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Définition du terme: CUVÉE, substantif féminin.

Publié le 05/12/2015

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Définition du terme: CUVÉE, substantif féminin. A.— Domaine des réalités physiques. 1. Quantité de matière quelconque contenue dans une cuve. Cuvée de lessive, de teinture. Une seconde cuvée de papier velin (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 745 ). Je me suis versé plusieurs cuvées d'eau sur la tête (JEAN GUÉHENNO, Journal d'un homme de 40 ans, 1934, page 150) : Ø 1. Il [Gomar] se faisait du ménage une conception à l'antique, ou, mieux, semblable à celle de l'Arabe. La femme avait son domaine, et lui le sien. Il la regardait quelquefois soulever d'énormes cuvées de lessive, traîner des seaux de charbon, plier sous une charge de bûches. MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 45. 2. Spécialement. a) VITICULTURE. Quantité de raisin produite par un vignoble, et mise en cuves, en une seule fois, afin d'y fermenter. Vin de première cuvée; cuvée de cinquante tonneaux. Goûter un certain nombre de cuvées (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1894, page 639 ). Ma vigne a donné peu, mais bon. J'ai une cuvée vive et qui embaume le raisin, tel que je l'aime (HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 336) : Ø 2. Le vin paraissait fin, malgré le mildiou. Il bouillait quinze jours dans les pièces débondées, vidangées de dix litres, et subissait la méfiance des chefs de cave : — Un moût est toujours bon. Attendons la cuvée. Ils ne furent certains qu'au premier soutirage de décembre que le vin valait celui de l'année d'avant PIERRE HAMP, Vin de Champagne, 1909, page 146. — Par métaphore. Toute une cuvée de vie séculaire (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, page 1002 ). — Par métonymie, populaire. Quantité de vin absorbée par une personne ivre. Avoir bu une bonne cuvée; des cuvées trop copieuses. Un buveur de première cuvée. " Ivrogne de premier ordre " (Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT)). Prendre une bonne cuvée. Se saouler. b) COMMERCE. Qualité éminente du vin issu de la cuve. Cuvée supérieure, tête de cuvée, cuvée royale. Cuvée impériale (PIERRE HAMP, Vin de Champagne, 1909, page 154 ). Dix mille bouteilles de sa cuvée réservée (PIERRE HAMP, Vin de Champagne, 1909 page 180 ). B.— Au figuré et familier, dans des expressions. 1. [Pour désigner l'origine ou la nature d'une chose] De la même cuvée; d'une autre cuvée. L'imagination logique de la Touraine [Rabelais, Descartes] diffère profondément de la cuvée bourguignonne, de la fougue méditerranéenne (LÉON DAUDET, Alphonse Daudet, 1898, page 103 ). 2. [Pour désigner un moment, une certaine époque] De la dernière cuvée; une histoire, un récit de la dernière cuvée. Un catalogue [d'exposition de peinture] qui traîne (...) peut aider au moins à se renseigner sur le goût du cru : cuvée 1913 (PAUL-JEAN TOULET, Notes sur l'art, 1920, page 95 ). 3. [Pour désigner la qualité, la saveur d'une chose] De première cuvée, de mauvaise cuvée. C'était une Guermantes d'une moins bonne cuvée, d'une moins bonne année, une Guermantes déclassée (MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 1004 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 5 Forme dérivée du verbe "cuver" cuver CUVER, verbe. A.— Domaine des activités physiques. 1. Emploi intransitif. [En parlant des raisins, du moût] Après écrasage, séjourner en cuve afin d'y fermenter. Faire cuver les raisins, la vendange. — Par métonymie (en parlant du vin), emploi participe passé avec valeur adjectif. Tiré du moût qui a fini de cuver. Laisser couler à flots les vins cuvés (CHARLES PÉGUY, Quatrains, 1914, page 532 ). 2. Emploi transitif, au figuré et familier. [Le sujet désigne une personne] Dissiper son ivresse en se reposant au lit, en dormant Cuver son vin rouge, son whisky (confer Camus, Requiem, 1956, page 867); cuver sa cuite, son ivresse; laisser cuver sa saoulerie à quelqu'un : Ø ... tout d'un coup, il ronfla. Alors, Gervaise eut un soupir de soulagement, heureuse de le savoir enfin en repos, cuvant sa soulographie sur deux bons matelas. ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 514. B.— Par métaphore et/ou au figuré. Cuver quelque chose. 1. [Par référence au sens A] a) Garder en soi pour en profiter, pour en jouir. Cuver son or, sa richesse. À demi extasié dans l'épanouissement d'une jubilation infinie, il cuvait le paysage (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, page 238 ). Ah! rester là, ivre et dévêtu sous la lune, à cuver la chaleur du jour (ANDRÉ GIDE, Journal, 1910, page 318 ). b) Garder en soi ses sentiments pour les laisser fermenter et mûrir et permettre leur plein effet. Cuver sa vengeance. Dame (...), qui cuvait sa rancune et sa haine en silence (LÉON DAUDET, La Mésentente, 1911, page 87 ). 2. [Par référence au sens A] Garder en soi un ressentiment, etc., de manière à le laisser s'apaiser, à le faire disparaître. Cuver sa colère, son chagrin, sa nostalgie, sa peine. Il faut les laisser à cuver leur fanatisme (ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale. 1831, page 185 ). À la mort de Michel, la famille ne lui laissa pas le temps de cuver sa douleur (FRANÇOIS MAURIAC, Le Mystère Frontenac, 1933, page 47 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 88.

