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Dictionnaire en ligne: DEBOUT, adverbe et adjectif invariable.

Publié le 11/12/2015

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Dictionnaire en ligne: DEBOUT, adverbe et adjectif invariable. I.— [Debout est en relation avec un inanimé] A.— Usuel. 1. [Inanimé concret] a) Sur un des bouts, dans le sens de la hauteur. Synonymes : à la verticale, d'aplomb. Mettre une colonne, un meuble, un tonneau debout (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). Portes fermées avec des planches mises debout (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 154 ). Les gerbes faites de blé (...) réunies debout (JULES RENARD, Journal, 1901, page 681 ). b) Dressé à la verticale. Son torse droit, (...) son front debout (ÉMILE VERHAEREN, La Multiple splendeur, 1906, page 13 ). À chaque extrémité [du vélodrome] les virages debout comme des murs (PAUL MORAND, Ouvert la nuit, 1922, page 166 ). Les pins bleus debout sur l'horizon (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 306 ). c) Qui tient sur ses bases, qui n'a pas été abattu. Antonymes : détruit, rasé. Palmiers semblables à des minarets turcs restés debout sur la ville détruite (ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 1, 1835, page 133 ). Les blés encore debout avaient des aigrettes de flamme rose (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 252) : Ø 1. Le Panthéon n'existeroit plus s'il n'eût été consacré par le culte des douze apôtres, et la colonne Trajane ne seroit pas debout, si la statue de saint Pierre ne l'eût couronnée. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 535. — Régionalisme (Canada) Terre en bois debout. Terre sur laquelle les arbres n'ont pas été abattus, qui n'a pas été défrichée. Tout ce lot-là était encore en bois debout, et difficile à faire (LOUIS HÉMON, Maria Chapdelaine, 1916, page 234; confer Canada 1930 et BÉL. 1957 ). 2. Au figuré. [Inanimé abstrait] a) Qui résiste aux assauts du temps ou des hommes. Antonymes : abandonné, renversé. Je ne sais s'il est maintenant plus profitable de courtiser le pouvoir tombé que le pouvoir debout (ALFRED DE MUSSET, dans la Revue des Deux-Mondes, décembre 1832, page 103 ). Plus une seule vérité debout et qui ne soit entamée par le doute (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1886, page 574) : Ø 2. Les hommes passent, mais l'homme reste; les empires tombent, les égoïsmes se reforment. (...) deux immenses égoïsmes pressent l'Europe et la convoitent. L'esprit de guerre, de violence et de conquête est encore debout à l'orient, l'esprit de commerce, de ruse et d'aventure est encore debout à l'occident. VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 436. b) Qui a de la force, de la noblesse. Antonymes : lâche, mou. J'aime, au fond, le style « debout » (PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1899, page 347 ). c) Locutions verbales. — [Debout est attribut du sujet; le sujet de la locution désigne un inanimé abstrait : vue de l'esprit, propos tenus ou rapportés par quelqu'un] Tenir debout. Être acceptable, cohérent, sérieux. J'avais beau compter sur mes doigts, pas un de ces vers ne semblait tenir debout (JULIEN GREEN, Journal, 1933, page 135 ). Le plus souvent sous la forme négative. Ne pas tenir debout. Manquer de vraisemblance, de logique, de sérieux ou de réalisme. Ton histoire ne tient pas debout (MARCEL ACHARD, Jean de la Lune, 1929, III, 3, page 27 ). Ça ne tenait pas debout comme accusation (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 575 ). — [Debout est attribut de l'objet; le sujet de la locution désigne une personne] Mettre, tenir debout. Organiser, mettre sur pied. Mettre debout l'impôt sur le revenu (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, 1932, page 158) : Ø 3. L'homme d'esprit sourit naturellement en même temps qu'il fait sourire; mais le comique ne rit point, mettant toute son attention, tout son mouvement et toutes ses forces à tenir debout son décor et ses personnages. ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Système des beaux-arts, 1920, page 158. B.— Emplois techniques. 