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Définition du terme: DANSE, substantif féminin.

Publié le 11/12/2015

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danse
Définition du terme: DANSE, substantif féminin. I.— Mouvement rythmique du corps de l'homme. A.— Au singulier. Activité ludique d'une personne seule ou de plusieurs partenaires, consistant à exécuter une suite de pas, de mouvements du corps et d'attitudes rythmiques, le plus souvent au son d'une musique instrumentale ou vocale. L'art de la danse; une salle de danse; musique de danse; aimer la danse. La sculpture n'a pas été cultivée avec un grand succès chez les Allemands (...) parce qu'ils n'ont guère le tact ni la grâce des attitudes et des gestes, que la gymnastique ou la danse peuvent seules rendre faciles (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 3, 1810, page 371 ). La danse est chargée de réunir la plastique à la musique par le miracle du rythme (ÉLIE FAURE, L'Esprit des formes, 1927, page 206 ). Elle était assise, les pieds en espadrilles tendus comme pour faire des pointes... — J'ai étudié la danse, — dit-elle — avant mon mariage. J'ai obtenu des leçons de danse de ma famille (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 157) : Ø 1.... nos membres peuvent exécuter une suite de figures qui s'enchaînent les unes aux autres, et dont la fréquence produit une sorte d'ivresse qui va de la langueur au délire, d'une sorte d'abandon hypnotique à une sorte de fureur. L'état de danse est créé. PAUL VALÉRY, Degas, danse, dessin, 1936, page 26. SYNTAXE : Accessoires, chaussons, costume de danse; figure, leçon, maître, musique, orchestre de danse; Terpsichore, muse de la danse; étudier la danse, faire de la danse; la danse de Salomé devant Hérode. — Par extension. [En parlant d'animaux dressés] Danse de l'ours. La fascination que la danse du python exerçait sur les habitants de la forêt (AUREL DAVID, La Cybernétique et l'humain, 1965, page 55 ). — En particulier. 1. Action de danser. Commencer la danse; donner le signal de la danse; la danse languissait, reprit. La sirène d'un navire de guerre emplit la salle. Aussitôt un coup de cymbales furieux s'y mêla, et la danse recommença (ANDRÉ MALRAUX, La Condition humaine, 1933, page 197 ). · Avoir l'air, le coeur à la danse, en danse. Avoir envie de, être disposé à danser; au figuré être captivé par une action en cours, une circonstance donnée, ou encore, avoir l'esprit vif, éveillé, être de bonne humeur. Gassien, garçon expéditif, a toujours le coeur en danse (ALEXANDRE ARNOUX, Suite variée, 1925, page 140 ). · Mener la danse [La danse désigne une farandole] Lord Seymour donnait le branle; d'aimables fous avec lui menaient la danse (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 6, 1863-69, page 146 ). Par analogie. Des becs de gaz (...) dont certains clignotaient en projetant, sur la chaussée, des tourbillons d'ombres furtives pareilles à des feuilles mortes menant leur danse nocturne et capricieuse, au gré de leur humeur fantasque (FRANCIS CARCO, Nostalgie de Paris, 1941, page 42 ). Au figuré. Mener la danse. Diriger une action collective. Santerre irait tranquillement se coucher seul, attendant son heure, menant la danse, en gaillard prudent qui se ménage (ÉMILE ZOLA, Fécondité, 1899, page 72 ). 2. Manière générale de danser : Ø 2. Christine (...) plaçait le talon droit dans la concavité du pied gauche — une, deux, trois. — Puis, demi-courbée, et ensuite redressée en un long glissement de danse, elle se retrouvait le talon gauche dans la concavité du pied droit, — quatre, cinq, six. JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 110. SYNTAXE : Une danse échevelée, élégante, effrénée, expressive, folle, frénétique, gracieuse, lascive, légère, pure, voluptueuse. B.— Par métonymie. 1. Au singulier et au pluriel. [En parlant de la technique de la danse] a) Technique qui règle l'exécution de la danse notamment professionnelle, manière typique de danser dans une circonstance particulière ou propre à une personne ou un groupe de personnes. Ici, vous n'apprendrez que des pas qui ne se dansent plus, le menuet, la gavotte (...). Et se rengorgeant : « Je suis professeur de danses mortes » (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie littéraire, tome 4, 1892, page 282 ). Il n'y a pas de danses nationales, il n'y a qu'une danse populaire unique qui ne s'arrête à aucune frontière (SERGE LIFAR, La Danse, 1938, page 267 ). b) Ensemble de pas, de mouvements déterminés portant souvent un nom spécifique. Exécuter une danse. Je les vis [les négresses] (...) commencer (...) cette danse lascive que les noirs appellent la chica (VICTOR HUGO, Bug-Jargal, 1826, page 110 ). Elle finit par se plaire au singulier jeu de se balancer (...) avec le frémissement continu d'une almée dansant la danse du ventre (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1270) : Ø 3.... la petite exécuta la danse des oeufs : on dispose par terre un certain nombre d'oeufs en damier, et il faut passer dans les petites allées que les rangées forment, les yeux bandés, sans que le pied heurte aucun des