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Définition et usage du mot: BAPTISER, verbe transitif.

Publié le 02/11/2015

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Définition et usage du mot: BAPTISER, verbe transitif. A.— Administrer le sacrement de baptême à quelqu'un : Ø 1. — Mon enfant, reprit le prêtre après une pause, votre mère était juive, et vous n'avez pas été baptisée, mais vous n'avez pas non plus été menée à la synagogue : vous êtes dans les limbes religieuses où sont les petits enfants... HONORÉ DE BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1847, page 45. Ø 2. Elle raconte encore que son père n'avait pas voulu qu'on la baptisât et que sa mère l'avait fait baptiser dans une promenade par un curé de sa connaissance; et comme elle criait beaucoup, le curé avait dû la calmer, en lui disant : « Si tu continues, je vais t'ouvrir la tête, et j'y mettrai le sel et l'huile que voilà! » EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1895, page 804. — emploi absolu. On baptise avec de l'eau, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). · Régionalisme. Faire baptiser. " Avoir un nouveau-né " (Canada). Remarque : Baptiser/ondoyer. " Baptiser implique qu'un prêtre confère le sacrement du baptême avec toutes les cérémonies qu'il comporte; ondoyer, qu'un prêtre ou toute personne, catholique ou non, donne le baptême sans aucune cérémonie, en cas d'urgence ou en attendant la cérémonie solennelle " (DICTIONNAIRE DES SYNONYMES (HENRI BÉNAC ) 1956). — Par analogie. 1. [de rite] Bénir une cloche, un bateau, etc., et leur donner un nom : Ø 3. Il est vrai que la cloche est un ustensile à part. Elle est baptisée ainsi qu'une personne, et ointe du chrême du salut qui la consacre; d'après la rubrique du Pontifical, elle est aussi sanctifiée, dans l'intérieur de son calice, par un évêque, de sept onctions faites en forme de croix, avec l'huile des infirmes... GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 61. Ø 4. San Vicente de la Barquera nous est familier. Nous y avons été, un jour, parrain et marraine d'une barque de pêche qui fut baptisée Maria-Juanita... ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, page 302. 2. [de fonction] Argot. Baptiser au sécateur ou au coupe-cigare. Circoncire. — Par métaphore, argotique. Être baptisé d'eau de morue. " Ne pas avoir de chance (...). Ce qui équivaut à déveine salée " (Charles Virmaitre, Dictionnaire d'argot fin-de-siècle, 1894, page 24). Être baptisé à l'eau de morue. " Se dit de celui qui a toujours soif " (Rossignol, Dictionnaire d'argot, argot-français et français-argot, 1901, page 10). B.— Par extension. 1. Donner un nom à quelqu'un ou à quelque chose : Ø 5. Le drame fut notre passion, car on avait baptisé de ce nom de drame, non-seulement les ouvrages dialogués, mais toutes les inventions modernes de l'imagination, sous le prétexte qu'elles étaient dramatiques. ALFRED DE MUSSET, Lettres de Dupuis et Cotonet, 1836, page 661. Ø 6. C'était un dîner de garçons, de vieux garçons endurcis. Ils avaient fondé ce repas régulier, une vingtaine d'années auparavant, en le baptisant : « le célibat ». GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Le Verrou, 1882, page 814. Ø 7. On baptise d'un nom emprunté à la période historique que l'on préfère non seulement ce qu'on trouve de meilleur dans toute la vie écoulée de l'humanité, mais ce qu'on sent de meilleur en soi et dans les hommes de son temps. JULES LEMAÎTRE, Les Contemporains, 1885, page 163. Ø 8. Ce matin, Marx vient m'annoncer qu'une rue de Nancy a été baptisée, non rue Edmond de Goncourt, mais rue des Goncourt, comme je l'avais demandé. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1894, page 650. — Donner un surnom : Ø 9. L'évolution religieuse de Malville avait scandalisé. Quelques-uns le baptisaient encore le Renan protestant, non qu'il eût jamais goûté l'ondoyante séduction des doutes systématiques, mais simplement parce qu'il avait abandonné le sacerdoce et pour mieux marquer leur rancune. ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, page 161. — Argot. Traiter quelqu'un avec des noms injurieux. Il te l'a baptisé, je ne vous dis que ça! (ARISTIDE BRUANT, Dictionnaire français-argot, 1905, page 266 ). — Spécialement. DROIT. Baptiser le temps. " Fixer le délai " (Glossaire de l'ancien droit français (DUPIN, ÉDOUARD LABOULAYE) 1846). Baptiser possession contraire. " C'est déclarer, alléguer possession contraire à celle prétendue par le demandeur " (Glossaire de l'ancien droit français (DUPIN, ÉDOUARD LABOULAYE) 1846). 2. Asperger, arroser : Ø 10. Davis après avoit fait parcourir quatre fois les bases à l'Étoile-des-mers, à 28 noeuds, l'avait lancé en pleine mer, sur lest, par un gros temps d'ouest qui l'avait secoué comme un panier à salade et baptisé jusqu'à la pomme des mâts. ÉDOUARD PEISSON, Parti de Liverpool, 1932, page 19. — Familier, péjoratif. [Le complément d'objet est du lait ou du vin] Additionner d'eau, mouiller : Ø 11. On paye une tasse de lait vingt-cinq centimes quand il est baptisé, cinquante centimes quand il est anhydre, disent les chimistes. HONORÉ DE BALZAC, Petites misères de la vie conjugale, 1846, page 72. Ø 12. On passe du « Mouton Rothschild » et un laquais emplit à demi le verre du cardinal qui l'arrête, puis achève avec la carafe d'eau. — Eh! quoi, Monseigneur, vous baptisez mon vin! — Rassurez-vous, Monsieur le baron; je le coupe. ANDRÉ GIDE, Journal, 1933, page 1152. Remarque : Dans l'exemple suivant, baptiser signifie seulement « additionner » et Maupassant précise de quoi est faite l'addition (le complément d'objet désigne ici du café) : Ø 13. Il attendit la fin du repas, l'heure où le café baptisé d'eau-de-vie rendait les coeurs plus ouverts, pour informer ses ascendants qu'il avait trouvé une fille répondant si bien à ses goûts, à tous ses goûts, qu'il ne devait pas en exister une autre sur la terre pour lui convenir aussi parfaitement. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Boitelle, 1889, page 274. C.— Au figuré et par plaisanterie. Célébrer, fêter quelque chose (un événement, un fait marquant, etc.) en buvant du bon vin : Ø 14. Le journal fut baptisé chez elle [Florine] dans des flots de vin et de plaisanteries, de serments de fidélité, de bon compagnonnage et de camaraderie sérieuse. HONORÉ DE BALZAC, Une Fille d'Ève, 1839, page 130. Ø 15. — Ah! bon vin de mon pays, disait celui-ci en buvant lentement, tu as baptisé mon premier amour; et quand tu coules dans ma poitrine, il me semble que mon coeur prend un bain de jeunesse, bon vin de mon pays! HENRI MURGER, Scènes de la vie de jeunesse, 1851, page 134. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 326. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 317, b) 443; XXe. siècle : a) 657, b) 479.

