Devoir de Philosophie

Définition du terme: CROÛTE, substantif féminin.

Publié le 04/12/2015

Extrait du document

Définition du terme: CROÛTE, substantif féminin. A.— Domaine de l'alimentation. 1. Partie extérieure d'un pain, durcie à la cuisson. Croûte brûlée, épaisse. Antonyme : mie : Ø 1. Le pain est très-blanc, très-serré, avec une croûte lisse et légèrement dorée; il est salé d'une manière sensible aux palais parisiens. THÉOPHILE GAUTIER, Tra los montes, Voyage en Espagne, 1843, page 23. — Par métonymie, familier. Repas sommaire. Sa femme apportait la croûte de quatre heures (PIERRE HAMP, Vin de Champagne, 1909, page 112 ). · Locutions verbales. Casser la/une croûte avec quelqu'un. " Manger amicalement et sans façon avec lui " (Dictionnaire de l'Académie Française). Casser la/une croûte. " Manger légèrement et rapidement " (Dictionnaire de l'Académie Française). Le temps de casser une croûte et de boire un verre de vin (GEORGES BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, page 279 ). Confer aussi casser I A 2. Gagner sa croûte. Gagner sa vie. Dormir pour retrouver assez de forces pour gagner ma croûte le lendemain (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 251 ). · À mes croûtes. À mes frais. J'ai fait un film tout seul à mes croûtes (...) j'ai tout payé (PAUL VIALAR, Tournez, jolies gosses, 1956, page 80 ). — Par extension. Morceau ou tranche de pain (rassis). Synonyme : croûton. Une rognure de jambon entre deux croûtes de pain de mie (PIERRE HAMP, Vin de Champagne, 1909, page 215 ). Une croûte frottée d'ail (FRANÇOIS MAURIAC, Thérèse Desqueyroux, 1927, page 215) : Ø 2. Avec l'âge, son avarice devint entière, absolue. Les croûtes, il les gardait longtemps avant d'y mettre la dent, parce que quand elles sont dures et quasi moisies on en mange moins. HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Pavillon des amourettes, 1930, page 175. · Locution, argotique, vieillie. S'embêter comme une croûte de pain derrière une malle. " S'ennuyer profondément " (Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907). 2. Par métonymie. Mets (ou entremets) dans la préparation duquel entrent des croûtes ou tranches de pain (ou de brioche) ou des petits pains. Croûte au fromage. Une croûte de cèpes aux foies de volaille (ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 192 ). — Croûte au pot. Potage dans la composition duquel entrent des morceaux de pain où il y a plus de croûte que de mie, ou des morceaux de pain grillé. La bonne odeur d'une croûte au pot, à la moelle, s'éleva jusqu'au plafond (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 173 ). 3. Par analogie. Pâte cuite au four entourant certaines préparations culinaires; par métonymie cette préparation elle-même. Croûte d'un pâté; croûte feuilletée, fine; pâté en croûte. Crèmes parfumées de plusieurs sortes dans des croûtes de massepain (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, tome 1, 1858, page 70 ). Confer crème exemple 3 et dessert exemple 2. 4. Par extension. Partie non comestible d'un aliment. Des coques vides et des croûtes de fromage (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, page 235 ). Remarque : On rencontre le terme employé comme négation (confer mie) par fantaisie d'auteur. Qui croit voir, il ne voit croûte (AUDIBERTI, Ampélour, 1937, page 107). B.— Par extension. 1. Couche durcie et consistante qui se forme ou s'attache à la surface d'un corps. Croûte de glace, de sel, de tartre; croûte extérieure; former une croûte. La route n'est qu'une croûte de bitume posé à chaud sur le sable (PAUL MORAND, La Route des Indes, 1936, page 123 ). Un pas rapide sonna sur la croûte de neige dure (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 184) : Ø 3.... ces marais si dangereux qu'on ne peut les passer de nuit que derrière un chien des Flandres, expert à flairer sous la croûte durcie la boue gluante qui en dix minutes, pouce après pouce, aspire un homme. GEORGES BERNANOS, Nouvelle Histoire de Mouchette, 1937, page 1278. — Par analogie. Carapace de certains animaux (notamment des Crustacés). La croûte calcaire, qui leur tient lieu [aux écrevisses] en même temps de peau et de squelette (GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 1, 1805, page 118 ). — Au figuré et par métaphore, péjoratif. Ce qui recouvre superficiellement quelque chose ou quelqu'un. Synonyme : couche. Barrès, sa moelle sous une croûte de pédantisme (JULES RENARD, Journal, 1905, page 1018 ). Son inimitié couvait tout doucettement, n'aurait peut-être jamais crevé la surface, la croûte, épaissie par les années, de l'indifférence (ALEXANDRE ARNOUX, Les Crimes innocents. 1952, page 158) : Ø 4. Il faut plonger sous la croûte superficielle de la réalité, du sens commun, de la raison raisonnante pour toucher au fond de l'âme et réveiller les puissances immémoriales du désir. JEAN-PAUL SARTRE, Situations III, 1949, page 255. 