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Définition du terme: CROYANCE, substantif féminin.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: CROYANCE, substantif féminin. A.— [En parlant de celui qui croit] Action de croire : Ø 1. Il y a dans la croyance (Fürwahrhalten) les trois degrés suivants : l'opinion (Meinen), la foi (Glauben), et la science (Wissen). Lorsque notre croyance est telle qu'elle existe non-seulement pour nous, mais pour tout le monde, et que nous avons le droit de l'imposer aux autres, nous avons alors la science ou la certitude. Si la croyance n'est suffisante que pour nous, et que nous ne puissions l'imposer aux autres, c'est la foi ou la conviction. L'opinion est une croyance insuffisante et pour les autres et pour nous-mêmes. La science exclut l'opinion : ainsi dans les mathématiques pures il n'y a point d'opinion; il faut savoir, ou s'abstenir de tout jugement. Il en est de même des principes moraux : l'opinion que telle ou telle action est permise ne suffit pas, il faut savoir qu'elle l'est. La croyance produite par la raison spéculative n'a ni la faiblesse d'une opinion ni la force d'une certitude : c'est la foi; telle est l'espèce de croyance que comporte la théologie naturelle. VICTOR COUSIN, Leçons sur la philosophie de Kant, 1857, pages 266-267. 1. Certitude plus ou moins grande par laquelle l'esprit admet la vérité ou la réalité de quelque chose. a) [Relativement à l'existence de quelqu'un] Croyance des divinités malfaisantes adorées chez certains peuples (LOUIS-GABRIEL A. DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 2, 1802, page 157 ). La croyance aux esprits est d'ailleurs toujours restée le fond de la religion populaire (HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 197) : Ø 2. Malheureuse, elle [l'âme] devenait bientôt malfaisante. Elle tourmentait les vivants, leur envoyait des maladies, ravageait leurs moissons, les effrayait par des apparitions lugubres, pour les avertir de donner la sépulture à son corps et à elle-même. De là est venue la croyance aux revenants. NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, page 11. b) [Relativement à la réalité de quelque chose d'abstrait] Croyance au progrès, à la liberté : Ø 3.... il développa ses théories et me fit un tableau de la société future. Il affirma sa croyance à l'amélioration du sort humain et au bonheur universel. — Ces temps viendront, clama-t-il. Cela est aussi sûr que le soleil se lèvera demain. JACQUES DE LACRETELLE, Silbermann, 1922, page 81. 2. Adhésion de l'esprit qui, sans être entièrement rationnelle, exclut le doute et comporte une part de conviction personnelle, de persuasion intime (confer adhésion exemple 21). Croyance à l'immortalité, croyance en (à) Dieu. Croyance à l'existence de l'âme (ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, page 340 ). Il ne faut pas (...) assimiler la croyance en un Dieu suprême au monothéisme (Philosophie, Religion (sous la direction de Gaston Berger), 1957, page 4013) : Ø 4. Il s'apercevait enfin que les raisonnements du pessimisme étaient impuissants à le soulager, que l'impossible croyance en une vie future serait seule apaisante. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 293. a) Spécialement, en matière religieuse. Synonyme : foi : Ø 5. Qu'on suppose un homme placé dans un pays où une mauvaise religion étouffe la voix intérieure : l'autorité des anciens, du père, l'ignorance de toute autre croyance, l'abrutissement dans lequel on a tenu son âme l'ont empêché de voir l'absurdité de sa croyance; il croit servir Dieu par l'observation de pratiques bizarres, ou peut-être cruelles. JULES MICHELET, Journal, 1820, page 76. b) Action, fait d'avoir confiance en quelqu'un. En proie à une terrible incertitude involontaire, mais combattue par les gages d'un amour pur et par sa croyance en Natalie, il [Paul] relut deux fois cette lettre diffuse (HONORÉ DE BALZAC, Le Contrat de mariage, 1835, page 337) : Ø 6. — El Hadj! disait-il alors d'une voix toujours amoindrie, c'est en ta foi que je repose; en ta croyance en moi je puise la certitude de ma vie. Je ne comprenais pas alors, mais, après chaque jour de doute, au soir je le trouvais un peu plus affaibli. Hélas! et c'est pourquoi chaque matin ma foi s'en réveillait plus faible; puis, quand auprès de lui toute la nuit je refaisais ma confiance, lui n'était point par là fortifié. ANDRÉ GIDE, El Hadj, ou le Traité du faux prophète, 1899, page 353. — En particulier. Confiance en soi. Attitude, manières, démarche, tout en lui [monsieur Grandet] , d'ailleurs, attestait cette croyance en soi que donne l'habitude d'avoir toujours réussi dans ses entreprises (HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 20 ). 3. Par extension. Assentiment que donne l'esprit, sans réflexion personnelle et sans examen approfondi. Croyance commune, générale, populaire, universelle. (Quasi-)synonymes : opinion, attente, prévision. Malheureusement j'avais la croyance qu'on n'adopterait pas mes idées (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 303) : Ø 7. On écouta le piqueux : (...) — J'ai un beau cerf de rembûché. Un dix-cors qui fait au moins cent quatre-vingt-dix points. À ma croyance, c'est c'tui-là qu'a la tête pas conforme. PAUL VIALAR, La Chasse aux hommes, Le Bien-aller, 1952, page 92. Remarque : Noter la construction vieillie croyance de (confer supra A 1 a BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 2, 1802, page 157). La croyance de l'existence de Dieu (IDEM, Essai analytique sur les lois naturelles de l'ordre social, 1800, page 231). Croyance essénienne d'un paradis et d'un enfer (PIERRE LEROUX, De l'Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 816). — Vieilli. Possibilité d'un tel assentiment, crédibilité. J'ai pris un mari dont l'incapacité dépasse toute croyance (HONORÉ DE BALZAC, Un Début dans la vie, 1842, page 430 ). B.— Par métonymie. Objet de la croyance, ce que l'on croit. 1. En matière religieuse. Croyance(s) religieuse(s); croyances chrétiennes. Les croyances des juifs et des chrétiens (LOUIS-GABRIEL A. DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 2, 1802, page 18 ). Croyances hébraïques (Encyclopédie pratique de l'éducation en France (IPN ET SEDE, 1960) 1960, page 9) : Ø 8.... l'histoire des dogmes (improprement appelée croyances religieuses, puisqu'on étudie les doctrines officielles sans rechercher si elles sont crues)... CHARLES-VICTOR LANGLOIS, CHARLES SEIGNOBOS. Introduction aux études historiques, 1898, page 128. 2. Par extension. Opinions qui, sans être religieuses, ont le caractère d'une conviction intime et qui exclut le doute : Ø 9....la véritable croyance, celle qui est à la fois personnelle et communautaire, ne commence qu'avec la réflexion, c'est-à-dire après cet arrêt qui est le doute. Si bien que tout le progrès de la pensée humaine consiste à s'élever de la croyance automatique à la croyance personnelle grâce au doute. La crédulité est purement subjective, mais il faut bien comprendre en quel sens. L'homme crédule est dominé par l'objet; son extrême subjectivité naît de l'absolue prédominance en lui de l'objet : celui-ci s'affirme spontanément en moi en créant l'adhésion par une sorte de vertige. En somme la crédulité c'est l'objet qui s'impose à nous, c'est une croyance entièrement subjective et qui cependant n'est pas notre oeuvre. C'est grâce au doute au contraire, qui libère le sujet de la fascination de l'objet, que la croyance devient nôtre : la croyance authentique n'est pas seulement celle qui est en moi mais celle que j'avoue. Et cette notion d'aveu est peut-être ce qui éclaire le plus celle de croyance. JEAN LACROIX, Marxisme, existentialisme, personnalisme, 1949, page 117. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 242. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 4 614, b) 4 366; XXe. siècle : a) 5 018, b) 4 492.