obstacles. THÉOPHILE GAUTIER, Italia, Voyage en Italie, 1852, page 11. SYNTAXE : Danse amoureuse, bachique, dionysiaque, funèbre, guerrière, gymnique, initiatique, magique, nuptiale, orgiaque, paysanne, populaire, profane, religieuse, rituelle, royale, sacrée, villageoise; danse espagnole, hongroise; danse du feu, des oeufs, des poignards, du sabre, du scalp; danse du ventre; être invité à une danse; réserver, promettre une danse à un cavalier; faire des exercices de danse à la barre. · Danse académique ou classique. " Ensemble de mouvements de danse codifiés, classés et utilisés dans l'enseignement chorégraphique " (Dictionnaire des ballets (FERDINAND REYNA) 1967). Par opposition. danse moderne. " Danse qui s'est dégagée des principes rigides de la danse académique et qui a servi de base au ballet contemporain " (Grand Larousse encyclopédique en dix volumes Supplément). · Danse de caractère. On se mit à danser des danses dites de caractère (HONORÉ DE BALZAC, Un Début dans la vie, 1842, page 465 ). · Danse folklorique. Danse populaire traditionnelle pratiquée en costume et en groupe. Assister, à la Maison de l'Armée rouge, à une imposante séance de chants et de danses folkloriques (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 64 ). c) HISTOIRE. Danse macabre. Représentation plastique en forme d'allégorie de toutes les conditions humaines entraînées dans une ronde par la Mort et des squelettes sarcastiques, en honneur du XIVe. au xviiie. siècle, et ornant généralement des églises, des chapelles ou des cimetières. Confer macabre. Le branle universel de la danse macabre Vous entraîne en des lieux qui ne sont pas connus! (CHARLES BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal, 1857-61, page 170 ). — Par comparaison. Demain c'est la macabre danse Des souvenirs aux fronts pâlis (JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MORÉAS, Les Syrtes, 1884, page 48 ). d) [Par référence à certains types de danse ou à la technique normale de la danse] Les têtes baissées se balançaient de droite à gauche, tirant les épaules comme dans une danse sauvage (ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir, 1937, page 659 ). Je n'avais même pas envie de l'embrasser : Des baisers doivent trouver place tout naturellement dans une suite de gestes, s'imposer dans l'enchaînement des figures de la danse... Mais nous ne dansions pas la belle danse des séductions mutuelles, nous étions figés l'un en face de l'autre... (ROGER VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, page 91 ). 2. [En parlant d'une oeuvre musicale] Pièce musicale composée spécialement pour la danse, ou mouvement d'une oeuvre musicale. Airs de danse. Jouer toutes sortes de danses (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). Le bucolique concerto en fa (...) se termine par une danse légère, coupée de passages fugués (HENRI GHÉON, Promenades avec Mozart, 1932, page 263) : Ø 4.... la Malinconia (du quatuor no. VI de Beethoven) après un dernier soupir sur la dominante de si bémol, se dissipe dans l'inspiration subitement vive et enjouée de l'Allegretto quasi Allegro; c'est une danse rustique, sorte de laendler populaire... JOSEPH DE MARLIAVE, Les Quatuors de Beethoven, 1925, page 47. 3. Au singulier. [En parlant d'un lieu ou d'un groupe de personnes] a) Endroit où l'on danse. Notre arrivée à la danse. Ces jeunes paysannes bien parées que l'on voit aller tous les dimanches à la danse de leur village (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lamiel, 1842, page 106 ). b) Ensemble de personnes qui dansent, de danseurs. Toute la danse s'est enfuie, Les yeux noirs avec les yeux bleus (VICTOR HUGO, L'Art d'être grand-père, 1877, page 174 ). — Entrer dans la danse. Il faut que tout entre dans la danse, même les vieilles [dans la Kermesse de Rubens] , et la ronde tourne à perdre haleine (THÉOPHILE GAUTIER, Guide de l'amateur au Musée du Louvre, 1872, page 134 ). · Au figuré. Entrer dans la danse, en danse. Se mettre à participer à quelque chose, à une action déjà en cours. Alors le monstre s'avança, et les petites cornes [de la chevrette] entrèrent en danse (ALPHONSE DAUDET, Lettres de mon moulin, 1869, page 39 ). Il n'y a pas eu de chef d'orchestre dans cette guerre (...) chacun est entré dans la danse longtemps après l'autre (MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 794 ). — Se retirer de la danse (au figuré). Renoncer à l'amour. Une femme devant replier ses rêves les plus brûlants et se retirer de la danse (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Paysages et portraits, 1954, page 95 ). — Spécialement. Foyer de la danse. Salle commune où se réunit le corps de ballet dans un théâtre. Par quel hasard un homme posé, un homme rangé, un homme de principes, comme maître Alfred L'Ambert, se trouvait-il trois fois par semaine au foyer de la danse? (EDMOND ABOUT, Le nez d'un notaire, 1862, page 12 ). II.— Par analogie. A.— [Avec un complément prépositionnel spécificateur] Série de mouvements élégants, harmonieux ou rythmés, réguliers ou rapides, saccadés, qui rappellent une danse. 