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Définition du terme: CRISE, substantif féminin.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: CRISE, substantif féminin. I.— [L'accent est mis sur l'idée de manifestation brusque et intense de certains phénomènes, marquant une rupture] A.— MÉDECINE. Ensemble des phénomènes pathologiques se manifestant de façon brusque et intense, mais pendant une période limitée, et laissant prévoir un changement généralement décisif, en bien ou en mal, dans l'évolution d'une maladie. Il semble que cette paralysie soit la crise de cette maladie (ÉTIENNE-LOUIS GEOFFROY. Manuel de médecine pratique, 1800, page 185 ). Dans le choléra, la température, qui était au-dessous de la normale, se relève au moment de la crise (Larousse médical illustré. 1970) : Ø 1. Il est dans les révolutions des mouvements contraires et des mouvements favorables à la liberté, comme il est dans les maladies des crises salutaires et des crises mortelles. MAXIMILIEN DE ROBESPIERRE, Discours, Sur la guerre, tome 8, 1792, page 86. — Par extension. Crise thermale. " Ensemble des réactions générales et locales résultant de l'action d'eaux minérales au cours d'une cure thermale " (Dictionnaire de médecine physique, de rééducation et réadaptation fonctionnelles (HERMANN KAMENETZ, GEORGETTE) 1972). Synonyme : choc thermal. — Par analogie. DRAMATURGIE. Noeud de l'action dramatique, caractérisé par un conflit intense entre les passions, qui doit conduire au dénouement. On imagine mal une pièce sans crise. Notre travail de dramaturge consiste à nouer une crise et à la dénouer (JEAN COCTEAU, Le Foyer des artistes, 1947, page 158 ). B.— [Souvent avec un déterminant désignant un état, un comportement, un organe, etc.] Manifestation brusque et intense, de durée limitée (d'un état ou d'un comportement), pouvant entraîner des conséquences néfastes. Synonymes partiels : accès, attaque, poussée. 1. MÉDECINE et. usuel. [En parlant d'un état morbide] Crise aiguë, crise cardiaque; crise d'appendicite, de foie; l'intervalle entre deux crises, sortir d'une crise. Une crise de sa maladie le retint pourtant une nuit à Épernay (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1952, page 182 ). L'hyperpression dans les voies biliaires qui en résulte [d'un calcul] déclenche immédiatement une crise de colique hépatique (ENCYCLOPÉDIE MÉDICALE DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET. 1965, page 146) : Ø 2.... le malade se mit à tousser. Ce ne fut rien d'abord, une petite crise; mais elle grandit, devint une quinte ininterrompue, puis une sorte de hoquet, un râle. GUY DE MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885, page 183. SYNTAXE : Crise douloureuse, violente; crise appendiculaire, convulsive, dentaire, gastrique, hépatique, nerveuse; crise d'adhérences, d'angine de poitrine, de délire, de démence, de dépression, de douleur, d'étouffement(s), de goutte, de rhumatisme(s), d'urémie; crise d'estomac, de vésicule; apparition, fréquence des crises; au plus fort de la crise; avoir, subir une (des) crise(s); causer, déterminer une crise; la crise se calme, se déclenche, éclate, est passée. — Spécialement. Crise de nerfs. " Expression populaire pour désigner des manifestations paroxystiques à caractères neuro-psychiatriques et comportant plus particulièrement des manifestations psychomotrices, et des troubles de la conscience et du comportement " (Vocabulaire de psychopédagogie et de psychiatrie de l'enfant (ROBERT LAFON) 1969). Une terrible crise de nerfs; avoir, faire, piquer (familier) une crise de nerfs. Le Chinois (...) secoué par la crise de nerfs (ANDRÉ MALRAUX, La Condition humaine, 1933, page 407 ). · Par métaphore. Les tourmentes sont les crises de nerfs et les accès de délire de la mer (VICTOR HUGO, L'Homme qui rit, tome 1, 1869, page 71 ). Remarque : La documentation atteste le diminutif crisette, substantif féminin J'avais cru que la crise de foie d'avant-hier était une crisette (EDMOND ET JULES DE GONCOURT, Journal, 1895, page 834). 