« calice, par un ?v?que, de sept onctions faites en forme de croix, avec l'huile des infirmes... GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L?-bas, tome 1, 1891, page 61.

? 4.

San Vicente de la Barquera nous est familier.

Nous y avons ?t?, un jour, parrain et marraine d'une barque de p?che qui fut baptis?e Maria-Juanita... ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itin?raire espagnol, 1963, page 302.

2.

[de fonction] Argot.

Baptiser au s?cateur ou au coupe-cigare.

Circoncire.

? Par m?taphore, argotique.

?tre baptis? d'eau de morue.

" Ne pas avoir de chance (...).

Ce qui ?quivaut ? d?veine sal?e " (Charles Virmaitre, Dictionnaire d'argot fin-de-si?cle, 1894, page 24).

?tre baptis? ? l'eau de morue.

" Se dit de celui qui a toujours soif " (Rossignol, Dictionnaire d'argot, argot-fran?ais et fran?ais-argot, 1901, page 10).

B.? Par extension.

1.

Donner un nom ? quelqu'un ou ? quelque chose?: ? 5.

Le drame fut notre passion, car on avait baptis? de ce nom de drame, non-seulement les ouvrages dialogu?s, mais toutes les inventions modernes de l'imagination, sous le pr?texte qu'elles ?taient dramatiques. ALFRED DE MUSSET, Lettres de Dupuis et Cotonet, 1836, page 661.

? 6.

C'?tait un d?ner de gar?ons, de vieux gar?ons endurcis.

Ils avaient fond? ce repas r?gulier, une vingtaine d'ann?es auparavant, en le baptisant?: ? le c?libat ?. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Le Verrou, 1882, page 814.

? 7.

On baptise d'un nom emprunt? ? la p?riode historique que l'on pr?f?re non seulement ce qu'on trouve de meilleur dans toute la vie ?coul?e de l'humanit?, mais ce qu'on sent de meilleur en soi et dans les hommes de son temps. JULES LEMA?TRE, Les Contemporains, 1885, page 163.

? 8.

Ce matin, Marx vient m'annoncer qu'une rue de Nancy a ?t? baptis?e, non rue Edmond de Goncourt, mais rue des Goncourt, comme je l'avais demand?. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1894, page 650.. »

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