Définition - Vocabulaire: ANISÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Définition - Vocabulaire: ANISÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de aniser* II.— Adjectif. A.— Au propre. Composé, parfumé d'anis (confer anis A1). 1. DISTILLERIE. [En parlant d'une boisson (confer anis A 1 a)] : Ø 1. Dans la belle lumière fine qui descendait sur la ville, s'élevaient les anciennes odeurs de viande grillée et d'alcool anisé. ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1463. 2. GASTRONOMIE. a) ALIMENTATION GÉNÉRALE. [En parlant d'un mets (confer anis A 1 b alimentation générale)] : Ø 2.... le parmesan jetait par moment un filet mince de flûte champêtre; tandis que les brie (sic) y mettaient des douceurs fades de tambourins humides. Il y eut une reprise suffocante du livarot. Et cette symphonie se tint un moment sur une note aiguë du géromé anisé, prolongée en point d'orgue. ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 830. b) PÂTISSERIE. [En parlant de pains, de gâteaux (confer anis A 1 b pâtisserie)] : Ø 3. On faisait frire des saucisses dans des poêlons, bouillir des gaudes dans des bassines, sauter des crêpes sur des plaques de fonte, enfler des pancakes sur des paniers. On vendait des galettes anisées, des pains de seigle d'un sou, des gâteaux de maïs,... FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 407. 3. MÉDECINE. [En parlant d'un remède (confer anis A 1 c)] : Ø 4. Un moment, j'ai craint une crise, mais j'ai pris dix gouttes d'une solution ammoniacale anisée, qui l'a peut-être enrayée. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1894, page 594. B.— Au figuré. [En parlant surtout d'une chose naturelle] Caractérisé par une odeur ou une couleur rappelant celles de l'anis (confer anis B) : Ø 5. L'odeur de l'humus était joyeuse et anisée (...) devant mes yeux, des fourmis charriaient des débris d'écorce à travers le feutre de l'herbe. JEAN GIONO, L'Eau vive, 1943, page 70. Ø 6.... pourpre violacée des éponges, bleu anisé des anémones, et ce fond d'or inépuisable, clartés d'or pâle et flambant (...) elle [Cissé] contemplait ravie... MAURICE GENEVOIX, Fatou Cissé, 1954, page 100. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 10. Forme dérivée du verbe "aniser" aniser ANISER, verbe transitif. I.— Verbe transitif. Parfumer à l'anis (confer anis A 1) : Ø En général j'ai la gueule de bois, Étant toujours un peu « bu » de la veille; Je reste donc à cela que je bois Indifférent, ainsi qu'une bouteille. Ce sont, hélas! des produits hasardeux, Que tour à tour j'anise ou je cassisse. Et tôt bientôt, après une heure ou deux De ce verdâtre ou jaunâtre exercice, J'ai l'estomac comme un vrai macadam. ... Bien entendu (faut-il d'autres motifs?) Mon appétit se ferme, loin qu'il s'ouvre, Trahi qu'il est par ces apéritifs. RAOUL PONCHON, La Muse au cabaret, L'Invalide à la gueule de bois, 1920, pages 193-194. Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux de Dictionnaire de l'Académie Française 1835 à Grand Larousse de la Langue française. II.— Verbe pronominal, vieilli. Prendre le parfum de l'anis (Confer anis A 1; Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Nouveau Larousse illustré). — Spécialement, argotique " Se griser, s'enivrer. " (Notes manuscrites interfoliées au dictionnaire de Delesalle (ÉVARISTE NOUGUIER), 10 janvier 1900, page 13). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1.