Devoir de Philosophie

Dictionnaire en ligne: DÉFAILLANT, -ANTE, participe présent et adjectif.

Publié le 12/12/2015

Extrait du document

Dictionnaire en ligne: DÉFAILLANT, -ANTE, participe présent et adjectif. I.— Participe présent de défaillir* II.— Emploi adjectival. A.— [Avec une idée de perte quantitative, de manque matériel] 1. [En parlant des manifestations physiques d'un phénomène naturel général cyclique] Qui décline jusqu'à disparaître complètement. Nous rentrions de nuit à Londres, aux rayons défaillants des étoiles, submergées l'une après l'autre dans le brouillard de la ville (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 486 ). 2. [En parlant d'une personne] Qui fait défaut, qui est absent, qui ne répond pas à l'attente de quelqu'un. L'un des jurés manque à l'appel. On n'a reçu de lui aucune lettre d'excuses; rien ne motive son absence. (...) quand s'amène tout suant le juré défaillant (ANDRÉ GIDE, Souvenirs de la Cour d'assises, 1913, page 620) : Ø 1.... si celui-ci [le prévôt de Saint-Denis] manque au rendez-vous, ils pousseront jusqu'à Saint-Denis même, pour y trouver l'abbé, ou à défaut le prieur, ou à défaut le portier. Prévôt, abbé, prieur ou portier auront charge de faire procéder à la répartition des emplacements. S'ils sont défaillants, les bourgeois y pourvoiront d'eux-mêmes. EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 67. B.— [Avec une idée de perte qualitative] 1. [En parlant de la nature physique d'une personne, d'un organe, d'une activité physiologique] Qui remplit avec moins d'efficacité ou ne remplit plus du tout ses fonctions, généralement sous l'effet d'une forte émotion. Main, voix défaillante; forces défaillantes. Pendant ces longues neiges, ma santé défaillante éteignant l'imagination (JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856, page XXXI. ). Moite, les membres défaillants, elle avait l'impression de vivre un cauchemar (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 184 ). — Spécialement. MÉDECINE. a) [En parlant d'une personne] Qui perd connaissance, par suite du ralentissement du rythme cardiaque et de la diminution de la respiration sous l'effet d'un choc physique ou émotionnel. Mariette étendue défaillante sur le lit (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mademoiselle Mariette, 1853, page 264 ). Le duc (...) défaillant, sans voix, tomba sur un canapé (ÉLÉMIR BOURGES. Le Crépuscule des dieux. 1884, page 21) : Ø 2. Mais, soit qu'il apportât trop d'ardeur à l'ouvrage, soit qu'il eût négligé de prendre ce matin-là le repas substantiel qu'exige un pareil déploiement de force physique, il parut bientôt las et défaillant. JULES VERNE, Les Cinq cents millions de la Bégum, 1879, page 75. · Par extension et affaiblissement de sens. Qui éprouve une forte émotion au point de se sentir ou de sembler prêt à perdre connaissance. Ce silence effrayant de la campagne la bouleversait. (...) Elle sonna de nouveau, défaillante, prête à perdre connaissance (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Serre, 1883, page 677 ). · Par analogie. Les dernières fleurs d'automne, quelques défaillantes roses du Bengale, demi-effeuillées (JULES MICHELET, L'Insecte, 1857, page 308 ). b) [En parlant du coeur] Qui ralentit son rythme sous l'effet d'une forte émotion. Cette faiblesse dans les jambes, cette tête pleine de coton, ce coeur défaillant et, surtout, surtout, une impérieuse envie de pleurer, de gémir (GEORGES DUHAMEL, Confession de minuit, 1920, page 203 ). Et lui, son visage altéré, son coeur défaillant, tout son être détruit par cette beauté éblouissante (MAURICE BARRÈS, Un Jardin sur l'Oronte, 1922, page 214 ). 2. [En parlant de la vie morale, affective et intellectuelle d'une personne] a) [En parlant d'une notion morale, d'un sentiment, d'une faculté intellectuelle] Qui s'affaiblit ou disparaît. Courage défaillant; attention, raison, volonté défaillante. Cette pudeur patriotique (...) dut réveiller en son coeur sa dignité défaillante (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Boule de suif, 1880, page 135 ). L'imagination défaillante ne sait plus suggérer que ce qu'elle a déjà conçu (PAUL VALÉRY, Variété IV, 1938, page 77 ). b) [En parlant d'une personne] Qui perd (en tout ou en partie) ses forces morales, qui présente une attitude d'apathie, de défaitisme et de renoncement. Avec les hésitations (...) du désespéré qui se suicide, défaillant (MARCEL PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, page 158 ). Il se sentait déprimé et défaillant (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 3, 1921, page 448 ). Remarque : On rencontre dans la documentation un emploi substantival de défaillant au sens de : celui qui commet une erreur, une faute sous l'effet d'un relâchement ou d'un abandon des forces morales. Brandissant la loi, il frappait sans pitié les faibles, les défaillants (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Veillée, 1882, page 795). 3. [En parlant des productions de l'activité humaine : une machine, un instrument, une institution, un système social, une oeuvre littéraire ou artistique] Qui perd son efficacité, son intensité d'expression. Gilliatt avait sa cambuse vide, son outillage ébréché ou défaillant (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 297 ). N'est-ce donc rien que de faire durer un régime défaillant quelque vingt années de plus? (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Les Cahiers, 1869, page 101 ). Passé deux heures avec J.-É. Blanche à rapetasser son manuscrit terriblement défaillant par endroits (ANDRÉ GIDE, Journal, 1916, page 534 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 409. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 408, b) 611; XXe. siècle : a) 968, b) 480. Forme dérivée du verbe "défaillir" défaillir DÉFAILLIR, verbe intransitif. A.— Faire défaut. 