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Définition du terme: CUL, substantif masculin.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: CUL, substantif masculin. I.— Très familier ou trivial. [Pour désigner une partie du corps humain] A.— Partie du corps comprenant les fesses et le fondement*. 1. [Sans distinction de sexe] Être assis (tomber) sur le (son) cul, donner à quelqu'un des (quelques) coups de pied (de botte) au cul, botter le cul de quelqu'un. Synonymes : derrière (usuel), postérieur (littéraire), popotin (familier hypocoristique). Le cul sur mon fauteuil (confer borné, ée, exemple 8). « Le marbre de la dalle m'écorchant tant soit peu le cul, j'allais sur la pointe du pied chercher certain coussin de soie mauve;... » (OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ-MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, page 171) : Ø 1. MÈRE UBU. — (...) qui te raccommoderait tes fonds de culotte? PÈRE UBU. — Eh vraiment! Et puis après? N'ai-je pas un cul comme les autres? MÈRE UBU. — À ta place, ce cul, je voudrais l'installer sur un trône. Tu pourrais augmenter indéfiniment tes richesses, manger fort souvent de l'andouille et rouler carrosse par les rues. ALFRED JARRY, Ubu Roi, 1895, I, 1, page 36. · Par comparaison. Trois petits enfants, joufflus comme des culs (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1859, page 584 ). Remarque : L'ambiguïté du mot, à la fois ou tour à tour frappé d'interdit social et excitant pour l'imagination, ressort bien des deux passages suivants Si le mot « cul » est dans une phrase, le public, fût-elle sublime, n'entendra que ce mot (JULES RENARD, Journal, 1893, page 164) : Ø 2. — Payer vingt mille francs pour signer des poèmes qu'on n'a pas écrits, ça me laisse rêveur, dit Robert. — Pourquoi? Si on tient à voir son nom imprimé, dit Nadine; elle ajouta entre ses dents, pour moi seule, car devant son père elle expurgeait son langage : « autant payer que de se casser le cul à faire le boulot. » SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 170. — Locutions diverses. a) [Pour indiquer une position] · (Avoir) le cul sur la selle. Être (souvent) à cheval et bien y tenir. Ce général est infatigable, il a toujours le cul sur la selle (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1878). · Cul par(-)dessus tête (jeter, envoyer, mettre quelqu'un ou quelque chose; tomber). La tête en avant et en-dessous. Synonyme : culbuter. La pucelle tombait cul par dessus tête (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 80 ). Il faudrait au romantique un grand vent qui jette toutes nos maisons cul par-dessus tête (JULES RENARD, Journal, 1909, page 1255 ). Par métaphore. Je pris le temps, je le mis cul par-dessus tête et tout s'éclaira (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 167 ). Au figuré. Bouleverser. Il m'en coûte de servir un cabbaliste qui met nos saintes écritures cul par-dessus tête, sous prétexte de les mieux entendre ainsi (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Rôtisserie de la Reine Pédauque 1893, page 74 ). Tout allait cul par dessus tête (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1925, page 88 ). · Le cul entre deux chaises/selles (s'asseoir, être, se trouver,...). Dans une situation indécise. J'ai écrit aux Bichons que je dînerais avec eux (...). Mais lesdits Bichons peuvent avoir un engagement? Dans ce cas-là, je resterais le cul entre deux selles! (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1865, page 47 ). b) [Pour indiquer la position très rapprochée de quelqu'un par rapport à soi] · Au cul. Par derrière. [Surtout avec une idée de poursuite] Avoir quelqu'un au (dans le) cul, être poussé au cul. Être poursuivi de près. S'il ne paye pas, je lui fourre un huissier au cul (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1869, page 55 ). Ils [Croquebol et La Guillaumette] suivirent la rive, (...), poussés au cul eux-mêmes avec une violence telle qu'ils cambraient les reins sous l'attaque (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e. partie, III, page 118 ). Emploi pronominal réciproque. Ils [les automobilistes] se poussent au cul les uns les autres (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 18 ). · Au cul de. Derrière (préposition). Courir au cul des bécasses (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1358 ). c) [Pour indiquer un mouvement ou une action très rapide ou très énergique] a ) [Rapidité] Locution