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Définition: ESPION, ESPIONNE, substantif.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ESPION, ESPIONNE, substantif. A.— Substantif masculin ou féminin. 1. Personne chargée de recueillir clandestinement des renseignements au profit d'une puissance étrangère. Avoir des espions dans l'autre camp. Espion double. Synonyme : agent (secret); antonyme : contre-espion. À la guerre, on fusille les espions quand on les découvre (Dictionnaire de l'Académie Française. ). Des femmes chez qui on allait en toute confiance avaient été reconnues être des filles publiques, des espionnes anglaises (MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 520 ). Vous vous êtes étonnés, le 1er. août 1914, de découvrir sur la France un réseau d'espions (JEAN GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1922, page 39) : Ø 1. Il fallut donc prévenir de cette perte le directeur du laboratoire, (...) qui n'en fut pas spécialement ému, car il savait cet échantillon déjà à Moscou, après avoir été détourné par Alan Nunn May, un des physiciens anglais de l'équipe, le premier espion atomique... BERTRAND GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, ses aspects politiques et techniques, 1962, page 48. 2. Par extension. Individu chargé d'épier les paroles, faits et gestes de quelqu'un pour en faire rapport à un tiers. Il peut y avoir des espions. (Quasi-)synonymes : cafard, délateur, dénonciateur, mouchard. M. le commissaire anglais n'était autre chose que l'espion de nos affaires (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2, 1823, page 244 ). Si le petit Tanbeau, qui s'était constitué espion volontaire des démarches de Julien, eût pu lui apprendre que toutes ces lettres (...) étaient jetées au hasard (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Le Rouge et le Noir, 1830, page 416 ). Il faisait noir dans le cabinet. C'était là un poste de choix pour un espion. Car que faisais-je, là, sinon un métier d'espion? (GASTON LEROUX, Le Mystère de la Chambre jaune, 1907, page 105 ). — Spécialement, vieux. Personne rétribuée appartenant à une police secrète chargée de surveiller certaines personnes. Les espions de Richelieu. Synonymes : indicateur, limier, mouchard. — À partir d'aujourd'hui, vous le ferez épier (...) — Mes espions prendront note des moindres mots qu'il pourra prononcer (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 2, 1859, page 343) : Ø 2. La police de Metternich avait ses listes noires, ses armées d'espions et d'agents provocateurs, qui poursuivaient sans pitié les émigrants... ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 2, 1928, page 591. Remarque : 1. Lorsque le complément prépositionnel de qui suit espion désigne un animé, celui-ci indique toujours la personne au profit de laquelle se fait l'espionnage. 2. La documentation atteste les composés navire(-) espion, satellite(-)espion, voiture(-)espion. Qui sert à espionner. Les futurs satellites-espions prendront des photographies selon un programme déterminé à l'avance (A. Ducrocq dans l'Express, 2 mai 1966, page 91, colonne 1). Les américains avaient eu un navire-espion analogue au « Pueblo », coulé au large d'Haïfa (Paris-Match, 3 février 1968, page 24). B.— Substantif masculin, par métonymie. Miroir incliné qui sert à observer sans être vu. [Le libraire peut] munir sa porte (...) d'un espion, ou miroir penché, reflétant le trottoir et les faits et gestes des chalands (HOGIER-GRISON (PSEUDONYME COLLECTIF), Le Monde où l'on vole, 1887, page 239 ). — En apposition. Aux croisées, miroirs espions où l'on voit de l'appartement ceux qui passent dans la rue (JULES MICHELET, Journal, 1832, page 107 ). Remarque : La documentation atteste le substantif féminin espionnite. Attitude psychologique consistant à voir partout des espions, à se croire systématiquement espionné. Espionnite aiguë; épidémie d'espionnite. Dans cette atmosphère d'espionnite, de complots et de crise morale, l'immixtion grandissante des militaires dans la vie politique américaine en a amené certains à se poser cette question inquiétante : « Et si l'armée intervenait pour régler la crise provoquée par l'affaire du Watergate? » (J.-F. Merle dans Le Nouvel Observateur, 13 avril 1974, page 38, colonne 3). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 657 (espionne : 39). Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 485, b) 658; XXe. siècle : a) 876, b) 646. Forme dérivée du verbe "espionner" espionner ESPIONNER, verbe transitif. A.— Recueillir clandestinement des renseignements (sur quelque chose ou quelqu'un) au profit d'une puissance étrangère. Espionner l'ennemi. Tu redoutes le châtiment qui t'est dû pour t'être approché de nos murailles afin d'espionner nos travaux (MADAME COTTIN, Mathilde, tome 2, 1805, page 266) : — Emploi absolu : Ø 1. Si nous avions un gouvernement plus énergique, tout ça devrait être dans un camp de concentration. Et allez donc! En tous cas, vous ferez bien de ne pas recevoir ce joli monde, parce que je sais que le Ministre de l'Intérieur a l'oeil sur eux, votre hôtel serait surveillé. Rien ne m'enlèvera de l'idée que pendant deux ans Charlus n'a pas cessé d'espionner chez moi. MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 765. B.— Par extension. 1. Observer clandestinement (quelque chose ou quelqu'un) au profit de quelqu'un. Espionner la vie de quelqu'un; mouchard chargé d'espionner. (Quasi-)synonyme : surveiller. Voilà ce petit commissaire de police freluquet envoyé de Paris pour espionner le préfet! (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 3, 1836, page 175 ). Il chargeait ses coreligionnaires dans chaque endroit d'espionner l'affaire pour son compte, moyennant une prime (HONORÉ DE BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, page 134 ). — Il ne s'agit pas de vous faire espionner, mais de veiller à votre sécurité (VALÉRY LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, page 161 ). — Emploi pronominal réciproque. On les forcera à s'espionner et à se dénoncer les uns les autres (ALBERT CAMUS, Les Possédés, 1959, 2e. partie, 13e. tableau, page 1059 ). 2. Observer secrètement (quelqu'un ou quelque chose) à son propre profit. Espionner ses parents. (Quasi-)synonyme : surveiller. C'était leur vieille bonne qui, les espionnant par une fente de la cloison, avait cru voir le diable (GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 2, , 1880, page 85 ). Il lui vint une manie de persécuter et d'espionner sa propre famille (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 114) : Ø 2. — Je t'ai vu, repris-je, sur le boulevard. — Et après? — Avec Mme. Meesemacker. — Vraiment? Tu n'es pas discret. — Et je t'ai vu, dans l'escalier, l'autre matin. — Tu m'espionnes, ma parole! GEORGES DUHAMEL, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, page 211. — Sans complément. — Vous espionnez donc? demanda-t-il gaîment. — Dame! répondit-elle, ça m'intéresse, ce qui se passe là-dedans (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 68 ). Remarque : La documentation atteste espionnant, ante, en emploi adjectival, rare. Qui espionne. Dans son système, tous les Français, y compris Cavaignac, Gyp et Félix Faure, seraient à la merci de toute la canaille espionnante (Georges Clemenceau, Vers la réparation, 1899, page 345). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 185.