2. Emplois spéciaux. a) Domaines sciences. — GÉOLOGIE. Croûte terrestre. Partie superficielle du globe terrestre. Synonyme : écorce terrestre; antonyme : magma. Cette pâte encore souple que vous venez de voir est issue des plus anciennes roches cristallines, les premières qui ont paru sur la croûte terrestre, celles que l'on nomme les roches ignées (JACQUES CHARDONNE, Les Destinées sentimentales, 1936, page 260 ). — MÉDECINE. Plaque qui se forme à la surface de la peau par dessication de sérosités, de sang ou de pus. Il a des croûtes rougeâtres sur le visage et le poil jaune et rare (ALBERT CAMUS, L'Étranger, 1942, page 1142 ). · Croûte(s) de lait. Affection cutanée chez le nourrisson, apparaissant sous forme de plaques essentiellement sur le cuir chevelu. Karelina passa la main sur le crâne, la fragile enveloppe aux cheveux fins, déprimée à la place de la fontanelle, sous laquelle palpitait la cervelle. Quelque chose comme une mince croûte desséchée racla le bout de ses doigts. La « croûte de lait » (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 216 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Croûtelette, croutelle, substantif féminin Petite croûte sur la peau. Aux 6e, 7e. jours, l'élément en régression, se dessèche, se recouvre de croûtelettes (Teissier, Tanon dans Nouveau Traité de médecine, fascicule 2, 1928, page 344). Le grattage (...) achève la chute des croûtelles (Teissier, ibidem, page 262). b) Croûtelevé, croûte-levé, ée, adjectif et substantif (Celui) qui a la peau soulevée du fait de croûtes, galeux. Tout ce bazar clinique d'aveugles, de paralytiques, de convulsionnaires et de croûtelevés (Paul Claudel, Poète regarde Croix, 1938, page 243). Comme terme d'injure. Ce sont les teigneux, les gourmeux (...) rouges, couverts de boutons, tous ces petits " croûte-levés " ont poussé leur concert robuste (Alphonse Daudet, Nabab, 1877, page 158). b) Domaines techniques. — CÉRAMIQUE. Les assiettes et les plats sont moulés à la croûte. La croûte est une lame de terre bien égale d'épaisseur, qu'on applique sur le moule à l'aide du tour (ADOLPHE WURTZ, Dictionnaire de chimie pure et appliquée, tome 2, 2e. volume, 1876, page 1152 ). — MENUISERIE. Première ou dernière planche sciée dans une grume et dont la face non équarrie conserve l'écorce. Synonyme : dosse. On étendait les croûtes des troncs sciés en long (...) et posées le côté de l'écorce en haut (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, page 136 ). — PEAUSSERIE. Couche inférieure (côté chair) d'un cuir scié dans son épaisseur. Antonyme : fleur. Brodequins. Série avantageuse en croûte naturelle (Catalogue de la Redoute, Automne-hiver 1951-52, page 47 ). C.— Par analogie, familier, péjoratif. 1. [Par référence à une vieille croûte inutilisable considérée comme un déchet] Personne à l'esprit borné et imbécile : Ø 5. Il [le notaire Lupin] se prononçait sur toute chose par un seul mot à trois modificatifs, le mot artistique croûte. Un homme, un meuble, une femme pouvaient être croûte; puis, dans un degré supérieur de malfaçon, croûton; enfin, pour dernier terme, croûte-au-pot! Croûte-au-pot, c'était le : ça n'existe pas des artistes, l'omnium du mépris. Croûte, on pouvait se désencroûter; croûton était sans ressources; mais croûte-au-pot! oh! mieux valait n'être jamais sorti du néant. HONORÉ DE BALZAC, Les Paysans, 1850, page 275. — En construction attributive avec valeur adjectif. Une heure de retard (...). Qu'il est croûte, le vieux! (RENÉ FALLET, Banlieue sud-est, 1947, page 50 ). 2. [Par référence à une couche superficielle grossièrement appliquée] BEAUX-ARTS. Tableau de peinture de mauvaise facture. Je passe sous silence deux petites salles où s'étagent les croûtes des Cals, Rouart, Vidal et autres peinturlureurs des plus officiels (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Art moderne, 1883, page 277 ). Remarque : On rencontre le dérivé croûtier, substantif masculin, vieilli, dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle, notamment dans Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1835 : " Mauvais peintre qui ne peint que des croûtes ". STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 545. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 294, b) 785; XXe. siècle : a) 1 095, b) 987. DÉRIVÉS : Croûteler, verbe (notamment chez Maurice Genevoix) a) Emploi transitif. Former une croûte. a ) [Correspond à croûte B 1] Les ornières étaient dures, croûtelées de glace blanche (MAURICE GENEVOIX, Marcheloup, 1934, page 36 ). ß ) [Correspond à croûte B 2] Le poil terne et croûtelé de sang (MAURICE GENEVOIX, La Dernière harde, 1938, page 77 ). b) Emploi intransitif. Craquer comme une croûte. Il soufflait un faible vent du nord-est, qui coulait sans mordre la peau (...) le sol croûtelait légèrement sous les pas (MAURICE GENEVOIX, Marcheloup, 1934, page 262 ). Forme dérivée du verbe "croûter" croûter CROÛTER, verbe transitif. A.— [Correspond à croûte A] Argot. Manger Synonyme familier : casser la croûte. J'ai rien croûté depuis hier (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 202 ). — emploi absolu. Pour moi, il n'a pas dû déjeuner pour mieux croûter ce soir à nos dépens (RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 34 ). B.— [Correspond à croûte B] Vieux et rare. Couvrir d'une croûte, former une croûte. La mite qui lui croûtait l'oeil (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 21 ). Croûtés de paquets de terre (HENRI DE MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, page 338 ). — Par analogie. Couvre-pied brodé d'or, croûté d'or (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1860, page 811 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2