proverbiale. Le cul veut arriver avant la tête (confer Georges Duhamel, Le Désert de Bièvres, 1937, page 105 ). ß ) [Rapidité et brutalité] Arrêter quelqu'un sur le cul, le mettre à cul. L'arrêter net. Leur cavalerie venait au galop, mais l'infanterie placée dans un fossé l'arrêta sur le cul (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1878). · Au figuré. Mettre quelqu'un sur le cul. Laisser quelqu'un sans réaction, sans défense, lui fermer le bec. — Je suis fier de toi, dit Boris, (...) parce que! Les types, à l'hosto, tu les as mis sur le cul (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 176 ). ? ) [Énergie] Se casser le cul pour faire quelque chose Dépenser toute son énergie à faire quelque chose. Je viens d'écrire 150 pages d'histoire, et j'ai passé six mois à me fendre le cul sur des livres russes (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à Francisque Michel, 1870, page 26 ). Je savais bien qu'on se cassait le cul pour rien (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 153 ). d ) JEUX. vieux. · Jouer à cul levé. Jouer les uns après les autres, celui qui perd cédant sa place (Confer Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932). · Fendre le cul à. Couper (une carte). Le vieux était saoul au point de ne pas reconnaître l'atout. À chaque carte posée, il coupait en disant (...) : Ton roi de trèfle? J'y fends l'cul (MARCEL AYMÉ, Le Puits aux images, 1932, page 20 ). d) [Pour indiquer un geste dégradant] (Coup de) pied au (dans le) cul. · Donner du pied au cul (vieux); foutre, mettre son pied au cul, dans le cul de quelqu'un. Le chasser à coups de pied; par extension le chasser brutalement. On [les camelots du roi] marche aujourd'hui avec les communistes mais demain on leur mettra notre pied au cul (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 369 ). · Se donner des coups de pied au cul. Se faire de violents reproches. Je claque d'ennui et je me donne des coups de pied au cul toute la journée pour ma lâcheté (ÉMILE ZOLA, Documents littéraires, 1881, page 120 ). · À (grands) coups de pied dans le cul. En obligeant par la force, les personnes à agir selon sa propre volonté. Donnez-moi quinze jours de dictature, disait-il [le général] je vous décentralise la France à coups de pied dans le cul (MARCEL AYMÉ, Le Boeuf clandestin, 1939, page 46 ). e) [Pour indiquer une impression ou un effet physique ou moral] · Se geler le cul. Avoir très froid. C'est sûr qu'il ne faisait pas chaud. Mais les Chleuhs qui nous surveillaient se gelaient le cul autant que nous! (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 280 ). · Montrer son cul. Porter des habits déchirés; donner une impression de grand dénuement. Cet homme montre le cul, on lui voit le cul (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1878). Confer les expressions (n')avoir (que) la chemise sur le cul. Être à peine habillé, être très pauvre. — J'ai à moi la moitié sur les meubles et les bêtes... — La moitié, tu as le toupet! reprit Lise, en l'interrompant Sale maquereau, (...) toi qui n'as seulement pas apporté ici ton démêloir et qui n'y es entré qu'avec ta chemise sur le cul (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 477 ). Au figuré " Faire faillite " (Lucien Rigaud, Dictionnaire du jargon parisien, 1878, page 108) ; être ruiné. L'Allemagne montre son cul (PAUL CLAUDEL, Poèmes et paroles durant la guerre de trente ans, 1945, page 575 ). f) [Pour indiquer une attitude affective ou morale] a ) [Intimité entre deux personnes] Comme cul et chemise (être, s'entendre,...), être cul et chemise. Vieux. Être deux culs dans une chemise, n'être qu'un cul et qu'une chemise. Être inséparable, être lié par une solide amitié (avec parfois une nuance érotique). Synonyme vieux : deux têtes dans le même bonnet. Ces deux-là, c'est cul et chemise, toujours ensemble ou à se courir après (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 258 ). ß ) [Basse flatterie] · Baiser (lécher) le cul à quelqu'un. Le flatter bassement, d'une manière servile. — Baise mon cul et dis merci! (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 370) : Ø 3. Fi des chantres bêlants qui taquin'nt la muse érotique, Des poètes galants qui lèchent le cul d'Aphrodite, Des auteurs courtois qui vont en se frappant le coeur... Parlez-moi d'amour et j'vous fous mon poing sur la gueule, ... GEORGES BRASSENS, Poèmes et Chansons, Sauf le respect que je vous dois, Paris, éditions musicales 