« (Philosophie, Religion (sous la direction de Gaston Berger), 1957, page 4013) : Ø 4.

Il s'apercevait enfin que les raisonnements du pessimisme étaient impuissants à le soulager, que l'impossible croyance en une vie future serait seule apaisante. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 293. a) Spécialement, en matière religieuse.

Synonyme : foi : Ø 5.

Qu'on suppose un homme placé dans un pays où une mauvaise religion étouffe la voix intérieure : l'autorité des anciens, du père, l'ignorance de toute autre croyance, l'abrutissement dans lequel on a tenu son âme l'ont empêché de voir l'absurdité de sa croyance; il croit servir Dieu par l'observation de pratiques bizarres, ou peut-être cruelles. JULES MICHELET, Journal, 1820, page 76. b) Action, fait d'avoir confiance en quelqu'un.

En proie à une terrible incertitude involontaire, mais combattue par les gages d'un amour pur et par sa croyance en Natalie, il [Paul] relut deux fois cette lettre diffuse (HONORÉ DE BALZAC, Le Contrat de mariage, 1835, page 337) : Ø 6.

— El Hadj! disait-il alors d'une voix toujours amoindrie, c'est en ta foi que je repose; en ta croyance en moi je puise la certitude de ma vie.

Je ne comprenais pas alors, mais, après chaque jour de doute, au soir je le trouvais un peu plus affaibli.

Hélas! et c'est pourquoi chaque matin ma foi s'en réveillait plus faible; puis, quand auprès de lui toute la nuit je refaisais ma confiance, lui n'était point par là fortifié. ANDRÉ GIDE, El Hadj, ou le Traité du faux prophète, 1899, page 353. — En particulier.

Confiance en soi.

Attitude, manières, démarche, tout en lui [monsieur Grandet] , d'ailleurs, attestait cette croyance en soi que donne l'habitude d'avoir toujours réussi dans ses entreprises (HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 20 ). 3.

Par extension.

Assentiment que donne l'esprit, sans réflexion personnelle et sans examen approfondi.

Croyance commune, générale, populaire, universelle.

(Quasi-)synonymes : opinion, attente, prévision.

Malheureusement j'avais la croyance qu'on n'adopterait pas mes idées (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 303) : Ø 7.

On écouta le piqueux : (...) — J'ai un beau cerf de rembûché.

Un dix-cors qui fait au moins cent quatre-vingt-dix points.

À ma croyance, c'est c'tui-là qu'a la tête pas conforme. PAUL VIALAR, La Chasse aux hommes, Le Bien-aller, 1952, page 92. Remarque : Noter la construction vieillie croyance de (confer supra A 1 a BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 2, 1802, page 157).

La croyance de l'existence de Dieu (IDEM, Essai analytique sur les lois naturelles de l'ordre social, 1800, page 231).

Croyance essénienne d'un paradis et d'un enfer (PIERRE LEROUX, De l'Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 816). 2. »

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