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Définition du terme: CUIRE, verbe.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: CUIRE, verbe. I.— Emploi transitif. A.— Soumettre une matière à l'action du feu ou d'une source de chaleur correspondante qui modifie cette matière dans sa substance, généralement pour la rendre propre à un certain usage. 1. [Le complément d'objet désigne des aliments] Soumettre à l'action d'une source de chaleur qui modifie l'aliment dans sa substance, pour le rendre propre à la consommation. a) [Le sujet désigne une personne] Cuire du pain, cuire quelque chose à la broche, à petit feu. Le dîner était acheté : la concierge le cuirait (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le crime de Sylvestre Bonnard, 1881, page 450 ). Elle sait (...) cuire les confitures de cassis (GEORGES DUHAMEL, Suzanne et les jeunes hommes, 1941, page 51) : Ø 1.... il n'est pas un prisonnier qui n'ait profondément méprisé la barbarie teutonne en matière de cuisine. Un pays où la grillade est inconnue, où l'on ne conçoit pas de cuire une viande autrement qu'à l'eau,... FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 191. SYNTAXE : Cuire une brioche, un potage; cuire quelque chose en cocotte, au four, à four doux, sur le fourneau; cuire quelque chose sur un feu vif. · À cuire [En parlant d'un aliment] Qui n'est à consommer que cuit. Loche [en normand : « secoue l'arbre pour faire tomber... »] des pommes à cuire (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Le Vieux, 1884, page 133 ). · Au figuré. Dur à cuire [En parlant d'une personne] Qui résiste. Notre colonel, qui était ce qu'on nomme un dur à cuire (ALFRED DE VIGNY, Servitude et grandeur militaires, 1835, page 196 ). Des gaillards durs à cuire (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Knock, 1923, I, page 3 ). Confer dur*-à-cuire. — Emploi pronominal à sens passif. Tout cela se cuisait en cachette sur des feux de fortune (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946page 40 ). — En particulier, emploi absolu. Cuire du pain. Ce boulanger cuit deux fois par jour (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). Ceux qui avaient cuit la veille lui offrirent du pain frais (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Ville et les champs, 1907, page 140 ). · Proverbe, vieilli. Vous viendrez cuire à mon four, " Vous aurez quelque jour besoin de moi, et je trouverai l'occasion de me venger " (Dictionnaire de l'Académie Française). b) [Le sujet désigne l'agent physique de la cuisson] Un trop grand feu brûle les viandes, au lieu de les cuire (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). — Par analogie, vieilli. [Le complément d'objet désigne des fruits] Faire mûrir. Le soleil n'est pas assez chaud dans ce pays-là pour bien cuire les melons (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). Le jour est brûlant comme un fruit Que le soleil fendille et cuit (ANNA DE NOAILLES, L'Ombre des jours, 1902, page 12 ). 2. [Le complément d'objet désigne certains matériaux] Soumettre à l'action d'une source de chaleur qui modifie le matériau dans sa substance pour le rendre propre à un usage spécifique. a) [Le sujet désigne une personne] Cuire des briques, la chaux, des couleurs; fourneau à cuire les émaux. Ils (...) pétrissaient et cuisaient des vases d'argile (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Sur la pierre blanche, 1905, page 19) : Ø 2. [Les habitants des Pays-Bas] ont eu l'idée de cuire [la terre] et de cette façon la brique, la tuile, qui sont les meilleures défenses contre l'humidité, se trouvent sous leur main. HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 1, 1865, page 258. — Emploi pronominal à sens passif. Le plâtre se cuit entre murs (LOUIS SER, Traité de physique industrielle, 1890, page 2 ). b) [Le sujet désigne l'agent physique de la cuisson] La vapeur destinée à cuire les couleurs est introduite entre l'enveloppe intérieure et l'enveloppe intermédiaire (Manuel du fabricant de couleurs. tome 2, 1884, page 303 ). — emploi absolu. Les fours très vieux cuisent moins vite et moins bien que les fours neufs (ALEXANDRE BRONGNIART, Traité des arts céramiques ou des poteries considérées dans leur histoire, leur pratique et leur théorie, 1844, page 229 ). 