2. Par extension. a) [En parlant d'une réaction émotionnelle, d'un sentiment] Crise de colère, de larmes; subir une crise d'abattement; piquer une crise de jalousie (familier). Au milieu de cette crise de remords (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 409 ). Le grand chameau et la petite rosse [les deux bonnes] se tordaient, pliées sur le bord de leur fenêtre, dans une crise de fou rire (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 385 ). Je vois venir une dure crise de noir (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Vagabonde, 1910, page 24) : Ø 3.... je cesse, peu à peu, de croire en l'humanité. Elle m'en a imposé fort longtemps avec ses discours, ses lois, ses livres, mais je commence à la voir sous son vrai jour, qui est triste, car c'est une vieille folle dont les crises de férocité alternent avec des sourires. JULIEN GREEN, Journal, 1943, page 33. SYNTAXE : Crise d'attendrissement, de découragement, de dégoût de soi, de désespoir, de désolation, de fureur, de neurasthénie, de pessimisme, de rage, de sanglots, de timidité, de tristesse. · Familier. Piquer une/sa crise. Se mettre en colère : Elle piquait une crise chaque fois qu'elle lisait un écho sur Robert (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 163 ). b) Enthousiasme subit, passion brusque, généralement temporaire, pour (une idée, une conception, un type d'action, un comportement). Crise d'ascétisme, d'ivrognerie, de patriotisme, de travail; travailler par crises. Ses accès de sentiment et ses crises de chauvinisme (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 31 ). Il [Maurice] était en train de faire une crise aiguë d'antimilitarisme (MARCEL AYMÉ, Le Boeuf clandestin, 1939, page 127 ). Tu dois être en train de traverser une jolie crise de snobisme (MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 740) : Ø 4. Notre dreyfusisme était une religion... une poussée religieuse, une crise religieuse... CHARLES PÉGUY, Notre jeunesse, 1910, page 113. II.— [L'accent est mis sur l'idée de trouble, de difficulté] Situation de trouble, due à une rupture d'équilibre et dont l'issue est déterminante pour l'individu ou la société et, par métonymie, période ainsi caractérisée. Synonymes partiels : bouleversement, ébranlement, malaise, perturbation. A.— [Dans la vie de l'individu] Situation de trouble (et, par métonymie, période ainsi caractérisée) lorsque l'individu est confronté à des problèmes d'ordre physiologique et/ou psychologique. Crise affective, intellectuelle, mystique; crise de la trentaine; heures, jours, moments de crise; traverser une crise. Cette grande crise morale changea la nature du sentiment qui unissait Julien à sa maîtresse (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Le Rouge et le Noir, 1830, page 117 ). Dans les diverses crises de ma vie (LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 393 ). Dans un âge de crise, physique et morale, autour de la cinquantaine (ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 2, 1928, page 413) : Ø 5.... dans un organisme comme le nôtre, des crises telles que la puberté ou la ménopause, qui entraînent la transformation complète de l'individu, sont tout à fait comparables aux changements qui s'accomplissent au cours de la vie larvaire ou embryonnaire;... HENRI BERGSON, L'Évolution créatrice, 1907, page 18. — Spécialement. PSYCHOLOGIE (DE L'ENFANT). Moment critique, à répercussions physiologiques et psychologiques importantes dans le développement d'un enfant Crise de 3 ans. La phase prépubertaire suscite une nouvelle crise d'opposition (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 540) : Ø 6. Quand Maurice Debesse étudie la « structure de la crise [d'originalité juvénile] », (...) et la rapporte à la formation de la personnalité, il met en avant les facteurs de « discordance organique » et de « désadaptation sociale » à la source de l'affirmation exaltée du moi qui caractérise la crise. Il distingue cette crise des constitutions pathologiques par son pouvoir, entre autres traits, de préparer un nouvel ajustement au réel et au milieu social. PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, page 403. B.— [Dans la vie de la société] 1. En général. Situation de trouble profond dans laquelle se trouve la société ou un groupe social et laissant craindre ou espérer un changement profond; par métonymie, période ainsi caractérisée. Crise morale, des moeurs; crise de la civilisation, des sociétés modernes; issue d'une crise; pressentir une crise; entrer dans une période de crise. Marquer les grandes crises du développement de la société moderne (FRANÇOIS GUIZOT, Histoire générale de la civilisation en Europe depuis la chute de l'Empire romain jusqu'à la Révolution française, 1828, page 42 ). Aux jours de crises et de révolutions (ALFRED DE MUSSET, Lettres de Dupuis et Cotonet. 