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Définition du terme: CRAQUER1, verbe intransitif.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: CRAQUER1, verbe intransitif. Produire un bruit généralement sec. A.— 1. [Le sujet désigne une chose faite d'une matière dure, rigide] Produire un bruit sec en se dilatant ou en se comprimant, en se froissant, en se brisant Une bûche craqua dans le vaste feu (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933. page 427 ). Elle coupait le pain, qui craquait en se brisant sous la lame (HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 48) : Ø 1.... le parquet ou quelque meuble, ou, peut-être, le lit lui-même, craqua. Ce fut un bruit sec comme si quelque support s'était brisé;... GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Le Mal d'André, 1883, page 385. SYNTAXE : Le bois, une charpente, un meuble, le cuir, des souliers, les feuilles mortes, la neige gelée craque (nt). — Emploi factitif. Faire craquer une allumette (en la frottant pour l'enflammer). · Absolument. Il craqua une allumette et alluma sur une petite table une lampe à esprit de vin (GASTON LEROUX, Le Parfum de la dame en noir, 1908, page 148 ). — Craquer + complément prépositionnel. · [Le complément indique la cause] Aussi doucement qu'elle monte, les marches craquent sous son poids (FRANÇOIS MAURIAC, Génitrix, 1923, page 341 ). Et l'on entendit craquer le céleri rave et le radis rose sous des dents aussi puissantes que jaunâtres (RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 164) : Ø 2.... ce havane, a craqué sous le pouce de telle façon que je puis vous assurer les plus hautes délices. ALEXANDRE ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, page 288. · [Le complément indique le point précis où se situe, d'où part le bruit (confer infra 3 : craquer du bec)] Tout le moulin, sous l'effort des ailes, tremblait sur son pivot (...) et craquait dans sa membrure (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 17 ). C'était un train composé de vieux wagons démodés et sans couloirs. Il craquait de toute sa charpente et cliquetait de toutes ses vitres (GEORGES DUHAMEL, Suzanne et les jeunes hommes, 1941, page 96 ). Remarque : On rencontre dans la documentation quelques exemples où le sujet ne désigne pas la chose qui fait le bruit (elle est exprimée par un complément) mais celle qui en est la cause. J'entendis des pas légers craquer sur le parquet (ALPHONSE DE LAMARTINE, Raphaël, 1849, page 185). — Au figuré, vieilli. L'heure qui craque. L'heure précise (confer tapant). Elle [la pendule] doit sonner juste à l'heure qui craque (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, Bonne dame, 1891, page 213) : Ø 3. HONORÉ. — Quant à M. Brotonneau, à neuf heures, mais vous savez, pas de ces neuf heures comme il y en a tant, à neuf heures précises, à neuf heures craquant, pendant que ça sonne, il arrive... ROBERT DE FLERS, GASTON ARMAND DE CAILLAVET, Monsieur Brotonneau, 1923, I, 1, page 3. 2. [Le sujet désigne certaines parties du corps humain] Les jointures, les doigts, les genoux craquent; les dents craquent. [Il] arrivait à une telle tension de nerfs que ses dents craquaient (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 150 ). — Emploi factitif. Il crispait ses poings à faire craquer les jointures (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Le Pénitencier, 1922, page 731 ). 3. [Le sujet désigne un animal et plus particulier certains oiseaux qui crient ou font claquer leur bec] Craquer du bec (confer craqueter). Les corbeaux me regardaient. Ils se mirent à craquer les deux comme des branches qui se cassent (JEAN GIONO, Solitude de la pitié, 1932, page 185 ). B.— Par extension. 1. a) Se déchirer, se fendre, se briser (en produisant ou non un bruit sec). Sur le pavé de Paris (...) les fines chaussures craquaient en deux jours (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 4, 1855, page 80 ). L'enduit a craqué sous les chaleurs de l'été (PIERRE-JEAN JOUVE, Paulina, 1925, page 12) : Ø 4. Toute la ramure est pesante de fruit. Elle va fléchir, craquer peut-être. Quel effort de chaque fibre pour ne pas laisser périr l'épuisant, le vivant fardeau!... GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, page 135. — Emploi factitif. Le soleil faisait craquer les derniers et tardifs bourgeons des chênes sous la pression chaude de ses rayons (LOUIS PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, page 108 ). — Par métaphore : Ø 5. Nous croyons leur [aux jeunes filles] enseigner la timidité à domicile, elles n'en prennent que la grimace; encore cette apparence craque après trois mois de mariage et de monde;... HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de Monsieur Frédéric-Thomas Graindorge, 1867, page 63. — Craquer + complément (indiquant l'endroit précis qui craque). Un vêtement craque dans le dos, aux épaules. Remarque : On rencontre dans la documentation quelques emplois transitifs du verbe, vraisemblablement par ellipse de faire, au sens de déchirer, briser. Je ne suis invitée qu'au dessert. Alors on craque ensemble des noix (PAUL CLAUDEL, Protée, 1914, II, 3, page 344). b) Au figuré. — [Le sujet désigne une chose abstraite] S'écrouler, se briser : Ø 6. Que tout craque une bonne fois, qu'on la porte à la poubelle, cette République. Une honte. Plus que ça irait mal et mieux que ça vaudrait. LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 88. · Emploi factitif. Il faut si peu de chose pour faire craquer un mariage (EUGÈNE LABICHE, La Sensitive, 1883, I, 1, page 318 ). — [Le sujet désigne une chose ou une personne] Échouer, se dérober (confer claquer1 I B). Tout me craque dans les mains pour le quart d'heure, parents, amis, argent, et vous, vous sur qui je comptais toujours (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1847, page 46) : Ø 7. Et il [Bompard] racontait ses aventures, dénombrait toutes les belles occasions de s'enrichir qui lui avaient craqué, là, dans la main... ALPHONSE DAUDET, Tartarin sur les Alpes, 1885, page 86. — [Le sujet désigne une personne, ses facultés physiques ou morales] S'effondrer, faiblir, avoir une défaillance. Il sentit sa raison craquer sous le poids de la passion (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Le Buisson ardent, 1911, page 1404 ). J'ai une faim, j'en craque (ROBERT, COMTE DE MONTESQUIOU-FEZENSAC, Mémoires, tome 1, 1921, page 252 ). Les nerfs d'Ali craquèrent subitement. (AUGUSTE LE BRETON, Du Rififi chez les hommes 1953, page 81 ). · Par extension. Mourir (confer claquer1 I B) : Ø 8.... cette explosion fut suivie d'une si complète faiblesse, que ces mots : « Oh! mon fils » furent comme un murmure. — Va-t-il aussi nous craquer dans les mains, celui-là? demanda le surveillant HONORÉ DE BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1847, page 510. 2. Par exagération. Être plein, tendu à craquer; craquer de quelque chose L'armoire (...) craquait d'ouvrages spéciaux, de collections sans cesse consultées (ÉMILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 864 ). La voiture, pleine à craquer, qui ramenait les deux familles Haudoin à la maison (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 226 ). — Par métaphore. Je descends dès neuf heures en ville, libre, et craquant du bonheur d'être libre (JULES VALLÈS, Jacques Vingtras, L'enfant, 1879, page 153 ). J'ai vu pleurer le général en chef. Or il est riche, craque d'orgueil, et viole les filles (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 857 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif féminin craqûre. Cassure, rupture. Au figuré [Lavaux] dans la très prochaine craqûre du ménage s'est mis du côté qu'il suppose le plus solide (ALPHONSE DAUDET, Immortel, 1888, page 112).

