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Définition du terme: CROTTE, substantif féminin.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: CROTTE, substantif féminin. A.— [Sens général de fiente] 1. Fiente globuleuse plus ou moins dure de certains animaux et, par extension, tout excrément solide (animal et humain). Crotte de brebis, de souris; crotte de cheval (synonyme crottin). Faire, semer ses crottes. Je gardais la crotte au cul des semaines. Je me rendais compte de l'odeur (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 77 ). C'est le royaume de la crotte! Ce malheureux chien mange trop (GEORGES DUHAMEL, Le Désert de Bièvres, 1937, page 180 ). Je vais faire ma crotte sous un arbre ficus (BLAISE CENDRARS, Le Lotissement du ciel, 1949, page 285 ). — Locution régionale. Aller aux crottes. Ramasser le crottin des chevaux sur les routes (Confer Paul Martellière, Glossaire du parler Vendômois, 1893 et Jacques-Marie Rougé, Le Folklore de la Touraine, 1943). — Locution populaire, figurée, vieille. Ne pas chier de grosses crottes. Avoir mal dîné ou pas dîné du tout (d'après Dictionnaire de la langue française (ALFRED DELVAU) 1866). Chier de petites crottes. Être dans la gêne, la misère (d'après Dictionnaire de la langue française (ALFRED DELVAU) 1866). Panier à (aux) crottes. Fesses ou jupon de femme. Quelle grue! s'écria-t-il, en redevenant grossier. Je vas t'asseoir sur ton panier aux crottes, tu sais, madame Belles-Fesses (ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 88 ). Mettre à quelqu'un son nez dans sa crotte. Le forcer à admettre ce qu'il ne veut pas reconnaître (confer nez). — Interjection d'impatience, de dépit, de fureur. Crotte! Crotte de bique! (synonyme atténué de merde). Quand on joue on oublie un peu mais si c'est pour évoquer les tuiles passées alors; crotte! (RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 14 ). 2. [Par analogie de forme] Objet ou matière qui ressemble à une crotte. Pouffant (...) quand une crotte de mortier leur sautait au visage (JULES RENARD, La Lanterne sourde, 1893, page 164 ). Une crotte de beurre. Petite quantité de beurre en forme de boulette. Synonymes : noix, noisette. Crotte en chocolat. Bouchée en chocolat de forme sphérique. Tout ce que la confiserie médiocre de Montigny peut offrir : depuis les crottes en chocolat à la crème jusqu'aux berlingots rayés (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine en ménage, 1902, page 48 ). — Argot et vieux. Lâcher ses crottes (en parlant d'un avion qui lâche ses bombes), Synonyme : pruneau (dans "Le Poilu tel qu'on le parle" (GASTON ESNAULT), 1919). — GÉOLOGIE. Crotte de bouc. " Concrétion ferrugineuse dans la terro-bouc ou marbouc ou dans une boulbène " (Dictionnaire des sols (GEORGES PLAISANCE, ANDRÉ CAILLEUX) 1958). 3. Par comparaison ou par métaphore, péjoratif. Produit sans valeur, personne insignifiante ou méprisable. Synonyme : merde. Je suis las des « crottes », des vers « chiés » comme en pleurant (PAUL VERLAINE, Correspondance, tome 1, 1873, page 103 ). On va reprendre le Supplément littéraire, dit Huret, et vous pourrez nous redonner de vos petites crottes (JULES RENARD, Journal, 1898, page 469 ). Les Coantré étaient de la crotte de bique à côté des Coëtquidan (HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 768) : Ø 1. Les plus maussades trouvent que c'est une « gentille petite fille », « un peu exigeante parfois, mais pas méprisante, ne vous regardant pas comme de la crotte » LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, page 57. B.— Par extension, vieux ou littéraire. Boue des rues, des routes ou des chemins. Il faut dire qu'il marche dans une crotte épaisse, épouvantable (PIERRE-JEAN JOUVE, La Scène capitale, 1935, page 70) : Ø 2. J'ai quitté Cannes au moment où la campagne était dans toute sa beauté pour venir trouver ici [à Paris] la crotte et les pluies éternelles. PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à la comtesse de Montijo, tome 2, 1870, page 180. — Par extension. Crasse, saleté. La saleté de la maison dépasse toute rhétorique et l'occupante actuelle, une veuve à faire reculer les saints autels, est un prodige de crotte et de vermine (LÉON BLOY, Journal, 1903, page 180 ). — Par métaphore. De la boue électorale, de la crotte électorale, et de la boue encore! (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Correspondance, tome 2, 1818-1869, page 64 ). — Locution figurée. Tomber, traîner, être dans la crotte. Être dans la misère (matérielle ou morale). C'est un ancien camarade, et ça m'a retourné le coeur, quand je l'ai vu à ce point dans la crotte (ÉMILE ZOLA, Jacques Damour, 1884, page 351 ). Je suis dans la crotte jusqu'au cou, pour changer (JEAN-PAUL SARTRE, La Putain respectueuse, 1946, page 71 ). Remarque : Dans ses emplois récents, cette expression est comprise également au sens A (confer être dans la merde*). — Locution argotique, vieille. Se carrer, vivre dans la crotte. Mener une vie crapuleuse (d'après Dictionnaire de la langue française (ALFRED DELVAU) 1866 et Rigaud, Dictionnaire du jargon parisien, 1878). Remarque : DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965 attestent l'adjectif crotteux, euse. Synonyme de crotté « souillé de crotte ». La documentation n'atteste que le sens figuré « méprisable » (confer supra A 3). Ah! Les enfoirés! ... Malheureux Béotiens crotteux! ... ânes légaux... ânes du purin moi que je dis! (LOUIS-FERDINAND CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 477). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 186. Forme dérivée du verbe "crotter" crotter CROTTER, verbe. A.— Emploi transitif, vieux ou littéraire. [Correspond à crotte B] Recouvrir de crotte, c'est-à-dire de boue, et, par extension, salir. Tout entier au souci de ne pas crotter ses souliers, par les temps de pluie (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 71 ). — Emploi pronominal. Se crotter jusqu'aux genoux. Le pardessus de Brague, trop long, lui bat les mollets et se crotte à chaque pas (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, page 13 ). · Par métaphore. [Les] ruisseaux fangeux où devait se crotter sa conscience (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 278 ). Ils [les gens du juste milieu] se prélassent tout guindés de liberté et tout crottés de gloire (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 53 ). B.— Emploi intransitif. 1. [En parlant des animaux] Expulser des fientes, faire des crottes (confer ce mot A 1). Il [un hérisson] crottait partout, comme font les hérissons qui comme les rhinocéros dispersent leurs laisses (BLAISE CENDRARS, La Main coupée, 1946, page 243 ). 2. Très familier (notamment dans le langage enfantin). Aller à la selle; expulser des excréments. Synonymes (vulgaires) : chier, (didactique) déféquer. Mais beaucoup [des soldats] assuraient les avoir vu bouger et même « crotter », disaient-ils dans leur patois savoureux (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, Une Relève, 1919, page 49 ). 3. Au figuré et populaire " Lâcher des bombes, en parlant d'un avion, d'un aviateur " ("Le Poilu tel qu'on le parle" (GASTON ESNAULT) 1919). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3

