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Définition: ÉVANOUIR (S'), verbe pronominal.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ÉVANOUIR (S'), verbe pronominal. A.— 1. Disparaître sans laisser de trace. On battit vainement les environs, lui si grand s'était évanoui, ainsi qu'une fumée (ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 95 ). La poussière, un instant épaissie en nuage, se dissipa, s'évanouit (PAUL-JEAN TOULET, La Jeune fille verte, 1918, page 165 ). [Les] brumes qui montent de l'eau et s'évanouissent en tourbillonnant (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 213) : Ø 1.... là-bas, les premières fumées de Puyloubiers, fils légers, fragiles, qui montent tout droit dans l'air paisible du matin, hésitent, puis s'évanouissent très haut. HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 331. · S'évanouir en.. Disparaître en se transformant, en faisant place à autre chose. Il regarda les documents secrets s'évanouir en fumée dans le ciel (JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 66 ). 2. Par extension. Cesser d'être perceptible. Cette ligne de faîte que vous voyez, tout là-bas, s'évanouir vers la vallée, dans la brume (SIMON-PIERRE FOURNIER, Correspondance [avec Jacques Rivière] , 1909, page 84 ). Le gémissement des ressorts, le pas sourd des sabots dans le sol sableux, d'abord distincts, s'évanouissent progressivement dans la nuit (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 724) : Ø 2. Il lui sembla [à Clé] entendre la chanson grêle d'une ronde enfantine qui baissait par degrés. La chanson s'évanouit sans écho. MARCEL AYMÉ, Maison basse, 1934, page 246. · S'évanouir en. Cela était délicieux, ce lent crépuscule tiède qui envahissait le parc (...) dans les lointains bleuâtres, les grands arbres s'évanouissaient, en visions tremblantes et légères (ÉMILE ZOLA, Travail, tome 2, 1901, page 232 ). 3. Au figuré. Cesser d'être, d'exister. Cette race héroïque étoit comme une flamme toujours prête à s'éteindre; elle s'est enfin évanouie (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Études et discours historiques, tome 4, 1831, page 308 ). Le glaive supprimé, le despotisme s'évanouit (VICTOR HUGO, Correspondance, 1863, page 452 ). Aujourd'hui, les choses vont très vite, les réputations se créent rapidement et s'évanouissent de même (PAUL VALÉRY, Regards sur le monde actuel, 1931, page 242) : Ø 3. L'histoire naturelle n'étudie pas tel ou tel individu, mais le type générique que tout individu porte en lui, lequel demeure inaltérable quand les individus passent et s'évanouissent. VICTOR COUSIN, Du Vrai, du beau et du bien, 1836, page 443. a) En particulier. — Se dissiper. Une émotion de bonheur inexprimable s'empara de moi; je sentis s'évanouir l'ennui, le vide, l'inquiétude qui dévoraient mon coeur depuis si longtemps (CLAIRE DE KERSAINT, DUCHESSE DE DURAS, Édouard, 1825, page 123 ). De temps en temps, elle lui parlait pour que le pâle éclair de raison ne s'évanouît pas dans les brouillards de l'ivresse (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 154 ). · S'évanouir dans. En s'affaiblissant à l'extrême, elles [les couleurs] vont toutes s'évanouir dans le blanc, qui est l'unité de lumière sans couleur (CHARLES BLANC, Grammaire des arts du dessin, 1876, page 24 ). Certains jours de pluie, son odeur [de la bécasse] s'évanouira dans la senteur végétale (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 203) : Ø 4.... tandis que le fer rouge s'enfonçait dans la plaie fumante, impassible et presque auguste, il attachait sur Thénardier son beau regard sans haine où la souffrance s'évanouissait dans une majesté sereine. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 960. — Perdre toute réalité. Toutes les anciennes charges qui pesaient contre Dreyfus s'évanouissent à l'examen... (ROGER MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, page 413) : Ø 5. La chaleur monte, et, avec elle, naissent les mirages. Mais ce ne sont encore que des mirages élémentaires. De grands lacs se forment, et, s'évanouissent quand nous avançons. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Terre des hommes, 1939, page 221. b) [Avec ellipse du pronom] La chanoinesse (...) vit, à leur récit, évanouir sa dernière espérance (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Consuelo, tome 1, 1842-43, page 334 ). Il [l'adolescent] craint toujours d'exposer sa réflexion, de peur d'en laisser évanouir la vertu intime (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 647 ). — Expression factitive, ALGÈBRE. Faire évanouir une inconnue. " La faire disparaître d'une équation " (Dictionnaire de l'Académie Française). B.— [Le sujet désigne une personne] Perdre conscience. 1. Langue courante. Perdre connaissance. Synonymes : tomber en faiblesse, en pâmoison, en syncope; familier tomber dans les pommes, tourner de l'oeil. Quand on commence à s'évanouir, il y a une douceur à se sentir le coeur s'en aller (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Renée Mauperin, 1864, page 200 ). Je vis tourner devant moi les verres et les fleurs; je crus que j'allais m'évanouir (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Climats, 1928, page 103) : Ø 6. Une pâleur de mort se répandit sur ses traits, son dos s'emperla de sueur froide; elle crut qu'elle allait s'évanouir; mais, par un prodigieux effort de volonté, elle rappela ses sens... THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 336. a) [+ complément second indiquant les circonstances, la cause du malaise] [Introduit par à] [Le valet] présenta gravement l'omelette au poète, qui (...) faillit s'évanouir au fumet d'un mets aussi prosaïque (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mademoiselle Mariette, 1853, page 126 ). Elle s'évanouissait à la vue d'une petite souris! (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 22 ). [Introduit par de] S'évanouir de douleur, de faim, de faiblesse, de fatigue, de froid, de terreur. Je faillis m'évanouir d'horreur, dans la chambre... Monsieur était mort! (OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 20 ). b) [Avec ellipse du pronom] Un parfum qui lui est antipathique suffit pour la faire évanouir (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 1, 1846, page 786 ). 2. Littéraire. Être absorbé entièrement par quelque chose au point de n'avoir conscience de rien d'autre. S'évanouir dans, en. Dans mon second néant je sens que je m'enfonce, Que je m'évanouis en regrets superflus (ALPHONSE DE LAMARTINE, Harmonies poétiques et religieuses. 1830, page 481 ). Moi qui vous croyais tout envolé, évanoui dans l'art, bien loin des basses questions d'intérêts terrestres! (ÉMILE ZOLA, Rome, 1896, page 182) : Ø 7. Contempler, c'est s'évanouir dans les choses; agir c'est se reprendre. (...) les hommes vulgaires sont perpétuellement emprisonnés dans leur maigre moi, et ne savent pas ce que c'est que de se perdre dans l'infini... HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL. Journal, 1866, page 72. Remarque : On rencontre dans la documentation quelques emplois transitifs du verbe. Soleil dont la chute du soir m'emporte et m'évanouit (GUSTAVE KAHN, Conte 1898, page 358). Il était indolent et musard, et possédait à un haut degré cette charmante faculté de s'exagérer son bonheur et d'évanouir le souci présent dans le rêve (ANDRÉ GIDE, Si le grain, 1924, page 562). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 633. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 446, b) 2 587; XXe. siècle : a) 2 290, b) 2 093.