1836, page 599 ). Il a bien servi la patrie dans la plus grande crise de son histoire (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 536) : Ø 7. Pour M. Ferrero, la grande crise du troisième siècle consiste dans une tentative désespérée des empereurs vers un principe d'autorité. JEAN-RICHARD BLOCH, Destin du siècle, 1931, page 209. · Crise universitaire. Les événements de mai 1968 en France ont donné à la crise universitaire qui est générale dans les sociétés industrielles, un aspect spectaculaire grâce à quoi désormais elle peut prétendre à une place dans les journaux et à la préoccupation des « personnes responsables » (La Pédagogie (sous la direction de Henri Cormary) 1972). 2. En particulier. a) Domaine économique et financier. Dans un cycle économique, dysfonctionnement, souvent caractérisé par la surproduction ou la dépression, le chômage et, en économie capitaliste, un effondrement des cours boursiers. Crise agricole, commerciale, économique, financière; de mévente, de surproduction. Depuis quelques années, l'industrie était prospère. Une crise éclata (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, La Vie de Disraëli, 1927, page 310 ). C'est dans un climat d'euphorie qu'éclate le 24 octobre par un effondrement boursier à Wall-Street la crise de 1929 (DICTIONNAIRE DES ASSURANCES SOCIALES (JEAN-CHARLES SOURNIA) 1973) : Ø 8. La Compagnie, sous le prétexte du dérangement causé par la paie, avait encore, ce jour-là, suspendu l'extraction, dans toutes ses fosses. Saisie de panique devant la crise industrielle qui s'aggravait, ne voulant pas augmenter son stock déjà lourd, elle profitait des moindres prétextes pour forcer ses dix mille ouvriers au chômage. ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1282. — Spécialement. Difficultés économiques dans un secteur particulier consistant en une sous-production ou une diminution importante d'activité. Crise du papier, du tourisme; résoudre la crise des autoroutes. Non sans avoir trouvé, auparavant, en pleine crise du logement un appartement de trois pièces (ALBERT CAMUS, L'Exil et le Royaume, 1957, page 1630 ). Confer débâcle exemple 6. b) Domaine politique Situation troublée caractérisée par des transformations plus ou moins violentes (des régimes, de l'équilibre du pouvoir, des États). Crise diplomatique, gouvernementale, intérieure, internationale, russo-polonaise. La seconde crise des monarchies européennes (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, tome 1, 1817, page 14 ). L'affaire de la banque de Chine ayant encore failli provoquer une crise de régime (JACQUES-ÉMILE BLANCHE, Mes Modèles, 1928, page 75 ). Nous sommes assez inquiets quant au sort du cabinet, (...). Psychose de crise (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 1, 1948, pages 182-183) : Ø 9. Nous avons des amis à la Chambre... Ils n'ont pas pu nous donner seulement une bonne petite crise ministérielle compliquée d'une bonne petite crise présidentielle. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Monsieur Bergeret à Paris, 1901, page 348. c) Domaine de la vie culturelle, intellectuelle. Situation où les principes sur lesquels repose une activité sont remis en cause. Crise de la physique, de la poésie, des fondements des mathématiques, du roman. La crise du théâtre d'aujourd'hui n'est pas mortelle puisque toutes les élites s'empressent à faire plus rayonnant le théâtre de demain (Arts et littérature dans la société contemporaine (direction Pierre Abraham) 1936, page 8807) : Ø 10. La liberté que l'auteur concède (...) de lire à haute voix le coup de dés ne doit pas être mal entendue : elle ne vaut que pour un lecteur déjà familiarisé avec le texte, et qui, les yeux sur le bel album d'imagerie abstraite, peut enfin de sa propre voix, animer ce spectacle idéographique d'une crise ou aventure intellectuelle. PAUL VALÉRY, Variété II, 1929, page 182. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 741. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 636, b) 3 492; XXe. siècle : a) 7 619, b) 7 206.

