Définition et usage: FAUBOURIEN, -IENNE, substantif et adjectif.

Définition et usage:

FAUBOURIEN, -IENNE, substantif et adjectif.

I.— Substantif. Habitant d'un faubourg (généralement des faubourgs populaires de Paris). Il [Bonaparte] fit armer les faubouriens tout de suite, pensant qu'ils avaient un vieux compte à régler avec les messieurs de la section Lepelletier et des environs (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 2, 1870, page 378 ). De grands yeux noirs éclairaient son visage étiolé de petite faubourienne de Belleville (LUDOVIC HALÉVY, Criquette, 1883, page 4) :

0 1. Cet homme était un simple ouvrier, un de ces joyeux faubouriens, espèce de Figaro sans mandoline et sans résille, un homme gai, même en sortant de diligence, moment où tout le monde grogne.

HONORÉ DE BALZAC, Théorie de la démarche, 1833, page 618.

II.— Adjectif.

A.— Qui réside, qui est situé dans un faubourg, dans les faubourgs (généralement les faubourgs populaires de Paris). Population faubourienne; rue faubourienne. L'anarchie libre-penseuse du mioche faubourien (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 695 ). La vente d'almanachs liégeois et d'animaux en sucre-cerise d'une boutique faubourienne (EDMOND DE GONCOURT, La Fille Élisa, 1877, page 73 ).

B.— [En parlant d'un trait physique, d'un comportement; généralement impliquant un jugement défavorable] Sa verve faubourienne, son vocabulaire de voyou (ALPHONSE DAUDET, Contes du lundi, 1873, page 31 ). Des ouvriers d'usine passaient, (...) arborant des casquettes de soie sur leurs têtes faubouriennes, vicieuses et chafouines (EMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 221 ). Une espèce d'accent faubourien qui sentait son Paris d'une lieue (MAXENCE VAN DERMEERSCH, Invasion 14, 1935, page 91) :

0 2. — « Vous ne m'aurez pas », avait-il crié, « sales bourgeois. » En proférant cette exclamation faubourienne avec une ironie terrible, (...) il tombait entre les bras des gardes, secoué par des convulsions presque aussitôt arrêtées. Il était mort.

PAUL BOURGET, Nos actes nous suivent, 1926, page 104.