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Dictionnaire en ligne: DÉCROTTER, verbe transitif.

Publié le 12/12/2015

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Dictionnaire en ligne: DÉCROTTER, verbe transitif. A.— Nettoyer quelque chose, quelqu'un en ôtant la crotte (voir ce mot I); la saleté. 1. [Le complément désigne des choses] a) [Généralement l'objet désigne des chaussures] Quoi! dis-je alors en moi-même, il y a des hommes qui décrottent les souliers des autres pour de l'argent? (XAVIER, COMTE DE MAISTRE, Voyage autour de ma chambre, 1794, page 41 ). Il bat mes habits, a soin du linge, décrotte mes souliers, cire mes meubles (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1819, page 30 ). Combien d'autres, qui ne sont pas dignes de décrotter vos bottines (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1867, page 325 ). — Par métaphore. Je vous apporte mon âme à ressemeler et à décrotter [dit Marchenoir au père qui le reçut à la Grande Chartreuse] (LÉON BLOY, Le Désespéré, 1886, page 91 ). Je ne suis pas femme à me mettre aux pieds de personne pour décrotter des souliers (GEORGES BERNANOS, L'Imposture, 1927, page 485 ). b) [Plus rarement d'autres objet, au XIXe. surtout] Une robe de Mme. Duveyrier, qu'il décrottait (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 384 ). Décrotter des tapis (confer Edmond de Goncourt, Jules de Goncourt, Journal, 1894, page 665 ). — Populaire (au XXe. siècle) C'est vous que vous décrottiez les rues (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 129 ). 2. [Le complément est un nom de personne] Nettoyer (quelqu'un qui était très sale). Faites-vous décrotter (Dictionnaire de l'Académie française. 1835). Au retour, je voulus aller chez M. Andrieu et me fis décrotter sur le pont Marie (JULES MICHELET, Journal, 1821, page 137 ). Tous les mômes étaient décrottés (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 156 ). — Emploi pronominal réfléchi. Ils arrivèrent en masse, inondèrent la maison, l'envahirent, passèrent la nuit à se décrotter, s'épucer, se nettoyer et se laver (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 383 ). · Par métaphore. Se décrotter de quelque chose (de sale). On entendait monsieur Broquette (...) laver furieusement à la brosse les mains d'une quatrième [nourrice] , pour lui apprendre comment on se décrottait du fumier natal (ÉMILE ZOLA, Fécondité, 1899, page 529 ). 3. Par analogie. a) Populaire, familier. [Le complément désigne de la viande avec os] La dépouiller jusqu'à l'os, la manger en n'en laissant que l'os. « Décrotte l'os! ce n'est pas moi qui t'empêcherai de manger, va! » (JULES VALLÈS, Jacques Vingtras, L'Enfant, 1879, page 126 ). « Charpentier, passe-moi le jambonneau (...) » Un temps, trois mouvements, je le décrotte! (FRANÇOIS COPPÉE, Contes en prose, 1882, page 303 ). — Par extension. Manger avec avidité, en vidant complètement le plat. Comme ils ont décrotté ce jambon, ce pâté (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE. 1845). Eh bien alors, mon chéri, on leur dit adieu et l'on va décrotter ailleurs (LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 17 ). b) MAÇONNERIE. [L'objet désigne des vieux carreaux] " Nettoyer avec la truelle en les dépouillant du mortier ou du plâtre dont ils sont souillés " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). B.— Familier. [Le complément est un nom de personne] 1. Dépouiller quelqu'un de son ignorance, de la rusticité de ses manières. Synonymes : décrasser, dégrossir. Le grec ni le latin ne décrottent leur homme (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 190 ). Voyez le carnaval de tous ces parvenus mal décrottés qui se croient empereurs (GEORGES CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, page 430) : Ø Les instituteurs eux-mêmes n'étaient plus parqués en deux groupes presque hostiles, les uns humiliés, les autres méprisants, d'un côté les pauvres instituteurs primaires, peu éduqués, à peine décrottés souvent du champ natal, et de l'autre côté les professeurs de lycée et d'écoles spéciales reluisants de science et de littérature. ÉMILE ZOLA, Vérité, 1902, page 333. — En particulier. [Le complément désigne une femme ignorante ou de comportement populaire] En effet, en six mois, un amant convenable les décrotte; elles apprennent tout, même l'orthographe (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, 1867, page 59 ). — Emploi pronominal réfléchi. Se polir, perdre de sa grossièreté. Tu as ramassé une traînée de boue, mon cher! et tu sais, on a beau se décrotter, il en reste toujours (...) dit Marthe à Ginginet (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Marthe, histoire d'une fille, 1876, page 75 ). 2. Par métaphore. Décrotter quelqu'un de quelque chose (de gênant). Catholiques danois, incapables de zèle, privés de lumière, à peine décrottés du protestantisme (LÉON BLOY, Journal, 1899, page 355 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif masculin décrottage. a) Action de décrotter (Dictionnaire de l'Académie Française 1878-1932). Nettoyage d'un objet sali, crotté. Le décrottage d'un manteau, d'une paire de bottes (DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE ) 1845). b) Spécialement, maçonnerie. Le décrottage [des matériaux] , c'est (...) l'enlèvement des parties de plâtre ou de mortier restées adhérentes après la démolition (ROBINOT, Vérification, métré et pratique des travaux du bâtiment, tome 1, 1924, page 156). Décrottage à vif. Décrottage d'un enduit en plâtre pour permettre l'application d'un enduit en ciment (IDEM, ibidem, page 194). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 DÉRIVÉS : Décrottoir, substantif masculin. Lame de fer (ou boîte garnie de brosses) placée à côté d'une porte extérieure d'une maison ou d'un appartement, pour qu'on puisse y enlever la boue des chaussures avant d'entrer. Sa mère lui demandait combien de fois il faudrait lui dire de râcler ses semelles au décrottoir et s'il [Raymond] comptait aller à table « avec ces mains » (FRANÇOIS MAURIAC, Le Désert de l'amour, 1924, page 15 ). Par métaphore. La plus basse crotte du décrottoir littéraire (LÉON BLOY, Journal, 1895, page 176 ). Remarque : La plupart des dictionnaires généraux ainsi que Dictionnaire de technologie (de Chesnel) 1857, Dictionnaire général de la langue française au Canada (Louis-Alexandre Bélisle) 1957 attestent aussi décrottoire, substantif féminin. Sorte de brosse dont on se sert pour décrotter. Synonyme : décrotteuse (Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878).

« (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT C?LINE, Mort ? cr?dit, 1936, page 156 ).

? Emploi pronominal r?fl?chi.

Ils arriv?rent en masse, inond?rent la maison, l'envahirent, pass?rent la nuit ? se d?crotter, s'?pucer, se nettoyer et se laver (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 383 ).

? Par m?taphore.

Se d?crotter de quelque chose (de sale).

On entendait monsieur Broquette (...) laver furieusement ? la brosse les mains d'une quatri?me [nourrice] , pour lui apprendre comment on se d?crottait du fumier natal (?MILE ZOLA, F?condit?, 1899, page 529 ).

3.

Par analogie.

a) Populaire, familier.

[Le compl?ment d?signe de la viande avec os] La d?pouiller jusqu'? l'os, la manger en n'en laissant que l'os.

? D?crotte l'os! ce n'est pas moi qui t'emp?cherai de manger, va! ? (JULES VALL?S, Jacques Vingtras, L'Enfant, 1879, page 126 ).

? Charpentier, passe-moi le jambonneau (...) ? Un temps, trois mouvements, je le d?crotte! (FRAN?OIS COPP?E, Contes en prose, 1882, page 303 ).

? Par extension.

Manger avec avidit?, en vidant compl?tement le plat.

Comme ils ont d?crott? ce jambon, ce p?t? (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE.

1845).

Eh bien alors, mon ch?ri, on leur dit adieu et l'on va d?crotter ailleurs (LOUIS REYBAUD, J?r?me Paturot ? la recherche d'une position sociale, 1842, page 17 ).

b) MA?ONNERIE.

[L'objet d?signe des vieux carreaux] " Nettoyer avec la truelle en les d?pouillant du mortier ou du pl?tre dont ils sont souill?s " (Grand dictionnaire universel du XIXe.

si?cle (Pierre Larousse)).

B.? Familier.

[Le compl?ment est un nom de personne] 1.

D?pouiller quelqu'un de son ignorance, de la rusticit? de ses mani?res.

Synonymes?: d?crasser, d?grossir. Le grec ni le latin ne d?crottent leur homme (HENRI-FR?D?RIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 190 ).

Voyez le carnaval de tous ces parvenus mal d?crott?s qui se croient empereurs (GEORGES CLEMENCEAU, Vers la r?paration, 1899, page 430) : ? Les instituteurs eux-m?mes n'?taient plus parqu?s en deux groupes presque hostiles, les uns humili?s, les autres m?prisants, d'un c?t? les pauvres instituteurs primaires, peu ?duqu?s, ? peine d?crott?s souvent du champ natal, et de l'autre c?t? les professeurs de lyc?e et d'?coles sp?ciales reluisants de science et de litt?rature.. »

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