). — LITURGIE. Chapelet de forme circulaire. Couronne de Notre-Dame des sept douleurs; couronne de la Vierge; couronne d'oraisons. De grandes grâces sont attachées à cette couronne d'oraisons. La très Sainte Vierge a elle-même révélé ce moyen de prier aux saints (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 2, 1895, page 95 ). — MARINE. Couronne de cabestan. Cercle en fer, creux à l'intérieur, que l'on fixe à un cabestan ou à un treuil pour virer les câbles. — MÉTÉOROLOGIE. · Foyer d'une aurore boréale vers lequel s'élancent les gerbes de feu. (Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle et du XX-20e. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter)). · Vieilli. Anneau coloré que l'on aperçoit quelquefois autour du soleil et de la lune, dont les couleurs, inverses à celles du spectre, sont dues à la diffraction de la lumière passant à travers un nuage peu épais et composé de gouttelettes très petites. (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré-Larousse du xxe. siècle en six volumes, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). · Régionalisme (Lorraine) Couronne de Saint Bernard. Arc-en-ciel. (Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-20e). Remarque : D'après DICTIONNAIRE DE MÉTÉOROLOGIE POPULAIRE (JEAN-PHILIPPE CHASSANY) 1970, s'emploie " en Côte-d'Or, dans le pays Messin et les Vosges ". 2. [Par analogie de position; par référence à la position de la couronne du sommet de la tête] Objet qui surplombe, domine. a) Littéraire. Couronne de nuages. Tiens, la ville (...) posée comme une longue couronne blanche sur une petite montagne (VALÉRY LARBAUD, Amants, heureux amants, 1923, page 243 ). — En particulier. [À propos des arbres] Partie qui surmonte le tronc, cime, feuillage. Saules dont l'émondeur effeuillait la couronne (ALPHONSE DE LAMARTINE, Harmonies poétiques et religieuses. 1830, page 392 ). b) Spécialement. — ARCHITECTURE. Ornement (corniche, entablement, statue) qui surplombe, domine un édifice ou l'une de ses parties. Plafond à couronnes (JULES MICHELET, Journal, 1835, page 215 ). Couronne de corniche. Partie supérieure d'une corniche. (Quasi-)synonyme : larmier. Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT. — ORNITHOLOGIE. Touffe de plumes redressées surmontant la tête de certains oiseaux, tel que la huppe, la grue. (Attesté dans le Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). 3. [Par analogie de forme et de position] a) [Par référence à la forme circulaire de la couronne et à sa position au sommet de la tête] Objet circulaire, objets disposés en cercle qui surmontent, dominent. — Littéraire. [Avec une nuance d'ornement, de parure] · Chose qui encercle en dominant la tête. Une couronne de tresses sur la tête (JULES BARBEY D'AUREVILLY, 1er. Memorandum, 1838, page 140 ). Elle secoua vivement sur sa tête sa couronne de bigoudis (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Orme du mail. 1897, page 65 ). Couronne de cheveux, absolument couronne. Sa femme ne se retourna qu'une fois, secoua sa couronne d'or pâle et disparut (HERVÉ BAZIN, La Tête contre les murs, 1949, page 300 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le mot composé casquette-couronne, substantif féminin Une superbe casquette-couronne (PAUL CLAUDEL, Protée, 1927, I, 4, page 367). · Chose qui encercle en dominant quelque chose. Nous vîmes, pour la dernière fois, la couronne d'oliviers qui domine la montagne (ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 43 ). En particulier. Corolle des fleurs. La fleur (...) a souvent une corolle, ou petite couronne, formée de feuilles, appelées pétales (JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 57 ). — Spécialement. · ANATOMIE. Couronne du gland. Repli en forme de bourrelet arrondi et circulaire entourant la base du gland du membre viril. · ANATOMIE DENTAIRE. Couronne d'une dent. Partie supérieure de la dent, sortant de la gencive et surplombant la racine à la manière d'une couronne. Une dent simple quelconque, se divise par rapport à sa forme en deux parties; la couronne qui est hors de la gencive, la racine qui s'enfonce dans l'alvéole (GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 3, 1805, page 104 ). En particulier. Capsule artificielle destinée à protéger une dent ou à consolider un bridge. La couronne creuse (...) est une enveloppe sertie au collet de la dent (...) et qui reconstitue la dent dans sa fonction (P.-L. ROUSSEAU, Les Dents, page 121 dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) Supplément 1970 ). (Attesté aussi dans Larousse du xxe. siècle en six volumes-Larousse de la Langue française en six volumes, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965, DICTIONNAIRE DE FRANÇAIS CONTEMPORAIN (JEAN DUBOIS) — CHORÉGRAPHIE. Position des bras légèrement arrondis au-dessus de la tête. Ses triples tours en l'air [de Lifar] avec les bras en couronne furent de toute beauté (ANDRÉ LÉVINSON, Les Visages de la danse, 1933, page 144 ). (Quasi-)synonyme : cinquième levée (attesté aussi dans Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). — GÉOLOGIE. Cratère de volcan dont le sommet présente une sorte de rempart circulaire. Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. — JOAILLERIE. " Dans les diamants en rose, la partie supérieure, reposant sur les facettes triangulaires de la base " (Dictionnaire général de la langue française (ADOLPHE HATZFELD, ARSÈNE DARMESTETER)); attesté aussi dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. — MÉDECINE. Couronne de Vénus. Groupe de pustules (d'origine vénérienne) disposées circulairement sur le front et les tempes. Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1835, 1878, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. — MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. Partie du pied du cheval qui borde supérieurement le sabot à l'endroit où le poil vient le couvrir, et qui comporte un seul os. Os de la couronne ou second phalangien : Ø 12. Dans le cheval et les autres solipèdes, il n'y a, pour tout vestige des doigts latéraux, que deux stilets placés aux deux côtés de l'os du canon. Les trois phalanges du doigt unique qui existe portent le nom de paturon, de couronne, et d'os du petit pied. GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 1, 1805, page 314. — MOBILIER. Cercle qui surmonte le lit et auquel se fixent des rideaux : Ø 13. Et sous ce berceau de dentelles, sous ces rideaux qui ne laissaient voir du plafond, par le vide étroit de la couronne, qu'un trou bleuâtre, (...), on se serait cru au fond d'un drageoir, dans quelque précieuse boîte à bijoux, grandie, non plus faite pour l'éclat d'un diamant, mais pour la nudité d'une femme. ÉMILE ZOLA, La Curée, 1872, page 479. · Lit à couronne. Un lit à couronne et à rideaux disposés comme les arrangent les tapissiers de province pour une riche mariée (HONORÉ DE BALZAC, La Rabouilleuse, 1842, page 418 ). — MUSIQUE. Trait en forme de demi-cercle renversé que l'on met au-dessus du point d'orgue ou du point d'arrêt (ou de repos). (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle et du XX-20e. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) — ORNITHOLOGIE. Duvet qui recouvre circulairement le bec d'un oiseau de proie (faucon) à l'endroit où il se joint à la tête. (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter)). — RELIGION. Couronne (cléricale). Tonsure des gens d'Église qui consiste soit en un petit rond de cheveux que l'on rase au sommet de la tête, soit en un cercle de cheveux laissé par la tonsure autour de la tête. Sa couronne a blanchi, mais c'est lui!... C'est le moine (ALPHONSE DE LAMARTINE, Toussaint Louverture, 1850, II, 4, page 1288 ). SYNTAXE : Couronne de diacre, d'évêque, de prêtre, de religieux; se faire faire la couronne. — TECHNOLOGIE. · " Ornement de faïence au haut d'une colonne de poêle " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). Attesté aussi dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), Nouveau Larousse illustré-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. · Couronne (d'une lampe). " Cercle de métal portant le verre " (Dictionnaire général de la langue française (ADOLPHE HATZFELD, ARSÈNE DARMESTETER)); ( attesté aussi dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892). Couronne de lumière. Lampe-couronne, suspension-couronne. Suspension circulaire servant à porter des lampes. Cette lampe-couronne, si magnifique qu'elle soit, ne rachète pas le sacrilège (VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 72 ). Je visitai la salle à manger, caractérisée par une suspension-couronne (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Chambre d'hôtel, 1940, page 19 ). b) [Par référence à la forme circulaire, à la position au sommet de la tête et aux dentelures de la couronne royale] Le pont des Arts s'estompait