3. Par plaisanterie. [Le complément d'objet désigne une personne] Brûler, soumettre au supplice du feu. Démons, damnés, maudits, sont dans la cuve atroce (...) et le bain Qui les cuit, rafraîchit là-haut le chérubin (VICTOR HUGO, Religions et religion, 1880, page 194 ). B.— Par analogie. 1. Soumettre à l'action de la chaleur qui peut en modifier l'apparence. a) Rare. [Le sujet désigne une personne] Vinca (...) cuisait paisiblement au soleil ses hautes jambes (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Le Blé en herbe, 1923, page 125 ). b) [Le sujet désigne l'agent physique (source de chaleur)] Peau cuite par le soleil. Nous ne sentons même pas les rayons qui nous cuisent (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 82) : Ø 3. En semaine, Philippe ne va pas à l'auberge, et le soleil seul cuit ses joues; mais chaque dimanche, après vêpres, le vin achève de les cuire. JULES RENARD, Nos frères farouches, 1910, page 153. 2. [La cause du processus peut ne pas être une source de chaleur] Donner l'aspect de quelque chose qui a été soumis à l'action de la chaleur qui en modifie l'état. Je devine (...) Quelles larmes cuisaient comme l'eau de la mer, Au long des nuits, tes yeux (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Poésies, Noces corinthiennes, 1876, page 246 ). Fougères cuites par la gelée (PAUL MORAND, Lewis et Irène, 1924, page 24 ). Le soleil cuisait les pivoines (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1931, page 137 ). C.— Au figuré. [Le sujet désigne un sentiment] Provoquer une sensation d'irritation ou de douleur psychologique. Alors j'avais envie de l'interroger, une envie qui me cuisait le coeur (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Le Masque, 1889, page 1165 ). II.— Emploi intransitif. A.— Être soumis à l'action du feu ou d'une source de chaleur correspondante qui modifie la matière traitée dans sa substance, généralement pour qu'elle devienne propre à un certain usage. 1. [Le sujet désigne des aliments] Être soumis à l'action d'une source de chaleur pour devenir propre à la consommation. Faire cuire à petit feu, dans du vin, au four; mettre à cuire cinq minutes. Le bouc en morceaux cuisait dans le beurre rance (GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1856, page 642 ). Des légumes cuisaient à la vapeur dans des percolateurs (PAUL MORAND, New-York, 1930, page 94) : Ø 4. Tante Agathe, (...) a fait cuire le souper. Mais vous pensez bien qu'il faut néanmoins surveiller à la cuisine. Même les plats qui paraissent cuire tout seuls, comme le jambonneau, le salé aux pommes de terre, (...) on dirait qu'ils ont besoin de sentir qu'on a l'oeil sur eux. JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 45. · " Ces légumes, ces fèves, ces pois, etc., cuisent bien, ne cuisent pas bien. " (Dictionnaire de l'Académie Française). " Ils sont faciles ou difficiles à cuire " (Dictionnaire de l'Académie Française). — Au figuré, familier. [Le sujet désigne une personne] Rester sans aide, sans secours. Je cuisais dans cette affreuse situation, quand Monseigneur vous envoya chez nous (FERDINAND FABRE, Les Courbezon, 1862, page 127 ). Il faut le laisser s'énerver dans l'attente! Le laisser cuire! (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Le Képi, 1943, page 46 ). Il me met surtout en garde contre le mauvais esprit de la population qui, gavée depuis la guerre, dit-il, a besoin de cuire dans son jus (GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1063 ). Remarque : Dans la conversation familière, on emploie l'expression Va te faire cuire un oeuf au sens de " va-t-en, tu m'importunes ". 2. [Le sujet désigne des matériaux] Être soumis à l'action d'une source de chaleur qui modifie le matériau dans sa substance, pour devenir propre à un usage spécifique. [Il y a] cuisson simple (...) [quand] la pâte et l'enduit vitreux [peuvent] cuire à la même température (ALEXANDRE BRONGNIART, Traité des arts céramiques ou des poteries considérées dans leur histoire, leur pratique et leur théorie, 1844 page 181) : Ø 5. Il trouva de l'argile sur des terres qu'il possédait à Leers, fit cuire de la brique « à l'air », sans four, à la mode d'autrefois comme l'a fait Vauban pour ses fortifications. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 477. 