1. MARINE. De face, par le bout, par l'avant Cette embarcation est debout à la lame, au courant, au vent (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). D'un coup de barre, Cruz donne debout dans une vague (JULES RENARD, L'Écornifleur, 1892, page 216 ). Vaisseau dans la bourrasque qui d'instinct se présente tout debout à la lame (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 191 ). — Vent debout ou de bout (Confer bout exemple 12). Vent qui souffle face à la proue du navire. Avoir le vent debout. On se mit en route à la voile. La mer était mauvaise; le vent debout (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Mon frère Yves, 1883, page 29 ). · Par analogie. Vent qui contrarie la marche d'un moyen de transport. La machine avait ainsi le vent debout, fouettée de face par les rafales (ÉMILE ZOLA, La Bête humaine, 1890, page 143 ). [L'aviateur] ayant roulé, lentement, vent debout (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Courrier Sud, 1928, page 6 ). · Par extension. Vent de face. Des femmes qui revenaient vent debout (PIERRE HAMP, Marée fraîche, 1908, page 32 ). · Par métaphore : Ø 4. Tous ces flots vent debout Et ce vent fou N'ont pu venir à bout De la nature. Tous ces flots vent debout Et ce vent fou N'ont pu venir à bout De ta mâture. CHARLES PÉGUY, Quatrains, 1914, page 540. 2. MENUISERIE et GRAVURE. À contre-fil. Le buis (...) qui se grave debout (ÉMILE LECLERC, Nouveau manuel complet de typographie, 1932, page 555 ); Confer Charles-Louis Carabelli, [Langage de la gravure] ). · Bois debout. Pièce de bois dont le côté fonctionnel est perpendiculaire au sens des fibres : Ø 5.... un « bois-debout » — ainsi l'on nomme, dans mon pays natal, l'antique billot, la rouelle de chêne au grain serré que n'entame pas le hachoir. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Sido, 1929, page 100. Remarque : La variante graphique bois de bout est signalée par Grand Larousse encyclopédique. II.— [Debout est en relation avec une personne] A.— [En fonction d'épithète, d'apposition ou d'attribut] 1. Qui se tient sur ses pieds, en position verticale. a) [Au sens physique] Antonymes : assis, couché, à genoux. Je suis las d'être debout. Est-ce qu'il n'y a pas de chaise ici? (VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 487 ). Ils [les maquisards] meurent debout, bien droits, ou couchés (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 251) : Ø 6. À cinq heures et demie, on descendait dans une salle commune où l'on faisait à genoux la prière, et ensuite on restait en méditation, soit debout, soit à genoux, soit même assis, si l'on se sentait faible. La règle générale était d'être alternativement un quart d'heure à genoux et un quart d'heure debout,... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 2, 1834, page 213. — DROIT. Magistrat debout. Avocat général qui parle debout. Je pénétrai à mon tour chez le premier magistrat debout de l'endroit (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 4, Mes Prisons, 1893, page 372 ). — Locutions. · Boire, manger debout. Boire, manger rapidement, sans prendre le temps de s'asseoir. Tous pressés, ils [les clients] avalent debout le café brûlant (EUGÈNE DABIT, L'Hôtel du Nord, 1929, page 47 ). Des mariniers en caban qui buvaient debout, mangeaient sur le pouce (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 252 ). · Laisser quelqu'un debout. Ne pas l'inviter à s'asseoir (pour marquer la distance hiérarchique ou le peu de cas qu'on fait de lui) : Ø 7. — Soyez assuré, cher monsieur, que monsieur votre colonel ne vous laissera plus debout quand il aura à vous parler chez lui; il sera poli du moins; quant à être bienveillant, c'est une autre affaire. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 1, 1836, page 197. · Ne pas tenir debout (avec valeur de symptôme). Être sans forces, avoir une mauvaise santé. Je suis une loque. Je ne tiens pas debout (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948 page 169 ). — Par analogie. [En parlant d'un animal] · Qui se tient sur ses pattes. Un grand vieux sanglier (...) debout sur ses pattes minces (PAUL BOURGET, Le Disciple, 1889, page 51 ). · Qui est dressé sur ses pattes de derrière ou sur sa queue. Debout sur l'extrémité de sa queue, il [le reptile] marche dans une attitude perpendiculaire (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 1, 1803, page 112 ). [Des lapins] tantôt assis sur le cul, tantôt entièrement debout sur leurs pattes de derrière (LOUIS PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, page 125 ). · VÉNERIE. Mettre une bête debout. Lancer une bête qui est au repos. Synonyme : bouter. Les chiens d'attaque (...) cherchent le cerf, le mettent debout, le lancent, le forcent à s'enfuir (PAUL VIALAR, La Chasse aux hommes, Rendez-vous, 1952, page 246 ). SYNTAXE : Demeurer, se dresser, se mettre, se planter, se tenir, rester debout; tout debout. b) Par métonymie. — [En parlant d'une situation] Qui est le fait d'une personne debout. Synonyme : vertical. Je ne peux