1. [Le sujet désigne les manifestations physiques d'un phénomène naturel généralement cyclique] Perdre de son intensité jusqu'à disparaître complètement. La courte lumière du jour défaillait (MARCEL SCHWOB, Le Livre de Monelle, 1894, page 54 ). Les soirs fuyants et fins aux ciels inconsistants Où défaille et s'en va la lumière vaincue,... (ALBERT SAMAIN, Le Chariot d'or, 1900, page 89) : Ø 1. Des vapeurs erraient dans les vallées, le jour défaillait et le ciel, à l'ouest, était couleur de fleur de pêcher; les horizons baissaient presque à toucher la terre. La lumière manque à cette latitude, et avec la lumière, la vie; tout est éteint, hyémal, blêmissant;... FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 211. 2. [Le sujet désigne une personne] Défaillir à quelqu'un.. Faire défaut à quelqu'un (confer défaut I B); ne pas répondre à l'attente de quelqu'un; être absent. Vous êtes mort et le soleil s'est éclipsé. (...) Ami, si vous nous défaillez, que nous reste-t-il encor? (PAUL CLAUDEL, Corona Benignitatis, 1915, page 398 ). B.— [Le sujet désigne une personne; par métonymie, une partie du corps, un trait de caractère, une qualité intellectuelle ou morale, une oeuvre humaine] 1. [À propos de la nature physique d'une personne, le sujet désignant un organe, une activité physiologique, etc.] Remplir avec moins d'efficacité ou ne plus remplir du tout ses fonctions, généralement sous l'effet d'une forte émotion. Ses forces défaillent. Avec sa petite voix frêle, pas encore mûre, qui tremblait, qu'on entendait à peine depuis la galerie, et elle défaillait par moment (CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Aimé Pache, peintre vaudois. 1911, page 45 ). Il leva le bras, mit le canon du browning dans sa bouche. Sa main défaillait. Ses dents mordaient l'acier de l'arme, pour la tenir (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 205 ). — Spécialement. MÉDECINE. a) Absolument. · [Le sujet désigne une personne] Perdre connaissance, par suite du ralentissement du rythme cardiaque et de la diminution de la respiration, sous l'effet d'un choc physique ou émotionnel. Défaillir et mourir; faire, se sentir défaillir. Quasi-synonyme : tomber en défaillance (voir ce mot II A). S'évanouir. Voilà trois semaines que j'ai souvent des douleurs à défaillir (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1853, page 369 ). Lorsqu'elle défaillait, à bout de force, épuisée par un travail auquel des hommes auraient succombé (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 504) : Ø 2.... à force d'avoir perdu du sang, je m'étais évanouie... Comment ai-je eu le courage de me tenir debout, de me traîner, de faire mon service?... (...) Madame me surprit, à un moment où je pensais défaillir. Tout tournait autour de moi, la rampe, les marches et les murs. OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 76. b) Par extension et affaiblissement. Éprouver une forte émotion au point de se sentir ou de sembler prêt à perdre connaissance. Mme. Caravan la jeune, devenue pâle, défaillait d'angoisse (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, En famille, 1881, page 363 ). Fontranges (...) défaillait d'admiration et de bonheur (JEAN GIRAUDOUX, Bella, 1926, page 114 ). · [Le sujet désigne le coeur] Ralentir son rythme (au point de provoquer la perte de connaissance). Mon coeur défaille, je vais mourir (GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1856, page 628) : Ø 3.... elle la vit pâlir, comme si elle aussi eût manqué de souffle. Brusquement, la lampe s'éteignit. Alors, tout roula au fond des ténèbres, une meule tournait dans sa tête, son coeur défaillait, s'arrêtait de battre, engourdi à son tour par la fatigue immense qui endormait ses membres. Elle s'était renversée, elle agonisait dans l'air d'asphyxie, au ras du sol. ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1400. 2. [À propos de la vie morale, affective et intellectuelle d'une personne] a) [Le sujet désigne une notion morale, un sentiment, une faculté intellectuelle] S'affaiblir, perdre de son acuité jusqu'à disparaître. Sentir défaillir son courage. Ce talent eut peine à se faire jour, et défaillit fréquemment (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Poésies complètes, 1829, page 233 ). L'art ne se développe pas ou languit ou tombe dès que manque ou oscille ou défaille la foi (ÉLIE FAURE, L'Esprit des formes, 1927, page 234 ). L'imagination défaille à être à l'excès surtendue (ANDRÉ GIDE, Ainsi soit-il, ou Les Jeux sont faits, 1951, page 1235 ). b) [Le sujet désigne une personne] — Perdre ses forces morales (en tout ou en partie); présenter une attitude d'apathie, de défaitisme et de renoncement. Si je défaille, ce sera de même par manque de vigueur et non faute de dons naturels. (...) Les barbares s'imposeront peu à peu à nos âmes à cause des basses nécessités de la vie (MAURICE BARRÈS, Un Homme libre, 1889, page 117) : Ø 4. Mais tout était balayé! Le chef du gouvernement voyait autour de lui s'effondrer le régime, s'enfuir le peuple, se retirer les alliés, défaillir les chefs les plus illustres. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 65. — Par métonymie de l'objet supposé. Commettre une erreur, une faute sous l'effet d'un relâchement ou d'un abandon des forces morales. Errez, défaillez, péchez, mais soyez des justes (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 21 ). Ø 5. Il n'est point roi, celui qui défaille en justice, Afin qu'il plaise au fort et que l'humble pâtisse Sous l'insolente main chaude du sang versé! CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes barbares, La Ximena, 1878, page 293. 3. [Le sujet désigne des productions de l'activité humaine : une machine, un instrument, une institution, un système social, une oeuvre littéraire ou artistique, etc.] Perdre son efficacité, son intensité d'expression. Les institutions du conquérant défaillent (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 670 ). Le moment où [dans l'Allegro du quatuor opus 131 de Beethoven] , sous de larges termes harmoniques des voix supérieures, l'élan rythmique défaille (JOSEPH DE MARLIAVE, Les Quatuors de Beethoven, 1925, page 325 ). Mme. Argentina accomplit (...) tandis que ses castagnettes éclatent ou défaillent, la promenade alanguie et mélancolique de cette Danza V de Granados (ANDRÉ LÉVINSON, Les Visages de la danse, 1933, page 160 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 668. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 587, b) 920; XXe. siècle : a) 1 632, b) 863.