3. Par plaisanterie. [Le sujet désigne une personne] Être soumis au supplice du feu. [Théodore d'Héraclée] que l'on fit cuire jadis, dans la ville d'Amasée, à petit feu (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, La Cathédrale, 1898, page 462 ). B.— Par analogie. [La cause du processus peut ne pas être une source de chaleur] Prendre l'aspect de quelque chose qui a été soumis à l'action de la chaleur qui en modifie l'état. Ses yeux bleus avaient cuit dans les larmes (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur, 1922, page 305 ). Il a fait cet été une chaleur extraordinaire, il semblait vraiment que le soleil était une arme du mal. Qui pouvait regarder sans colère les beaux feuillages en train de cuire? (JEAN GIONO, Chroniques, Noé, 1947, page 321 ). C.— Par extension. 1. [Le sujet désigne un animé ou un inanimé] Être soumis à une grande chaleur. Pendant que tu avais froid à Terre-Neuve, on cuisait ici, et, pendant que tu grillais en Afrique, nous grelottions dans nos habits d'été (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, tome 4, 1812-76, page 278 ). D'amples parkings sans ombrage où cuisent les tôles des voitures (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 36 ). · [Avec un sujet impersonnel] : Ø 6. Dans la ville, (...) une torpeur morne régnait. (...) Seul le vieux malade de Rieux triomphait de son asthme pour se réjouir de ce temps. — Ça cuit, disait-il, c'est bon pour les bronches. Ça cuisait en effet, mais ni plus ni moins qu'une fièvre. Toute la ville avait la fièvre, c'était du moins l'impression qui poursuivait le docteur Rieux,... ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1240. — [La cause n'est pas une source de chaleur] Le beau froid! un cent d'aiguilles me picotent les joues. (...) Je cuis. Loué soit Dieu! mon teint reprend son lustre (ROMAIN ROLLAND, Colas Breugnon, 1919, page 26 ). 2. [Le sujet désigne une partie du corps humain; le verbe est suivi d'un complément secondaire désignant une personne] Être le siège ou la cause d'une sensation de brûlure. La peau lui cuit. Il cacha dans ses mains ses joues chaudes, ses yeux dont les paupières lui cuisaient (JULIEN GREEN, Moïra, 1950, page 101) : Ø 7. La rouette de madame Lepic se lève, prête à cingler. Poil de Carotte, pâle, croise ses bras, (...) les reins chauds déjà, les mollets lui cuisant d'avance,... JULES RENARD, Poil de carotte, 1894, page 210. · Rare. [Sans complément second] Tu ne connais pas le désert, quand il y monte une tempête de sable... Les yeux cuisent, le sang vous aveugle, on n'y voit plus clair (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 296 ). · Locutions proverbiales, vieillies. Trop gratter cuit, trop parler nuit (Dictionnaire de l'Académie Française). Si l'on dépasse la mesure, il en résulte un mal au lieu d'un bien. 3. Au figuré. Causer une douleur morale, un sentiment pénible. Mon remords, qui me cuisait cruellement parfois, a disparu sans raison (LÉON DAUDET, Le Coeur et l'absence, 1917, page 159 ). Me précipitant tout-à-fait dans la franchise, au risque de recevoir quelque demi-mot ou quelque regard humiliant qui me cuise pendant six mois (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Correspondance, tome 2, 1800-42, page 310 ). — Emploi impersonnel. En cuire à quelqu'un. S'il vous en cuit, je m'en lave les mains, vous l'aurez cherché! (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, tome 1, 1858, page 164 ). Tâche à présent de voir l'avenir plus en rose, ou cette fois il t'en cuira (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 171) : Ø 8.... je ne te conseille pas de dresser contre Egisthe ta petite tête venimeuse : il sait, d'un coup de bâton, briser les reins des vipères. Crois-moi, fais ce qu'il t'ordonne, sinon il t'en cuira. JEAN-PAUL SARTRE, Les Mouches, 1943, I, 5, page 38. · [Le verbe est suivi d'un complément à valeur causale (substantif ou infinitif) introduit par de] Il vous en cuira de votre trop de confiance (PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 2, 1821-24, page 124 ). On n'est sage qu'après qu'il en a cuit de ne pas l'être (ROMAIN ROLLAND, L'Âme enchantée, 1925, page 25 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 602. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 468, b) 1 111; XXe. siècle : a) 1 081, b) 914.