« 3.

[Pour désigner la qualité, la saveur d'une chose] De première cuvée, de mauvaise cuvée.

C'était une Guermantes d'une moins bonne cuvée, d'une moins bonne année, une Guermantes déclassée (MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 1004 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 5 Forme dérivée du verbe "cuver" cuver CUVER, verbe. A.— Domaine des activités physiques. 1.

Emploi intransitif.

[En parlant des raisins, du moût] Après écrasage, séjourner en cuve afin d'y fermenter.

Faire cuver les raisins, la vendange. — Par métonymie (en parlant du vin), emploi participe passé avec valeur adjectif.

Tiré du moût qui a fini de cuver. Laisser couler à flots les vins cuvés (CHARLES PÉGUY, Quatrains, 1914, page 532 ). 2.

Emploi transitif, au figuré et familier.

[Le sujet désigne une personne] Dissiper son ivresse en se reposant au lit, en dormant Cuver son vin rouge, son whisky (confer Camus, Requiem, 1956, page 867); cuver sa cuite, son ivresse; laisser cuver sa saoulerie à quelqu'un : Ø ...

tout d'un coup, il ronfla.

Alors, Gervaise eut un soupir de soulagement, heureuse de le savoir enfin en repos, cuvant sa soulographie sur deux bons matelas. ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 514. B.— Par métaphore et/ou au figuré.

Cuver quelque chose. 1.

[Par référence au sens A] a) Garder en soi pour en profiter, pour en jouir.

Cuver son or, sa richesse.

À demi extasié dans l'épanouissement d'une jubilation infinie, il cuvait le paysage (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, page 238 ).

Ah! rester là, ivre et dévêtu sous la lune, à cuver la chaleur du jour (ANDRÉ GIDE, Journal, 1910, page 318 ). b) Garder en soi ses sentiments pour les laisser fermenter et mûrir et permettre leur plein effet.

Cuver sa vengeance.

Dame (...), qui cuvait sa rancune et sa haine en silence (LÉON DAUDET, La Mésentente, 1911, page 87 ). 2.

[Par référence au sens A] Garder en soi un ressentiment, etc., de manière à le laisser s'apaiser, à le faire disparaître.

Cuver sa colère, son chagrin, sa nostalgie, sa peine.

Il faut les laisser à cuver leur fanatisme (ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale.

1831, page 185 ).

À la mort de Michel, la famille ne lui laissa pas le temps de cuver sa douleur (FRANÇOIS MAURIAC, Le Mystère Frontenac, 1933, page 47 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 88. 2. »

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