Dictionnaire en ligne: DÉBOULÉ, -ÉE, participe passé et substantif. I.— Participe passé de débouler* II.— Substantif. A.— Déboulé, substantif masculin. 1. Action du lièvre ou du lapin qui déboule. [Le] déboulé [du lapin] est brutal et rapide; il faut le tirer vite (FRANÇOIS VIDRON, La Chasse en plaine et au bois, 1945, page 46 ). · Tirer ou prendre un lièvre au déboulé. Au moment où il déboule. Il avait pris souvent, ainsi, des lapins au déboulé (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 289 ). 2. CHORÉGRAPHIE. Mouvement de danse où le corps tourne sur lui-même en pivotant alternativement et très vite sur chaque pied en vue de parcourir un trajet déterminé. Lorsque par une suite de déboulés on parcourt en tournoyant une partie de la scène, c'est alors un « manège » (Arts et littérature dans la société contemporaine (direction Pierre Abraham) 1935, page 4604 ). B.— Déboulée, substantif féminin Chute précipitée de ce qui déboule : Ø Anne-Marie avait le sentiment d'un bloc de rocher, et qui tout à l'heure prendrait sa pente, s'abattrait en foudre. Ce qui allait se trouver à la traverse serait balayé, comme par une déboulée de granit ou de basalte. HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, page 258. Fréquence absolue littéraire : 7. Forme dérivée du verbe "débouler" débouler DÉBOULER, verbe intransitif. A.— Familier. 1. Tomber rapidement le long d'une pente en roulant comme une boule. Je signifie montagne pour toi (...) qui as déboulé dans ses précipices (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 612 ). — Emploi factitif. Faire débouler quelqu'un ou quelque chose. Et tous deux, lentement, descendirent le terri, en tâchant de ne pas faire débouler les roches (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1494 ). 2. Par extension. Descendre rapidement. Débouler de l'escalier, et par ellipse, débouler l'escalier (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). Les ordures déboulèrent de la boîte métallique et churent en trombe dans la poubelle (RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 9 ). — Par métaphore. Se précipiter sur (quelqu'un), tomber sur (quelqu'un) : Ø — Oui, dit le curé, ces deux mauvais drôles, avec trois autres de la même espèce, sont venus m'attaquer (...); ils ont déboulé sur moi des deux côtés avec des hachettes et des couteaux,... ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 470. B.— CHASSE. [Le sujet désigne un lièvre ou un lapin] Partir rapidement et à l'improviste de son gîte devant un chasseur. Un premier lièvre, classiquement jailli du talus, déboula, cherchant à gagner l'abri d'une rangée de choux (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 65 ). · Infinitif substantivé. Au débouler. Tuer un lapin au débouler. " Au moment où il sort de son terrier et où il se détend en prenant sa course " (Dictionnaire de l'Académie Française). — Par extension. Le chat déboule enfin et file le long de la haie, de l'autre côté (JULES RENARD, Journal, 1905, page 994 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Le synonyme argotique débouliner (confer supra A 1, 2). Je débouline... Je carambole les trois étages (LOUIS-FERDINAND CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 508). Des pierres de taille comme des fétus!... Ça s'écroule, ça débouline! (LOUIS-FERDINAND CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 536). b) Le substantif masculin déboulement. Départ rapide. C'était pour moi un plaisir (...) de voir son déboulement [du hérisson] joyeux et gaminant sur le sable des allées (EDMOND ET JULES DE GONCOURT, Journal, 1889, page 998). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 40.
