Définition: EXTRAVAGUER, verbe.

Définition: EXTRAVAGUER, verbe. A.— 1. Emploi intransitif. Aller dans tous les sens. Synonyme : divaguer. Celui qui va toujours et sans s'arrêter un seul instant, n'avançât-il que peu à peu, ira plus loin que celui qui s'élance d'abord, qui extravague et bondit à l'aventure (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 5, 1863-69, page 465 ). Les Européens (...) se sont précipités tout de suite sur la voie des Indes. Pourquoi, plus tard, ont-ils extravagué à travers le monde? (PAUL MORAND, La Route des Indes, 1936, page 4) : Ø 1. Une bousculade, des cris : des ombres, perceptibles sur un fond lumineux, paraissent extravaguer dans l'ombre de la crypte. Ils sont plusieurs, éclairés par une bougie autour d'un blessé, et, secoués, le maintiennent à grand'peine sur son brancard. HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 313. 2. Vieilli, emploi pronominal réfléchi. S'écarter de sa route. Au figuré. [Durtal] supplia ardemment Notre-Dame d'intervenir pour qu'il pût (...) sans s'extravaguer, prier en paix (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 2, 1895, page 124 ). — Être extravagué. Je suis en face de l'inconnu, poursuivait Durtal; je me plains d'être sec, d'être extravagué, mais qui m'affirme que si je me déterminais à communier, je resterais ainsi? (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 238 ). B.— Au figuré, emploi intransitif. Avoir un comportement extravagant Synonyme : divaguer : Ø 2. À chaque nouvelle phase du mieux, qui allait se dessinant de plus en plus, l'aïeul extravaguait. Il faisait un tas d'actions machinales pleines d'allégresse, il montait et descendait les escaliers sans savoir pourquoi. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 597. — Délirer, déraisonner. Les jeux sanglants ou ridicules de la fortune qui extravague sans relâche (JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Correspondance, 1806-07, page 495 ). Je ne puis plus écrire; j'extravague. Voilà mes idées qui se brouillent (HONORÉ DE BALZAC, Lettres à l'Étrangère, tome 1, 1850, page 75) : Ø 3. La presse est une bouche forcée d'être toujours ouverte et de parler toujours. De là vient qu'elle dit mille fois plus qu'elle n'a à dire, et qu'elle divague souvent et extravague. ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1834, page 1008. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3