Devoir de Philosophie

Définition et usage du mot: BLINDER, verbe transitif.

Publié le 04/11/2015

Extrait du document

Définition et usage du mot: BLINDER, verbe transitif. A.— Sens concret. 1. Vieux. Garnir de blindes* une tranchée ou un ouvrage fortifié pour le soustraire à la vue de l'ennemi. Remarque : Attesté dans tous les dictionnaires généraux. — TRAVAUX PUBLICS. Consolider les parois d'une tranchée, d'un tunnel, d'un puits au moyen d'un coffrage. — Par extension. Protéger de la vue et des coups. Blinder une casemate. Les fenêtres des galeries du Louvre sont blindées avec des sacs de sable (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1870, page 616) : Ø 1. « Organisons notre défense! » se dirent les Tarasconnais, et tout le monde se mit à l'oeuvre. En un tour de main, la ville fut blindée, barricadée, casematée. Chaque maison fut une forteresse. ALPHONSE DAUDET, Contes du lundi, 1873, page 76. 2. Courant. Renforcer les parties les plus vulnérables d'un véhicule, d'un vaisseau, etc., pour les protéger contre les coups, les projectiles, les explosifs : Ø 2. Aux Asturies, en 34, on blindait les wagons, mon garçon, finement. C'était du travail fait! Seulement y avait la distraction : la révolution est distraite. Alors les gars ont oublié de blinder la locomotive. ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir, 1937, page 490. — Spécialement. ÉLECTRICITÉ. Protéger un appareil électrique par l'emploi d'un blindage. Blinder un moteur. RADIOTECHNIQUE. Protéger un bobinage ou tout élément d'un circuit contre les champs magnétiques extérieurs. B.— Au figuré, familier et populaire (surtout au passif) 1. Endurcir, immuniser contre quelque chose : Ø 3. Être en garde contre une chose. = Cuirassé. « Je ne crains rien, je suis blindé. » GEORGES DELESALLE, Dictionnaire argot-français et français-argot, 1896, page 38. Ø 4. À l'abri des maladies. Blindé (...). « — Le froid, je ne le crains pas, je suis blindé. » ARISTIDE BRUANT, Dictionnaire français-argot, 1905, page 4. — Emploi pronominal. Résigne-toi, blinde-toi, jusqu'à ce que majeur et ton maître, tu puisses t'affranchir (JULES RENARD, Poil de carotte, 1894, page 286) : Ø 5. Mais si je rentrais dans ma coquille, mon père se lamentait : je me desséchais, je n'étais plus qu'un cerveau. On parlait de m'envoyer à l'étranger, on demandait des conseils à la ronde, on s'affolait. J'essayais de me blinder; je m'exhortais à ne plus craindre le blâme, le ridicule, ni les malentendus... SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 192. 2. Être ivre : Ø 6. Nous étions [le jour de notre libération] bardés, blindés, (...) saouls comme des poux. MAURICE FOMBEURE, Soldat, 1935, page 201. — Emploi pronominal : Ø 7. blinder (se) : S'enivrer. — Abréviation d'esblinder : stupéfier (...) — « Je me suis blindé hier soir. » (Procès Cornu, Gil Blas, 30 mai 88). LORÉDAN LARCHEY, Dictionnaire historique d'argot, Nouveau Supplément, 1889, page 29. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 9.

Liens utiles