« (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 154 ). · S'évanouir dans.

En s'affaiblissant à l'extrême, elles [les couleurs] vont toutes s'évanouir dans le blanc, qui est l'unité de lumière sans couleur (CHARLES BLANC, Grammaire des arts du dessin, 1876, page 24 ).

Certains jours de pluie, son odeur [de la bécasse] s'évanouira dans la senteur végétale (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 203) : Ø 4....

tandis que le fer rouge s'enfonçait dans la plaie fumante, impassible et presque auguste, il attachait sur Thénardier son beau regard sans haine où la souffrance s'évanouissait dans une majesté sereine. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 960. — Perdre toute réalité.

Toutes les anciennes charges qui pesaient contre Dreyfus s'évanouissent à l'examen...

(ROGER MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, page 413) : Ø 5.

La chaleur monte, et, avec elle, naissent les mirages. Mais ce ne sont encore que des mirages élémentaires.

De grands lacs se forment, et, s'évanouissent quand nous avançons. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Terre des hommes, 1939, page 221. b) [Avec ellipse du pronom] La chanoinesse (...) vit, à leur récit, évanouir sa dernière espérance (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Consuelo, tome 1, 1842-43, page 334 ).

Il [l'adolescent] craint toujours d'exposer sa réflexion, de peur d'en laisser évanouir la vertu intime (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 647 ). — Expression factitive, ALGÈBRE.

Faire évanouir une inconnue.

" La faire disparaître d'une équation " (Dictionnaire de l'Académie Française). B.— [Le sujet désigne une personne] Perdre conscience. 1.

Langue courante.

Perdre connaissance.

Synonymes : tomber en faiblesse, en pâmoison, en syncope; familier tomber dans les pommes, tourner de l'oeil.

Quand on commence à s'évanouir, il y a une douceur à se sentir le coeur s'en aller (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Renée Mauperin, 1864, page 200 ).

Je vis tourner devant moi les verres et les fleurs; je crus que j'allais m'évanouir (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Climats, 1928, page 103) : Ø 6.

Une pâleur de mort se répandit sur ses traits, son dos s'emperla de sueur froide; elle crut qu'elle allait s'évanouir; mais, par un prodigieux effort de volonté, elle rappela ses sens... THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 336. a) [+ complément second indiquant les circonstances, la cause du malaise] [Introduit par à] [Le valet] présenta gravement l'omelette au poète, qui (...) faillit s'évanouir au fumet d'un mets aussi prosaïque (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mademoiselle Mariette, 1853, page 126 ).

Elle s'évanouissait à la vue d'une petite souris! (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 22 ). [Introduit par de] S'évanouir de douleur, de faim, de faiblesse, de fatigue, de froid, de terreur.

Je faillis m'évanouir d'horreur, dans la chambre...

Monsieur était mort! (OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 20 ). 2. »

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