« large d'Haïfa (Paris-Match, 3 février 1968, page 24). B.— Substantif masculin, par métonymie.

Miroir incliné qui sert à observer sans être vu.

[Le libraire peut] munir sa porte (...) d'un espion, ou miroir penché, reflétant le trottoir et les faits et gestes des chalands (HOGIER-GRISON (PSEUDONYME COLLECTIF), Le Monde où l'on vole, 1887, page 239 ). — En apposition.

Aux croisées, miroirs espions où l'on voit de l'appartement ceux qui passent dans la rue (JULES MICHELET, Journal, 1832, page 107 ). Remarque : La documentation atteste le substantif féminin espionnite.

Attitude psychologique consistant à voir partout des espions, à se croire systématiquement espionné.

Espionnite aiguë; épidémie d'espionnite.

Dans cette atmosphère d'espionnite, de complots et de crise morale, l'immixtion grandissante des militaires dans la vie politique américaine en a amené certains à se poser cette question inquiétante : « Et si l'armée intervenait pour régler la crise provoquée par l'affaire du Watergate? » (J.-F.

Merle dans Le Nouvel Observateur, 13 avril 1974, page 38, colonne 3). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 657 (espionne : 39).

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 1 485, b) 658; XXe.

siècle : a) 876, b) 646. Forme dérivée du verbe "espionner" espionner ESPIONNER, verbe transitif. A.— Recueillir clandestinement des renseignements (sur quelque chose ou quelqu'un) au profit d'une puissance étrangère.

Espionner l'ennemi.

Tu redoutes le châtiment qui t'est dû pour t'être approché de nos murailles afin d'espionner nos travaux (MADAME COTTIN, Mathilde, tome 2, 1805, page 266) : — Emploi absolu : Ø 1.

Si nous avions un gouvernement plus énergique, tout ça devrait être dans un camp de concentration.

Et allez donc! En tous cas, vous ferez bien de ne pas recevoir ce joli monde, parce que je sais que le Ministre de l'Intérieur a l'oeil sur eux, votre hôtel serait surveillé.

Rien ne m'enlèvera de l'idée que pendant deux ans Charlus n'a pas cessé d'espionner chez moi. MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 765. B.— Par extension. 1.

Observer clandestinement (quelque chose ou quelqu'un) au profit de quelqu'un.

Espionner la vie de quelqu'un; mouchard chargé d'espionner.

(Quasi-)synonyme : surveiller.

Voilà ce petit commissaire de police freluquet envoyé de Paris pour espionner le préfet! (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 3, 1836, page 175 ).

Il chargeait ses coreligionnaires dans chaque endroit d'espionner l'affaire pour son compte, moyennant une prime (HONORÉ DE BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, page 134 ).

— Il ne s'agit pas de vous faire espionner, mais de veiller à votre sécurité (VALÉRY LARBAUD, A.

O.

Barnabooth, 1913, page 161 ). — Emploi pronominal réciproque.

On les forcera à s'espionner et à se dénoncer les uns les autres (ALBERT CAMUS, Les Possédés, 1959, 2e.

partie, 13e.

tableau, page 1059 ). 2. »

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