57, 1973 [1972] , page 369. Remarque : La documentation atteste le composé lèche-cul, substantif masculin — Et puis ce n'est pas un lèche-cul, lui, au moins (ARLAND, Ordre, 1929, page 12). Flairer au cul de quelque chose/quelqu'un. Ces courtisans flairant au cul de tout pouvoir (PETRUS BOREL, Rhapsodies, 1831, page 123 ). Se traîner au cul de quelqu'un. On se traîne au cul des maîtres comme par le passé (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1852, page 452 ). · Saluer, remercier à cul ouvert. Faire de profondes salutations, remercier avec effusion. Il est, avec les supérieurs, d'une platitude écoeurante. Sa manière de saluer le directeur, de saluer à cul ouvert, me fait rougir de honte (GEORGES DUHAMEL, Journal de Salavin, 1927, page 34 ). ? ) [Paresse] · Tirer au cul. Faire le paresseux. Synonyme : tirer au flanc. — C'était un bon petit gars, notre Pinette, on l'aimait bien parce qu'il tirait au cul comme nous, c'est pas lui qui se serait mis en avant quand on demandait un volontaire (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 48 ). Remarque : La documentation atteste le composé tire-au-cul, substantif masculin Les tire-au-cul, les rossards et les fortes têtes (GEORGES COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 3 partie , I, page 215).rt., I, page 215). d ) [Satiété, indignation] · En avoir plein le cul. Être excédé. Synonyme : en avoir plein le dos. Voilà quinze jours que je marche, j'en ai plein le cul, je veux me reposer (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 202 ). · Avoir quelqu'un dans le cul. En être excédé, le détester. Je vous ai tous dans le cul, toi, le maire, l'adjoint, le député, et les gendarmes! (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 235 ). · Se taper le cul par terre, sur le trottoir, dans un seau, etc. Montrer une attitude de révolte et de dérision. On avait apporté les guitar's avec nous Car, devant la musique, il tombait à genoux, Excepté toutefois les marches militaires Qu'il écoutait en se tapant le cul par terre (GEORGES BRASSENS, Poèmes et Chansons, L'Ancêtre, 1973 [1969] , page 331 ). C'est à se taper le cul par terre! (confer Céline, Mort à crédit, 1936, page 239), dans un seau. C'est ridiculement révoltant Figurez-vous (...) cette corde nouée qui se dénoue toute seule : c'était à se taper le cul dans un seau (JEAN GIONO, Un de Baumugnes, 1929, page 182 ). g) [Pour énoncer un jugement de valeur] · Se foutre (se mettre) quelque chose au cul. Le rejeter comme sans valeur ou bon seulement pour des usages subalternes. — Tu peux te la foutre au cul, ta soupe! Je vas dormir (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 301 ). — Oh, ton papier. Tu peux bien te le mettre au cul, si c'est ton idée (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 63 ). · Quelqu'un ou quelque chose (de) mon cul. Quelqu'un ou quelque chose que je juge sans valeur, inexistant du point de vue de l'efficacité. Les États-Unis de mon cul, dit Pinette (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 71) : Ø 4. — (...) On entendit au loin le claquement sec d'une mitrailleuse. — DCA? — DCA, mon cul! C'est l'avion qui tire, oui! JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949 page 87. · Il n'y a pas plus de (quelqu'un ou quelque chose) que de beurre au cul. Celui ou ce dont on parle est inexistant ou sans valeur. Les uns fouillant vers le coteau toutes les ravines, tous les bosquets... (...) Pas plus de Courtial que de beurre au cul!... (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 627 ). · Comme mon cul. Mal. Il chantait : « L'Internationale sera le genre humain ». Tu chantes comme mon cul, lui dit Dubech (JEAN-PAUL SARTRE, Le Sursis, 1945, page 168 ). 2. En particulier. Cul de la femme. Gentil, gros, joli cul. a) [En tant qu'élément caractéristique de la forme du corps ou de la beauté féminine] Dame de mes pensées au cul de perle fine Dont ni perle ni cul n'égale l'Orient (GUILLAUME APOLLINAIRE, Alcools, 1913, page 61) : Ø 5. Je le laissais causer... moi la boniche elle me revenait bien... elle avait le cul presque carré, tellement qu'il était fait en muscles. Ses nichons aussi de même c'était pas croyable comme dureté... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 582. b) [En tant que partie érotogène du corps] Tortiller du cul. N'ayant plus que cette mortelle offense à bombarder au nez de la troupe, elle montra son cul (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1506 ). La Mireille en plus du cul étonnant, elle avait des yeux de romance, le regard preneur (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 21 ). — Par métaphore : Ø 6. Il y a un album qui commence par une narration sentimentale de M. Julien (...). Il y a des vers qui montrent le cul du caractère français; l'expression est juste : à propos de Jean-Jacques, on y parle d'aller à la garde-robe. Il ne faut pas cependant que je profane ce charmant mot de cul, ce serait condamner les idées qui m'ont donné le plus de plaisir à Vienne. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Journal, 1809-11, page 117. c) Par métonymie. HABILLEMENT. Faux cul et, par ellipse du déterminant, cul. Rembourrage qu'à différentes époques les femmes portaient, sous la robe, au bas du dos. Synonyme : tournure. En entrant dans la première salle, chaque femme était obligée de quitter son cul, sa bouffante, ses soutiens... et de vêtir une lévite blanche (Lettre d'un garde du roi. 1786 dans RIGAUD, Dictionnaire du jargon parisien, 1878, page 108 ). B.— Trou du cul et, par ellipse du déterminé, cul. Anus. Péter du cul, se torcher le cul. On m'a torché le cul à fond (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 80 ). Elle enlevait la crotte au cul du vieux (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 116 ). — Locution proverbiale figurée. Péter plus haut que son cul. " Entreprendre des choses au-dessus de ses forces; Prendre des airs au-dessus de son état " (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 7.... il n'est rien que je méprise davantage que de parler plus haut que je ne pense. Caliban qui est franc et brutal dit qu'il ne faut pas péter plus haut que son cul. JEAN GUÉHENNO, Journal d'une révolution, 1938, page 125. C.— Partie du corps contenant ou constituant le sexe. 1. [En parlant du sexe de l'homme ou de la femme] · Affaires, histoires,... de cul. D'amour physique. Synonymes : histoires de cuisses, de fesses : Ø 8. — Elle t'aime, dit Mathieu. — Merde pour elle! répondit Pinette. (...) — Elle m'agace, dit Mathieu. Et puis, de toute façon, les histoires de cul ne me passionnent pas aujourd'hui. Mais tu as eu tort de la sauter, si c'était pour la laisser tomber ensuite. JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 152. · Prêter, vendre son cul. Se prostituer. Tout le monde vend quelque chose... Moi, je vends mon cul... (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1896, page 965 ). Prêter son cul pour dix francs est une infamie (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1860, page 305 ). · Avoir des couilles (en parlant de l'homme), du poil (en parlant de la femme) au cul. Être particulièrement apte à l'amour physique; par extension, avoir de la vigueur, du courage. Les maquereaux-couilles-au-cul (ROGER VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, page 17 ). « La petite Émilie n'a plus de poil au cul! » (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 68 ). · Mettre, avoir le feu au cul. Exciter quelqu'un, être excité sexuellement; par extension dans l'action, le comportement général. Je m'en vais à tous leur mettre au cul un feu dont ils ne se doutent pas (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1871, page 319 ). Alors il rentra précipitamment chez lui. (...). — Qu'est-ce qui t'arrive? T'as le feu au cul! (EUGÈNE DABIT, L'Hôtel du Nord, 1929, page 236 ). Le feu au cul comme elle avait, ça lui était difficile de trouver assez d'amour (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 20 ). 2. [En parlant du sexe de la femme] Vous vous plaignez du cul des femmes qui est « monotone ». Il y a un remède bien simple, c'est de ne pas vous en servir (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1878, page 135 ). Ainsi donc le cul et la galette, tel est le diptyque du journaliste contemporain (LÉON BLOY, Journal, 1903, page 164 ). Depuis l'ascension de Musyne et de Madame Herote, je savais que le cul est la petite mine d'or du pauvre (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 263) : Ø 9. Quelqu'un fait la remarque que dans ce bon peuple, si puritain dans les drames, on ne pourrait citer une seule famille ayant donné le jour à une putain célèbre, qui se refuse à vivre du cul de sa fille. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1871, page 846. D.