« de massepain (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, tome 1, 1858, page 70 ).

Confer crème exemple 3 et dessert exemple 2. 4.

Par extension.

Partie non comestible d'un aliment.

Des coques vides et des croûtes de fromage (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, page 235 ). Remarque : On rencontre le terme employé comme négation (confer mie) par fantaisie d'auteur.

Qui croit voir, il ne voit croûte (AUDIBERTI, Ampélour, 1937, page 107). B.— Par extension. 1.

Couche durcie et consistante qui se forme ou s'attache à la surface d'un corps.

Croûte de glace, de sel, de tartre; croûte extérieure; former une croûte.

La route n'est qu'une croûte de bitume posé à chaud sur le sable (PAUL MORAND, La Route des Indes, 1936, page 123 ).

Un pas rapide sonna sur la croûte de neige dure (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 184) : Ø 3....

ces marais si dangereux qu'on ne peut les passer de nuit que derrière un chien des Flandres, expert à flairer sous la croûte durcie la boue gluante qui en dix minutes, pouce après pouce, aspire un homme. GEORGES BERNANOS, Nouvelle Histoire de Mouchette, 1937, page 1278. — Par analogie.

Carapace de certains animaux (notamment des Crustacés).

La croûte calcaire, qui leur tient lieu [aux écrevisses] en même temps de peau et de squelette (GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 1, 1805, page 118 ). — Au figuré et par métaphore, péjoratif.

Ce qui recouvre superficiellement quelque chose ou quelqu'un.

Synonyme : couche.

Barrès, sa moelle sous une croûte de pédantisme (JULES RENARD, Journal, 1905, page 1018 ).

Son inimitié couvait tout doucettement, n'aurait peut-être jamais crevé la surface, la croûte, épaissie par les années, de l'indifférence (ALEXANDRE ARNOUX, Les Crimes innocents.

1952, page 158) : Ø 4.

Il faut plonger sous la croûte superficielle de la réalité, du sens commun, de la raison raisonnante pour toucher au fond de l'âme et réveiller les puissances immémoriales du désir. JEAN-PAUL SARTRE, Situations III, 1949, page 255. 2.

Emplois spéciaux. a) Domaines sciences. — GÉOLOGIE.

Croûte terrestre.

Partie superficielle du globe terrestre.

Synonyme : écorce terrestre; antonyme : magma. Cette pâte encore souple que vous venez de voir est issue des plus anciennes roches cristallines, les premières qui ont paru sur la croûte terrestre, celles que l'on nomme les roches ignées (JACQUES CHARDONNE, Les Destinées sentimentales, 1936, page 260 ). — MÉDECINE.

Plaque qui se forme à la surface de la peau par dessication de sérosités, de sang ou de pus.

Il a des croûtes rougeâtres sur le visage et le poil jaune et rare (ALBERT CAMUS, L'Étranger, 1942, page 1142 ). · Croûte(s) de lait.

Affection cutanée chez le nourrisson, apparaissant sous forme de plaques essentiellement sur le cuir chevelu.

Karelina passa la main sur le crâne, la fragile enveloppe aux cheveux fins, déprimée à la place de la fontanelle, sous laquelle palpitait la cervelle.

Quelque chose 2. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles