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Dictionnaire en ligne: DÉLECTATION, substantif féminin.

Publié le 20/12/2015

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Dictionnaire en ligne: DÉLECTATION, substantif féminin. A.— Plaisir sensible ou d'ordre intellectuel que l'on savoure pleinement. Grande délectation; boire, manger avec délectation. Synonymes : bonheur, délice, ivresse, jouissance, ravissement, volupté; antonyme : dégoût. La délectation de son esprit et la joie de ses yeux (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 70 ). Délectations et transports de l'époux qui vient sans être attendu (LÉON BLOY, Journal, 1894, page 119 ). Lire Homère dans le texte, ce qui était sa quotidienne délectation le soir (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, page 32 ). Les continuelles délectations que je trouvais dans ma vie (ALBERT CAMUS, La Chute, 1956, page 1485) : Ø 1.... toutes les fois que vous faites naître en moi l'idée du beau, vous me procurez un sentiment particulier, une jouissance intérieure et exquise, une délectation de l'âme ineffable et certaine, toujours suivie d'un sentiment d'amour pour l'objet qui l'aura causée. VICTOR COUSIN, Cours d'histoire de la philosophie moderne, tome 2, 1847, page 138. — [L'objet est jugé bas ou méprisable] Elle [Béatrice] éprouvait une délectation perverse à sentir les êtres dépendre d'elle (MAURICE DRUON, Le Roi de fer, 1955, page 255 ). — [L'objet n'est habituellement pas considéré comme une source de plaisir] Je méditerais, avec une délectation triste, le désaccord que sentent les modernes entre la vie et la pensée (MAURICE BARRÈS, Le Voyage de Sparte, 1906, page 245 ). Plaisir humain, humaine délectation d'assister à des catastrophes (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Ces plaisits, 1932, page 43 ). Il éprouvait à se juger, à juger ceux de sa race, et surtout dans les petites choses, une amère délectation qui se muait en dépit pour peu qu'on vînt à l'approuver (GEORGES DUHAMEL, La Nuit de la Saint-Jean, 1935, page 55 ). Elle savourait avec une délectation morbide l'ivresse de se sentir incomprise (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 661 ). SYNTAXE : a) Délectation exquise, infinie, profonde, rare, sans bornes, secrète, suave, subtile, vive, voluptueuse; fébrile, paisible; sadique; charnelle, contemplative, esthétique, mystique, sensuelle, visuelle. b) Délectation de l'esprit, du regard, des sens. c) S'abandonner à, éprouver, goûter, sentir une délectation. B.— THÉOLOGIE. Attrait incitant la volonté à agir, plaisir qu'on ressent à faire quelque chose. Deux « délectations » nous tirent en sens contraire, celle du mal, et celle du bien (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 4, 1920, page 567 ). Cette étoffe serrée de nos vouloirs et de nos délectations s'élargit (...), s'amplifie à mesure que nous vivons (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 1, 1934, page 56 ). — Délectation morose. Complaisance avec laquelle on s'attarde à la représentation imaginaire d'une faute, qu'elle soit passée ou à venir : Ø 2.... où commence la faute quand la tentation sévit? La repousse-t-on assez vite? N'y cède-t-on pas toujours un peu? N'y a-t-il pas au moins un soupçon de délectation morose, alors même que l'on regimbe sous l'aiguillon? GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 1, 1903, page 157. · Par ellipse de l'adjectif. Ce désir de la culpabilité et cette délectation à se savoir porteur d'un péché secret (ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, page 19 ). · Par extension. Cultivant le malheur, y trouvant une délectation morose (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 72 ). Méditer à longueur de temps sur de lointains malheurs auxquels on ne peut pas remédier, c'est de la délectation morose (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 546 ). — Délectation victorieuse. Attrait vers le bien éprouvé par la volonté fortifiée par la grâce. Ce n'est pas blasphémer que de rapprocher de la délectation victorieuse de la grâce ce ravissement que tous les mozartiens connaissent (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 3, 1940, page 230 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 164.

« repousse-t-on assez vite? N'y cède-t-on pas toujours un peu? N'y a-t-il pas au moins un soupçon de délectation morose, alors même que l'on regimbe sous l'aiguillon? GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 1, 1903, page 157. · Par ellipse de l'adjectif.

Ce désir de la culpabilité et cette délectation à se savoir porteur d'un péché secret (ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, page 19 ). · Par extension.

Cultivant le malheur, y trouvant une délectation morose (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 72 ).

Méditer à longueur de temps sur de lointains malheurs auxquels on ne peut pas remédier, c'est de la délectation morose (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 546 ). — Délectation victorieuse.

Attrait vers le bien éprouvé par la volonté fortifiée par la grâce.

Ce n'est pas blasphémer que de rapprocher de la délectation victorieuse de la grâce ce ravissement que tous les mozartiens connaissent (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 3, 1940, page 230 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 164. 2. »

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