Définition et usage du mot: BLUTER, verbe transitif.

Définition et usage du mot: BLUTER, verbe transitif. Faire passer toute matière pulvérulente par un blutoir. — En particulier. Bluter de la farine. Séparer la farine du son : Ø 1.... on a fait croire au public que le pain blanc est supérieur au brun. La farine a été blutée de façon de plus en plus complète et privée ainsi de ses principes les plus utiles. Mais elle se conserve mieux, et le pain se fait plus facilement. ALEXIS CARREL, L'Homme cet inconnu, 1935, page 28. — Par métaphore : Ø 2. Il [Adolphe Dittmer] avait toujours été fort lié avec Casimir Périer qui, la révolution faite et l'escamotage d'Orléans accompli, l'appela près de lui comme secrétaire intime et intime ami en attendant que les hommes fussent triés, blutés et tamisés dans cette poussière de folle avoine que jettent les révolutions par les rues et qu'un vent d'ambition pousse par tas aux pieds du pouvoir. ALFRED DE VIGNY, Mémoires inédits, 1863, page 83. Ø 3. J'ai relu à mon tour Leuwen en y trouvant toujours d'autres « beautés ». Entre autres combien il est bien fils de son père + de sa mère. Maintenant, il faut bluter celles des opinions de l'auteur qui sont devenues quelconques et sans intérêt. PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1897, page 300. Remarque : Emploi métaphorique fréquent de bluter chez Huysmans : Une voix asexuée, filtrée par les litanies, blutée par les oraisons, passée aux cribles des adorations et des pleurs (JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 92). On eût dit d'une immense médaille claire, tamisant un jour pâle, le blutant au travers d'oraisons (JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 2, 1895, page 243). — Emploi intransitif, rare. Se balancer comme un blutoir. Mon hamac craquait et blutait aux coups du flot (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 357 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 15.