— Par métonymie. [Pour désigner une personne; souvent avec un déterminant qui précise la caractéristique ou la valeur symbolique de la personne] 1. [Aspect physique] Cul-bas ou bas-du-cul ou bout-de-cul. Personne petite, courtaude. Un abominable bout-de-cul, coiffé d'une casquette en velours (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 95 ). La photographie de ce p'tit bas-du-cul (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 50 ). La fille, un cul-bas, une chevrette noiraude (HENRI DE MONTHERLANT, Le Démon du bien, 1937, page 1296 ). 2. [Symbole d'immobilité physique et/ou morale] Cul(-)de(-)plomb*. Cul-terreux*. 3. [Symbole d'inintelligence ou d'objet d'antipathie] Cul. Personne stupide, niaise. Quasi-synonyme (en plus grave) : con. Espèce de cul, vieux cul. « Un pur cul, Pascal! » crie Gautier (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1863, page 1267 ). Il avait un air de se ficher du monde, cet animal! Il riait comme un cul, le trou de la bouche arrondi,...; un vrai cul, enfin! (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 754 ). Je lui dis [au commis] : « C'est aussi un cul [S. C. Leconte] ! » (PAUL LÉAUTAUD, Journal littéraire, 4, 1922-24, page 91 ). · En construction d'apposition ou d'attribution avec valeur d'adjectif. Ce qu'il, ce qu'elle est cul; air cul. C'était donc cul son procédé (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 452 ). Le geste de me frapper le bas-ventre, geste hautement significatif... avait choqué ce bourgeois cul et poussiéreux (MARCEL AYMÉ, Le Confort intellectuel, 1949, page 206 ). Remarque : Au même sens, voir cucu(l) B. — Par extension. [En guise de désignation injurieuse] Personne méprisable, très antipathique. Petit, gros cul. Tu ne sais donc pas que ce petit cul ne fréquente plus maintenant que la grande bourgeoisie, la haute industrie? (MARCEL AYMÉ, Travelingue, 1941, page 52 ). · Cul béni(t) voir béni, ie, bénit, ite, I B 1 a. 4. Cul-nu, Amour représenté tout nu. Les culs-nus d'amours, qui se roulent aux frises, prennent aux yeux des danseurs un mouvement de course effrénée et folle comme la leur (ALPHONSE DAUDET, Numa Roumestan, 1881, page 165 ). · En construction d'apposition avec valeur d'adjectif. Impudique : Ø 10. Bonne chère, bon feu, le « va te promener la honte » et toutes idées et tout mot « cul nud, » la vraie intimité des hommes qui sont au-dessus des apparences et qui les jugent sans soigner la rédaction du jugement,... JULES BARBEY D'AUREVILLY, Memorandum 2, 1839, page 392. — [Par analogie d'aspect] Jeunes danseuses d'Opéra : Ø 11. Trois douzaines de cupidons, Qu'une actrice a mis sur la paille, Hier mendiaient, et la marmaille Les poursuivait de gais lardons. Chez Lise ils frappent d'un air triste; Lise répond : nous sommes sourds. Quoi! Vivrez-vous donc toujours, Vieux petits culs nus d'amours? PIERRE-JEAN DE BÉRANGER, Chansons, tome 3, Les Pauvres amours, 1829, page 177. Remarque : Les dictionnaires attestent en outre le sens de « mendiant, personne misérable » (supra I A e). II.— [Pour désigner une partie du corps de certains animaux] A.— Partie postérieure du corps comprenant les fesses et le fondement*. Synonyme : train de derrière. Voilà de la pitié aussi bien placée qu'une plume au cul d'un porc! (VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 285 ). L'agriculteur, toutes choses pour lui réduites à ses deux mains et au cul noir de son buffle, avait soin seulement de mener droit son sillon (PAUL CLAUDEL, Connaissance de l'Est, 1907, page 110 ). Sur le trottoir il y a un chien Il est assis sur son cul Il regarde l'évêque (JACQUES PRÉVERT, Paroles, 1946, page 127 ). — CHASSE. Tirer au cul levé. Tirer le gibier au moment où il prend son vol. Il faut pourtant que je les tire [les alouettes] ! Au cul levé, c'eût été hasardeux. Il [M. Sud] préférait s'en désigner une et la voir s'abattre, se motter, là, entre ces deux taupinières (JULES RENARD, La Lanterne sourde, 1893, page 79 ). B.— Par analogie et par métonymie. 1. [Pour désigner un animal] Cul-blanc*. Remarque : Les dictionnaires attestent d'autres dénominations de même type : cul-brun ou doré (bombyx), cul-rousset (sorte de fauvette), etc. 2. [Pour désigner un fruit] Cul-de-chien (régionalisme [Lorraine] ). Nèfle. Cul-de-mulet. (Variété de) figue. Remarque : Attestés par Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT. 3. [Pour désigner un objet] Cul(-)de(-)poule* B. III.— [Par analogie des emplois I ou II] A.— [Par analogie de position] Partie inférieure ou postérieure d'une chose. 