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Définition et usage du mot: BLUFFER, verbe intransitif et transitif.

Publié le 04/11/2015

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Définition et usage du mot: BLUFFER, verbe intransitif et transitif. Familier. I.— Emploi intransitif. A.— emploi absolu. 1. JEUX (au poker). Majorer son jeu pour inciter l'adversaire à surenchérir (et éventuellement perdre) : Ø 1.... c'était un joueur de poker habitué à bluffer, ou bien un homme très simple,... AUREL DAVID, La Cybernétique et l'humain, 1965, page 48. 2. Par extension. Adopter dans ses propos ou dans ses actes une attitude résolue et brave en feignant l'assurance. Synonymes : fanfaronner, parader, se vanter : Ø 2.... l'Allemagne, prend des mines menaçantes, — sans autre but, peut-être, que de paralyser l'action russe et l'intervention conciliatrice des puissances. Comme au poker : ceux qui blufferont le mieux, le plus longtemps, gagneront (...) seulement, comme au poker, personne ne connaît les cartes du voisin. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 359. Ø 3. Négocier n'est pas mon affaire, bluffer non plus, je n'entends rien à ce jeu-là (...) Je m'énerve, je m'irrite, et surtout je m'ennuie et montre à l'adversaire le fond de mon sac pour en avoir plus vite fini et reprendre le débat avec moi-même. FRANÇOIS MAURIAC, Le Nouveau Bloc-notes, 1961, page 350. B.— Bluffer + préposition. 1. Emploi figuré. Bluffer avec + substantif abstrait. Le pouvoir de jouer et bluffer avec les apparences (VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 27 ). 2. Bluffer sur + substantif abstrait. Rien de niais comme un homme qui bluffe sur ses chances de vivre (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, Dingley, l'illustre écrivain, 1906, page 137 ). II.— Emploi transitif. A.— [Sujet et complément désignent des personnes] Tromper, leurrer quelqu'un par des apparences ou de fausses promesses; faire croire à l'exactitude, voire à la supériorité de ce que l'on dit ou fait. Synonyme : abuser : Ø 4. L'humour est un masque pour cacher le malheur et surtout pour cacher ce cynisme profond que la vie fait naître en tous les hommes. Nous essayons de bluffer Dieu. C'est ce qu'on appelle la politesse. ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Mes songes que voici, 1933, page 153. Ø 5. D'abord, il faut parler, c'est urgent; ensuite, les événements vous donnent raison ou tort. « C'est justement ce qu'on appelle bluffer, se dit-il avec déplaisir. Moi aussi, je bluffe mes lecteurs. » Il s'était promis de dire aux gens des choses qui les éclaireraient, qui les aideraient à penser, des choses vraies, et maintenant il bluffait. SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 131. B.— Emploi pronominal, rare. Se bluffer.. Se tromper, s'abuser : Ø 6. Vivons sur ce qui est, non sur ce qu'il serait beau qui fût. Nous savons ce que nous pouvons demander à nos capacités dans le jeu, et ne cherchons pas à nous bluffer là-dessus. De même contentons-nous de nos sentiments réels, sans y mettre de trompe-l'oeil. HENRI DE MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, page 374. Remarque : Emploi attesté dans Grand Larousse encyclopédique. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 38.

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