« Soumettre à l'action d'une source de chaleur qui modifie le matériau dans sa substance pour le rendre propre à un usage spécifique. a) [Le sujet désigne une personne] Cuire des briques, la chaux, des couleurs; fourneau à cuire les émaux.

Ils (...) pétrissaient et cuisaient des vases d'argile (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Sur la pierre blanche, 1905, page 19) : Ø 2.

[Les habitants des Pays-Bas] ont eu l'idée de cuire [la terre] et de cette façon la brique, la tuile, qui sont les meilleures défenses contre l'humidité, se trouvent sous leur main. HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 1, 1865, page 258. — Emploi pronominal à sens passif.

Le plâtre se cuit entre murs (LOUIS SER, Traité de physique industrielle, 1890, page 2 ). b) [Le sujet désigne l'agent physique de la cuisson] La vapeur destinée à cuire les couleurs est introduite entre l'enveloppe intérieure et l'enveloppe intermédiaire (Manuel du fabricant de couleurs.

tome 2, 1884, page 303 ). — emploi absolu.

Les fours très vieux cuisent moins vite et moins bien que les fours neufs (ALEXANDRE BRONGNIART, Traité des arts céramiques ou des poteries considérées dans leur histoire, leur pratique et leur théorie, 1844, page 229 ). 3.

Par plaisanterie.

[Le complément d'objet désigne une personne] Brûler, soumettre au supplice du feu.

Démons, damnés, maudits, sont dans la cuve atroce (...) et le bain Qui les cuit, rafraîchit là-haut le chérubin (VICTOR HUGO, Religions et religion, 1880, page 194 ). B.— Par analogie. 1.

Soumettre à l'action de la chaleur qui peut en modifier l'apparence. a) Rare.

[Le sujet désigne une personne] Vinca (...) cuisait paisiblement au soleil ses hautes jambes (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Le Blé en herbe, 1923, page 125 ). b) [Le sujet désigne l'agent physique (source de chaleur)] Peau cuite par le soleil.

Nous ne sentons même pas les rayons qui nous cuisent (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 82) : Ø 3.

En semaine, Philippe ne va pas à l'auberge, et le soleil seul cuit ses joues; mais chaque dimanche, après vêpres, le vin achève de les cuire. JULES RENARD, Nos frères farouches, 1910, page 153. 2.

[La cause du processus peut ne pas être une source de chaleur] Donner l'aspect de quelque chose qui a été soumis à l'action de la chaleur qui en modifie l'état.

Je devine (...) Quelles larmes cuisaient comme l'eau de la mer, Au long des nuits, tes yeux (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Poésies, Noces corinthiennes, 1876, page 246 ). Fougères cuites par la gelée (PAUL MORAND, Lewis et Irène, 1924, page 24 ).

Le soleil cuisait les pivoines (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1931, page 137 ). C.— Au figuré.

[Le sujet désigne un sentiment] Provoquer une sensation d'irritation ou de douleur psychologique.

Alors j'avais envie de l'interroger, une envie qui me cuisait le coeur (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Le 2. »

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