1. [En parlant de certains animaux] Elles [les mouches] sont prises d'une gaieté folle, elles bourdonnent, elles sautent (...) mais c'est l'heure de mourir, et, paf! au milieu de la danse, elles tombent raides. C'est fini, adieu le bal! (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, tome 5, 1812-76, page 100 ). Comment rêver d'amour, couchée sur une paillasse, avec la danse des rats et ces ombres sur le plafond rayé noir et blanc (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 23 ). — En particulier. Danse des libellules, des abeilles; danse nuptiale des oiseaux : Ø 5. Lorsque les butineuses reviennent à la ruche au terme de leurs explorations de provende, elles exécutent des mouvements caractéristiques auxquels on a donné le nom de « danses » en raison de leur stéréotypie motrice spécifique. GEORGES THINÈS. Encyclopédie universelle, tome 12, 1972, page 228. 2. [En parlant de choses] La danse des atomes, des étincelles, des étoiles, des poussières lumineuses. En cas d'allègement brusque, abandonnant le poids entier de l'archet aux seuls pouce et 1er. doigt — ce que font nombre de violoncellistes, — la danse de la baguette, [de l'archet] dans la paume de la main serait inévitable (DIRAN ALEXANIAN, Traité théorique et pratique du violoncelle, 1914, page 204 ). Alors commence tout doucement la danse des âmes : la vie sociale (JEAN GIONO, Poids du ciel, 1938, page 16 ). SYNTAXE : Une danse d'animalcules imperceptibles; une danse de scintillations, d'atomes; la danse d'un bateau sur l'eau, des flots de la mer; la danse des marteaux sur l'enclume. B.— Généralement péjoratif. 1. Va-et-vient désagréable. a) [Le complément désigne une chose] Va-et-vient, mouvement incessant La danse des valeurs. Va-et-vient continu de la richesse et de l'intelligence, danse affolée des millions (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 707 ). b) [Le complément désigne une personne] Va-et-vient, manigances intéressées. Il y a la danse de l'épicier, du tailleur, du commissaire-priseur, par quoi ils s'efforcent de persuader à leur clientèle qu'ils ne sont rien autre qu'un épicier (JEAN-PAUL SARTRE, L'Être et le Néant, 1943, page 99 ). 2. Mouvement régulier mais bruyant Le tapage de leurs semelles [aux deux soldats] frappant simultanément le pavé sonnait la danse précipitée du marteau de forge sur l'enclume (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, II, 8, page 189 ). — Locutions. · Mettre en danse. Mettre en mouvement rythmé et souvent brutal. Je n'ai pas besoin du charron pour le mettre en danse [le moulin] (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, François le Champi, 1850, page 173 ). J'avais des éblouissements qui mettaient toutes choses en danse autour de moi (FERDINAND FABRE, Julien Savignac, 1863, page 98 ). · Entrer en danse. Se mettre bruyamment en mouvement, entrer en action. On entendait le gros marteau-pilon entrer en danse (ÉMILE ZOLA, Travail, tome 1, 1901, page 217) : Ø 6. Un isolé qui s'avancerait sur cette chaussée (...) les moulins à café de là-bas auraient vite fait de lui régler son compte! (...) un seul mouvement parmi les pierres (...) tous leurs sales outils entrent en danse : les mitrailleuses crachent, les fusants miaulent, les grosses marmites dégringolent... MAURICE GENEVOIX, Au seuil des guitounes, 1918, page 204. 3. [Avec une idée d'irrégularité ou de violence] a) MÉDECINE. [En parlant d'un mouvement rythmique du corps, des membres] · Danse des jambes. " Mouvements rythmiques des jambes observés quelquefois chez un sujet atteint d'insuffisance aortique alors qu'on lui demande de croiser les jambes; ils correspondent aux pulsations exagérées des grosses artères " (Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 1 1970). Le clonus du pied, la danse de la rotule (...) furent observés (CAMUS, GOURNAY. Nouveau traité de médecine, fascicule 2, 1928, page 804 ). Par extension. Danse des artères. Battements exagérés. · Danse de Saint-Guy ou danse de Saint-Vitus. Maladie nerveuse se manifestant par des convulsions spasmodiques, des mouvements désordonnés auxquels le malade ne peut s'opposer. Synonymes : chorée (de Sydenham) (Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 1 1970). Il se contorsionne, il grimace, une sorte de danse de Saint-Guy disloque tous ses mouvements, il s'exhibe dans des poses grotesques (NATHALIE SARRAUTE, L'Ère du soupçon, 1956, page 24 ). — Par métaphore. Elles [les Alpes] sont pour moi l'image d'un grand désordre, un cataclysme figé, ce qui reste d'une convulsion arrêtée en pleine danse (JULIEN GREEN, Journal, 1955-58, page 299 ). b) Familier. Action collective comparée à la danse. Il n'y a pas de musique sauf ce chuintement léger des graines lancées. C'est sourd et léger, mais il y a tant de mains qui lancent que peu à peu au fond de l'air il y a quand même la musique souple pour cette danse de lourdeur et de travail [la semaison] (JEAN GIONO, Que ma joie demeure, 1935, page 286 ). — En particulier. Engagement militaire, bataille (supra I B 3 b). Cependant, les deux armées s'étaient arrêtées en face l'une de l'autre (...) — Frère, dit-il [Sidoine] (...) la danse ne commencera jamais, si