« désigner des manifestations paroxystiques à caractères neuro- psychiatriques et comportant plus particulièrement des manifestations psychomotrices, et des troubles de la conscience et du comportement " (Vocabulaire de psychopédagogie et de psychiatrie de l'enfant (ROBERT LAFON) 1969).

Une terrible crise de nerfs; avoir, faire, piquer (familier) une crise de nerfs.

Le Chinois (...) secoué par la crise de nerfs (ANDRÉ MALRAUX, La Condition humaine, 1933, page 407 ). · Par métaphore.

Les tourmentes sont les crises de nerfs et les accès de délire de la mer (VICTOR HUGO, L'Homme qui rit, tome 1, 1869, page 71 ). Remarque : La documentation atteste le diminutif crisette, substantif féminin J'avais cru que la crise de foie d'avant- hier était une crisette (EDMOND ET JULES DE GONCOURT, Journal, 1895, page 834). 2.

Par extension. a) [En parlant d'une réaction émotionnelle, d'un sentiment] Crise de colère, de larmes; subir une crise d'abattement; piquer une crise de jalousie (familier).

Au milieu de cette crise de remords (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 409 ).

Le grand chameau et la petite rosse [les deux bonnes] se tordaient, pliées sur le bord de leur fenêtre, dans une crise de fou rire (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 385 ).

Je vois venir une dure crise de noir (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Vagabonde, 1910, page 24) : Ø 3....

je cesse, peu à peu, de croire en l'humanité.

Elle m'en a imposé fort longtemps avec ses discours, ses lois, ses livres, mais je commence à la voir sous son vrai jour, qui est triste, car c'est une vieille folle dont les crises de férocité alternent avec des sourires. JULIEN GREEN, Journal, 1943, page 33. SYNTAXE : Crise d'attendrissement, de découragement, de dégoût de soi, de désespoir, de désolation, de fureur, de neurasthénie, de pessimisme, de rage, de sanglots, de timidité, de tristesse. · Familier.

Piquer une/sa crise.

Se mettre en colère : Elle piquait une crise chaque fois qu'elle lisait un écho sur Robert (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 163 ). b) Enthousiasme subit, passion brusque, généralement temporaire, pour (une idée, une conception, un type d'action, un comportement).

Crise d'ascétisme, d'ivrognerie, de patriotisme, de travail; travailler par crises.

Ses accès de sentiment et ses crises de chauvinisme (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 31 ).

Il [Maurice] était en train de faire une crise aiguë d'antimilitarisme (MARCEL AYMÉ, Le Boeuf clandestin, 1939, page 127 ).

Tu dois être en train de traverser une jolie crise de snobisme (MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 740) : Ø 4.

Notre dreyfusisme était une religion...

une poussée religieuse, une crise religieuse... CHARLES PÉGUY, Notre jeunesse, 1910, page 113. II.— [L'accent est mis sur l'idée de trouble, de difficulté] Situation de trouble, due à une rupture d'équilibre et dont l'issue est déterminante pour l'individu ou la société et, par métonymie, période ainsi caractérisée.

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