« crotte de bique à côté des Coëtquidan (HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 768) : Ø 1.

Les plus maussades trouvent que c'est une « gentille petite fille », « un peu exigeante parfois, mais pas méprisante, ne vous regardant pas comme de la crotte » LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, page 57. B.— Par extension, vieux ou littéraire.

Boue des rues, des routes ou des chemins.

Il faut dire qu'il marche dans une crotte épaisse, épouvantable (PIERRE-JEAN JOUVE, La Scène capitale, 1935, page 70) : Ø 2.

J'ai quitté Cannes au moment où la campagne était dans toute sa beauté pour venir trouver ici [à Paris] la crotte et les pluies éternelles. PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à la comtesse de Montijo, tome 2, 1870, page 180. — Par extension.

Crasse, saleté.

La saleté de la maison dépasse toute rhétorique et l'occupante actuelle, une veuve à faire reculer les saints autels, est un prodige de crotte et de vermine (LÉON BLOY, Journal, 1903, page 180 ). — Par métaphore.

De la boue électorale, de la crotte électorale, et de la boue encore! (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE- BEUVE, Correspondance, tome 2, 1818-1869, page 64 ). — Locution figurée.

Tomber, traîner, être dans la crotte. Être dans la misère (matérielle ou morale).

C'est un ancien camarade, et ça m'a retourné le coeur, quand je l'ai vu à ce point dans la crotte (ÉMILE ZOLA, Jacques Damour, 1884, page 351 ).

Je suis dans la crotte jusqu'au cou, pour changer (JEAN-PAUL SARTRE, La Putain respectueuse, 1946, page 71 ). Remarque : Dans ses emplois récents, cette expression est comprise également au sens A (confer être dans la merde*). — Locution argotique, vieille.

Se carrer, vivre dans la crotte.

Mener une vie crapuleuse (d'après Dictionnaire de la langue française (ALFRED DELVAU) 1866 et Rigaud, Dictionnaire du jargon parisien, 1878). Remarque : DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965 attestent l'adjectif crotteux, euse.

Synonyme de crotté « souillé de crotte ».

La documentation n'atteste que le sens figuré « méprisable » (confer supra A 3).

Ah! Les enfoirés! ...

Malheureux Béotiens crotteux! ...

ânes légaux...

ânes du purin moi que je dis! (LOUIS-FERDINAND CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 477). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 186. Forme dérivée du verbe "crotter" crotter CROTTER, verbe. A.— Emploi transitif, vieux ou littéraire.

[Correspond à crotte B] Recouvrir de crotte, c'est-à-dire de boue, et, par extension, salir.

Tout entier au souci de ne pas crotter ses souliers, par les temps de pluie (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 71 ). — Emploi pronominal.

Se crotter jusqu'aux genoux.

Le pardessus de Brague, trop long, lui bat les mollets et se crotte à chaque pas (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, 2. »

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