je ne la mets en branle (ÉMILE ZOLA, Contes à Ninon, 1864, page 214 ). Anglais et Bourguignons recommençaient la danse (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, tome 2, 1908, page 93 ). Le bruit se répandait de plus en plus que la Coloniale allait venir nous relever à la Grenouillère, qu'elle allait attaquer et que nous, nous ne serions pas de la danse (BLAISE CENDRARS, La Main coupée, 1946, page 295 ). c) Argot et populaire. Coups. Donner, allonger, coller, filer, flanquer une danse à quelqu'un. Lui administrer une correction. Évitez des dancings la coûteuse impudence. Si j'étais votre époux, Madame, ah, quelle danse! (PAUL-JEAN TOULET, Vers inédits, 1920, page 260) : Ø 7. Il [Ricard] a encore une faiblesse (...) il pisse au lit. C'est en vain qu'il prie Dieu (...) il retombe désespéré sous le coup de torchon de sa mère, qui a une drôle d'expression pour annoncer que la danse commence. Elle dit (...) en levant le fouet : « Ah! nous allons faire pleurer le lapin! ». JULES VALLÈS, Jacques Vingtras, L'Enfant, 1879, page 177. — Par extension. Mauvais traitement, punition. Le drôle [l'adjudant Flick] choisissait ses types (...). Et tout de suite la danse commençait, la manne céleste des nuits de boîte et des basses corvées (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, I, 2, page 26 ). Remarque : On rencontre dans la documentation l'expression danse de l'anse du panier (confer faire danser l'anse du panier sous anse B 1). Cette femme était coupable de ce que la jurisprudence appelle vol domestique et la métaphore banale, danse de l'anse du panier (VICTOR HUGO, Actes et paroles, 1, 1875, page 802). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 425. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 705, b) 3 675; XXe. siècle : a) 3 003, b) 4 228. Forme dérivée du verbe "danser" danser DANSER, verbe. I.— Emploi intransitif. A.— [En parlant d'animés] 1. [En parlant de pers] Exécuter une suite de pas, de mouvements, suivant un rythme musical, selon les règles de la danse. a) [La danse en elle-même] Apprendre à danser; danser en cadence, en mesure. Nos neveux, qui s'embarrasseront très-peu de nos souffrances, et qui danseront sur nos tombeaux, riront de notre ignorance actuelle (JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Considérations sur la France, 1796, page 18 ). J'entends déjà l'irritante cadence De l'Espagne farouche et tintante, qui danse (ANNA DE NOAILLES, Les Éblouissements, 1907, page 104) : Ø 1. Allez, disparaissez dans les plaisirs divers!... Aux bois, peut-être, y trouveriez les Muses, Toutes ensemble à cette heure confuses, L'une chantant, l'autre disant des vers, Et l'autre danse, et c'est la plus heureuse!... PAUL VALÉRY, Cantate du Narcisse, 1938, page 255. — [Par personnification d'une chose] Cette Épître, tirée de l'Apocalypse, c'est une photographie du Ciel... Cette mélodie qui danse et ne se tient plus d'allégresse (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 1, 1903, page 123 ). — Emploi factitif. Faire danser. Tu nous feras danser à ta noce, j'espère? (FRANÇOIS PONSARD, L'Honneur et l'argent, 1853, II, 3, page 32 ). b) [La danse comme activité professionnelle ou collective] Les plus petits font les trois premières souplesses du corps; les plus grands le saut du Niagara; les entre-deux dansent sur la corde (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Kean. 1836, II, 2, page 125) : Ø 2. Ma vie est comme un music-hall, Où dans l'impuissance de la rage, Enchaîné à ma stalle par un enchantement, Je me vois moi-même sur la scène Danser pour amuser un music-hallemand PAUL VERLAINE, Poèmes divers, 1896, page 838. — Maître à danser (vieux). Professeur de danse. Il (...) tenait cette allure mesurée qui faisait dire aux uns, en se moquant, qu'il ressemblait à un maître à danser (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, page 168 ). — Danser en rond (avec parfois référence au refrain de la chanson populaire " Sur le pont d'Avignon "). Dans l'giron Du Patron On y danse, on y danse, Dans l'giron Du Patron, On y danse tous en rond (JULES LAFORGUE, Poésies complètes, 1887, page 74 ). Ces anciens brigands (...) qui (...) après dîner chantaient des chansons et dansaient en rond entre hommes (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie littéraire, tome 4, 1892, page 35 ). — Danser autour de quelque chose Les riches aiment à être dépouillés dans les formes, et cela les irrite et les vexe qu'on danse autour de leur porte-monnaie (LÉON DAUDET, Les Morticoles, 1894, page 188 ). c) [La danse comme divertissement individuel ou entre partenaires généralement de sexe différent] Elle dansait avec un grand et robuste garçon, à la barbe blonde touffue, à la mine épanouie et narquoise, qui valsait à merveille et semblait le coq du bal (ANDRÉ THEURIET, Le Mariage de Gérard, 1875, page 9 ). Elle [Nana Bouilloux] se mit à fréquenter les « parquets » aux foires et aux fêtes, à danser furieusement (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, page 143) : Ø 3. — Vous ne dansez pas mal, dit-il poliment. — Je danse comme un veau; mais je m'en fous : je n'aime pas danser. SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 18. — Au figuré. Danser de joie. Mais pensez-vous tout de même que j'aie dansé de joie de voir un jour à mon réveil que le ventre me pointait? (PAUL-JEAN TOULET, Mon amie Nane, 1905, page 107 ). SYNTAXE : Danser follement, frénétiquement, gaiement, grotesquement, joyeusement, lourdement, mollement, noblement; danser ensemble; danser avec élégance, entrain, grâce, souplesse; danser au son d'un accordéon, d'un juke-box, d'un piano; aller danser au bal; faire danser sa cavalière; un salon où l'on danse. 