plus supporter ces stations debout (MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 543 ). Cinq heures de station debout (CHARLES DU BOS, Journal, 1924, page 73 ). — [En parlant d'une place] Où l'on reste debout. Encore deux places debout, parce que c'était bondé (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 160 ). · Par ellipse. [En parlant d'un trajet, d'un travail] Qui est effectué dans la position debout. Plus d'attente de cars, de voyage debout (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 343) : Ø 8. Mais cette place il [Chèbe] ne la cherchait que dans ce qu'il appelait le commerce debout, sa santé s'opposant à toute occupation assise. ALPHONSE DAUDET, Fromont jeune et Risler aîné, 1874, page 17. — DROIT. Magistrature debout (confer supra II A 1 a). Magistrats du ministère public qui parlent debout. Antonyme : magistrature assise. La carrière de la magistrature debout était incertaine (HONORÉ DE BALZAC, Le Cabinet des antiques, 1839, page 136 ). c) Au figuré. a ) Qui est en pleine activité ou lucidité. · Mourir debout. Avec un peu de chance, vous mourrez debout, comme ce fameux empereur (GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1240) : Ø 9. À cette magnificence seigneuriale qui faisait, dans Venise, une fête éternelle, le temps n'a rien ôté encore. C'est au milieu de cette fête que la ville a été frappée; elle est morte debout. EDGAR QUINET, Allemagne et Italie, 1836, page 152. Ø 10. — « Oui », me dit-il d'une voix mate, « j'espère bien mourir debout, c'est-à-dire en pleine lucidité. Mourir comme j'ai vécu, sans avoir peur des conséquences, sincère jusqu'au seuil de... de je ne sais quoi... — de la vie éternelle, sans aucun doute. » ROGER MARTIN DU GARD, In memoriam, 1921, page 575. · Familier. Tomber debout (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). Avoir assez de ressources pour se tirer avec bonheur d'une situation critique. Synonymes usuels : tomber, retomber sur ses pieds.", ß ) Qui ne courbe pas la tête par dignité, fierté ou courage. Je veux régner sur des hommes debout, non sur des hommes prosternés (HENRI DE MONTHERLANT, La Reine morte, 1942, II, 1er. tableau, 2, page 176 ). À présent que la France est debout (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 180) : Ø 11.... que ceux qui tenteroient de nous en priver [de nos droits] (...) nous trouvent devant eux debout, la tête haute, prêts à combattre et prêts à mourir, plutôt que d'en rien céder. Et nous ne mourrons pas! Car si le droit est de notre côté, la force y est aussi; et la lâcheté seule, la plus indigne, la plus vile lâcheté, pourroit nous perdre. FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Articles publiés dans le journal L'Avenir, 1830-31, page 170. Ø 12.... passez parmi ces hommes stupides de malheur, et faites retentir le grand cri : Justice! Justice! C'est assez. Tous ont frémi. Tous sont debout, debout pour la promesse sacrée, tombée miraculeusement des hauteurs, debout pour l'espérance, debout pour la volonté, pour l'effort. GEORGES CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, page 111. 2. Par extension. a) Qui est hors du lit, levé ou non couché. Synonymes : sur pied, éveillé. Te trouver encore debout et nous attendant, à près de minuit (VICTOR HUGO, Lettres à la fiancée, 1821, page 69 ). Déjà debout? Tu es tombée du lit? (ALBERT CAMUS, Un Cas intéressant, adapté de Dino Buzzati. 1955, 1er. temps, 3e. tableau, page 629) : Ø 13.... une telle fièvre de tête que je ne puis l'attribuer qu'à l'effet du sommeil ou de la chaleur de la nuit, d'autant plus que toute cette tristesse se dissipe quand je suis debout. Depuis quatre jours, je reste au lit et je perds deux ou trois heures à réfléchir et à me livrer à un découragement vraiment fou. BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Journaux intimes, 1805, page 194. Ø 14. Je jure que, si je savais que cette nuit encore je ferai ce rêve, au lieu de me coucher et de m'endormir je m'enfuirais de ma maison. Je marcherais jusqu'à l'aurore, et je ne tomberais pas de fatigue, car la peur me tiendrait debout, tout suant et tout courant JULES RENARD, Journal, 1896, page 348. — En particulier. [En parlant d'un convalescent] Rétabli. Antonyme : alité. Me voilà debout (...) mais ne pouvant encore guère lire et point marcher (ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale 1830, page 94 ). — Par analogie. [En parlant d'un animal] : Ø 15. J'apprends qu'il y a dans le nord de la France une croyance pleine de poésie parmi les paysans. Ils croient que le jour de Noël à minuit les moutons et les boeufs sont tous debout et réveillés dans les étables pendant une heure, sentant que c'est le moment où le Christ est né dans l'étable. ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1847, page 1264. — Locutions. · Ne pas/plus tenir debout. Avoir fortement sommeil, tomber de sommeil ou de fatigue. Je vais me coucher (...) Je ne tiens plus debout (HENRY BERNSTEIN, Le Secret, 1913, III, 2, page 33 ). · Dormir (tout) debout. Même sens Au figuré. (Un conte, une histoire, des propos, etc.) à dormir debout. Qui manque de vraisemblance, de sérieux, de logique ou d'intérêt (Confer supra I A 2). Quasi-synonyme : qui ne tient pas debout. Des raisonnements philosophiques, vagues, rebattus, à dormir debout (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Racine et Shakspeare, 1823, page 45 ). L'histoire n'est qu'une histoire à dormir debout (JULES RENARD, Journal, 1901, page 665 ). b) Vivant Alexandre viendra bientôt dans un certain lieu d'où il ne sortira pas debout (ALFRED DE MUSSET, Lorenzaccio, 1834, III, 3, page 186 ). Ils sont dans la fête de survivre, ils jouissent de la gloire infinie d'être debout (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 58) : Ø 16. Tous les preux étaient morts, mais aucun n'avait fui. Il reste seul debout, Olivier près de lui; L'Afrique sur les monts l'entoure et tremble encore. « Roland, tu vas mourir, rends-toi, criait le More; Tous tes pairs sont couchés dans les eaux des torrents ». ALFRED DE VIGNY, Poèmes antiques et modernes, Le Cor, 1837, page 187. B.— [En fonction d'apostrophe] 1. [Marque l'ordre donné à une ou plusieurs personnes pour les faire lever, pour le travail, pour se mettre en marche, etc.] Debout. Ordre du colonel (RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 26 ). Familier. [Ordre adressé à une chambrée de militaires] Debout, là-dedans! : Ø 17. Debout, vampires, larves, spectres, harpies, terreur de nos nuits. Debout, les soldats qui moururent en blasphémant, debout les malchanceux, les humiliés, debout les morts de faim dont le cri d'agonie fut une malédiction. Voyez, les vivants sont là, les grasses proies vivantes! Debout, fondez sur eux en tourbillon et rongez-les jusqu'aux os! Debout! Debout! Debout!... JEAN-PAUL SARTRE, Les Mouches, 1943, II, tableau1, 2, page 46. — MARINE. Debout au quart. Appel des matelots pour réveiller ceux qui doivent prendre la relève au quart. Les tribordais, debout au quart, debout, debout, debout! (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Mon frère Yves, 1883, page 342 ). — Expression. Debout les morts! allusion au cri qu'aurait lancé l'adjudant Péricard à ses hommes, au Bois Brûlé, le 8 avril 1915 : Ø 18. C'est dans son régiment qu'au Bois Brûlé, vers Saint-Mihiel, un adjudant a crié : « Debout, les morts! » HENRY BORDEAUX, Les Derniers jours du fort de Vaux, 1916, page 36. 2. [Marque l'invitation à réagir, à se ressaisir] Debout, mon peuple! Trop longtemps tu dormis la face contre terre (PAUL CLAUDEL, Les Choéphores, 1920, page 941 ). Le couplet de l'Internationale : Debout les damnés de la terre! (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1946, page 449 ). Remarque : Les dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle rangent habituellement debout dans la catégorie des adverbes Quelques dictionnaires récents (par exemple DICTIONNAIRE DU FRANÇAIS CONTEMPORAIN (JEAN DUBOIS), DAVAU-COHEN 1972) donnent cependant debout comme " adverbe ou adjectif invariable ", mais sans autre précision d'emploi dans le corps de l'article; seul Grand Larousse de la Langue française en six volumes ouvre un paragraphe distinct pour l'emploi adjectival. Du côté des grammairiens, certains continuent d'affirmer que debout est " toujours invariable, car il s'agit d'un adverbe " (NOUVEAU DICTIONNAIRE DES DIFFICULTÉS DU FRANÇAIS (JEAN-PAUL COLIN) 1971). Mais la plupart indiquent l'adjectivation de debout comme un fait d'usage courant; avec bien, il s'agirait de l'adverbe qui est le plus sujet à la dérivation impropre. La documentation atteste de fréquents emplois de debout comme attribut, épithète, apposition du sujet ou du complément d'objet direct; dans tous ces cas, le critère de commutation avec un adjectif est probant D'autre part, même s'il est rare, l'emploi de debout avec la marque du pluriel et l'emploi comme substantif (qui semble un fait plus récent) confirment que l'adjectivation de cet adverbe est bien établie. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 8 130. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 6 667, b) 14 170; XXe. siècle : a) 17 033, b) 11 048.