dans la brume avec sa couronne de becs de gaz (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Marthe, histoire d'une fille, 1876, page 72 ). — Spécialement. · ART MILITAIRE. Couronne ou ouvrage à couronne. Ouvrage de fortification, de forme semi-circulaire, s'avançant dans la campagne, et employé surtout pour la défense d'une crête ou ligne de hauteur. « La couronne ou ouvrage à couronne est un ouvrage de fortification analogue à l'ouvrage à cornes mais où les deux demi-bastions, au lieu d'être réunis par une simple courtine ont, entre eux, un bastion complet » (Nouveau Larousse illustré. ). · BOTANIQUE. Touffe de feuilles qui surmontent le fruit de l'ananas. Un délicieux ananas qui a perdu sa couronne et dont le coeur exposé aux pluies, se fond et s'écoule en eau (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 394 ). · CHIRURGIE. Couronne de trépan. Petit cylindre d'acier conique, à l'extrémité dentelée, qui se trouve au bout du trépan et qui sert à découper les os, notamment du crâne. (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892). · VÉNERIE. Bois des cerfs lorsque ceux-ci sont disposés en cercle. Remarque : 1. Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. 2. Appelé aussi couronnure. Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. Par plaisanterie. Lisant dans un journal la mort de plusieurs rois, elle ôta ses lunettes et dit en se mouchant : « Il y a une épizootie sur les bêtes à couronne » (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 190 ). C.— Par métaphore. [À propos d'inanimés abstraits] 1. [Par référence à la forme circulaire de la couronne] Ce qui est disposé en cercle, ce qui forme un cercle (autour de quelque chose). Bardot perçoit un souffle entouré d'une couronne de râles sous-crépitants et localisés (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, page 1009 ). — Par extension, poétique. Ce qui se succède et se renouvelle sans interruption. La couronne des ans. (Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle et du XX-20e. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) 2. [Par référence à la forme circulaire de la couronne et à sa position au sommet de la tête] a) Ce qui ceint la tête. — [À propos de sensations physiques qui ont leur siège dans la tête] Le vertige ceignait sa tête d'une couronne souple, et pourtant, resserrée peu à peu, inflexible (GEORGES BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, page 172 ). · Couronne de fer. Migraine. Je vais me coucher. Pour changer, j'ai la couronne de fer (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 118 ). — [À propos de sentiments qui se lisent sur le visage] Si tu secoues de ta tête cette noire couronne de soucis (EDGAR QUINET, Ahasvérus, 1833, 2e. journée, page 150 ). b) Ce qui ceint le sommet de quelque chose. Nos institutions militaires et civiles surmontées d'une couronne de fautes dont quelques-unes sont des crimes (GEORGES CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, page 100 ). 3. [Par référence à l'aspect ornemental de la couronne, avec ou sans référence à sa forme circulaire et à sa position au sommet de la tête] Ce qui orne, pare. Tu jetas pêle-mêle dans l'abîme toutes les pierres précieuses de la couronne que Dieu t'avait mise au front, la force, la beauté, le génie (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lettres d'un voyageur, 1837, page 12) : Ø 14. La jeunesse et la beauté sont des couronnes qu'on ne perd point avec insouciance (...) — même quand elles vous glissent du front noblement, au pur souffle des années. OCTAVE FEUILLET, Scènes et comédies, 1854, page 62. — Locution. Être en couronne, faire couronne avec. Être en bons termes, en parfaite harmonie. Vénus! Laisse un peu les amants, Dont l'âme est en couronne (ARTHUR RIMBAUD, Derniers vers, 1872, page 155 ). Une troisième fois le curé fit signe que non, et il ajouta (...) je ne ferai pas couronne avec un franc-maçon (ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 109 ). Remarque : Ces expressions rappellent aussi le sens A 1 et le mode de fabrication des premières couronnes. 4. [Par référence à la forme circulaire de la couronne, à sa position au sommet de la tête et à sa perfection] Ce qui termine, conclut en améliorant, en parachevant Comme l'histoire de l'humanité est la couronne de l'histoire de la nature, de même l'histoire de la philosophie est la couronne de l'histoire de l'humanité (VICTOR COUSIN, Histoire de la philosophie moderne, tome 1, 1847, page 63 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 336. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 7 689, b) 4 207; XXe. siècle : a) 4 219, b) 2 833. Forme dérivée du verbe "couronner" couronner COURONNER, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— [Le complément désigne une personne] Ceindre la tête de quelqu'un d'une couronne. 1. Ceindre la tête de quelqu'un d'une couronne de fleurs, de feuillages entrelacés en hommage aux dieux, en signe de joie, comme simple parure, etc. — Spécialement. THÉOLOGIE. [Le sujet désigne Dieu, le complément désigne un saint, un martyr, un mérite religieux ou une qualité] Le pieux Guillaume sera un des premiers élus, et Dieu le couronnera d'une double, d'une triple gloire (MADAME COTTIN, Mathilde, tome 1, 1805, page 327 ). Le Père des humains, qui vient de punir le crime, songe à couronner l'innocence (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 3, 1810, page 203 ). 2. Ceindre la tête de quelqu'un d'une couronne de fleurs, de feuillages entrelacés ou de matière précieuse, à titre de distinction militaire ou civile, en signe d'autorité, de mérite. a) HISTOIRE. vieux : Ø 1. Ainsi, vous êtes gentilhomme? Vraiment j'en suis bien aise... Hélène avec chagrin Eût de sa noble main Posé le vert laurier sur le front d'un vilain. (À Hélène). Couronnez-le, madame. Il lui remet la couronne. HÉLÈNE, avec élan, allant à Pâris, Ah! de toute mon âme. Elle le couronne. LE CHOEUR, pendant le couronnement. Gloire à Pâris victorieux! HENRI MEILHAC, LUDOVIC HALÉVY, La Belle Hélène, 1865, I, 11, page 211. b) Récompenser les lauréats des concours académiques, les premiers élèves d'une classe au cours de la distribution des prix, ou une personne de grand mérite intellectuel, moral, en leur ceignant la tête d'une couronne, en la leur remettant ou en leur décernant un prix quelconque. Couronner un académicien, une rosière. Dans ce premier concours, l'Académie n'a cru devoir couronner l'éloquence d'aucun des concurrens (ALFRED DE MUSSET, dans la Revue des Deux-Mondes, 1833, page 491 ). « Regrettant d'avoir assez vécu pour voir surgir un nouvel art et la renommée couronner de nouveaux artistes » (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page 151 ). — En particulier. Couronner d'oranger. Ceindre la tête de la mariée d'une couronne de fleurs d'oranger en signe de virginité. Un acte juridique de mariage qu'elle signa, tandis que les mains du cardinal, gantées de rouge, la couronnaient d'oranger naturel (MARCEL JOUHANDEAU, Monsieur Godeau intime, 1926, page 23 ). — Par extension. [Le complément désigne un produit de l'activité humaine] Décerner un prix à tel ouvrage, telle découverte, etc. On couronnait les plus gros lapins et les plus beaux boeufs qui avaient peau (JULES BARBEY D'AUREVILLY, 3e. Memorandum, 1856, introduction, page 27 ). La Convention couronna officiellement l'invention de Claude Chappe (PIERRE ROUSSEAU, Histoire des techniques et des inventions, 1967, page 275) : Ø 2.... quel attrait peuvent avoir pour un auteur délicat des récompenses distribuées par des juges ignorants, incapables le plus souvent d'entendre les ouvrages qu'ils couronnent? Je ne te dirai rien des généreux sacrifices d'une société hollandaise, qui proposait gravement un prix de 30 ducats à quiconque établirait une manufacture d'acier qui rivalisât avec celles d'Angleterre,... JEAN-PAUL MARA, DIT MARAT, Les Pamphlets, Les Charlatans modernes, 1791, page 274. — Au figuré. Récompenser, honorer, glorifier. Qui défend le droit inquiète la justice. Vous êtes condamné. De telles condamnations couronnent (VICTOR HUGO, Correspondance, 1869, page 214 ). La victoire viendrait couronner nos efforts et récompenserait les immenses sacrifices supportés (MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 1, 1931, page 469 ). 