2. [En parlant d'animaux] a) [Mouvement résultant d'un dressage] La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 30 ). Selon le P. Ménétrier, le violon convenait très bien pour dresser les chevaux et les préparer à danser les quadrilles dans les carrousels (LAURENT GRILLET, Les Ancêtres du violon, tome 2, 1901, page 36 ). b) [Mouvement spontané des animaux] Faire des mouvements harmonieux et rythmés, ou vifs, saccadés rappelant une danse. Et dans un tourbillon d'or, de gaze et d'azur, De lumière inondée aux feux d'un soleil pur, Danse la demoiselle [libellule] avec sa longue queue (THÉOPHILE GAUTIER, Premières poésies, 1830-45, page 147 ). L'unique ampoule électrique ne tire entièrement de l'ombre qu'un cercle étroit, où danse un papillon de nuit qui s'éloigne en titubant, de ses grandes ailes lasses (GEORGES BERNANOS, La Joie, 1929, page 632) : Ø 4. La jument dansait dans l'herbe sourde. Elle frappait des appels avec ses sabots. Elle ne hennissait pas, elle ondulait seulement comme si le cheval était déjà sur elle et elle patapait de ses quatre sabots. JEAN GIONO, Le Chant du monde, 1934, page 96. 3. Locutions figurées et proverbiales. — Danser devant le buffet. Avoir faim sans pouvoir acheter de la nourriture. Ils la guettaient aller aux provisions et rigolaient du tout petit morceau de pain qu'elle rapportait sous son tablier. Ils calculaient les jours où elle dansait devant le buffet (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 701 ). — Danser sur la (une) corde (raide). Accomplir quelque chose de difficile, hasardeux, risqué; être dans une situation embarrassante. Santé, indépendance, réputation, tout ce que nous aimons est à la merci des cruautés d'un hasard inconnu, qui se joue de nos précautions, et se rit de nos douleurs. Nous dansons sur une corde tendue au travers d'un abîme (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 188 ). — Danser en rond. · S'amuser à sa guise. Ah! ces sacrés médecins :... ne buvez pas, n'aimez pas, et ne dansez pas en rond (GUY DE MAUPASSANT, Pierre et Jean, 1888, page 334 ). La petite intruse qu'il faut mettre à la porte. La petite empêcheuse de danser en rond! (JEAN ANOUILH, La Répétition ou l'Amour puni, 1950, IV, page 107 ). · Agir de façon routinière, sans se poser de question, dans un ordre des choses bien établi. Si je fâche, si je mécontente, si je dérange, ma foi tant pis. Je déteste qu'on danse en rond. Je suis un empêcheur de danser en rond (JEAN COCTEAU, Essai de critique indirecte, 1932, page 43 ). — [Par référence à la phrase " Nous dansons sur un volcan " prononcée par Henri Salvandy peu de temps avant la révolution de juillet 1830, lors d'un bal donné par le duc d'Orléans au roi de Naples] Danser sur un volcan. Ne pas avoir conscience d'un danger imminent. La société est une vraie forêt de Bondy. On a dit que nous dansions sur un volcan; la comparaison est emphatique! Pas du tout! Nous trépignons sur la planche pourrie d'une vaste latrine (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1859, page 302 ). — Danser sur les oeufs. La correction...; c'est elle qui initie les hommes à l'art de danser sur les oeufs... et de ne plus faire leur devoir tout en s'acquittant de leur tâche (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Un Client sérieux, 1897, page 65 ). — Ne savoir sur quel pied danser. Être dans l'embarras, ne savoir à quoi s'en tenir, que décider. Que le diable t'emporte! On ne sait sur quel pied on danse avec vous autres (GUILLAUME-VICTOR-ÉMILE, DIT ÉMILE AUGIER, La Contagion, 1866, V, page 423 ). Notre sentiment élevé du problème de la vie est fait de notre inquiétude perpétuelle. Nous ne savons sur quel pied danser (MAURICE BARRÈS, Un Homme libre, 1889, page XIX. ). — Faire danser l'anse du panier (Confer anse B 1). — Proverbe. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent (Confer chat II B 3). B.— Par analogie. 