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Définition: FADE1, adjectif.

Publié le 09/02/2016

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Définition: FADE1, adjectif. A.— [En parlant d'un inanimé (en général) concret] 1. [En parlant d'une réalité perceptible par tel ou tel sens] Qui manque de saveur ou de caractère et suscite souvent le dégoût ou un jugement défavorable. a) Domaine du goût. Qui manque de saveur ou dont la saveur trop peu relevée déplaît au goût. Mets, viande, sauce fade; une douceur fade (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). (Quasi-)synonymes : insipide; (quasi-)antonymes : âcre, assaisonné, épicé, pimenté, relevé. C'est là ta nourriture habituelle? Pluton. Oui!... oh! je n'aime pas les choses fades!... il me faut du piment, beaucoup de piment! (HECTOR CRÉMIEUX, Orphée aux enfers, 1858, I, 4, page 39 ). · Emploi comme substantif neutre. Du fade lui remonta de la gorge. Il cracha un glaviot épais, sanguinolent (LANGUE VERTE ET NOIRS DESSEINS (AUGUSTE LE BRETON), Du Rififi chez les hommes, 1953, page 195 ). — Par extension. (Se sentir) le coeur fade. " Avoir, éprouver du dégoût " (Dictionnaire de l'Académie Française). Par ellipse se sentir fade. Être pris de dégoût. Je m'éveillais tout à coup transi et le coeur fade dans l'obscurité (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Sensations et souvenirs, 1895, page 128 ). Ma salive est sucrée, mon corps est tiède; je me sens fade (JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 130 ). b) Domaine de l'odorat. (Quasi-)antonyme : suave. L'odeur fade et vaporeuse de sa chevelure me faisait souvent répugnance (OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ-MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, page 176) : Ø 1.... l'odeur du lait caillé paraissait plus fraîche et plus fade... Non, pas fade : mais d'une âcreté si discrète et si délavée qu'on ne la sentait qu'au fond des narines et déjà plutôt goût que parfum. ANDRÉ GIDE, Les Nourritures terrestres, 1897, page 212. c) Domaine de la vue. Désagréable à la vue par son manque d'éclat. Couleur fade (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). (Quasi-)synonymes : blême, délavé, pâle, terne. À droite, un rideau de palmiers (...) troncs tout gris, sommets inclinés vers le sud, vert fade (EUGÈNE FROMENTIN, Voyage en Egypte, 1869, page 52 ). Des yeux d'un bleu fade (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1893, page 421 ). d) Domaine de l'ouïe. Désagréable à l'oreille par sa monotonie. (Quasi-)antonymes : mélodieux, expressif. M. Sully-Prudhomme a bien fait ressortir, dans son livre de l'« Expression », ce réalisme du langage, qui qualifie un coloris de froid ou de chaud, appelle une musique fade ou de haut goût (MAURICE GRIVEAU, Les Éléments du beau, 1892, page 8 ). La pluie continuait de tomber avec un bruit fade (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, page 160 ). 2. Par extension. [En parlant d'une réalité qui affecte l'ensemble de la pers; en particulier, en parlant des conditions atmosphériques] Qui provoque une impression de chaleur ou d'étouffement. (Quasi-)synonyme : douceâtre. Par ces temps fades et mous comme celui d'aujourd'hui, par exemple; par la moiteur étouffante des rues sales, sous ces ciels bas, en colle de pâte (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Âmes d'automne, 1898, page 68 ). Un air épais, un air fade, un air qui passait mal (CHARLES-FERDINAND RAMUZ, La grande peur dans la montagne, 1926, page 189 ). L'un se souvient avec nostalgie de la maison ouvrière, de sa tiédeur fade, de sa fraternité (JEAN GUÉHENNO, Journal d'une révolution, 1938, page 175 ). — Rare. Faire fade. Il fait tiède et fade dans la chambre (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Aube, 1904, page 3 ). B.— Au figuré. 1. Désagréable par sa monotonie, son manque de vie, d'intérêt. Tout le jour resta bien fade après ces émotions (JULES MICHELET, Journal, 1849, page 79 ). Moi je suis mariée à un homme très bon et qui m'aime et dont le crime, en somme, est de représenter le bonheur un peu fade que l'on a sous la main (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 194 ). Je sentais autour de moi le goût fade de la vie, et j'aspirais l'avenir comme un air plein de sel et d'aromes (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Lys rouge, 1894, page 22 ). 2. [En parlant d'une personne, d'un trait de son attitude ou de son comportement] a) [En parlant d'une personne au point de vue physique et moral] a ) Qui manque d'éclat, de piquant, de relief; qui manque de personnalité, d'originalité. (Quasi-)synonymes : banal, inexpressif, quelconque. Les Allemandes sont tendres et douces, mais fades et monotones (ALFRED DE MUSSET, La Confesssion d'un enfant du siècle, 1836, page 54 ). Les enfants sont plats et fades. Rien d'inattendu, de personnel, aucune pensée originale. Ils n'ont pas encore eu le temps d'avoir des idées à eux ou aux autres (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1862, page 1004 ). Tu es fade, tu es flasque, tu es inerte comme un mollusque, paresseux comme l'unau (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 112 ). — Emploi comme substantif masculin. C'était un garçon perruquier, un grand fade, blondin, assez bien fait, le visage plat, l'esprit de même (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, page 108 ). · Substantif masculin à valeur de neutre. Confer douceâtre, citation de Charles de Sainte-Beuve, Poisons, 1869, page 51. ß ) Qui flatte, fait des excès de galanterie, dit des choses ennuyeuses et sans intérêt. Je ne veux pas être fade, mais il est évident que si son altesse vous rencontre!... elle n'aura plus le courage de s'éloigner (VICTORIEN SARDOU, Rabagas, 1872, IV, 14, page 203 ). b) Par métonymie. [En parlant d'un trait physique, moral, ou d'un propos] Une beauté fade; un discours, une conversation fade; des louanges fades; un éloge fade (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). Quel plaisir de baiser ces lèvres qui vous disent : « je t'abhorre! » cela a plus de ragoût que cet éternel et fade : « je t'aime », dont les femmes vous écoeurent (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 403 ). Que je ne sois pas pour tous de la même amabilité fade (ANDRÉ GIDE, Journal, 1890, page 17 ). c) Domaine littéraire et artistique. Qui manque de relief, de vie, d'authenticité, d'intérêt. — [En parlant d'une personne, d'une oeuvre] Delille ne fut qu'un Ovide très fade, sans invention et sans verve, qui fit bien le vers élégant (ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1827, page 368 ). Il [Erckmann-Chatrian] est poussé fatalement à faire une peinture fade et doucereuse, d'une grande bonhomie (ÉMILE ZOLA, Mes haines, 1866, page 143) : Ø 2. Ce Viélé-Griffin est étonnant Savant, sincère, ardent, il lui manque un je ne sais quoi, qui le rend souvent fade, vide, à côté, agaçant même. C'est l'impression que donne Plus loin et surtout L'amour sacré. JACQUES RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Fournier] , 1906, page 382. — Par métonymie. [En parlant d'un style, d'une oeuvre] Quelques romans d'une invention froide et timide, d'un style fade, languissant, maniéré, sans aucune intention morale (JEAN-FRANÇOIS MARMONTEL, Essai sur les romans, 1799, page 293 ). Il ne faut, en tout cas, chercher dans ce fade volume [de M. de Laprade] aucune trace d'enjouement ni de sel; il n'y a pas le plus petit mot pour rire, pas le plus petit grain de Voltaire (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 1, 1861, page 18 ). Remarque : La documentation atteste le dérivé rare fadir, verbe transitif Affadir, rendre fade. Il avait une façon de se rengorger, de bomber, de boire l'admiration qui vous déprimait le coeur, qui vous fadissait la salive (Alexandre Arnoux, Paris, 1939, page 194). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 720. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 602, b) 1 111; XXe. siècle : a) 1 456, b) 1 076. DÉRIVÉS : Fadement, adverbe D'une manière fade. a) [En parlant d'un inanimé] Ah! la pauvre peinture, ou durement noire ou fadement porcelainée (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1894, page 590 ). Je jouais une romance sans paroles assez fadement expressive (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 456 ). b) [En parlant d'une personne] Grossièrement et fadement poli comme un maître d'école de village, assommant les gens de compliments hyperboliques (...) voilà l'homme (JULES MICHELET, Mémorial, 1820-22, page 190 ). Elles étaient aussi menteuses dans leurs livres que dans leurs salons; elles s'embellissaient fadement, et flirtaient avec le lecteur (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la Place, 1908, page 706 ). Parfois, excédé de ce qu'elle se montrât toujours fadement la même, il essayait de la varier par des déguisements (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, CHEM., 1909, page 168 ). Forme dérivée du verbe "fader" fader FADER, verbe transitif. Argot. [Correspond à fade2 ] A.— Partager (un butin, une somme d'argent). — emploi absolu. Sois indulgent à ces productions, et toi-même, si tu as quelque chose en portefeuille, n'oublie pas de « fader » (PAUL VERLAINE, Correspondance, tome 1, 1869-96, page 171 ). — [Avec un pronom personnel marquant l'intérêt que le sujet prend à l'action] Tiens, ajouta-t-il, lui tendant deux biftons de dix sous. Fadez-vous ça [toi et ta camarade] (LANGUE VERTE ET NOIRS DESSEINS (AUGUSTE LE BRETON), Du Rififi chez les hommes, 1953, page 159 ). B.— Par extension. Servir largement (en bonne ou mauvaise part). — [Avec un pronom personnel marquant l'intérêt que le sujet prend à l'action] Tony s'en alla vers son bar et s'y fada une rasade de fine (LANGUE VERTE ET NOIRS DESSEINS (AUGUSTE LE BRETON), Du Rififi chez les hommes, 1953 page 49 ). — Fader (quelqu'un) de. Quand on est fadé comme vous l'êtes de soixante jours de prison, ce n'est pas pour qu'on s'épaississe le sang à dormir comme des pourceaux (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, III, 3, page 142 ). — En particulier. Se faire fader. Contracter une maladie vénérienne. S'il y a des femmes assez salopes pour avoir envie de ton cuir, grand bien leur fasse! ça les regarde! quant à toi, mon vieux, à ton aise : libre à toi de te faire fader, quinte, quatorze, la capote et le point; ce n'est pas moi qui te soignerai, bien sûr! (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1re. part, 5, 1888, page 55 ). Remarque : La documentation atteste fadé, ée en emploi adjectival. Qui a reçu son compte... (en bonne ou mauvaise part). Eh bien, lui dis-je enfin [au chiffonnier] , avec mes ronds (sous), te voilà fadé (muni, qui a reçu sa part) (JEAN RICHEPIN, Pavé, 1883, page 266). Capus (...) me dit : — J'espère que tu dois être content de ton rôle, tu es fadé. — Je suis fadé (FÉLIX GALIPEAUX, Souvenirs, 1931, page 212). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2

« exemple; par la moiteur étouffante des rues sales, sous ces ciels bas, en colle de pâte (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Âmes d'automne, 1898, page 68 ).

Un air épais, un air fade, un air qui passait mal (CHARLES-FERDINAND RAMUZ, La grande peur dans la montagne, 1926, page 189 ).

L'un se souvient avec nostalgie de la maison ouvrière, de sa tiédeur fade, de sa fraternité (JEAN GUÉHENNO, Journal d'une révolution, 1938, page 175 ). — Rare.

Faire fade.

Il fait tiède et fade dans la chambre (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Aube, 1904, page 3 ). B.— Au figuré. 1.

Désagréable par sa monotonie, son manque de vie, d'intérêt. Tout le jour resta bien fade après ces émotions (JULES MICHELET, Journal, 1849, page 79 ).

Moi je suis mariée à un homme très bon et qui m'aime et dont le crime, en somme, est de représenter le bonheur un peu fade que l'on a sous la main (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 194 ).

Je sentais autour de moi le goût fade de la vie, et j'aspirais l'avenir comme un air plein de sel et d'aromes (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Lys rouge, 1894, page 22 ). 2.

[En parlant d'une personne, d'un trait de son attitude ou de son comportement] a) [En parlant d'une personne au point de vue physique et moral] a ) Qui manque d'éclat, de piquant, de relief; qui manque de personnalité, d'originalité.

(Quasi-)synonymes : banal, inexpressif, quelconque.

Les Allemandes sont tendres et douces, mais fades et monotones (ALFRED DE MUSSET, La Confesssion d'un enfant du siècle, 1836, page 54 ).

Les enfants sont plats et fades.

Rien d'inattendu, de personnel, aucune pensée originale.

Ils n'ont pas encore eu le temps d'avoir des idées à eux ou aux autres (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1862, page 1004 ).

Tu es fade, tu es flasque, tu es inerte comme un mollusque, paresseux comme l'unau (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 112 ). — Emploi comme substantif masculin.

C'était un garçon perruquier, un grand fade, blondin, assez bien fait, le visage plat, l'esprit de même (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, page 108 ). · Substantif masculin à valeur de neutre.

Confer douceâtre, citation de Charles de Sainte-Beuve, Poisons, 1869, page 51. ß ) Qui flatte, fait des excès de galanterie, dit des choses ennuyeuses et sans intérêt.

Je ne veux pas être fade, mais il est évident que si son altesse vous rencontre!...

elle n'aura plus le courage de s'éloigner (VICTORIEN SARDOU, Rabagas, 1872, IV, 14, page 203 ). b) Par métonymie.

[En parlant d'un trait physique, moral, ou d'un propos] Une beauté fade; un discours, une conversation fade; des louanges fades; un éloge fade (Dictionnaire de l'Académie française.

1798-1932).

Quel plaisir de baiser ces lèvres qui vous disent : « je t'abhorre! » cela a plus de ragoût que cet éternel et fade : « je t'aime », dont les femmes vous écoeurent (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 403 ).

Que je ne sois pas pour tous de la même amabilité fade (ANDRÉ GIDE, Journal, 1890, page 17 ). c) Domaine littéraire et artistique.

Qui manque de relief, de 2. »

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