3. Ceindre solennellement la tête des rois, des empereurs avec la couronne — symbole de royauté, de puissance; conférer, transmettre le titre de roi, reine... S'affranchir des prétentions que formaient les papes au droit de destituer ou de couronner les rois (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, tome 2, 1817, page 162 ). Le pape (...) venu à Paris, me couronner, (...) consentait à ne pas me poser la couronne (...) me dispensait de communier en public avant la cérémonie (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 1043) : Ø 3.... pour la première fois, il fut salué du cri de « Vive le Roi! » puis il se rendit à Poitiers, où, avec une plus grande pompe, il se fit couronner. Dès lors, et bien qu'il ne fût pas encore sacré, il fut, pour tous les bons Français, le roi Charles VII. PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 4, 1824, page 382. Remarque : On rencontre dans la documentation couronnomanie, substantif féminin Manie de couronner. En 1808, par les changements qu'un orgueil non contrarié depuis 8 ans et la couronnomanie avaient produits dans le génie de Napoléon, il arriva, que de ses douze ministres, huit au moins étaient des gens médiocres (Henri Beyle, dit Stendhal, Napoléon, tome 1, 1842, page 173). — Spécialement. RELIGION. [L'objet désigne le Christ] Couronner d'épines. Ceindre, par ironie, la tête du " roi " des Juifs avec des épines disposées en couronne. La foule des Prêtres et du peuple qui insulta le Fils de l'homme, le flagella, le couronna d'épine (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 389 ). — Par extension. Donner le pouvoir. La Révolution française (...) couronna le peuple (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 207 ). · Au figuré. Pousser au premier rang, donner la prééminence à... (Quasi-)antonyme : discréditer. Les gens du monde (...) couronnent ou détrônent, au gré de leurs sympathies ou de leurs brouilles, ceux dont la situation paraissait la plus solide et la mieux fixée (MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, page 565 ). B.— [Le complément désigne une chose] 1. Orner d'une couronne quelque chose (vaisseau, tombe, etc.). (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1878, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Dictionnaire de l'Académie Française 1932, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). 2. Marquer d'une couronne quelque chose (armoiries, linge, etc.). (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). C.— Par analogie. [Le complément désigne généralement un inanimé concret] 1. [Par analogie de forme; par référence à la forme circulaire de la couronne] Encercler, entourer, environner, disposer en forme de couronne ou marquer d'un cercle. (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE DE FRANÇAIS CONTEMPORAIN (JEAN DUBOIS) — Spécialement. ÉQUITATION. Couronner un cheval. Le faire tomber accidentellement en sorte que ses genoux soient couronnés, marqués d'une couronne, d'un cercle sans poil ou couvert de cicatrice. (Attesté dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré-Larousse de la Langue française en six volumes, Dictionnaire de l'Académie Française 1932, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). 2. [Par analogie de position; par référence à la position de la couronne au sommet de la tête, avec ou sans nuance d'ornement, de parure] Dominer, surmonter, surplomber. Le bananier, dont les feuilles, (...) couronnent une tige (JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 67 ). Le couvercle de la soupière que couronnaient des légumes en relief (HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 143 ). — Spécialement. a) ARCHITECTURE. Poser une couronne (corniche, statue, etc.) sur une façade, un mur; y former une partie haute. Une corniche, du même style que l'entablement, couronnait cette porte unique (THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, page 193 ). La Vierge de Vézelay (...) couronnait à l'origine le portail du centre (CHARLES DU BOS, Journal, 1922, page 164 ). b) ART MILITAIRE. [Le sujet désigne des personnes] Occuper une position (en général une hauteur plus ou moins élevée) dont on s'est emparé après en avoir chassé les défenseurs. Couronner les glacis, une hauteur, une position : Ø 4. Le général français (...) parvint bientôt au pied de Caldiero : mais Alvinzi lui-même avait occupé cette position, qui est bonne également contre Vérone. Le 12, à la pointe du jour, on vit toute son armée couronner ces hauteurs, qu'il avait couvertes de formidables batteries. Le terrain reconnu, Masséna dut attaquer la hauteur et forcer la droite de l'ennemi; cette hauteur enlevée, et l'ennemi la gardait mal, la bataille se trouvait décidée. EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 545. 3. [Par analogie de forme et de position; par référence à la forme circulaire de la couronne et à sa position au sommet de la tête] a) [Avec une nuance d'ornement] Encercler en dominant la tête. Un visage (...) que couronnait une magnifique chevelure d'un châtain sombre à reflets blonds (PAUL BOURGET, Le Sens de la mort, 1915, page 22 ). La lune descendait (...) pour couronner (...) le front de Véronique des cornes mystiques de son croissant d'argent (MARCEL JOUHANDEAU, Monsieur Godeau intime, 1926, page 218 ). b) [Avec ou sans nuance d'ornement] Encercler en dominant quelque chose. L'oeuf avait roulé dans le sang; la rondelle de tomate qui le couronnait s'était détachée (JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 101 ). — Poétique. [Avec une nuance d'ornement] : Ø 5.... la gloire liquide et jaunâtre d'un brouillard humide couronna un instant la tête de chaque arbre de la forêt — un instant une bande jaune et lumineuse, merveilleusement translucide, brilla sur l'horizon où chaque arbre découpa en une seconde ses moindres branches,... JULIEN GRACQ, Au château d'Argol, 1938, page 34. — Spécialement. · ART DENTAIRE. Couronner une dent. Mettre sur la dent une couronne artificielle, une capsule métallique. (Attesté dans Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Larousse de la Langue française en six volumes). · HORTICULTURE. Couronner un arbre. Tailler le sommet de façon à former une couronne. (Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE), 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle et du XX-20e. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) 4. [Par analogie de forme et de position; par référence à la forme circulaire, à la position au sommet de la tête, aux dentelures de la couronne royale] Dominer à la manière d'une couronne royale, former des dentelures en encerclant Mes soixante-douze andouillers qui couronnent ma tête (GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 401 ). Une tour carrée (...) se donnait prétentieusement figure de donjon. Des créneaux la couronnaient (ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 179 ). D.— Par métaphore. [Par référence à la forme circulaire de la couronne, à son aspect ornemental et parfait; le complément désigne généralement un inanimé abstrait] 1. Terminer, conclure en améliorant, en parachevant, apporter la dernière perfection. a) [Le sujet désigne une personne ou un ensemble de personne] Enfin ces deux amis couronnent la plus belle vie par la plus belle mort, en périssant l'un pour l'autre dans l'exécution d'un acte vertueux (JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 310 ). — En particulier, littéraire. [Le complément désigne un chapitre, un vers, un mot] De tous les noms hébreux que Hugo pouvait choisir pour couronner un vers, il faut avouer qu'il n'y en avait certainement aucun qui sonnât aussi bien, aussi beau que Jérimadeth (CHARLES PÉGUY, Victor-Marie, Comte Hugo. 1910, page 728 ). b) [Le sujet désigne une chose abstraite] L'amour viendra-t-il couronner l'amitié (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, page 453 ). Une oeuvre immense est largement commencée, oeuvre de synthèse venant couronner les recherches (Histoire générale des sciences (sous la direction de René Taton) tome 3, volume 2, 1964, page 778 ). — Locution. Pour couronner (l'édifice, le tout, etc.). Enfin, pour couronner l'édifice, rien n'égale l'amour grave et didactique que nous portons aux êtres légitimement désignés à notre affection (JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Pléiades, 1874, page 30 ). Vous vous offrez d'être chauve, d'être ventru, d'être cagneux et, pour couronner le tout, vous êtes méchant, vous êtes ignoblement méchant (GEORGES DUHAMEL, NOTAIRE HAVRE, 1933, page 227) : Ø 6.... dans cette même soirée où l'actrice a envoyé un regard à son banquier, elle en a une demi-douzaine dans le coin de l'oeil qu'elle adresse à d'autres hommes d'argent, à son journaliste, à son auteur, et, pour couronner, à celui qui la bat. JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Bourgeois de Molinchart. 1855, page 180. · Locution proverbiale. La fin couronne l'oeuvre. " La fin complète dignement l'oeuvre commencée " (Dictionnaire général de la langue française (ADOLPHE HATZFELD, ARSÈNE DARMESTETER)). 