1. Être animé d'un mouvement régulier. a) [Le sujet désigne une chose concrète aux manifestations intenses] Être animé de mouvements lents ou vifs, réguliers et rythmés. — [La perception est visuelle] L'âtre où danse la flamme. Cette baie de Toulon (...) était aussi agitée qu'elle pouvait l'être. Et cependant (...) le bâtiment n'a pas dansé (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Mémoires d'un touriste, tome 3, 1838, page 246 ). Sur mon cahier dansaient des ronds de soleil (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 80) : Ø 5. Je suis réconcilié avec les chemins de fer... La rapidité est inouïe... les villes, les clochers et les arbres dansent et se mêlent follement à l'horizon... VICTOR HUGO, La France et la Belgique, 1885, page 92. — [La perception est sonore] : Ø 6. Les champs de blé dansaient. Ils étaient graves et lourds. Ils frappaient de leurs grandes mains rousses sur les tambours détendus. Ça battait comme un coeur; ça sonnait lourdement par toute la terre : croum, croum, croum. JEAN GIONO, L'Eau vive, 1943, page 169. · Péjoratif. Faire un bruit rythmé et désagréable. La voiture vide grinçait et dansait (...) à chaque cahot (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1501 ). — [La perception est à la fois visuelle et sonore] : Ø 7. Le raz de Sein apparut. Les vagues dansaient, sautaient, la mer se creusait et se boursouflait, s'écrasait contre les récifs. Sur un large espace, damné ou sacré, elle semblait en ébullition et en furie constantes, clapotant, s'effondrant, se dressant, avec des gestes monotones et farouches d'ivrogne ou de sourd-muet. HENRI QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, page 52. b) [Le sujet désigne une chose dégageant une impression trouble par une cause externe ou interne] — [Agent physique] Être perçu (par les yeux, les oreilles) par intermittence. De temps en temps la chèvre de M. Seguin regardait les étoiles danser dans le ciel clair (ALPHONSE DAUDET, Lettres de mon moulin, 1869, page 39 ). Dans l'air calme de la nuit où dansaient toujours les refrains affaiblis et obstinés du bastringue (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Femme de Paul, 1881, page 1230 ). Et dans chacun de ses yeux pers (d'Hélène) un point scintillant dansait (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Naissance du jour, 1928, page 29 ). — [Agent moral] Sous l'effet d'une émotion, d'une fixation intense, des larmes, de l'alcool. Perdre sa netteté, devenir trouble. Synonyme : trembler. Éperdu, balbutiant (...) Charles voulut feuilleter son dictionnaire de médecine; il n'y voyait pas, les lignes dansaient (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 172 ). La lumière danse, en mille rayons brisés et croisés, dans mes larmes suspendues (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Vagabonde, 1910, page 164) : Ø 8. Elle regardait souvent les grosses roses rouges de la tenture murale, jusqu'à ce qu'elles se missent à danser sous ses yeux. Les roses flamboyaient dans la pénombre... JEAN-PAUL SARTRE, Le Mur, 1939, page 59. c) [Le sujet désigne des faits, des idées, des mots auxquels pense une personne oppressée] S'agiter confusément. Toute la marmaille grouillait (...) Les deux mères distinguaient à peine leurs produits dans le tas (...) les huit noms dansaient dans leur tête, se mêlaient sans cesse (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Aux champs, 1882, page 75 ). Je m'endors difficilement, mes idées dansent devant moi sitôt que j'ai éteint la lampe (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 158 ). 2. Généralement péjoratif. Être jeté çà et là, se mouvoir. a) [Avec une idée de non-conformité à une norme] — VÉNERIE. [En parlant d'un chien de chasse] Danser sur la voie ou dans la voie. Chasser tantôt à droite tantôt à gauche de la voie (d'après Dictionnaire de la chasse (PIERRE-LOUIS DUCHARTRE) 1973). · Populaire, familier. Se mouvoir en tous sens. Synonyme : populaire valser. Il [Ragu] avait donné un tel coup de poing sur la table, que les litres et les verres dansèrent (ÉMILE ZOLA, Travail, tome 1, 1901, page 27 ). L'incendie était déjà rouge à pleine porte, mais sans bruit de feu. On entendait seulement les taureaux qui commençaient à danser (JEAN GIONO, Le Chant du monde, 1934, page 278 ). — Se mouvoir dans un espace trop grand; avoir trop de place. On me loge dans la défroque d'un petit, et ce petit est encore trop grand, car je danse dans ses habits (JULES VALLÈS, Jacques Vingtras, L'Enfant, 1879, page 48 ). Leur très modeste mobilier, apporté de Paris, dansait dans les pièces trop vastes (ÉMILE ZOLA, Fécondité, 1899, page 92 ). Il regardait son couteau. Sa lame ne tenait plus; elle se pliait avant-arrière et elle dansait quand on bougeait le manche (JEAN GIONO, L'Eau vive, 1943, page 55 ). — [Le sujet désigne une somme d'argent, un bien, des valeurs] Être jeté çà et là, être dilapidé. Les écus se mirent à danser : Ø 9. Lorsqu'elle [Madame Faujas] s'aperçut des grosses sommes que celle-ci [Olympe] tirait des poches de Marthe, elle devint terrible... — ... maman, c'est assez, n'est-ce-pas? dit Olympe impatientée — Ce n'est pas votre bourse qui danse peut-être... ÉMILE ZOLA, La Conquête de Plassans, 1874, page 1092. · Faire danser ses écus, sa fortune. Les dépenser inconsidérément. Il [le marquis] a tant fait danser ses écus, qu'il commence à en manquer (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Mademoiselle Merquem, 1868, page 167 ). — Argot. Exhaler une mauvaise odeur (allusion au fromage rempli de vers, confer Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907, au mot danse). Danser du bec. Avoir mauvaise haleine [Aux Épinettes, chez les biffins,] comme on dit dans ce monde-là (...) ça danse, ça fouette (...) en un mot ça pue ferme (JEAN