1. [Chose naturelle] Cul d'artichaut. Synonyme : fond d'artichaut. Le goût du fruit de l'arbre à pain se retrouve dans celui du cul d'artichaut (JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 71 ). Il présenta lui-même (...) un plat d'artichauts à notre mère, et lui dit : « Encore un petit cu, madame. » (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Crainquebille,La Cravate, 1904, page 132 ). 2. [Chose créée par l'homme] Partie inférieure ou postérieure ou extrême d'un objet. a) Partie inférieure. Cul de marmite, de tonneau. La vaisselle de cérémonie, dans un équilibre audacieux, les assiettes en tour de Pise, les verres cul sur cul, l'un, renversé, portant l'autre debout (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 41 ). SYNTAXE : Cul de barrique, de chaudron, de chope, de flacon, de gamelle, de poêle, de pot, de seau. — Cul de basse(-)fosse*. — Cul de bouteille. Vous tous qui cherchez dans le vin le souvenir ou l'oubli, (...) ne contemplez plus le ciel que par le cul de la bouteille (CHARLES BAUDELAIRE, Les Paradis artificiels, 1860, page 324 ). · Par analogie et métonymique. Verre épais et de couleur, entouré de plomb, de certaines fenêtres et portes vitrées. Ces coups de gueule (...) transperçaient les épais culs de bouteilles de la porte (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs les Ronds-de-cuir, 1893, 6e. tableau, III, page 247 ). · En construction d'apposition avec valeur d'adjectif. Vert très foncé. Les verts russe ou cul-de-bouteille (ALEXANDRE ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, page 171 ). — Faire cul sec. Vider d'un seul trait un verre de vin, etc. (de manière que le fond en paraisse sec). Elle [madame Tim] retourna s'asseoir et se versa un verre de vin et le but très crânement, cul sec, comme j'avais fait depuis le commencement du repas (JEAN GIONO, Un Roi sans divertissement, 1947, page 207 ). b) Partie postérieure, située à l'arrière. — Cul de charrette. Le cul d'une charrette de pierres a donné dans ma lucarne et en a défoncé la grille (VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 545 ). La charrette a failli se mettre sur son cul (GEORGES BERNANOS, Un Crime, 1935, page 778 ). · (Mettre, lâcher, etc.) une charrette, un véhicule sur le/à cul. Le fond reposant à terre et les limons en l'air. La place, dès le matin, était encombrée par une file de charrettes qui, toutes à cul et les brancards en l'air, s'étendaient le long des maisons (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 1, 1857, page 145 ). — MARINE. [En parlant d'un bateau] Partie arrière. Un bateau qui a une hélice à chaque bout, c'est un bateau qui marche toujours à reculons. Il n'a pas d'avant, ton bateau. Il a deux culs. Et toi, ça fait trois! (MARCEL PAGNOL, Marius, 1931, IV, 1, page 210 ). · Être sur le cul. " Être trop enfoncé de l'arrière " (Dictionnaire de la voile (MICHEL BARBEROUSSE) 1969). c) Partie extrême. Cul de poulie. Partie d'une poulie opposée à l'extrémité qui porte la fixation. L'entretoise qui porte l'engoujure [d'une poulie] est appelée cul de poulie, l'autre est le collet (J. GALOPIN, Cours de langage maritime, Matelotage et technologie. 1925, page 42 ). B.— [Par analogie de forme] — Bouche en cul(-)de(-)poule, voir cul(-)de(-)poule A. — MARINE. · Gros cul (vieux). Gros bâtiment de la marine de guerre (cuirassé, confer Gruss 1952) ou de la marine marchande. Elle [la frégate] pique d'abord droit au cul lourd, au bâtiment en panne (EUGÈNE SUE, Atar-Gull, 1831, page 22 ). — Par métonymieMarin et par extension, homme de troupe, soldat. Tabac de gros cul et par ellipse gros cul. Tabac de troupe. Le révérend (...) nous apprenait le latin et le grec, entre deux pipes de « gros cul » (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 73 ). · Cul de porc. " Épissure d'arrêt formant le bout du filin " (Dictionnaire de la voile (MICHEL BARBEROUSSE) 1969). M. Corbière (...) nous écrase sans pitié sous « les enfléchures, les drailles, les culs-de-porc, les queues-de-rat et les drisses ». (ALFRED DE MUSSET, dans la Revue des Deux-Mondes, 30 octobre 1832, page 370 ). Remarque : Glossaire nautique (Augustin Jal) 1848 remarque que ce noeud gros et rond " est sans analogie avec la croupe du cochon ". On peut penser que cul de porc est une déformation plaisante de cul de port, attesté à la fin du XVIIIe. siècle (confer Jal). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 610. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 259, b) 1 222; XXe. siècle : a) 1 173, b) 1 012.