« 2.

[Le sujet désigne certaines parties du corps humain] Les jointures, les doigts, les genoux craquent; les dents craquent.

[Il] arrivait à une telle tension de nerfs que ses dents craquaient (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 150 ). — Emploi factitif.

Il crispait ses poings à faire craquer les jointures (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Le Pénitencier, 1922, page 731 ). 3.

[Le sujet désigne un animal et plus particulier certains oiseaux qui crient ou font claquer leur bec] Craquer du bec (confer craqueter).

Les corbeaux me regardaient.

Ils se mirent à craquer les deux comme des branches qui se cassent (JEAN GIONO, Solitude de la pitié, 1932, page 185 ). B.— Par extension. 1.

a) Se déchirer, se fendre, se briser (en produisant ou non un bruit sec).

Sur le pavé de Paris (...) les fines chaussures craquaient en deux jours (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 4, 1855, page 80 ). L'enduit a craqué sous les chaleurs de l'été (PIERRE-JEAN JOUVE, Paulina, 1925, page 12) : Ø 4.

Toute la ramure est pesante de fruit.

Elle va fléchir, craquer peut-être.

Quel effort de chaque fibre pour ne pas laisser périr l'épuisant, le vivant fardeau!... GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, page 135. — Emploi factitif.

Le soleil faisait craquer les derniers et tardifs bourgeons des chênes sous la pression chaude de ses rayons (LOUIS PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, page 108 ). — Par métaphore : Ø 5.

Nous croyons leur [aux jeunes filles] enseigner la timidité à domicile, elles n'en prennent que la grimace; encore cette apparence craque après trois mois de mariage et de monde;... HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de Monsieur Frédéric-Thomas Graindorge, 1867, page 63. — Craquer + complément (indiquant l'endroit précis qui craque).

Un vêtement craque dans le dos, aux épaules. Remarque : On rencontre dans la documentation quelques emplois transitifs du verbe, vraisemblablement par ellipse de faire, au sens de déchirer, briser.

Je ne suis invitée qu'au dessert. Alors on craque ensemble des noix (PAUL CLAUDEL, Protée, 1914, II, 3, page 344). b) Au figuré. — [Le sujet désigne une chose abstraite] S'écrouler, se briser : Ø 6.

Que tout craque une bonne fois, qu'on la porte à la poubelle, cette République.

Une honte.

Plus que ça irait mal et mieux que ça vaudrait. LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 88. · Emploi factitif.

Il faut si peu de chose pour faire craquer un mariage (EUGÈNE LABICHE, La Sensitive, 1883, I, 1, page 318 ). — [Le sujet désigne une chose ou une personne] Échouer, se dérober (confer claquer1 I B).

Tout me craque dans les mains pour le quart d'heure, parents, amis, argent, et vous, vous sur qui je comptais toujours (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1847, page 46) : 2. »

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