RICHEPIN, Le Pavé, 1883, page 74 ). b) [Avec une idée de violence physique] — La danser. Être battu, malmené. C'est un enfant qui a tué un homme. Il a descendu notre capitaine, mais il va la danser (ADÈLE FOUCHER, MME VICTOR HUGO, Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, 1863, page 140 ). · Faire danser quelqu'un. Donner une correction à quelqu'un, le malmener. [Berru, à Damour :] — Tonnerre de Dieu! tu n'as donc pas de sang dans les veines!... Ah bien! à ta place, c'est moi qui ferais danser la bourgeoise! (ÉMILE ZOLA, Jacques Damour, 1884, page 348 ). · Par extension et familier. Payer. Vivement, père Baptiste, une chopine en bois en sept verres, c'est le patron qui danse (DENIS POULOT. Le Sublime, ou le Travailleur comme il est en 1870 et ce qu'il peut être. 1872, page 135 ). — Être violemment attaqué (dans une guerre, dans une rixe). Quelques coups de feu nous annoncèrent que nos postes étaient attaqués : « Voilà le commencement du bal, dit tranquillement Péters. Il faut voir qui dansera » (FRANÇOIS VIDOCQ, Mémoires de Vidocq, chef de la police de sûreté jusqu'en 1827, tome 1, 1828-29, page 152 ). II.— Emploi transitif. A.— [Avec un complément d'objet interne : le complément désigne une danse, un mouvement, un pas de danse, etc.] Danser un ballet, le boléro, une ronde, la valse; faire danser une danse à sa cavalière; savoir danser une danse. Nous nous mîmes à danser, Antonia et moi, les danses que ces autres personnes avaient choisies (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, 1939, page 139) : Ø 10. Je suis allé par extraordinaire... à un bal où on a dansé la polka. Je trouve que cela ressemble comme deux gouttes d'eau à la danse des ours. Cela était dansé par une douzaine de lions et de lionnes avec un sérieux qui aurait parfaitement convenu à un enterrement. PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à la comtesse de Montijo, 1870, page 87. 1. [L'objet désigne une chanson de danse] On dansa en rond « La Tour, prends garde » (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, page 156 ). 2. Par métaphore. Les oiseaux aux ailes immobiles dansaient un pas de côté (JEAN GIONO, Le Hussard sur le toit, 1951, page 179 ). 3. Emploi pronominal à sens passif. Je suis Écossaise, dit-elle; tout se danse dans mon pays (JEAN GIONO, Le Bonheur fou, 1957, page 291 ). SYNTAXE : Danser le boston, la bourrée, la capucine, la carmagnole, le chahut, la farandole, le fox-trot, la gigue, la java, le menuet, la polka, le rock, le sabbat, une sarabande, le swing, le tango, le twist; danser une figure de danse, un pas. B.— Par extension. Exécuter en esquissant des pas de danse. Pitoëff aboie, pleure, danse, rugit et halète le rôle d'Alfred Troïk (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Jumelle noire, 1938, page 240 ). 1. Emploi pronominal à sens passif. L'action ridicule qui se déroule, se danse, se mime au milieu (JEAN COCTEAU, Les Mariés de la Tour Eiffel, 1924, page 42 ). 2. Par analogie (littéraire et rare) Il [le cerf] dansa le vieil homme, il dansa le jeune homme aux yeux paisibles... Il dansa la lande. Il dansa son désir de printemps. Il dansa la brume et le ciel. Il dansa toutes les odeurs, et tout ce qu'il voyait (JEAN GIONO, Que ma joie demeure, 1935, page 114 ). C.— [Avec un complément d'objet interne] 1. Populaire. Faire danser une danse à quelqu'un (confer supra I B 2 b). Lui infliger une correction. Gare à ceux d'entre vous qui fausseraient le vote! Nous leur ferions danser une telle gavotte Qu'ils en seraient encor pâles dix ans après! (VICTOR HUGO, L'Année terrible, 1872, page 177 ). — [Avec allusion à la danse des morts] Je pense qu'il a son compte! dit Jérôme en jetant à terre son pistolet; mais, morbleu! si le sien n'avait pas raté, je crois que je la dansais, car il s'était un peu pressé de tirer (PAUL DE KOCK, Zizine, 1836, page 283 ). 2. Littéraire. Célébrer en dansant, exprimer quelque chose par la danse. Mais si l'on ne peut la dire [la richesse d'émotion] on peut la crier, on peut la chanter; et quand le son devient insuffisant on peut la danser (SERGE LIFAR, La Danse, 1938, page 29 ). Danse-La-Nuit, vous comprenez, cela ne veut pas dire qu'il danse la nuit, à l'ablatif, ce serait trop bête! Il danse la nuit, eh bien, comme on dit qu'il danse la polka, à l'accusatif (PAUL CLAUDEL, La Lune à la recherche d'elle-même, 1949, page 1282 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Dansement, substantif masculin Variante expressive de danse. Une sorte de dansement dans les madriers (Émile Zola, Germinal, 1885, page 1159). b) Danserie, substantif féminin Bal, danse (confer Butor, Passage Milan, 1954, page 67). c) Dansage, substantif masculin Synonyme : danse. Jean. — Je ne sais pas danser. Barnabé. — On t'apprendra. Ce n'est pas difficile. C'est pas précisément du dansage comme aux basses terres. C'est une chose à notre mode. Une sorte d'amour de cuisses (Jean Giono, Bout route, 1937, II, 2, page 57). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 926. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 4 275, b) 6 700; XXe. siècle : a) 5 915, b) 5 900.
danse