2. Poétique, vieux. Apporter une suprême satisfaction à..., honorer, combler. Couronner les voeux, les espérances. Le jour qui va bientôt éclore Du bonheur le plus doux doit couronner leurs voeux (PIERRE-MARIE-FRANÇOIS-LOUIS BAOUR-LORMIAN, Ossian, 1827, page 261) : Ø 7. Le plus infime des pécheurs peut faire avorter, peut faire aboutir Une espérance de Dieu; Le plus infime des pécheurs peut découronner, peut couronner Une espérance de Dieu. Et c'est de nous que Dieu attend Le couronnement ou le découronnement d'une espérance de lui. CHARLES PÉGUY, Le Porche du mystère de la 2e. vertu, 1911, page 253. — En particulier, domaine amoureux. Couronner la flamme, les feux de... : Ø 8. Almar, jeune guerrier plein de force et d'adresse, De ma fille Daura recherchait la tendresse : Il l'obtint; et déjà l'on attendait le jour Qui devait par l'hymen couronner leur amour,... PIERRE-MARIE-FRANÇOIS-LOUIS BAOUR-LORMIAN, Ossian, Les Chants de Selma, 1827, page 122. II.— Emploi pronominal réfléchi. A.— [Le sujet désigne une personne ou un ensemble de personne] Se ceindre la tête d'une couronne. 1. Se ceindre la tête d'une couronne de fleurs, de feuillages entrelacés, en hommage aux dieux, en signe de joie, comme simple parure, etc. Couronnez-vous de fleurs. Chers enfants, dansez, dansez! (PIERRE-JEAN DE BÉRANGER, Chansons, tome 2, 1829, page 248 ). Vous parfumant de musc, vous couronnant de fleurs (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, tome 6, 1883, page 142 ). 2. Se ceindre la tête de fleurs, de feuillages entrelacés ou de matière précieuse à titre de distinction militaire ou civile, en signe d'autorité, de mérite; au figuré [Par référence à la couronne de gloire] Se glorifier, se féliciter... On ménageait à la garde citoyenne quantité de petites occasions de gloriole et de triomphes (...) croyant chaque soir avoir sauvé la patrie. Elle se couronnait, s'illuminait, se félicitait, se décorait (ALFRED DE VIGNY, Mémoires inédits, 1863, page 92 ). 3. [Le sujet désigne un roi, un empereur] Se ceindre solennellement la tête de la couronne, symbole de royauté, de puissance; se sacrer roi, se conférer le titre de roi, la puissance; par extension se donner le pouvoir, se hausser au premier rang. Les lieutenants se couronnent rois (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 436 ). B.— [Par analogie de forme] S'encercler, s'entourer d'éléments de parure.... comme des fruits d'automne, D'enfants beaux et vermeils la table se couronne (AUGUSTE BRIZEUX, Marie, 1840, page 47 ). — Spécialement et absolument, ART VÉTÉRINAIRE. [Le sujet désigne un cheval] Se marquer de couronnes, se blesser aux genoux. (Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1878-1932, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Larousse de la Langue française en six volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965). C.— [Par analogie de forme et de position; par référence à la forme circulaire et à la position de la couronne au sommet de la tête, avec nuance d'ornement; le sujet désigne généralement un inanimé] S'encercler de... en dominant quelque chose, se couvrir au sommet d'éléments de parure. 1. [Le complément désigne un animé] Les hauteurs de Sèvres et les terrasses de Bellevue se couronnaient d'hommes du peuple (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 638 ). Les rosiers se couronnent de moucherons (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Sept Dialogues de bêtes, 1905, page 130 ). 2. [Le complément désigne un inanimé, en particulier un végétal] Les marronniers de la treille ont achevé de se vêtir; ils sont superbes et quelques-uns se couronnent déjà de leurs aigrettes blanches (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 271 ). Les autres édifices (...) se couronnaient de flammes (ÉMILE ZOLA, Une Page d'amour, 1878, page 908 ). Les sommets se couronnaient de bois sacrés (MARIE-JEANNE DURRY, Gérard de Nerval et le mythe, 1956, page 118 ). — Spécialement et absolument, BOTANIQUE. [Le sujet désigne un arbre] Se dessécher par la couronne, la tête, la cime. Les arbres se couronnaient et portaient dommage au potager (ALPHONSE DE LAMARTINE, Raphaël, 1849, page 307 ). · Par comparaison. Ma tête se dessèche. Comme un arbre qui se couronne, je sens, lorsque le vent souffle, qu'il passe dans mon faîte à travers bien des branches dépéries (MAURICE DE GUÉRIN, Journal, 1835, page 233 ). Remarque : Dans les emplois B et C la construction pronominale a le sens passif; un complément prépositionnel de précise souvent la nature de ce qui couronne. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 915. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 252, b) 1 190; XXe. siècle : a) 1 067, b) 689.