« Main, voix d?faillante; forces d?faillantes.

Pendant ces longues neiges, ma sant? d?faillante ?teignant l'imagination (JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856, page XXXI.

).

Moite, les membres d?faillants, elle avait l'impression de vivre un cauchemar (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 184 ). ? Sp?cialement.

M?DECINE.

a) [En parlant d'une personne] Qui perd connaissance, par suite du ralentissement du rythme cardiaque et de la diminution de la respiration sous l'effet d'un choc physique ou ?motionnel.

Mariette ?tendue d?faillante sur le lit (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mademoiselle Mariette, 1853, page 264 ).

Le duc (...) d?faillant, sans voix, tomba sur un canap? (?L?MIR BOURGES.

Le Cr?puscule des dieux.

1884, page 21) : ? 2.

Mais, soit qu'il apport?t trop d'ardeur ? l'ouvrage, soit qu'il e?t n?glig? de prendre ce matin-l? le repas substantiel qu'exige un pareil d?ploiement de force physique, il parut bient?t las et d?faillant. JULES VERNE, Les Cinq cents millions de la B?gum, 1879, page 75.

? Par extension et affaiblissement de sens.

Qui ?prouve une forte ?motion au point de se sentir ou de sembler pr?t ? perdre connaissance.

Ce silence effrayant de la campagne la bouleversait.

(...) Elle sonna de nouveau, d?faillante, pr?te ? perdre connaissance (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Serre, 1883, page 677 ).

? Par analogie.

Les derni?res fleurs d'automne, quelques d?faillantes roses du Bengale, demi-effeuill?es (JULES MICHELET, L'Insecte, 1857, page 308 ).

b) [En parlant du coeur] Qui ralentit son rythme sous l'effet d'une forte ?motion.

Cette faiblesse dans les jambes, cette t?te pleine de coton, ce coeur d?faillant et, surtout, surtout, une imp?rieuse envie de pleurer, de g?mir (GEORGES DUHAMEL, Confession de minuit, 1920, page 203 ).

Et lui, son visage alt?r?, son coeur d?faillant, tout son ?tre d?truit par cette beaut? ?blouissante (MAURICE BARR?S, Un Jardin sur l'Oronte, 1922, page 214 ).

2.

[En parlant de la vie morale, affective et intellectuelle d'une personne] a) [En parlant d'une notion morale, d'un sentiment, d'une facult? intellectuelle] Qui s'affaiblit ou dispara?t.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles