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Définition / Vocabulaire: AMUSÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

Publié le 21/10/2015

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Définition / Vocabulaire: AMUSÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif. A.— Participe passé de amuser* B.— Emploi adjectival. 1. [Se rapportant à une personne] a) Qui se trouve momentanément égayé par quelque situation ou circonstance plaisante ou comique : Ø 1. Un des plus cruels supplices de mes grandeurs passées, était de recevoir et de rendre des visites, d'aller à la cour, de donner des bals, des fêtes, de parler, de sourire en crevant d'ennui, d'être poli et amusé à la sueur de mon front : c'étaient là les vrais, les seuls soucis de mon ambition. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 380. Ø 2. Mais regarde-le donc! Est-il comique, à la magnétiser du coin de l'oeil! la vieille France, mon cher!... Moi, je l'adore, cet homme-là, et il pourra bien dire que c'est pour lui, si j'épouse sa fille! Mouret riait, très amusé. ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 453. Ø 3.... le joyeux conseiller d'empire Ivan Pétrovitch racontait aux convives amusés sa dernière farce de chez Cubat. GASTON LEROUX, Rouletabille chez le tsar, 1912, page 3. b) Qui est d'un naturel gai, possède un caractère jovial, insouciant, fait de bonne humeur et d'entrain : Ø 4.... rien ne m'a jamais mieux montré l'éternelle enfance de cette sotte humanité, et que les Français, les Parisiens surtout, sont encore et toujours ce peuple fou et charmant, mobile, insouciant, amusé... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Les Cahiers, 1868, page 98. Ø 5. Flaminia et Lisette sa soeur sont dures, coquettes, joueuses, amusées : le petit rustre doit sentir bon aussi pour ces deux belles dames blasées. Elles jouent, tirent une griffe, la rentrent. JEAN ANOUILH, La Répétition ou l'Amour puni, 1950, I, page 36. — Spécialement. [En parlant d'un écrivain] Qui écrit dans un style agréable et plaisant Confer plume amusée (Charles-Amédée de Sainte-Beuve, Port-Royal, tome 1, 1840, page 350) : Ø 6.... puisque j'en suis aux distinguo, j'y distingue encore, et plus qu'ailleurs, l'écrivain que j'appelle simplement amusé, lequel, se sentant en bonne et chaude veine, ne s'arrête plus, mais redouble et se laisse mener en tous sens par les figures de sa pensée. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 2, 1842, page 434. Ø 7. M. Théodore de Banville est un poète lyrique hypnotisé par la rime, le dernier venu, le plus amusé et dans ses bons jours le plus amusant des romantiques, un clown en poésie qui a eu dans sa vie plusieurs idées, dont la plus persistante a été de n'exprimer aucune idée dans ses vers. JULES LEMAÎTRE, Les Contemporains, 1885, page 7. 2. Par extension. a) [En parlant d'une expression du visage, d'une intonation de la voix, etc.] Qui traduit un état passager de gaîté et de divertissement souvent mêlé d'une ironie souriante ou moqueuse : Ø 8. Il gardait de sa première vocation je ne sais quelle onction du regard et de la voix, qu'il avait naturellement pastorale, je veux dire propre à remuer les coeurs; mais un sourire tempérait ses propos les plus austères, mi-triste et mi-amusé, et je crois presque involontaire, à quoi l'on comprenait qu'il ne se prenait pas lui-même bien au sérieux. ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 443. Ø 9. Elle est aussi droite et aussi allante qu'avant la guerre et c'est le même petit regard bon et amusé sous les paupières bleuies. JULIEN GREEN, Journal, 1945, pages 234-235. Ø 10. — Tu te liquiderais si les communistes étaient au pouvoir? demanda Henri d'une voix amusée. — Oui. Et je te conseillerais vivement d'en faire autant, dit Julien. SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 466. Remarque : Autres syntagmes air amusé, expression amusée, oeil amusé, oeillade amusée, traits amusés, visage amusé.œil amusé, œillade amusée, traits amusés, visage amusé. b) [En parlant d'un sentiment, d'un état d'âme, d'une attitude morale] Où se mêlent la gaîté, le charme, l'insouciance heureuse : Ø 11.... j'éprouve maintenant en entendant de la musique un plaisir qui peut être de deux espèces. Ou bien c'est un plaisir vraiment musical, la sensation du beau sonore, et c'est le vrai, le sérieux, le passionnant plaisir, ou bien c'est un plaisir à la fois compatissant, amusé et charmé... HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, JACQUES RIVIÈRE, Correspondance, lettre de Jacques Rivière à Alain-Fournier, novembre 1905, page 201. Ø 12. Elle entendait son rire, ces trois notes distinctes : « Ah, ah, ah... » qu'il égrenait, en renversant la nuque... sa gaieté, sa constante bonne humeur... sa gaieté mensongère! Car il avait vécu dans le mensonge, comme dans un élément naturel : un mensonge amusé, insouciant, incorrigible... ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 191. Ø 13. On sait (...) l'épouvantable cruauté de la guerre et des supplices, la morale oubliée pour les batailles scolastiques et l'élan métaphysique des théologiens, tout cela montant dans la multitude de pierre pour envahir l'édifice du haut en bas, — et d'autre part la sagesse narquoise, la tendresse amusée, la bonté, la joie, souvent la gaillardise, quelquefois la colère, jamais la malédiction ni l'anathème ni le prêche du sculpteur. ÉLIE FAURE, L'Esprit des formes, 1927, page 255. Remarque : Autres syntagmes amitié amusée, étonnement amusé, souvenir amusé, sympathie amusée. C.— Rare, emploi substantif. Un amusé. Personne qui possède un penchant inné pour le divertissement, les distractions agréables : Ø 14. Qu'était-il? un chimérique? Oui, mais décrire ses chimères. Un amusé qu'un rien distrayait? Je crois qu'il avait une extraordinaire faculté de se mettre tout entier sur des fragments, de perdre de vue le vaste horizon, l'ensemble. MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 9, août 1912, page 323. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 158. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 041, b) 1 405; XXe. siècle : a) 2 198, b) 1 961.

« JEAN ANOUILH, La R?p?tition ou l'Amour puni, 1950, I, page 36.

? Sp?cialement.

[En parlant d'un ?crivain] Qui ?crit dans un style agr?able et plaisant Confer plume amus?e (Charles-Am?d?e de Sainte-Beuve, Port-Royal, tome 1, 1840, page 350)?: ? 6....

puisque j'en suis aux distinguo, j'y distingue encore, et plus qu'ailleurs, l'?crivain que j'appelle simplement amus?, lequel, se sentant en bonne et chaude veine, ne s'arr?te plus, mais redouble et se laisse mener en tous sens par les figures de sa pens?e. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 2, 1842, page 434.

? 7.

M.

Th?odore de Banville est un po?te lyrique hypnotis? par la rime, le dernier venu, le plus amus? et dans ses bons jours le plus amusant des romantiques, un clown en po?sie qui a eu dans sa vie plusieurs id?es, dont la plus persistante a ?t? de n'exprimer aucune id?e dans ses vers. JULES LEMA?TRE, Les Contemporains, 1885, page 7.

2.

Par extension.

a) [En parlant d'une expression du visage, d'une intonation de la voix, etc.] Qui traduit un ?tat passager de ga?t? et de divertissement souvent m?l? d'une ironie souriante ou moqueuse?: ? 8.

Il gardait de sa premi?re vocation je ne sais quelle onction du regard et de la voix, qu'il avait naturellement pastorale, je veux dire propre ? remuer les coeurs; mais un sourire temp?rait ses propos les plus aust?res, mi-triste et mi-amus?, et je crois presque involontaire, ? quoi l'on comprenait qu'il ne se prenait pas lui-m?me bien au s?rieux. ANDR? GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 443.

? 9.

Elle est aussi droite et aussi allante qu'avant la guerre et c'est le m?me petit regard bon et amus? sous les paupi?res bleuies. JULIEN GREEN, Journal, 1945, pages 234-235.

? 10.

? Tu te liquiderais si les communistes ?taient au pouvoir? demanda Henri d'une voix amus?e. ? Oui.

Et je te conseillerais vivement d'en faire autant, dit Julien. SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 466.

Remarque?: Autres syntagmes air amus?, expression amus?e, oeil amus?, oeillade amus?e, traits amus?s,. »

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