« En disant ces paroles, il posa sur ma tête la couronne de laurier (STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 2, 1795, page 229 ). SYNTAXE : Couronne civique.

Couronne de chêne vert offerte à celui qui, dans un combat, avait sauvé la vie d'un citoyen. Quand par le salut de quelque frère il a droit à la couronne civique (...) qu'il s'asseoie alors parmi les conquérants, et qu'il attende avec confiance le prix de sa valeur (SAINT- MARTIN, Homme désir, 1790, page 330).

Couronne murale.

Cercle d'or surmonté de créneaux accordé à celui qui, dans un assaut, avait escaladé le premier la muraille d'une ville.

Couronne navale (ou rostrale).

Cercle d'or surmonté de poupes de navires qu'on offrait en récompense au capitaine ou au soldat qui était monté le premier sur un vaisseau ennemi.

Couronne obsidionale.

Couronne d'herbes accordée au général qui avait sauvé une armée, délivré un camp ou une ville assiégée. Couronne triomphale.

Couronne de branches de laurier (ensuite d'or massif), accordée au général qui avait obtenu « le grand triomphe » en remportant une victoire éclatante ou en faisant la conquête d'une province.

Couronne vallaire.

Couronne d'or surmontée de pieux offerte par le général au guerrier qui, le premier, était monté à l'assaut d'un camp ennemi. b) Couronne décernée au mérite littéraire, artistique, intellectuel, moral, etc., dans les concours académiques, les écoles, etc.

Couronne académique, littéraire, nuptiale.

Élisa de Vorges, (...) revint chargée de couronnes et de prix (...) suivant l'usage, à chaque nomination, les jeunes filles se font couronner et embrasser par leurs parents (JULES FLEURY- HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Bourgeois de Molinchart, 1855, page 112 ). · Couronne de rosière.

Couronne de fleurs offerte officiellement à la jeune fille la plus " sage " du village. C'est une vieille couronne de roses qui s'est fanée dans cet oratoire (...).

Je lui demandai si par hasard ce n'était pas sa couronne de rosière qu'elle venait de briser ainsi (ALFRED DE MUSSET, La Confesssion d'un enfant du siècle, 1836, page 266 ). — Au figuré.

Prix, récompense décerné(e) au mérite.

Gagner, obtenir une couronne.

Une enfant doit être la récompense et la « couronne » d'une mère (LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 31) : Ø 3.

Oui, celle qui ne vous a jamais vu, qui n'a fait que vous lire, qui, sur un mot sorti un jour de votre âme, se met à croire en vous (...) celle-là (...) donne au poëte, fût-il de l'âme la plus altière et un mépriseur d'hommes comme Byron, le plus flatteur des diplômes et des certificats de poésie, la plus chère conscience de lui-même et sa plus belle couronne. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 9, 1863-69, page 401. 3.

Cercle de métal précieux, richement orné, qui se porte sur la tête comme insigne de la puissance royale, impériale, et par extension, de noblesse ou de diverses dignités.

Couronne fermée, ouverte.

Elle avait quitté son diadème; elle ne vouloit pas ceindre son front d'une couronne de diamants, dans ces lieux où le Rédempteur avoit porté une couronne d'épines (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 3, 1810, page 46 ).

Il donna à la 2. »

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