« — [Debout est attribut du sujet; le sujet de la locution désigne un inanimé abstrait : vue de l'esprit, propos tenus ou rapportés par quelqu'un] Tenir debout.

Être acceptable, cohérent, sérieux.

J'avais beau compter sur mes doigts, pas un de ces vers ne semblait tenir debout (JULIEN GREEN, Journal, 1933, page 135 ).

Le plus souvent sous la forme négative.

Ne pas tenir debout.

Manquer de vraisemblance, de logique, de sérieux ou de réalisme.

Ton histoire ne tient pas debout (MARCEL ACHARD, Jean de la Lune, 1929, III, 3, page 27 ).

Ça ne tenait pas debout comme accusation (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 575 ). — [Debout est attribut de l'objet; le sujet de la locution désigne une personne] Mettre, tenir debout.

Organiser, mettre sur pied.

Mettre debout l'impôt sur le revenu (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, 1932, page 158) : Ø 3.

L'homme d'esprit sourit naturellement en même temps qu'il fait sourire; mais le comique ne rit point, mettant toute son attention, tout son mouvement et toutes ses forces à tenir debout son décor et ses personnages. ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Système des beaux- arts, 1920, page 158. B.— Emplois techniques. 1.

MARINE.

De face, par le bout, par l'avant Cette embarcation est debout à la lame, au courant, au vent (Dictionnaire de l'Académie française.

1835-1932).

D'un coup de barre, Cruz donne debout dans une vague (JULES RENARD, L'Écornifleur, 1892, page 216 ).

Vaisseau dans la bourrasque qui d'instinct se présente tout debout à la lame (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 191 ). — Vent debout ou de bout (Confer bout exemple 12).

Vent qui souffle face à la proue du navire.

Avoir le vent debout.

On se mit en route à la voile.

La mer était mauvaise; le vent debout (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Mon frère Yves, 1883, page 29 ). · Par analogie.

Vent qui contrarie la marche d'un moyen de transport.

La machine avait ainsi le vent debout, fouettée de face par les rafales (ÉMILE ZOLA, La Bête humaine, 1890, page 143 ).

[L'aviateur] ayant roulé, lentement, vent debout (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Courrier Sud, 1928, page 6 ). · Par extension.

Vent de face.

Des femmes qui revenaient vent debout (PIERRE HAMP, Marée fraîche, 1908, page 32 ). · Par métaphore : Ø 4.

Tous ces flots vent debout Et ce vent fou N'ont pu venir à bout De la nature. Tous ces flots vent debout Et ce vent fou N'ont pu venir à bout De ta mâture. CHARLES PÉGUY, Quatrains, 1914, page 540. 2.

MENUISERIE et GRAVURE.

À contre-fil.

Le buis (...) qui se grave debout (ÉMILE LECLERC, Nouveau manuel complet de typographie, 1932, page 555 ); Confer Charles-Louis Carabelli, [Langage de la gravure] ). 2. »

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