« Au figuré.

Mener la danse.

Diriger une action collective. Santerre irait tranquillement se coucher seul, attendant son heure, menant la danse, en gaillard prudent qui se ménage (ÉMILE ZOLA, Fécondité, 1899, page 72 ). 2.

Manière générale de danser : Ø 2.

Christine (...) plaçait le talon droit dans la concavité du pied gauche — une, deux, trois.

— Puis, demi- courbée, et ensuite redressée en un long glissement de danse, elle se retrouvait le talon gauche dans la concavité du pied droit, — quatre, cinq, six. JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 110. SYNTAXE : Une danse échevelée, élégante, effrénée, expressive, folle, frénétique, gracieuse, lascive, légère, pure, voluptueuse. B.— Par métonymie. 1.

Au singulier et au pluriel.

[En parlant de la technique de la danse] a) Technique qui règle l'exécution de la danse notamment professionnelle, manière typique de danser dans une circonstance particulière ou propre à une personne ou un groupe de personnes.

Ici, vous n'apprendrez que des pas qui ne se dansent plus, le menuet, la gavotte (...).

Et se rengorgeant : « Je suis professeur de danses mortes » (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie littéraire, tome 4, 1892, page 282 ).

Il n'y a pas de danses nationales, il n'y a qu'une danse populaire unique qui ne s'arrête à aucune frontière (SERGE LIFAR, La Danse, 1938, page 267 ). b) Ensemble de pas, de mouvements déterminés portant souvent un nom spécifique.

Exécuter une danse.

Je les vis [les négresses] (...) commencer (...) cette danse lascive que les noirs appellent la chica (VICTOR HUGO, Bug-Jargal, 1826, page 110 ).

Elle finit par se plaire au singulier jeu de se balancer (...) avec le frémissement continu d'une almée dansant la danse du ventre (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1270) : Ø 3....

la petite exécuta la danse des oeufs : on dispose par terre un certain nombre d'oeufs en damier, et il faut passer dans les petites allées que les rangées forment, les yeux bandés, sans que le pied heurte aucun des obstacles. THÉOPHILE GAUTIER, Italia, Voyage en Italie, 1852, page 11. SYNTAXE : Danse amoureuse, bachique, dionysiaque, funèbre, guerrière, gymnique, initiatique, magique, nuptiale, orgiaque, paysanne, populaire, profane, religieuse, rituelle, royale, sacrée, villageoise; danse espagnole, hongroise; danse du feu, des oeufs, des poignards, du sabre, du scalp; danse du ventre; être invité à une danse; réserver, promettre une danse à un cavalier; faire des exercices de danse à la barre. · Danse académique ou classique.

" Ensemble de mouvements de danse codifiés, classés et utilisés dans l'enseignement chorégraphique " (Dictionnaire des ballets (FERDINAND REYNA) 1967).

Par opposition.

danse moderne.

" Danse qui s'est dégagée des principes rigides de la danse académique et qui a servi de base au ballet contemporain " (Grand Larousse encyclopédique en dix volumes Supplément). 2. »

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