« qui met nos saintes écritures cul par-dessus tête, sous prétexte de les mieux entendre ainsi (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Rôtisserie de la Reine Pédauque 1893, page 74 ).

Tout allait cul par dessus tête (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1925, page 88 ). · Le cul entre deux chaises/selles (s'asseoir, être, se trouver,...).

Dans une situation indécise.

J'ai écrit aux Bichons que je dînerais avec eux (...).

Mais lesdits Bichons peuvent avoir un engagement? Dans ce cas-là, je resterais le cul entre deux selles! (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1865, page 47 ). b) [Pour indiquer la position très rapprochée de quelqu'un par rapport à soi] · Au cul.

Par derrière.

[Surtout avec une idée de poursuite] Avoir quelqu'un au (dans le) cul, être poussé au cul.

Être poursuivi de près.

S'il ne paye pas, je lui fourre un huissier au cul (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1869, page 55 ).

Ils [Croquebol et La Guillaumette] suivirent la rive, (...), poussés au cul eux-mêmes avec une violence telle qu'ils cambraient les reins sous l'attaque (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e. partie, III, page 118 ). Emploi pronominal réciproque.

Ils [les automobilistes] se poussent au cul les uns les autres (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 18 ). · Au cul de.

Derrière (préposition).

Courir au cul des bécasses (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1358 ). c) [Pour indiquer un mouvement ou une action très rapide ou très énergique] a ) [Rapidité] Locution proverbiale.

Le cul veut arriver avant la tête (confer Georges Duhamel, Le Désert de Bièvres, 1937, page 105 ). ß ) [Rapidité et brutalité] Arrêter quelqu'un sur le cul, le mettre à cul.

L'arrêter net.

Leur cavalerie venait au galop, mais l'infanterie placée dans un fossé l'arrêta sur le cul (Dictionnaire de l'Académie française.

1798-1878). · Au figuré.

Mettre quelqu'un sur le cul.

Laisser quelqu'un sans réaction, sans défense, lui fermer le bec.

— Je suis fier de toi, dit Boris, (...) parce que! Les types, à l'hosto, tu les as mis sur le cul (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 176 ). ? ) [Énergie] Se casser le cul pour faire quelque chose Dépenser toute son énergie à faire quelque chose.

Je viens d'écrire 150 pages d'histoire, et j'ai passé six mois à me fendre le cul sur des livres russes (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à Francisque Michel, 1870, page 26 ).

Je savais bien qu'on se cassait le cul pour rien (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 153 ). d ) JEUX.

vieux. · Jouer à cul levé.

Jouer les uns après les autres, celui qui perd cédant sa place (Confer Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932). · Fendre le cul à.

Couper (une carte).

Le vieux était saoul au point de ne pas reconnaître l'atout.

À chaque carte posée, il coupait en disant (...) : Ton roi de trèfle? J'y fends l'cul (MARCEL AYMÉ, Le Puits aux images, 1932, page 20 ). 2. »

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